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"Mais ça marchait pas tout à l'heure !" Ben ça marche maintenant

Japanime

06 avril 2005

Pineapple Army

Naoki Urasawa. Nom de Dieu, depuis que Monster et 20th Century Boys sont devenus des mangas qui s'envolent tellement vite des étagères qu'on les croirait dotés d'ailes, ce type a des fans partout dans le monde, prêts à lui baisser son pantalon et exécuter ses désirs les plus secrets. Mais avant cette époque bénie, Urasawa avait déjà oublié d'être con. L'oeuvre qui l'a mis sur la carte était Yawara!, un manga de judo qui finira bien par débarquer chez nous; Kana a dû observer Pika qui a tout le catalogue Clamp et Akamatsu et qui se sent obligé de nous faire subir l'intégralité de leurs oeuvres. Avouez quand même que Miyuki-chan in Wonderland ou Ai Non-Stop seraient partis au crématoire s'ils n'étaient pas sortis de la cuisse (ou un peu plus haut) de noms connus... Enfin bref.

D'après mon encyclopédie du manga (faudra que je vous en parle un de ces jours, de ce beau livre), Pineapple Army ne fait même pas partie des titres les plus connus d'Urasawa. Cependant, ça fait un bon bout de temps qu'il est édité chez nous par Glénat - comprenez: en lecture occidentale et avec une traduction sans doute basée sur la version US. Les nombres qui vont bien: sorti en 1990, arrivé en France en 1998, un seul volume de presque 300 pages pour 10 histoires. Ca raconte l'histoire de Jed Goshi, un américano-japonais vétéran de la guerre du Vietnam (ouais, comme John Rambo) et qui s'est recyclé dans la formation au combat chez les civils fortunés. Il donne des cours à des gens qui tiennent à régler eux-mêmes leurs histoires, à des gardes du corps, ou à l'US Army qui loue parfois ses services et ce partout dans le monde. En tant qu'instructeur, Jed rappelle souvent qu'il ne doit pas s'investir dans les combats (mais il enfreint souvent cette règle!).
On tient donc un fier manga d'action, et on est pas déçu du voyage. Naoki Urasawa a déjà acquis son désormais célèbre trait vif qui met des émotions sur un visage en trois coups de crayon, et les décors vont de plaines enneigées à des ruines Mayas en passant par le métro new-yorkais sans que l'ensemble ne sonne faux. Le scénario est officiellement signé de Kazuya Kudo (konépa), mais on ne peut s'empêcher de voir ça et là la patte d'Urasawa. Comme pour le reste de ses oeuvres, on sent qu'il s'est documenté; je m'appelle pas wellgert non plus, mais à part quelques morceaux de bravoure purement manga (lance-roquettes dans la rame de métro, yeah!), le matériel et son utilisation semblent fidèles à la réalité. Jed Goshi est un peu le stéréotype du gars qui en a beaucoup vu dans sa carrière, côté clair de la force sans une tache, mais pas énervant pour autant. Il a évidemment des flashbacks de ses précédents champs de bataille, mais à la sauce nipponne. Je m'explique. Quand un américain a des réminiscences, il devient psychotique à la vue d'une lame de rasoir ou d'une tache de ketchup: résultat, il fout le bordel dans un commissariat ou fait exploser un fast-food. Quand un japonais entend un nom ou a besoin d'aide pour résoudre une énigme, il se souvient d'expériences passées qui lui seront utiles. Vous vous souvenez de cette série débile qui passait le soir, juste après la Bande à Picsou sur FR3 dans l'émission qui ne montrait que des trucs Disney? C'était un petit asiatique qui avait appris les arts martiaux de son grand-père et il était recueilli par un flic qu'il aidait dans ses enquêtes. Quand il séchait, il lui suffisait de fermer les yeux et de joindre ses mains avec les indexs en l'air, et son papy lui donnait un conseil genre "ne mets pas ta tête dans la cuvette des toilettes quand tu tires la chasse". Les épisodes se terminaient généralement dans un entrepôt où il faisait quelques mawashi geris au ralenti à des trafiquants de Carambars puis son pote policier leur passait les menottes. Wow, ça c'était de la télé. Jed Goshi, c'est pareil mais sans les idées débiles et la pose de méditation stupide, et ça donne: "Un croissant gravé sur la grenade?! Au Vietnam, j'ai entendu parler d'un vrai génie en explosifs. Tous les experts disaient qu'on ne pourrait pas faire sauter le pont de Songtong au-dessus de la rivière Moutai. Mais quand j'étais basé à Danang, on m'a raconté que le pont avait été détruit par un seul homme... Pat Cornelius!" C'est cliché à souhait, quasiment en hommage au cinéma de guerre.

C'est justement l'esprit de Pineapple Army, cette armée d'un seul homme qui aide les gens à tenir un flingue quand on a plus trop le choix. Vous vous souvenez quand j'avais parlé de Dômu (purée, l'article date de septembre 2002, ça nous rajeunit pas) de Katsuhiro Otomo, en le présentant comme un extrait du morceau de génie à venir que serait Akira? Pineapple Army est dans le même trip pour la carrière de Naoki Urasawa: on devine déjà la majorité de son talent, à tenir un équilibre jouissif entre le réalisme documenté et les extravagances mangas, à faire des visages "gentils" ou "méchants" sans chercher un design de midi à 14 heures pour que le lecteur s'y retrouve immédiatement, à faire des femmes avec un brushing impressionnant (mais bon, c'est aussi un peu la faute aux années 80), et surtout, à scotcher son lecteur sans aucun mal. Excellent.

04 avril 2005

Sing Yesterday For Me

Manga toujours en cours de parution au Japon, édité chez nous par Delcourt/Akata pour actuellement 3 volumes dispos. Je le dis d'entrée: c'est ultra-simple, ça casse pas trois pattes à un canard, on y trouve volontiers une flopée de défauts, mais ça a au moins l'avantage de ne pas laisser l'impression qu'on a perdu son temps en le lisant.
Machin vient de finir ses études et vit d'un petit boulot, il est amoureux d'une gonzesse qui pense encore à un mec décédé, mais une fille un peu décalée débarque dans sa vie. "Triangle amoureux droit devant", me hurle le capitaine dans les oreilles, et il a raison. Et oui Igo, je sais qu'on voit une Mega Drive II dans le premier volume (plus tard, on voit un perso qui y joue en tenant... un pad SNES!). C'est donc la recette classique du gars qui ne sait pas ce qu'il veut, de la femme qui ne dit rien, et de celle qui fait un peu tapisserie. Du Katsura en plus âgé, diront les langues de putes; c'est en effet orienté vers les grands garçons, à la différence qu'il n'y a pas la moindre allusion au sexe. C'est un ordre des choses vieux comme le monde, il ne se passe strictement rien, les personnages évoluent à peine en trois volumes, et Akata tente de le vendre en mettant le doigt sur la culture "freeter", exhalée dans ce manga - sauf que cet élément est survolé. Au moins, les persos de SYFM ne sont pas caricaturaux, ont un peu de jugeotte et ne tombent pas dans le stéréotype de l'histoire d'amour éculée. D'autres visages arrivent par la suite, et ils ont plus tendance à me taper sur les nerfs qu'autre chose - ils ne font que brouiller l'ordre établi des pérégrinations amoureuses du "héros" en tapant dans la fourmilière... Un défaut qu'on tournerait volontiers en avantage du scénario.
Le trait de Kei Toume surprend par son caractère un peu brut, comme si la planche avait été travaillée directement à l'encrage sans passer par un crayonné. On voit des retouches, un côté un peu sale qui n'est pas commun dans le monde assez bien léché des mangas (dans le même tyle, pensez à l'Habitant de l'Infini/Mugen no Jyuunin d'Hiroaki Samura, c'est super connu et trouvable chez Sakka), et c'est donc assez agréable (faut aimer, hein). Les tramages sont eux aussi appliqués sans trop de chichis, les phylactères sont parfois un peu confus tellement leur queue est discrète. Hélas, tout le monde se ressemble beaucoup. Tout ceci est (dés)servi par une version française qui va droit au but; serait-on en train de voir les premières traductions qui ne prennent plus le lecteur pour un novice? Des mots bien nippons comme "Kampai" sont laissés tels quels et sans la moindre astérisque se référant à un bas de page, c'est pas commun! Une impression trop sombre qui fout en l'air les détails, ça par contre, c'est malheureusement moins rare. En tout cas, c'est bien quand on voit arriver des mangas tout à fait communs dans ce genre qu'on se dit que l'édition française a déjà importé tous les gros titres... Nous n'avons après tout droit qu'à une part de ce que les japonais subissent, et je dis bien ça dans le sens que la sélection faite par les éditeurs nous épargne de nombreuses et authentiques bouses. SYFM n'en est pas une, c'est juste une petite histoire commune qui rentre bien dans le cadre "manga passe-temps", zéro prise de tête pour le lecteur et max prise de tête par les pauvres personnages perdus dans les méandres de l'amour. Ne vous attendez pas à hurler au génie, mais au minimum, feuilletez le premier volume.

18 mars 2005

C'est la fête du slip

Alors là, c'est Noël: Martian Successor Nadesico commence à sortir en France, même si on commence par la fin avec le film Prince of Darkness! Et alors qu'on ne l'attendait plus, Dybex se décide à lancer Kareshi Kanojo No Jijou! C'est un doublé ce mois-ci pour les fans de KareKano (oui FtY, je pense à toi), puisque Tonkam vient de briser sa promesse selon laquelle les mangas diffusés dans l'horrible Magnolia ne sortiraient pas en volumes reliés: le premier volume est arrivé sur les plannings de ce mois-ci... Je sais pas pour vous, mais voir tellement de trucs qu'on attendait depuis des lustres débarquer en rang aussi serré, c'est presque un signe annonciateur de l'apocalypse.

Et Resident Evil 4 est là aussi.

13 mars 2005

2772, l'Odyssée de l'hospice

Vous devez déjà le savoir: la Warner Bros va ouvrir sa prochaine saison télé avec un dessin animé "Loonatics", énième mise à jour des Looney Tunes de notre enfance. Précisons qu'avant d'avoir un cerveau complètement formé, c'est à dire jusqu'à l'âge de 3 ans, j'ai été élevé avec des VHS de Chuck Jones et Tex Avery, là où la plupart des mômes sont dressés à la méthode Disney. Dire que de nos jours, on leur met les Teletubbies sous le nez... Enfin bref. Après les Tiny Toons, les Animaniacs, les films genre Space Jam et j'en passe, les frères Warner nous présentent à présent leurs descendants de l'an 2772. Oh puis merde, je sais que les 56k qui lisent ce site ne cliquent pas sur les liens que je me décarcasse à trouver avec tant d'amour, alors voilà le chara design présenté à la presse:



Ceci n'est pas un fake, je répète, ceci n'est pas un fake. Vous avez sous les yeux le relookage des héros de notre enfance, de l'enfance de vos parents, et de l'enfance de vos grands-parents pour les très jeunes qui nous lisent. Coyote, Taz, Bugs (rebaptisé "Buzz Bunny", ça s'invente pas), Daffy, Road Runner et même cette pouffiasse de Babs, version sourires de hyènes et palette de couleurs ne laissant aucun doute sur les substances ingérées pour aboutir à ce résultat. Même en me tabassant contre un mur de glace avec des chaînes à vélo imprégnées de citron par des transsexuels brésiliens habillés avec une panoplie de hot-dog géant, je n'aurais pas pu imaginer pareille horreur. Le Web s'est vite mis en branle et a éjaculé "A New Bunny", l'animation en Flash qui résume l'état des choses ("You know what's up Doc? My cock up your ass!"). Faites-vous une faveur, regardez la version non censurée.
A un moment, "Buzz Bunny" se met à hurler "You like anime? I'm anime all over shit!" Tellement vrai. Sans doute est-ce la raison pour laquelle je hais Samourai Jack et les Powerpuff Girls: des ersatz d'animes. Ca marche dans les deux sens, remarquez: quand les japonais tentent de faire un film d'action à l'américaine, on obtient Battle Royale 2. Quand les français s'y risquent, on se retrouve avec Gérard Depardieu qui fait du kung-fu (le même Pitof a réalisé Catwoman, hein). En bande dessinée aussi, l'inspiration chez les voisins s'avère destructrice: Kia "Silent Möbius" Asamiya aurait dû laisser son Batman dans les cartons, et je pense que tous les fans de Neon Genesis Evangelion serrent fort les fesses en prévision du film américain. Pour les jeux vidéo, c'est plus varié, ça peut donner Oni (pour me citer, "un jeu qui fera l'objet d'un article ici le jour où je serai suffisamment gâteux pour me raser avec la brosse à dents et me brosser les dents avec le rasoir") ou Shogo M.A.D (un grand jeu Monolith, jouez-y si vous en avez l'occasion).
Inutile de faire un cours de sociologie: chaque pays a un style, une touche, obtenue par une culture et des influences propres. Un anime n'est pas anime parce qu'il respecte quelques règles basiques, mais parce qu'il est originaire du Japon. Une bédé franco-belge n'est pas franco-belge parce qu'on y dessine des gros nez, mais parce qu'elle est... franco-belge (sans blague). Quand il s'agit de culture, il est difficile de croire en l'abolition des frontières; pourquoi tenter de plagier la spécialité des autres au lieu de s'en inspirer? Pourquoi en arriver à massacrer son propre patrimoine, au prétexte de le mettre à jour? Qui croit encore au melting pot dans un monde en salad bowl? L'herbe est toujours plus verte dans le pré voisin, hein?

Session IRC comme chaque dimanche à 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net (ou entrez un pseudo dans le menu à gauche). Venez, on distribuera des invitations Gmail.

09 mars 2005

Shonen Déjection

C'est officiel: à partir du mois prochain, Shonen Collection dégage de ma liste des courses.

C'était parti d'une excellente intention: pondre un mensuel de pré-publication de mangas avec un sondage pour ne garder que les fan favorites et sortant en librairies pour faciliter l'achat des anciens numéros (et éviter la paperasserie des magazines en kiosque). Dès le premier numéro, ça ratisse large dans les sous-genres du shonen: des mechas avec Turn-A Gundam, de l'humour avec Cyborg Kuro-chan, de la baston et des nanas avec Shonan Junai Gumi, du soigné avec Get Backers (quoi qu'on dise sur l'anime, le manga assure), et même de l'alternatif avec Fuli Culi. Le train est lancé, les sondages font leur office... et deux ans plus tard, nous avons: Shonan Junai Gumi, que le statut de "série fondatrice" rend intouchable (et les ventes de Shonen Collec', lancé en plein boom GTO, n'en ont pas pâti, bien au contraire); Psychic Academy, de la mièvrerie en boîte; Negi Ma, pareil mais en version lolicon; Air Gear, dont l'équation est aussi simple qu'efficace: Oh! Great + Jet Set Radio (love!); enfin, le dernier manga arrivé est Suzuka, dont le début oscille entre une relation amoureuse (ça me gêne pas) et une repompe de Maison Ikkoku (ça me dérange un peu plus). Sans parler des séries qui ont fait trois p'tits tours et pis s'en vont: Reservoir Chronicle Tsubasa (on se demande encore ce que ça foutait là, à part pour faire un bon coup de pub au catalogue Clamp que Pika a dû payer un paquet de lingots d'or), Boys Be (2nd Season uniquement, ils nous ont épargné les milliards de spinoffs), King of Bandits Jing et Rose Hip Rose, ainsi que les 4-koma Puppet Revolution et Pop Loft (qui va cependant laisser place à une autre série faite par deux petits frenchies).

Après le filon culotté (à tous les sens du terme) des étudiantes fragiles et des lycéennes fragiles, Ken Akamatsu creuse celui des collégiennes fragiles (s'il continue à rajeunir, on va devoir contacter la police des moeurs). Aki Katsu ne se lasse jamais de dessiner des comédies sentimentales merdiques où les gouttes de sueur sont plus nombreuses que dans dans l'anime SailorMoon et où les personnages ont deux visages possibles: "faciès d'enfant avec moue boudeuse" et "faciès d'enfant avec sourire lubrique dérangé". Boys Be, tranches de vie de jeunes tellement hormonés qu'on se demande comment ils arrivent à garder forme humaine, laisse place à Suzuka... Mais merde à la fin, les mangas "pour nous les hommes" (je fais référence au rasage, pas aux magazines gays) ne se résument pas à ça! Et les polars un peu recherchés comme Death Note? Et les mechas, innombrables et faisant partie intégrante du genre? Et les one-shots ou les séries courtes (ce fut d'ailleurs une excellente idée de publier Murikuri de Clamp fin 2003)? Mais à voir les votes plébiscitant Negi Ma, Reservoir Chronicle Tsubasa et Psychic Academy (respectivement 1er, 2ème et 4ème des suffrages, la 3ème place revenant à Rose Hip Rose, série actuellement dead by degrees), on est en droit de penser que les glaireux ont pris d'assaut Shonen Collection. Ou peut-être qu'au delà des sondages qui éliminent des séries, c'est juste le choix des nouveaux mangas (fait par Pika) qui est dangereusement réducteur...

01 mars 2005

Le monde merveilleux des conventions d'animation japonaise, édition 2005

Vous le savez déjà, le proprio de ce site a la sale habitude d'écrire sur l'Epitanime - la convention pour les otaques qui sentent sous les bras, surtout quand il fait super chaud. Chaque année, j'écris un rapport qui fait rire les organisateurs et hocher la tête des visiteurs, ces derniers articulant lentement: "oui, ça s'est bien passé comme ça. Sauf que moi, je suis pas allé improviser la chorégraphie de Party Night de Di-Gi Charat à 3 heures du matin devant un amphithéâtre de 150 personnes". Quand j'ai envie de passer un bon moment, entouré de gens qui ne me font pas penser que je suis la lie de l'humanité (contrairement à mon miroir), pour remplir mon quota annuel de rayons UV sous un soleil de plomb, puis celui des sorties nocturnes durant lesquelles je n'ai pas à vendre ma virginité anale, je sais qu'Epitanime est prêt à m'accueillir. Pourvu que je fasse un total de 1200 bornes aller-retour, que je me retienne d'en coller une à des rédacteurs en chef aggressifs, et que je filme des vidéos débiles sans avoir dormi depuis 3 jours.

Et Japan Expo? Bah, je me contente des résumés. Je pourrais aussi vous raconter les origines de JE, née après avoir fait un enfant dans le dos d'Epitanime (ça ne vous étonne pas de voir qu'en 2000, Epitanime se nommait Japan Expo?), mais c'est pas le genre de la maison. Je ne sais pas si vous vous souvenez du mot fondateur de l'association Tsubasa (qui organise les activités de la plupart des conventions françaises): ils ne veulent plus qu'on reparte en se disant "j'ai acheté plein de DVD et de goodies" mais "je me suis bien amusé". La Japan Expo, ça reste, année après année, un supermarché organisé par Manga Distrib' avec des cosplayeuses sur une scène pour divertir les fauchés et de nombreuses activités pour masochistes: files d'attente avec tirage au sort pour des autographes, avoir à repayer si on veut y retourner après être allé manger, et mêlée de rugby permanente dans tous les couloirs pour avancer un peu. Si seulement j'arrivais à me souvenir où j'ai rangé ma combinaison en cuir, mon fouet et mes chaînes, je serais déjà en train de faire la queue pour avoir la chance de vivre ces expériences impérissables.
Sauf que l'attente ne serait pas que de quelques mois, à l'instar de ces bossus qui sont déjà avec thermos et sacs de couchage devant les cinémas pour Star Wars Episode 3. Elle serait de plus d'un an, pour l'édition 2006. Vous le savez tous depuis des mois, puisque ce n'est qu'un secret de polichinelle: Japan Expo 2005, vous la prenez, vous la roulez, et vous vous la carrez derrière l'oreille. Tout le Wired est déjà au courant depuis des mois, chaque source ayant gentiment demandé de ne le répéter à personne. On a donc eu en janvier des "rumeurs" sur Nihon-Fr, suivies d'un démenti alors que ça sentait déjà le sapin, divers messages sur tous les forums que je préfère ne pas lier ici (déjà qu'ils ne m'aiment pas chez Uso, on va pas empirer les choses), pour finir en apothéose sur le communiqué officiel tout rose et tout mignon. Oui, l'inspection du travail leur a rendu visite, et "aucune suite n'a été donnée à cette affaire", tout va bien madame la Marquise. Pourtant on déplore - entre autres - un tout petit rien: l'organisation fondatrice Jade ferme boutique et est remplacée par une nouvelle association, vierge comme la Marie, créée par un ancien responsable des relations humaines. Inutile aussi de vous parler des liens entre l'éditeur IDP et Japan Expo, c'est pas le genre de la maison non plus - et les gens du gouvernement ont l'avantage sur moi d'être payés pour creuser tout ça. Donc, retour en 2006 à Paris Nord, Villepinte, deux étages, (plus habitué à voir défiler des expositions d'armes de destruction massive), nouveau président, nouvelle assoce tout ça. Clair comme de l'eau de roche, je vous dis.

Donc, que reste-t-il comme conventions dans les grandes villes? D'après les Nuls, Stéphanie (de la principauté avec le circuit de Formule 1) aurait déclaré: "j'ai un pied à Paris et un autre à Monaco"; et Bruno Carette d'ajouter: "on plaint les lyonnais". On les plaint d'autant plus que Bakamanga 2005, là aussi, vous vous la taillez en pointe et vous vous la mettez où je pense. Mais bon, parler de Lyon, c'était juste pour faire une transition. Le Cartoonist? Après avoir avoir giclé de Toulon, après le triomphe de l'alliance avec Paris BD, Olivier Gilbert, l'homme qui ne peut plus mettre un pied dans un studio d'animation japonais depuis qu'il a vendu ses dédicaces sur eBay et qui est actionnaire dans Japan Culture Press (éditeur de GameFAN), tente d'aller à Marseille.

Et oui: à Paris, il ne reste plus qu'Epitanime. Eux, ils savaient depuis décembre que Japan-Expo 2005 était six pieds sous terre. Mon intuition féminine m'a toujours conseillé de me fier à la première impression, puisque c'est généralement la bonne. Vous savez quoi? Lorsque les organisateurs de la convention qui a fait 6321 visiteurs ("et un raton-laveur", dixit les orgas) en 2004 ont appris que la convention qui a fait 41000 visiteurs la même année allait se mettre au vert pendant un an, leur première impression a été: "on est dans la merde". Bonne pioche.
Epitanime 2005: ça n'a même pas commencé et ça va déjà éclater tous les records de fréquentation. Première idée: réduire la publicité à son strict minimum: le Web, les magazines spécialisés, quelques affiches - l'obligation de promotion de l'évènement, est stipulée dans le contrat avec les exposants. Les préventes (le "risque de forte affluence" sera d'ailleurs précisé dès cette étape!) serviront à prendre la température, mais des places au guichet seront toujours disponibles. L'équipe cogite sur des moyens de plaire au public JE, plus "mainstream", sans trahir le côté "hardcore" d'Epitanime. Comme il n'y a plus de lundi de Pentecôte, la convention ne durera que deux jours (de vendredi 27 mai en soirée jusqu'au dimanche 29). Des exposants qui devaient être présents à JE2005 sont déjà en train de voir avec Epita pour négocier une place. Et elles seront rares et limitées en taille, cette année: gros filtrage à l'entrée, les amateurs doivent "prouver la qualité de leur production" et les professionnels seront, ô joie, tenus de garder le HK (les fameuses contrefaçons) à la maison. J'attends cependant d'avoir des détails sur ce point, puisque Konci était en 2004 le principal partenaire de la convention - le voyage au Japon, premier prix du cosplay, c'était eux. Ils avaient gardé les DVD Zone 0 à la maison, mais ne s'étaient pas privés pour les CD audio et autres figurines. C'est encore organisé à 50-50 avec l'asso Tsubasa (aucune collaboration avec l'équipe de JE n'est envisagée), ils font de leur mieux pour avoir un écran à l'extérieur et relancer le karaoke en plein air (qui s'était fait porter pâle en 2004 par manque de budget), et tout le monde est sous pression. Ca va être une année bien chargée, et personne n'a envie de se taper une surpopulation genre Japan Expo 2004 en version Epitanime 2005. Surtout quand on n'arrive pas à retrouver sa combi cuir avec fouet, chaînes, tout ça.

Bon courage.

16 février 2005

Exposition Miyazaki - Moebius

Conversation téléphonique le samedi: "ouais, j'y suis allé, t'inquiète, y'avait personne dans la queue".
Sauf que le dimanche, les magasins sont fermés alors les gens ils vont au musée. 45 minutes de queue au bas mot - encore heureux que Keul supporte relativement bien mes blagues sur les blondes. Donc dimanche, jour du Seigneur, mangez des patates au beurre mais n'allez pas attendre une heure.
Première chose: l'agencement de l'expo et le flux des visiteurs a été géré par quelqu'un qui a trop joué à Pipe Mania. Les salles n'ont qu'une seule entrée et une seule sortie (se finissant donc sur une impasse), les oeuvres sont exposées sur des galleries à double face disposées en cercle avec une seule ouverture, certains couloirs sont vraiment minces, il n'y a rien sur les murs... Le problème n'est pas la popularité de l'évènement (qui s'en plaindrait?) mais son organisation.
La première salle propose quelques vidéos déjà vues: les différents documentaires qu'on trouve sur l'édition collector et la rencontre entre les deux maîtres diffusée sur Arte. On y trouve aussi un passionnant "comparatif" Nausicaä / Harzac, situé au milieu d'une rapide biographie des auteurs. Il s'agit du lieu le plus peuplé de l'exposition.

Les autres salles suivent la même organisation: une oeuvre de Moebius dos à dos avec une oeuvre de Miyazaki. Les documents sont variés: cellulos (parfois à plusieurs couches et toujours avec l'arrière-plan, miam), story-boards, extraits de bédé/manga, concepts... Les pièces présentées se limitent à Miyazaki chez Ghibli et Giraud en Moebius (SF et fantastique, donc); on est d'ailleurs en droit de croire que les organisateurs sont allés frapper à la porte de Buena Vista Entertainment tant on se limite à ce qui est contenu dans le contrat Disney/Ghibli. Les légendes sont laconiques (avec des fautes d'orthographe en plus!), et alors que les originaux sont partout pour Moebius, les "sérigraphies" (terme poli pour désigner de vulgaires copies) sont nombreuses du côté Ghibli. Et il y en a qu'on trouve dans les art books officiels... Un comble pour une présentation censée nous ouvrir la collection personnelle des artistes!
Le résultat, bien que mitigé, est quand même loin d'être mauvais. Le sujet est audacieux, Jean Giraud n'y est pas allé avec le dos de la cuillère (il a sorti des morceaux de bravoure fabuleux de ses cartons; ce n'est pas tous les jours qu'on voit les concepts de la Planète Sauvage ou des Maîtres du Temps), et Ghibli a quand même mis quelques dessins de projets annulés qui vont mettre leur fanbase en ébullition (Doryu To Kushana et le prélude à Nausicaä: Sengoku Majo). Ca tombe bien: même si les photos sont interdites (pas indiqué, mais on reste quand même dans un musée), les vigiles sont pour faire joli. Pour résumer le négatif: 300 créations "seulement", on reste - évidemment sur sa faim (selon votre rythme, comptez entre 1 et 2 heures pour tout voir); évitez le week-end et les après-midis pour y aller; trop de copies pour ce qui est Ghibli; organisation des lieux très mal foutue; enfin, la boutique de l'expo est bien sûr hors de prix (30€ pour une affiche? Et ta mère, c'est les Beatles?). Moi je dis, à 9€ c'est trop cher, mais les tarifs Fnac ou étudiant (7€ et 6€ respectivement) sont plus proches de la réalité. En tout cas, je n'ai pas passé un mauvais moment.

13 février 2005

Elfen Lied

Anime lancé dans cette deuxième moitié de saison télé. On comprend vite pourquoi il n'a pas eu les honneurs d'une diffusion en septembre. Attention, on tient la bouse du mois.

Scénario: alors ça commence dans une base secrète, on le sait tout de suite parce que tous les murs ils sont gris. Et il y a une gonzesse A POIL qui s'en échappe, genre super vénère, parce qu'elle DECHIRE les soldats qu'elle croise, mais tu vois, déchirer dans le sens que vraiment, à distance, chrrrric. Alors y'a du sang partout et elle fait ça à distance, exactement comme Tetsuo dans Akira, quoi. Et les soldats ils sont un peu cons, ils disent que comme elle maîtrise la télékinésie, il faut pas faire tomber des objets parce que sinon elle les leur enverrait à la gueule à mégavitesse supersonique - comme des shurikens quoi - mais ils la mitraillent et ils ont même pas de récupérateur de douilles alors ils en mettent partout! Ah ouais et elle a des super nichons la fille, elle se ballade la foune à l'air pendant tout l'épisode. Quand elle est sur le point d'être libre, y'a un sniper, il est trop trop fort tu vois, parce qu'il lui colle une balle en pleine tempe. Ca c'est rien du tout, je le fais tout le temps en campant sur de_dust2 avec mon AWP; mais ce qui tue trop sa mère, c'est qu'il la snipe avec une balle qu'il dit que c'est une 50mm anti-blindage de tank! Et moi comme j'ai lu la Gazette des Armes de tonton Rambo qui passe son temps à me parler du Viet-Nâm quand il a pas pris ses gouttes, je sais que y'a un truc qu'on appelle le coefficient de pénétration qui fait que c'est pas possible de sniper un tank.
Et pis ensuite l'épisode il passe de la repompe d'Akira à celle d'un shonen bien bâtard avec un gars qu'on se bat les keusses de savoir quelque chose sur lui et qui va vivre tout seul dans une maison gigantesque, comme dans Mahoromatic ou Happy Lesson ou Hanaukyo Maids ou n'importe quel autre anime de merde dans le genre. Et il tombe sur la gonzesse à poil sur la plage mais elle est amnésique et elle arrête pas de dire "Nyuu" alors il décide de l'appeller "Nyuu", et en plus elle a comme des cônes sur la tête! Mais y'a que des gens super pointilleux qui verront la repompe sur Chobits, ou alors les filles parce qu'elles lisent toutes Clamp alors Chobits c'est un truc de gonzesses et alors elles verront pas Elfen Lied parce que y'a du sang et des seins partout, la vache faut pas que ma mère elle voit ça parce que sinon elle dira encore qu'on est revenus à l'époque du Club Dorothée. Et le mec, il prend la fille avec lui dans sa grande maison, mais comme elle est recherchée par l'armée et qu'elle vire schizo quand on l'attaque, ben ils pourront pas jouer au docteur tranquillement.

Assez rigolé, je commence à avoir des crampes à me la jouer skyblog.

Nous avons donc affaire à un digne représentant de la saison 2004-2005: aux côtés de Mai HiME ou Kannaduki No Miko, Elfen Lied est un pot particulièrement pourri de mélange de tout et de rien, ou plutôt de ce que le téléspectateur considère "cool": à savoir, Akira sans la prise de tête sur l'histoire et les harem animes sans prise de tête sur les filles - on pense très fort à DearS quand même. La gent féminine est d'ailleurs ici réduite à une sorte de caricature grotesque: les femmes y sont assistées, se font battre sans ménagement, sont connes et ont des gros seins (le dernier point est habituellement toléré, mais cumulé avec les autres, on obtient le summum du stéréotype). Quoi de surprenant quand le studio ARMS, reponsable de ce navet, a principalement des animes hentai sous sa ceinture (jeu de mots voulu)? Les méchants y sont trèèèèès méchants et les gentils sont très gentils, formant ainsi le casting le plus manichéen jamais vu dans un anime depuis Grendizer (et pourtant, moi aussi j'aime Goldorak); ça sert à quoi que les autres productions se décarcassent à éviter le schéma "blanc contre noir"?

A me lire, on a l'impression de se retrouver face à un mauvais anime, rien de plus. Mais alors, qu'est-ce qui rend cette production bien plus médiocre que les autres? Quelle est, à l'exception d'un fansub de merde, la pointe de mauvais goût qui rend l'ensemble irrécupérable, plongeant le téléspectateur dans un état de choc? La raison est relativement tordue, donc on peut la mettre sans mal sur le dos d'un producteur zélé: cette saloperie se croit artistique. Ou donne l'impression qu'elle se veut artistique, au choix. Primo: le générique d'intro. Visuellement, l'art designer a crié à qui voulait l'entendre qu'il s'est inspiré du "Baiser" de Klimt. Sauf que j'ai une info pour Aoki Tomoyuki (qui a bossé au même poste sur les OAVs de Shin Hokuto No Ken, rien de moins): mettre des nichons protubérants dans une peinture expressionniste, c'est comme rajouter une barbe à la Joconde et dire qu'on s'en est inspiré. Ca ne fait pas de vous un génie, et le châtiment approprié à ce sacrilège tient de l'ablation des phalanges avec une cuillère à pamplemousse. Accessoirement, il vaut mieux être français pour peindre des seins et faire passer ça pour de l'art sans risque d'être pris pour un pervers, mais je digresse.
Un autre élément qui ne trompe pas est la musique, dont le thème principal (lui aussi "inspiré", cette fois-ci par un psaume de Saint Jean dans une édition latine de la Bible!) est doté de chants qui me sembleraient volontiers samplés à partir d'un enregistrement sur dictaphone de Luciano Pavarotti faisant ses vocalises le matin. Je sais pas comment ils ont fait ça, mais on dirait mon numéro de téléphone sous forme de chants grégoriens. Merci également aux titres des épisodes en allemand, les Xéno-jeux-vidéo ont déjà prouvé que ça les rend tout de suite plus cools.

Sérieusement, à quel point doit-on descendre son seuil de tolérance pour trouver cet anime tout juste visionnable? Pardon, je me "prends trop la tête"? Relisez le début de cet article. Serait-ce parce qu'il n'est visuellement pas trop moche? Ceux qui pensent ainsi sont du genre à penser que Dead Or Alive est une série de jeux vidéo géniaux, limités à un bel emballage pour juger l'ensemble. Il suffit de mettre des culs partout pour vendre? Bel exemple de démagogie. Une mémoire dont la durée de vie se mesure en nanosecondes, qui a déjà oublié Akira et DearS, principales "inspirations" de cet anime à la profondeur égale à celle d'une flaque de pluie? Suffit-il de rajouter un air d'opéra en guide de bande-son et trois dorures dans le générique pour tromper les autres ou mieux les convaincre que tout anime est un incunable de l'inspiration artistique au pays du Soleil Levant, et non un produit industriel trop souvent produit à la chaîne? Elfen Lied décroche fièrement la timbale du plus mauvais anime actuellement visionnable et une nomination pour le pire titre de l'année pour les Tanukis Awards 2005. Bien joué.

09 février 2005

Full Metal Alchemist

Il était une fois une chaîne de télé française qui faisait une chute d'audimat. Et à chaque pourcentage en moins, elle se répétait: "jusqu'ici tout va bien... jusqu'ici tout va bien... mais c'est pas la chute qui compte, c'est l'atterrissage". Depuis que Canal Plus (ou Canal + pour les puristes) a décidé d'écouter son petit cousin qui regarde des fansubs, elle a fait une bonne et une mauvaise chose. La mauvaise: engager un réformé P4 de GameOne comme présentateur de la case horaire pour les 18-25 ans - chez Canal, on écrit pas "case" mais "Kaz" d'ailleurs. La bonne: taper dans le catalogue de Dybex et Kaze pour nous montrer des animes récents, mal doublés et avec le générique d'origine. Noir se termine (dixit Laura sur #editotaku: "ça vire au drame lesbien sur la fin"), et on enchaîne sur Full Metal Alchemist. La grande question étant: "vont-ils prononcer 'alkemist' ou 'alchemist'?"

Série en deux saisons commencée au Japon en octobre 2003; la vélocité de la chaîne cryptée est louable, voire détentrice du record de la diffusion d'un anime la plus rapide de la TV française. Au fait, les éditions Pika semblent être sur les starting blocks pour la version française du manga. C'est animé par le studio BONES (Wolf's Rain! Cowboy Bebop!), produit par Square-Enix (assurant une flopée de jeux certifiés pourris) et édité chez nous par Dybex (garantissant l'absence de piste audio japonaise sur C+ Numérique, contrairement à Kaze pour GTO). Faut voir le bon côté des choses: les dialogues, riches en termes ésotériques, ont plongé bon nombre de fansubbers dans une confusion proche de la mienne quand j'ai entendu Brandon de Beverly Hills 90210 expliquer à ses parents et avec l'air le plus sérieux du monde qu'il était bourré au volant et avait planté la décapotable parce qu' "on [lui] avait servi du ponch en lui disant que c'était du jus de fruits" (moralité: "maintenant, j'ai un casier judiciaire"). Bref, entre les homonculi et la pierre philosophale, les fansubs français ont donné des résultats hilarants.
Parce que c'est un peu ça, Hagane No Renkinjûtsushi (pour les frimeurs et les japonais) ou Full Metal Alchemist (pour les autres): une quête de la pierre philosophale pendant les 26 premiers épisodes, des homonculi (singulier: homonculus) pendant les 26 autres, et un peu d'humour pour diluer le tout.
L'histoire? Deux frangins enfreignent les lois de base de l'alchimie (c'est pas bien de sauter les pages écrites en rouge de "L'Alchimie pour les Nuls"; ça tombe bien, y'a un rappel au début de chaque épisode) et y laissent quelques plumes, plus un bras (pas d'inquiétude, il se fait greffer un bras bionic), une jambe et un corps entier. L'anime suit donc leur voyage initiatique dans un univers steampunk, avec une guerre civile qui couve et des alchimistes un peu partout. Le concept de cette "magie" dans l'anime est très écarté de la version de Nicolas Flamel pour pousser le facteur "fun" au maximum: résultat, des éclairs, des boules de feu, des Gatlings et des trucs délirants tout partout. Techniquement, c'est très agréable à l'oeil, les génériques (qui changent à chaque moitié de saison, un effort réservé aux valeurs sûres du marché) sont bons, la musique orchestrale est bien assumée... On voit où est passé l'argent et c'est tant mieux.

La première saison tient du shônen convenu, avec ses allusions à l'adolescence, la découverte du monde ou les horreurs que l'Homme peut connaître (l'épisode 7 a la réputation méritée de secouer les téléspectateurs; ne dites pas qu'on ne vous aura pas prévenu!). On se force un peu à regarder les 26 premiers épisodes (les personnages auxiliaires auraient peut-être mérité un peu plus d'attention), mais la suite est davantage à la hauteur; on passe d'un bon anime commercial à un très bon divertissement aux rebondissements calculés et à l'histoire développée. Ca change de Noir...

07 février 2005

Le HK c'est mal

Ceux parmi vous qui utilisent un ordinateur pour autre chose que mater du porno et surfer sur le Net doivent déjà être au courant: Microsoft arrête Windowsupdate pour Windows 2000. Autrement dit, plus de correctifs de sécurité et tout le monde sous Windows XP... à moins qu'il ne s'agisse de l'occasion en or pour passer chez le pingouin alternatif. Sauf que les jeux vidéo sous Nux, c'est pas encore ça. Alors hop, à nous les interfaces de télétubbies, le chien qui cherche les fichiers et Windows Movie Maker qui n'exporte qu'en WMV. Je dis ça, parce que j'ai pas eu le temps de réinstaller Studio 9. Alors désolé si le fichier vidéo qui suit est au format Windows Media. Vidéo? Pour la deuxième fois sur ce site depuis la bande-annonce de Bad Mojo, oui mesdames mesdemoiselles messieurs. 13 Méga-octets.

Note d'intention: vidéo filmée en une seule prise, en totale impro, le dernier jour de l'Epitanime 2004, par un raton-laveur qui avait passé trois jours et deux nuits sans dormir - d'où le cadrage qui n'en a que le nom. Merci à Kami-sama, à la Croix Rouge Française, aux deux guest-stars Marc et Barthoze - sans parler de l'association Tsubasa avec ses applaudissements enregistrés.




Version longue

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