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"Je suis pas gay, mais s'ils veulent une fellation, je peux les aider." -Raton-Laveur, à propos de l'équipe de Nolife.

Japanime

02 février 2005

Bleach

(merci masskot!)

Que celles et ceux qui restent dans leur maisonnette se réjouissent: on va parler d'un manga trouvable dans toutes les bonnes épiceries françaises; pas besoin d'avoir recours à la magie de l'import. Bleach de Tite Kubo (ou Taite Kubo, c'est selon) est un shonen édité par Glénat en sens de lecture oriental, sur un bon papier et avec une adaptation de qualité, avec 8 volumes chez nous pour 15 tomes actuellement au Japon. Ah oui, cette intro est on ne peut plus positive.

Et non, la phrase précédente n'est pas suivie d'une diatribe négative envoyant ce manga aux oubliettes. Laissez tomber Naruto, c'est un shonen basique programmé pour durer aussi longtemps que votre porte monnaie tiendra le coup. Laissez tomber Hunter X Hunter, Togashi est mort depuis longtemps mais son éditeur tente de vous cacher la nouvelle. Laissez tomber l'idée de m'envoyer un email enragé à cause de ce que vous venez de lire - écrivez plutôt un commentaire. Bleach est original dans son scénario, son design, ses inspirations et ses personnages, mais reste attirant même en prenant une page au hasard et en y connaissant rien à tous ces mangasses. Petit bijou, quoi.
Synopsis: Ichigo Kurosaki (Ichigo veut dire "fraise" en japonais) est un jeune sauvageon aux cheveux roux qui arrive à voir des gens qui sont morts - il faut lire ça en chuchotant pour comprendre la référence. Il n'est pas dépressif pour autant et mène sa vie normale de lycéen entouré des sempiternels rôles "camarade de classe générique" et "duo de filles amoureuses" (dont une qui remplit généreusement le quota "gros seins"). Un soir, il rencontre un shinigami - dieu japonais de la mort, je précise pour ceux qui n'ont pas vu Full Moon wo Sagashite. Merde, j'avais oublié que Full Moon... est un shojo, oh la honte, on va encore me jeter des pierres. Bref, ledit shinigami femelle est en chasse des esprits des morts restés ici-bas et hantant les vivants, afin de les exorciser à grands coups de katana dans la gueule. Mais le combat tourne mal, et Ichigo joue le remplaçant au pied levé.
A partir de là, on serait en droit d'imaginer un manga narrant les aventures de ce shinigami débutant, affrontant des esprits toujours plus puissants: on prend les GhostBusters, on leur donne des sabres et on observe. Sauf que c'est pas du tout ça. Bleach ne lâche pas les personnages d'une semelle, et les scènes d'exorcisme sont vraiment secondaires. Certains se découvrent une sensibilité pour voir les morts, d'autres tombent amoureux, mais personne ne fait tapisserie. Ca ne traîne pas, c'est marrant quand il le faut et bien raconté le reste du temps.
Pour le dessin, les encarts sont tout simplement irrésistibles grâce à leurs influences multiples: un titre anglais, une mise en forme japonaise, et une mode européenne - les personnages font un vrai défilé dans les ouvertures de chapitres. Outre ces originalités, le trait se concentre encore sur les protagonistes (surtout leurs visages, les corps étant très fins) et délaisse un peu les décors. Le tramage est correct, l'impression de mouvement est bien rendue, le découpage est relativement sage, l'ensemble déborde d'énergie. Et pour ne rien gâcher, l'adaptation en anime est de qualité - ils ont même pensé à mettre un filtre sur l'image quand des esprits sont à l'écran. Bleach est donc une excellente pioche de la part de Glénat, honorée par une très bonne édition. Lu et approuvé!

29 janvier 2005

Magnétoscope

France 5 diffuse demain matin un docu format 52 minutes sur les mangas. Au descriptif Télérama (comme ils sont dans leur bonne période envers la Japanime, on peut les suivre sur ce coup), c'est très bon. Et surtout, il y aura des interviews de Naoki Urasawa (Monster et 20th Century Boys, autrement dit le génie du moment), Takehiko Inoue (dont Slam Dunk vient tout juste de se finir chez nous; dire que j'en avais entendu parler pour la première fois dans un Player One à l'époque 16 bits) ou Jiro Taniguchi. La mauvaise nouvelle: ça passe à 9h20. Un dimanche matin! Une bonne occasion de dépoussiérer le magnétoscope pendant qu'on sera tous à l'église.

Session IRC dimanche soir, 21h, #editotaku@irc.worldnet.net. Ou entrez votre pseudo dans le menu à gauche si les mots en gras de la phrase précédente vous ont donné envie de manger une raclette avec de grosses pommes de terre et du jambon.

23 janvier 2005

20th century boys

Par Garric

J'ai découvert cette serie il y à pas longtemps, et ca va au delà de ce que je pensais : c'est du très bon.

L'histoire : Le personnage principal, Kenji gère un convini et vit avec sa mère et la fille de sa soeur, qui a demandé de garder son fils en attendant qu'elle revienne. Nous sommes en 1997. Un jour, un de ses amis d'enfance, surnommé Donkey se suicide, tout du moins, c'est la thèse officielle. Kenji reçois un peu après sa mort, une lettre de Donkey lui demandant s'il connaissait ce dessin : une main avec l'index levé au millieu d'un oeil. Ce logo à été crée par lui et ses amis en 1969 pendant son enfance. ils s'inventerent un jeu de gosses où ils crèerent une base secrète dans le but de combattre une organisation censé détruire le monde, ainsi qu'un scenario catastophe où l'humanité devait subir des attaques, puis etre anéantie à la fin de l'an 2000. Le logo lui, etait le symbole de leur amitié. Au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, on apprend que ce symbole appartient a une secte dirigé par une personne surnommée Ami, et que leurs propheties d'enfant sont en train de prendre forme.

Bien qu'à la premiere vue, ça peut sembler classique, son scénario est très bien pensé. Bourré de rebondissements, on ne s'ennuie quasiment pas une seule fois, il faut dire qu'on en attendait pas moins de Urasawa, le createur de Monster, entre autre. On trouve enormement de références (musiques, mangas, films, ou évenements historiques d'époque), en effet, on passe souvent d'une certaine époque au présent (et l'inverse évidemment), enfin quand je dit présent, c'est celui du debut de l'histoire, car celle ci evolue dans le temps avec ses personnages.
Tiens, les personnages principaux justement, il sont très attachants, chacun d'eux ayant leur propre histoire, mais tous étant reunis par le même rêve d'enfant, qui est un des themes principaux de l'histoire. Bref Je voudrais pas spoiler, mais ce que je peux dire, c'est que la qualité du scénario devient de plus en plus élevé au fur et a mesure que l'on progresse, on a sans arrêt envie de connaitre la suite.
17 volumes sont sortis au Japon où la serie est toujours en cours, et 14 en France. C'est édité chez Génération comics, et malgrès quelques defauts comme les onomatopées modifiés et plutot moches, où encore le prix (8,99 Euros, mais c'est souvent le cas chez eux, Full Metal Panic est à presque 10 Euros par exemple), ca reste d'assez bonne qualité, mais je pense que ca vaut quand même largement le coup.

Le Château Ambulant

Par Raton-Laveur

Cette critique va être aussi douloureuse pour vous que pour moi, alors commencons sans plus tarder.

Dernier long métrage d'Hayao Miyazaki? L'homme avait dit ça pour Sen To Chihiro No Kamikakushi, mais était revenu sur sa décision à cause des évènements du 11 septembre 2001. Hauru no ugoku shirô n'est cependant pas son dernier projet puisqu'il planche déjà sur quelques Ghiblies, autrement dit des courts métrages diffusés au Musée Ghibli. Dernier "gros" projet alors? On est en droit de le croire.
Surtout en voyant les références distillées au compte-gouttes tout au long du film qui feront tilter les fans. Le château ambulant est entouré de nuages à l'instar d'un autre château (mais dans le ciel celui-là), les défilés militaires aperçus au loin font penser aux mêmes démonstrations aperçues dans Porco Rosso, l'intérieur de la demeure d'Hauru n'est qu'un long panorama des thermes de Chihiro (des couloirs à la chambre en passant par la chaudière avec esprits fournis en série), et Sophie qui dit bien haut que "c'est dur d'être vieux" doit parler pour son dessinateur. Pas son auteur, pensez donc, puisque pour la première fois depuis Sherlock Holmes, Hayao Miyazaki se base sur l'histoire d'un autre. Qui là aussi a ses propres références: les soldats se mettant en chasse des rebelles seraient dirigés par une mégère beuglant "coupez-lui la tête!" que ça ne m'aurait pas plus surpris que ça. Le film râtisse large comme le monde, piochant ses influences partout et aboutissant à un pot-pourri qui a vraiment une odeur de baisser de rideau en apogée, d'adieu avec une oeuvre "complète". Ou chef-d'oeuvre, au premier sens du terme, comme on l'a beaucoup lu dans la presse. La dernière fois que Télérama a fait sa couverture sur de la Japanime, le titre était "La Folie Manga: art ou japoniaiserie?" (semaine du 24 août 2002); cette semaine (numéro du 15 janvier), on y lit "Miyazaki: le maître du dessin animé". C'est en remarquant ce genre d'évolution qu'on se dit que notre vie a un sens.

Sauf que voilà: ce film ne m'a pas plu. Pour adopter le langage des jeunes, il part sérieusement en waïe sur la fin (après la visite chez le Roi). Le rythme s'accélère subitement, des personnages qu'on croyait importants sont relégués à de la figuration, les plans de narration s'empilent... Je me suis perdu dans le labyrinthe de Miyazaki, et ce n'est pas un compliment. Toute la dernière partie m'a complètement gâté l'histoire. Dans une des rarissimes interviews données pour la sortie du film (celle dans le Libé du 12 janvier), Hayao Miyazaki défend cette construction qu'il qualifie d'onirique, d'échevelée, comme un "manège qui tourne", pour reprendre ses mots. Pourquoi n'ai-je pas ressenti cette forme de narration dans Chihiro ou une autre de ses oeuvres? Quoique; attendez une petite minute. En fait, le studio Ghibli m'a déjà fait ce coup-là. Dans Laputa, après l'arrivée de Muska au royaume volant. Là aussi, je commençais à me demander pourquoi autant d'éléments étaient non pas révélés mais ajoutés à l'histoire si près de sa fin.
Notez le nombre d'occurences de la (ma) première personne dans les phrases précédentes. Vous savez déjà que les articles postés ici n'engagent que leur auteur, mais ça fait bizarre de ne pas rejoindre l'engouement général. Non pas que ça ne me soit pas déjà arrivé, bien au contraire, mais nous parlons aujourd'hui d'un Ghibli. Bon d'accord, tout le monde n'était pas d'accord sur Neko No Ongaeshi. Mais nous parlons aujourd'hui d'un Miyazaki, bordel! Télérama aurait pu manger ses propres couilles en salade avant d'encenser ce film par pur exotisme chic; leur rédaction a dû vraiment adorer pour en arriver à mettre sous cloche un lourd passé anti-anime et tartiner 10 (!) pages - ainsi que faire acte de révisionnisme au passage en portant Akira aux nues alors que le film était, côte à côte avec DBZ, une de leurs cibles favorites dix ans plus tôt. Une bonne tranche des trois pages et de l'interview de Libé sont consacrées à montrer l'importance de cette narration qui se veut délicieusement anarchique et à laquelle je reste froid. Ou tout simplement connement insensible; en tout cas, y'a pas mieux pour se sentir abruti et/ou incompétent. S'ensuivrait normalement le débat pour savoir si les rares qui n'ont pas apprécié le film "à sa juste valeur" ont raison ou pas; en tout cas, je mets davantage en doute mes capacités que celles d'Hayao Miyazaki. Si je ne suis pas arrivé à suivre le film, c'est tout simplement parce que j'ai encore beaucoup à apprendre. Faut positiver, je ne suis pas non plus complètement victime d'immaturité crasse: la preuve, je commence à comprendre ce qu'il y a d'affriolant dans les porte-jarretelles.

Y'a pas à dire, faut que je le regarde encore une fois.

22 janvier 2005

Niea_7 : Entre bains chauds et télé réalité

Par Nemo

Niea_7 est une série assez peu connue et pourtant le character design a été réalisé par le célèbre Yoshitoshi ABe déjà présent sur la série Lain. L’histoire est assez simple, elle met en scène Mayuko une étudiante plutôt solitaire et sérieuse, qui doit faire des petits boulots pour payer ses études et Niea une extraterrestre de niveau _7 (prononcez under seven), c'est-à-dire le plus bas de la société. Autour de ces deux personnages, la série développe un véritable univers sans réellement raconter d’histoire. Aussi audacieuse que l’était Lain, Niea_7 éblouit par sa liberté de mouvement. C’est simple, qui aujourd’hui produirait une série où il ne se passe quasiment rien mais où on se sent comme à coté des personnages, à la limite espérant les croiser au coin de la rue. C’est l’incarnation de ce que le principe de télé réalité pourrait faire de mieux. Un peu de bonheur quotidien comme un roman de Zola où on rentre dans un véritable univers et où l’on y vit en quelque sorte. Alors que certains usent de la liberté pour lutter contre les grèves ou pour produire des journaux tv poujadistes , d’autres l’usent pour protester, manifester ou pour faire des séries sans haine, sans violence, légèrement militantes, et aussi agréables qu’un bon bain chaud. Mettons les premiers dans un loft et enfermons nous avec les autres et leurs personnages loin d’eux !

21 janvier 2005

Transparent

Par Keul

Vous avez sûrement tous déjà acheté un manga, en commençant généralement par le premier tome. Or, ce n'est pas n'importe lequel que l'on choisit, on lit celui qu'un copain ou qu'un raton-laveur vous conseille, voire dont on a déjà lu le début autre-part.
Quand on voit à la fnac une personne qui cherche un manga à offrir et qui semble perdue devant tous ces mangas, on n'hésite pas à donner conseil. Je lui ai donc proposé la série Kenshin que j'apprécie et qui a été ma première série en manga (mon premier anime avant celui-ci était Evangelion). On m'a déjà demandé pourquoi celui-ci. Je ne pense pas que Ranma ½ aurait été intéressant comme manga à offrir, et ne me dites pas que Kenshin, lui, est un manga violent avec des samourais, du sang (ah bon, ce sont des taches d'encre ?) et des morts, sinon, vous êtes bon pour lire CCS.
Oui, les mangas sont remplis de violence, de fan-service, de combats, de mechas, de super pouvoirs a tel point qu'on pourrait faire une adaptation de la loi des animes en loi des mangas. Enfin, on a beau être amateurs de fan-service (et souvent plus), de mecha, de violence, de headshot, de redeemers et de cuvettes de chiottes, il y a des jours où l'on se lasse et où l'on est quand-même bien content de trouver quelque-chose d’original.



Oui, j'ai trouvé un manga fort intéressant, Transparent, qui s'avère original. Pas de fan-service ni combats et pouvoirs spéciaux et encore moins de magie. Juste de génies qui ont un gros problème. On pourrait croire qu'il s'agit de télépathie, mais c'est bien plus spécial, vu qu'ils émettent en fait des ondes mentales à leurs insu en permanence.
Or l'État à besoin de ces génies, appelés transparents, pour la recherche scientifique et technologique et ne tient donc pas à ce qu'ils se suicident en apprenant ce qu'ils sont. On pourrait alors croire à un Truman Show, avec cet énorme complot, mais le manga cherche plutôt à montrer les conséquences de ce problème sous tous ses aspects. En effet, que ce soit dans les relations amoureuses (dont QCTX n'aime pas le développement dans ce manga), au travail ou dans tout autre cas, les transparents ne doivent pas savoir qu'ils le sont. De plus, même s’ils sont très peu nombreux, ils ne doivent pas directement se rencontrer sous peine de deviner qui ils sont. Ce manga nous fait alors découvrir de manière originale la vie de ces transparents avec humour et beaucoup de philosophie. BONNE LECTURE ^^
3 tomes parus à ce jour.

14 janvier 2005

Un hommage à <i>Otaku No Video</i>, <i>Genshiken</i>, <i>Colorful</i>...

Allez, admettez que vous aussi vous l'avez fait.







(Merci à Garric!)

12 janvier 2005

Converti! (part 3)

On vient de le dire: nous en sommes au lancement de la demi-saison télévisuelle, avec sa flopée de programmes qui n'étaient pas assez bons pour faire les ouvertures d'antenne en septembre dernier. Au menu, une nouvelle version d'Aa Megamisama ou Ah! My Goddess, c'est comme vous le sentez. Si vous n'avez jamais vu/lu ce classique, c'est le manga qui a mis Kosuke Fujishima sur le radar et qu'il ne veut pas finir. Non parce que bon, un mec qui se retrouve avec une déesse personnelle suite à un mauvais numéro, difficile de croire que ça tienne plus de 28 volumes. A part ça, Fujishima-san est également connu pour ses chara designs des Sakura Taisen et des Tales of... Bref, le genre de valeur sûre pour les producteurs avides d'argent facile: alors qu'en France, Kaze nous sort les OAVs vieilles de 10 ans (soignées à l'époque et toujours jolies quand on compare à certaines horreurs actuelles) et le film au sous-titrage basé sur la version allemande, le Japon nous sort une série télé à petit budget. Petit budget? Parce qu'il s'agit de la pire adaptation du trait de l'auteur.
Les cellulos sont fades, les arrière-plans en 3D sont minimalistes et les autres le sont tout autant, l'animation est tout juste correcte. J'insiste sur le mot "fade". Et quand je dis "fade", je veux dire que c'est le truc le plus fade qu'il m'ait été donné de subir depuis le matin où mon petit déjeûner avait consisté de céréales pourries avec des champignons dedans, de lait tourné, d'un pot de Nutella qui était rempli de gouda au cumin et d'un chat offert par Jean-Marie Le Pen qui se mettait à me déchiqueter les couilles à chaque fois que je prononçais le mot "gauche" - jusqu'au moment où je me suis réveillé et que ce rêve avait été causé par une crise de somnabulisme durant laquelle j'avais fait un cunnilingus à ma Master System; c'est alors que mon petit déjeûner normal et mon chat normal furent "fades". Quoique pour le chat, je préfère la version castrée et non-rêvée. Castre, rêve, caste, rêve, dream, caste, Dreamcast... Bref.

De plus, il doit s'agit de la conversion manga vers anime la plus lente au monde (devrait-on écrire "au Japon"?) - et c'est un ex-gagabalien qui vous parle. C'est le genre de vanne qui fait rire devant les machines à café, ça: comment les animes ont toujours tendance à faire traîner en longueur(s) des mangas qui vont droit au but. La transformation de Cell 2ème forme vers Perfect Cell dans Dragon Ball Z? Trois pages dans le manga, trois épisodes dans l'anime. La scène de pêche au tout début d'Hunter X Hunter (le prochain que j'entends prononcer le X dans le titre sera décapité)? Une page dans le manga, un épisode dans la série animée. La série TV d'HxH a d'ailleurs dû fabuleusement floper à cause de ça: adopter le format d'un chapitre par épisode (10 pages pour 30 minutes, quoi) a dû en faire tilter plus d'un. Accessoirement, ça va remplir les poches de Dybex qui commence à sortir chez nous ladite série en DVD. Pour Ah! My Goddess, on atteint tous les records: un épisode pour une page. Ou deux pages en étant généreux. Résumons: Keiichi passe une mauvaise journée, est amené à utiliser le téléphone, appelle la hotline divine sans le savoir, Belldandy arrive et offre d'exaucer un voeu, il demande qu'elle reste avec lui, ses sempaïs arrivent et l'éjectent de la cité U pour avoir fait entrer une fille, fin du chapitre, 24 pages chrono. Dans l'anime, le premier épisode (format classique, 25 minutes pub non comprise) se termine alors qu'elle sort du miroir, ce qui équivaut à la deuxième page!
Je ne suis pas du genre intégriste qui demande des adaptations calquées (qui a dit Fruits Basket?), les libertés artistiques entrent en compte, le format TV qui offre plus de temps que les OAVs, l'âge du capitaine, mieux présenter le personnage de Keiichi, tout ça. Mais là, faut pas déconner non plus. Peut-être que la suite va accélérer, je n'en doute pas une seconde; le générique présente des personnages qui apparaissent bien plus loin que les, pfouuuu, 30 premières pages au moins, ils osent aller aussi loin! Mais alors que cette adaptation a pour but d'attirer de nouveaux fans qui n'ont pas l'habitude des animes-fleuves (aujourd'hui réservés à quelques blockbusters du manga), comment les accrocher avec un rythme aussi lent? Dès les cinq premières minutes, mon esprit était en train de créer un alter ego vivant sur une plage avec des chats fachos et des céréales moisies, loin de ce vide intergalactique de l'animation, aussi intéressant que la mire qu'on voit à la télé vers 5 heures du matin. Le manga d'Ah! My Goddess atteint bien ce point, mais il a la politesse de ne pas le faire dès le premier chapitre.

11 janvier 2005

Converti! (Part 2)

Sans transition avec l'article précédent, une autre conversion qui a l'air de bien se passer: Air en anime. Ah oui, aujourd'hui on tape dans l'obscur. Il s'agit à la base d'un jeu vidéo "digital comic", du genre où vous lisez des pages et des pages de japonais, puis faites un choix de conversation selon que vous désiriez sortir ou pousser au suicide le JPEG qui vous parle - ou alors vous tirez votre sélection à pile ou face parce que vous n'encadrez que dalle aux kanjis. Produit par le studio Key/Visual Arts, Air a eu ma préférence à Kanon (leur titre précédent qui a bien marché et eu droit à un anime sympa) pour son histoire originale - et aussi pour son intro qui tue. Grosso modo, tout commence comme dans n'importe quel dating sim, jusqu'au moment où l'on fait un saut de quelques siècles dans le passé et dans la peau (ou devrais-je dire "les plumes") d'un corbeau. Et puis bon, chez Key, les scènes de cul des versions "+18" de leurs jeux ont l'avantage de ne pas être trop salaces et gratuites.
L'anime (et va y a voir aussi un film si je ne m'abuse, wow) vient à peine de commencer avec le milieu de saison télévisuelle. Première constatation: le ressort comique est tendu comme un string - on s'en plaint pas, on remarque, c'est tout. Deuxième constatation: à part ça, c'est pile comme je voulais! La production a l'air d'avoir bossé avec un bugdet à la hauteur, les voix sont évidemment les mêmes que dans le jeu - presque tout le casting apparaît dès le premier épisode, et dans le suivant, il y a des apparitions des héroïnes de Kanon, leur jeu précédent! Bref, miam. En bonus, on est en droit de s'interroger sur combien de bossus parleront de cet anime sans savoir qu'il est adapté d'un jeu vidéo pour adultes, comme c'est trop souvent le cas - le projet Please! (Onegai Teacher et Twins) restant l'exemple le plus connu qui a déchaîné des hordes glaireuses de fans infoutus de comprendre un tant soit peu leur sujet. A mon avis, ça ne se comptera pas sur les doigts de la main: crises de rire garanties.

09 janvier 2005

Tajikarao

Manga en 4 tomes, publié chez Delcourt et trouvable dans un coffret simple mais sexy.

Mon copain Blacksad, c'est un accro à la bédé franco-belge. Alors il lit des magazines de pré-publication comme Pavillon Rouge, édité par Delcourt. Ou plutôt "lisait", parce que Pavillon Rouge n'est plus depuis quelques temps, et parce que je lui ai injecté de fortes doses de mangas et d'animes. Bon, peut-être que commencer par du Satoshi Urushihara n'était pas une bonne idée, mais comme la contamination a réussi, on va pas se plaindre non plus. Sauf que le gène de la BD, même s'il a la vie dure, est diablement résistant. La preuve: le patient achète des mangas, mais il a l'intention d'acheter tout ce que Delcourt édite en la matière - comportement flippant, non? La collection mangas de Delcourt étant Akata, vous savez aussi bien que moi qu'ils font du boulot de qualité.A la toute fin de Tajikarao, leur équipe a inséré un petit mot (en français et en japonais) remerciant les auteurs de cette oeuvre en leur nom et celui des lecteurs pour "leur sincérité et par conséquent, ce que [celle-ci] a provoqué dans leurs coeurs". Je sais pas pour vous, mais c'est la première fois que je vois ça. Dommage cependant que les quatrièmes de couverture soient fourrés de révélations sur ce qui se passe dans chacun des volumes qu'ils recouvrent...

Synopsis: un village paumé au fin fond du Japon qui vit en perpétuant un culte pour le dieu du coin, un de ses anciens habitants qui revient avec les yakuzas aux fesses, et deux jeunes voyageurs qui se perdent dans le coin. Oui, ça va pas trop parler de petits z'ozieaux-piou-piou et de jolies abeilles beez-beez. L'histoire est le condensé d'un des grands dilemmes du Japon, pays où le passé traditionnel et le présent plus que futuriste se téléscopent. Comment atténuer ce choc des générations et ses répercussions sur les plans sociologique, écologique, politique, et tout un tas d'autres mots sérieux en -ique? Pas en se contentant de faire des jeux vidéo avec des ninjas en tout cas, mais ça ils le savent déjà. Les conséquences sont racontées avec un côté assez terre-à-terre - les villageois, tous vieux, ont bien conscience qu'ils sont voués à disparaître, eux et leurs coutumes - et les yakuzas, méchants de service de mèche avec les politiciens mais aussi un soupçon d'honneur, sont tout aussi bruts. En guise de figuration, les thèmes de la guerre, de la famille ou de l'amour sont aussi abordés. Tajikarao pesant 4 tomes, il n'y a pas de temps mort, chaque chapitre vaut son pesant de cacahouètes et le dessin est très soigné (surtout les postures et les proportions des personnages). Cependant, l'histoire trouve le moyen de rajouter un côté fantastique avec les apparitions du dieu, le fameux Tajikarao; son intrusion dans un monde sinon très réaliste donne à ce manga l'indéniable statut d'un conte. Il représente le dernier espoir des habitants contre l'intrusion d'un monde moderne qui veut leur mort, le dernier effort forcément violent et enragé puisant au plus profond de leur tradition. Formulé autrement, un des personnages raconte que Tajikarao n'a été appelé que 3 fois en 1000 ans et a à l'une de ces occasions mis en pièces quelques 800 samouraïs, alors faut pas le faire chier. Le scénario est plaisant mais la happy end a de fortes odeurs de contes de fées; sûrement pour donner espoir au lecteur, quoi qu'il en coûte, et afin de respecter la trame d'une légende.
Delcourt a même pris le soin de compiler (à la fin du volume 3) les encarts écrits par les auteurs lors de la prépublication, où ces derniers mettent en lumière leurs recherches. Ils parlent des voyages qu'ils ont fait dans les coins reculés du Japon pour trouver des villages avec leurs rites et leurs déités bien à eux, des hésitations du jeune dessinateur (Kanji Yoshikai) face à son scénariste expérimenté (Jimpachi Mori, auteur de N.Y. No Benkei, qui avait pour héros un tueur à gages)... Mais finalement, le trait est vraiment classique - en tout cas, il me semble diablement années 80. Vous voyez Stratège? Ben c'est dans le même genre: visages ronds, arrière-plans très présents, tramages contrastés. Etrangement, ce n'est pas le style utilisé dans les couleurs sur les couvertures pour autant (quoique!). Et personnellement, je trouve un je-ne-sais-quoi de froid à ce dessin: il m'écarte des personnages et de leurs émotions plus qu'il ne m'en rapproche. En tout cas, il s'agit du manga typiquement impossible à adapter en anime. Dans l'ensemble, Tajikarao est donc un bon manga qui a l'intelligence de ne pas traîner en longueur pour nous conter sa fable: traditionnel dans son histoire et sa construction, il est à clairement réserver aux plus âgés. Et pas "plus âgés" dans le sens de "plus expérimentés"; au contraire, les gens qui s'y connaissent peu en mangas et ont passé un bon moment avec Jirô Taniguchi (une des fiertés de Casterman en France, avec Le Journal de Mon Père et surtout Quartier Lointain) devraient adorer Tajikarao.

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