(merci masskot!)

Que celles et ceux qui restent dans leur maisonnette se réjouissent: on va parler d'un manga trouvable dans toutes les bonnes épiceries françaises; pas besoin d'avoir recours à la magie de l'import. Bleach de Tite Kubo (ou Taite Kubo, c'est selon) est un shonen édité par Glénat en sens de lecture oriental, sur un bon papier et avec une adaptation de qualité, avec 8 volumes chez nous pour 15 tomes actuellement au Japon. Ah oui, cette intro est on ne peut plus positive.

Et non, la phrase précédente n'est pas suivie d'une diatribe négative envoyant ce manga aux oubliettes. Laissez tomber Naruto, c'est un shonen basique programmé pour durer aussi longtemps que votre porte monnaie tiendra le coup. Laissez tomber Hunter X Hunter, Togashi est mort depuis longtemps mais son éditeur tente de vous cacher la nouvelle. Laissez tomber l'idée de m'envoyer un email enragé à cause de ce que vous venez de lire - écrivez plutôt un commentaire. Bleach est original dans son scénario, son design, ses inspirations et ses personnages, mais reste attirant même en prenant une page au hasard et en y connaissant rien à tous ces mangasses. Petit bijou, quoi.
Synopsis: Ichigo Kurosaki (Ichigo veut dire "fraise" en japonais) est un jeune sauvageon aux cheveux roux qui arrive à voir des gens qui sont morts - il faut lire ça en chuchotant pour comprendre la référence. Il n'est pas dépressif pour autant et mène sa vie normale de lycéen entouré des sempiternels rôles "camarade de classe générique" et "duo de filles amoureuses" (dont une qui remplit généreusement le quota "gros seins"). Un soir, il rencontre un shinigami - dieu japonais de la mort, je précise pour ceux qui n'ont pas vu Full Moon wo Sagashite. Merde, j'avais oublié que Full Moon... est un shojo, oh la honte, on va encore me jeter des pierres. Bref, ledit shinigami femelle est en chasse des esprits des morts restés ici-bas et hantant les vivants, afin de les exorciser à grands coups de katana dans la gueule. Mais le combat tourne mal, et Ichigo joue le remplaçant au pied levé.
A partir de là, on serait en droit d'imaginer un manga narrant les aventures de ce shinigami débutant, affrontant des esprits toujours plus puissants: on prend les GhostBusters, on leur donne des sabres et on observe. Sauf que c'est pas du tout ça. Bleach ne lâche pas les personnages d'une semelle, et les scènes d'exorcisme sont vraiment secondaires. Certains se découvrent une sensibilité pour voir les morts, d'autres tombent amoureux, mais personne ne fait tapisserie. Ca ne traîne pas, c'est marrant quand il le faut et bien raconté le reste du temps.
Pour le dessin, les encarts sont tout simplement irrésistibles grâce à leurs influences multiples: un titre anglais, une mise en forme japonaise, et une mode européenne - les personnages font un vrai défilé dans les ouvertures de chapitres. Outre ces originalités, le trait se concentre encore sur les protagonistes (surtout leurs visages, les corps étant très fins) et délaisse un peu les décors. Le tramage est correct, l'impression de mouvement est bien rendue, le découpage est relativement sage, l'ensemble déborde d'énergie. Et pour ne rien gâcher, l'adaptation en anime est de qualité - ils ont même pensé à mettre un filtre sur l'image quand des esprits sont à l'écran. Bleach est donc une excellente pioche de la part de Glénat, honorée par une très bonne édition. Lu et approuvé!