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C'est dur d'aimer les sangliers

09 juillet 2024

Japan Expo 2024 - la carte améliorée

Voici le plan de Japan Expo 2024 tuné par mes soins : corrige des erreurs, signale les stands à visiter et ceux à éviter, des conseils pour passer un bon moment et les plannings d'évènements intéressants.

Cliquez sur l'image ci-dessous et enregistrez-la dans votre téléphone pour la consulter sur place sans avoir à craindre une panne de réseau.

Liste des stands

La liste des 967 stands est également améliorée : ceux à visiter surlignés en vert, ceux à éviter sont en rouge, et ceux dont il faut se méfier en jaune. Récupérez le fichier au format de votre choix via le menu Fichier/Télécharger ou utilisez le mode hors-ligne de l'application Google Sheets pour chercher un stand une fois sur place, même si vous n'avez pas de connexion 4G.

Je serai évidemment sur place les quatre jours et suis impatient de vous rencontrer. J'éplucherai les stands en jaune pour confirmer leur statut cool/pas cool et mettrai à jour la carte et la liste pour les jours restants.

Alors, comment s'annonce cette Japan Expo ?

Peu d'invités notables qui vont déplacer les foules, absents notoires (voir plus bas), ombre des Jeux Olympiques... L'édition 2024 est techniquement le 25ème anniversaire d'une convention lancée en 1999, mais qui refuse de souffler ses bougies au prétexte pandémique des années blanches 2020 et 2021. Le planning est gonflé par des invités aux cheveux gris : les 70 ans de Godzilla, les 40 ans de TM Network, les 20 ans de Bleach, l'exposition Cobra par Isan Manga datant de Japan Expo 2018 recyclée pour accueillir un des animateurs clé, qui ramène Sadako de Ring dans sa valise... Une autre portion notable de l'agenda est occupée par les tendances à la mode, des vtubers Hololive à un nombre incalculable de danses K-Pop (dont un groupe "fondé en 2026"), et les invités présents chaque année : le patron de CyberConnect2 qui recrute pour son studio, la chanteuse du générique d'un jeu yaoi sur PlayStation Vita (dont le nom est mal orthographié sur sa fiche de présentation), ou l'ultime survivant du battle royale des mascottes régionales ont leur rond de serviette.

Curieusement, les Jeux Olympiques auront principalement influencé les tarifs d'hôtellerie pour les visiteurs lointains, qui se seront redirigés vers l'Anime Expo de Los Angeles bouclée la semaine dernière. Quelques téméraires comme Sakimichan font les deux arrêts ; hier en Amérique, demain à Paris, avec les mêmes dessins pornographiques de Spy x Family alors que la doubleuse de Yor Forger sera présente...

Quels sont les stands à ne pas manquer ?

Nintendo aura une boutique éphémère sur le stand B685, avec des produits normalement réservés au marché japonais ; allez-y tôt, car au vu des expériences passées, les revendeurs du dimanche délivaliseront probablement les lieux. Hamaya (stand J136) est une brocante d'objets japonais aux prix décents et au stock surprenant. Miyakodori (stand J196) est une boutique parisienne d'arts de la table japonais fidèle au poste, avec de bons produits tarifés pas trop cher.

Pour les objets à plus petits tirages, passez du temps chez les artisans japonais (espace Wabi Sabi, S207) - en ce qui me concerne, je traiterai mon obsession à la papeterie chez Sekai of Kangae (P671) et Plaisant Asian Lifestyle (J184).

Si vous n'avez pas assez de gadgets inutiles, voici la liste des lots et cadeaux à récupérer un peu partout.

Quels sont les stands qui auraient dû rester chez eux ?

L'(ab)usage de l'intelligence artificielle étant un des grands thèmes de 2024, Japan Expo ne pouvait y échapper. Natsume Corp (stand J696, vendant par ailleurs une figurine de 5 centimètres à 30€) et Atougeek (stand H121) rédigent probablement les descriptions de leurs produits avec ChatGPT. Le pompon revient à 4play (stand N641), studio français éditant un jeu de cartes à collectionner qui assume utiliser MidJourney et StableDiffusion pour sa production. La blague étant que MidJourney est entraîné sur Sakimichan, également présente (stand P647), et le résultat graphique de 4play n'est pas sans rappeler cette dernière. Japan Expo exposera donc l'original et le plagiat sans poser de questions...

Les classiques : la boutique qui revend des saloperies d'AliExpress. Au hasard, Pidak (stand E187), qui vous vendra 68€ un costume trouvable à 10€.

On trouve aussi les baltringues habituels qui volent la propriété intellectuelle sans vergogne : Negativ. Athletics (stand C042) vend des T-shirts Berserk ou One Piece sans la moindre autorisation pour la bagatelle de 50€, Jaad (N639) s'autoproclame artiste, ce qui lui arroge le droit de gribouiller au Posca sur Son Goku, les logos Ferrari et Coca Cola pour la modique somme de deux mille cinq cents euros, et Wooden Touch (P645) passe tel quel une couverture de manga Ki-Oon dans une graveuse à bois pour 35€, parce que pourquoi se fatiguer ?

Si j'ai un coup de barre, où puis-je souffler un coup en bonne compagnie ?

Les stands sûrs restent Kawa-Soft (stand L154), Nekotsuki Studio (N150) et l'AEUG (dans le Hall 4, L032). Incollables, accueillants et à l'offre de qualité, ne passez pas la convention sans les saluer car ils seront ravis de vous voir.

Quid des stands professionnels vendant des fanarts ?

Japan Expo différencie les exposants professionnels (marqués comme tels sur la liste) et amateurs (identifiés "Loisirs" dans la liste). Les amateurs paient moins cher pour exposer, mais sont limités à un prix maximal pour leurs produits. Les professionnels paient plus cher leur stand, mais peuvent vendre à prix libre ; les zones "Village Coup de pouce" sur la carte (en bas des Halls 5 et 6) indiquent des petits professionnels.

Ces professionnels sont un gros mélange des genres. A coté de livres autoédités entièrement originaux (comme Studio Bon, stand B202) ou d'une illustratrice russo-italienne avec une fixette sur les poissons (Elena Bansh, stand N655), on trouve au stand P680 un "fanart Totoro" qui est la recopie exacte d'un dessin officiel et au stand P675, un jeu de cartes à jouer Zelda alors que Nintendo vend un produit similaire mais parfaitement officiel. Ces produits dérivés sont fabriqués et vendus sans autorisation du studio Ghibli ou de Nintendo, et sont assimilés à des contrefaçons ; lors de la Japan Expo 2018, les douanes ont procédé à des saisies et détruit des objets similaires, vendus sur ces mêmes stands de "petits professionnels". Vendre du fanart et s'étiqueter professionnel, c'est jouer avec le feu, les ayant-droits français n'appliquant pas la zone grise existant au Japon.

C'est une concurrence doublement déloyale : non seulement envers les revendeurs et fabricants officiels qui voient leurs produits concurrencés par des objets "sauvages", mais également envers les autres stands professionnels qui créent des choses complètement originales. A quel moment se prétendre artiste pro si c'est pour recopier les grands (stand A194) ? Pensez-vous vraiment avoir une démarche noble si vous devez écrire "Disney" avec un tiret (stand P676) en espérant perdre les avocats de Mickey Mouse ? Etes-vous vraiment un fan quand vous travaillez (stand Q683) à piétiner les volontés de l'auteur ?

En bref : tristement, les douanes ne font pas la différence entre une contrefaçon AliExpress et un fanart vendu par un stand se revendiquant professionnel. Si les flics rejouent les saisies de 2018, ça donnera pas dans la dentelle.

Mise à jour : la "zone grise" des fanarts vendus par un stand professionnel a la peau dure ; ces stands perdent leur couleur rouge et retournent à leur anonymat. Les annotations sur la liste indiquent toujours qui fait quoi, mais pas de rouge pour autant.

Qui sont les grands absents ?

Noeve Grafx, dont les retards de publication à répétition aboutissent à un psychodrame sous le moindre de leurs messages. ADN, présent l'an dernier mais absent en 2022 au profit d'un stream sur Twitch, qui semble décider sa venue à pile ou face. Enfin, Goodsmile Company, déjà absent l'an dernier, semble réserver son stock aux revendeurs partenaires, comme Jungle (G194) (à des tarifs éclatés)

Tsundereko, retenu à la maison pour des histoires de paperasse, explique également pourquoi cette Japan Expo sera surtout celle des Franciliens, expurgée des provinciaux, européens, et quiconque doit surveiller son budget hôtellerie/restauration : les Jeux Olympiques ont rendu Paris inabordable aux touristes. Japan Expo semble avoir répercuté le manque à gagner des visiteurs en moins sur le prix des stands, nombre de professionnels m'ayant parlé de l'augmentation de leur facture au mètre carré de stand.

Gag : Piccoma, la plateforme de webtoons et mangas numériques, est partenaire de la convention et s'affiche sur le logo Japan Expo 2024, mais n'a aucun stand... Et pour cause : le site disparaît dans trois mois !

Est-ce qu'il y a des stands avec des choses pour adultes ?

Les masturbateurs Tenga (stand D140), exposant également la gamme Iroha pour femmes. Kawa-Soft (stand L154) vendra des doujinshi édités par Irodori en français. Curiosité : Andrealphus, un studio français de jeux vidéo disponibles sur Steam, sera sur le stand N675. Enfin, Meian/Anime-Store (G604) a ses différentes catégories hentai/yuri/yaoi sur les entrées le long du mur nord.

Rendez-vous sur place ! Bonne convention à vous et merci de votre fidélité !


 

L'article se termine ici, merci de l'avoir lu. Ce qui suit est un ramassis de détails techniques inintéressants.

 

 

Quelles sont les erreurs sur la carte et la liste officielles qui sont corrigés sur cette version ?

Comment puis-je n'avoir cette carte qu'un week-end bénévole et trouver des coquilles que les employés de la SEFA sont infoutus de repérer après des semaines ? Le stand N661 (tenu par un tâcheron) n'est pas indiqué, l'URL des éditions Rue de Sèvres est erronnée sur la fiche, les éditions Ototo et Ofelbe ont deux fiches... J'ai repositionné les logos car certains empiétaient sur le numéro de stand, et comme chaque année, en ai ajouté une palanquée pour s'y retrouver parmi les éditeurs.

Qu'est-ce qui a changé cette année dans la publication du plan ?

Le plan en PDF est mort, et tout le monde y perd. A la place, Japan Expo propose une carte interactive avec moteur de recherche... comme ce qui était fait sur ma propre carte depuis 2016 ! Le système Japan Expo n'a aucune mise en cache dans le navigateur et est donc soumis aux aléas de votre connexion 4G. Leur technologie se dénomme Tokamap, au logo complètement pompé sur celui de Slack. Conçu par le prestataire du site internet (inchangé depuis si longtemps que son code HTML contient des références à Internet Explorer 9 !), il s'agit d'une technologie libre de cartographie. En clair : Japan Expo paie une somme rondelette pour un système gratuit, rebaptisé à la hussarde et monté à l'arrache. Vous pouvez voir les grands patrons de Japan Expo vous demander de télécharger la carte avant de venir à cause du réseau 4G instable, juste avant de vous expliquer que les dédicaces s'organisent par la même application, exposée aux mêmes aléas !

Qu'attendre en 2025 ?

On en saura plus jeudi : Japan Expo se pointera à l'exposition universelle d'Osaka, qui occupe aussi le stand N196. Une convention sur "l'impact de la culture japonaise à l'étranger" à la maison, c'est concept - mais d'après l'intelligentsia locale, cette exposition universelle n'est qu'un gros prétexte pour détourner de l'argent public au profit d'une villégiature privée...

11 juillet 2023

Japan Expo 2023 - la carte modifiée

Pour la treizième fois, voici la carte de Japan Expo augmentée par mes soins : les stands à visiter, ceux qu'il vaut mieux éviter, et les rendez-vous intéressants. Sans compter les ajouts habituels, comme des logos d'éditeurs partout pour s'orienter facilement et des blagues dans les coins vides.

Liste des stands

Cliquez sur l'image ci-dessus et enregistrez l'image sur votre téléphone/tablette pour la consulter sur place sans avoir besoin d'être connecté à Internet - la réception au Parc des Expositions de Villepinte peut être instable quand il y a du monde. La liste des stands sous forme de tableau est également disponible si vous voulez rapidement localiser un stand, ou identifier qu'un autre est digne de votre confiance. Vert : tout va bien. Rouge : fuyez. Orange : méfiance.

Eternel rappel de la méthodologie pour les stands d'artistes professionnels : si vous avez des fanarts, c'est marqué en rouge. Quand vous êtes dans le village Amateurs au fond du Hall 6, vous avez toute latitude pour partager votre amour de licences existantes sur lesquels vous n'avez aucune autorisation, à la manière des doujinshi japonais. Mais à partir du moment où vous vous prétendez professionel, vous n'allez pas gagner votre vie en recopiant Naruto sous prétexte que votre dessin est original. Votre stand est entouré d'autres artistes qui prennent le risque de créer leurs propres univers ou payer des droits d'auteur pour pouvoir profiter légalement de ces mondes existants. Nombre de stands d'amateurs qui souhaitent juste vendre leurs fanarts à prix d'or se contentent de prendre un stand professionnel sans respecter cela et finissent avec les douanes aux fesses.

Annotations

Comme toujours, je serai sur place pour mettre à jour la carte lors de mes observations et vous rencontrer avec le plus grand plaisir. Merci pour votre fidélité et passez une bonne convention !

12 juillet 2022

Japan Expo 2022 - la carte augmentée

Quelques vaccins plus tard, c'est reparti : la carte de Japan Expo agrémentée d'informations sur les stands accueillants emplis de produits de qualité (encadrés en vert) et ceux avec des objets foireux entourés de gens qui sentent sous les bras (en rouge). Cliquez ci-dessous pour accéder à une grosse image que vous pouvez télécharger sur votre téléphone/tablette et y accéder sur place même si vous n'avez pas accès à Internet - voire l'imprimer si vous squattez le photocopieur du boulot. 

La liste filtrée des stands est également disponible, avec commentaires expliquant ce qu'on trouve sur certains d'entre eux ou la raison de notre classement. Vous pouvez également exporter la liste vers le tableur de votre choix et la garder en mémoire sur votre ordiphone. 

Notes de production 

04 juillet 2019

Japan Expo 2019 - La carte revue et corrigée

Onzième année : la carte de Japan Expo modifiée, avec les stands à visiter (en vert) et ceux à éviter (en rouge). Les gens de bon goût, les produits officiels ; en face, les gens méchants et les contrefaçons. Téléchargez le fichier dans votre téléphone ou votre tablette et amusez-vous bien. On ne change pas une équipe qui paie son ticket en prévente : la liste est compilée par Nady, Keul aide toujours au code et les blagues foireuses sont faites maison.

https://www.raton-laveur.net/images/JE2019.jpg

Publication très tardive car la SEFA a elle-même publié la carte super tard (samedi après-midi !). En plus, la liste des exposants n'a pas arrêté de changer :

au secours

Notes de production

  • On passe en 500dpi ! La carte étant à présent publiée sur un fichier unique (au lieu de deux cartes séparées entre les Halls 4-5 et le Hall 6), il a fallu augmenter la résolution pour rester lisible. Du coup, le fichier tape à 30 Mo : dur pour votre carte SD de 512 Go. L'an prochain, vivement du 600dpi pour vos écrans 4K.
    • Mise à jour du jeudi soir : j'ai eu des témoignages de téléphones qui font un anévrisme avec un PNG de 30 Mo - je compresse agressivement en JPEG et on tombe à 16 Mo. Quelques artefacts de compression qui n'entachent pas la lisibilité et rappellent nos meilleures pages perso sous Multimania à l'époque où Japan Expo était encore à l'Epita.
  • La carte officielle utilise un code couleur pour trier les stands en catégories (jeux vidéo, manga, cosplay...), mais ils ont changé la couleur de la catégorie "manga", qui passe d'orange à rouge. Du coup, j'ai décalé le cadrage des stands rouges pour les rendre visibles malgré le fond rouge. Vais-je devoir passer à des pointillés l'an prochain ?
  • Comme à chaque fois, j'ai ajouté de nombreux logos sur des stands officiels pour s'y reconnaître plus rapidement. Certains stands hébergeant plusieurs marques (Taifu/Ototo/Ofelbe/NihoNiba en A172 ou Koch Media/Sega/Atlus/Nis America en F663), le résultat est parfois cocasse.
  • Pourquoi le stand de Funko Pop, qui utilise de vraies licences et est en vert sur la liste de Nady, est en rouge sur la carte ? ( ̄ヘ ̄)
  • La piqûre de rappel : pourquoi est-ce qu'il y a des amateurs en rouge ? Au cas où vous ne le sauriez pas déjà, les douanes ont changé de mode opératoire depuis l'an dernier. Peu importe que vous soyez un "petit professionnel", si vous êtes dans le Hall 5, ne touchez pas aux grosses licences. Et plus généralement : si vous êtes amateur, ne concurrencez pas les produits officiels en faisant des sacs mal floqués avec des logos officiels (stand U711).
  • Autant les amateurs peuvent agir par méconnaissance de la loi, autant il y a des professionnels qui agissent en Loyal Mauvais. Ainsi, Draw My Pad (E665) continue à vendre des contrefaçons trouvées sur AliExpress à prix d'or. Ils ont même tenté de me faire de me faire des câlins non consentants l'an dernier.
  • La Japan Expo ayant 20 ans, elle est en âge de regarder la télé tard le soir avec un oreiller posé sur l'entrejambe ; une sélection de produits pour adultes est mise en avant sur la carte. Tenga a carrément un stand (C148), et Taifu/NihoNiba (A172) nous sort un Takeda Hiromitsu pour l'occasion, c'est dire.
  • Si Nolife vous manque encore, allez chez Omake Books (A642) pour y retrouver les France Five.
  • La météo s'annonce bonne, entre 25° et 30° tous les jours. Ainsi, pas de recommandations particulières sur les parapluies ou la canicule.
  • Comme toujours, si vous avez des stands à recommander, faites-vous plaisir. Merci de votre fidélité et j'espère vous retrouver sur place !

24 juin 2019

Japan Expo 2018 : pourquoi les douanes sont passées sur les stands amateurs ?

Que s'est-il passé ?

Comme chaque année et pour mon plus grand plaisir, les douanes sont descendues à Japan Expo. C'est d'ailleurs l'occasion de découvrir la mine d'informations qu'est le Flickr des douanes françaises, contenant des photos de qualité des produits saisis - un trésor pour jouer aux sept différences avec les produits officiels.

Hey ! Sur les photos, on trouve des produits faits par des auteurs de fanzines !

Sur ce cliché, il y a des badges fabriqués par Frozen Garden (qui était dans le Hall 5, stand E216). Ou ici, des toiles de Manga Art (Hall 5, B214).

Pourquoi les douanes sont passées sur les stands amateurs ?

Tiens, c'est marrant, c'est le titre de cet article. Précision : les stands visités étaient chez les "jeunes créateurs", en bas à droite du Hall 5, à ne pas confondre avec l'espace amateurs du Hall 6 (allez voir sur la carte). Ces derniers n'ont pas été visités par les douanes, même si certains stands le méritaient grave (Hall 6, stand S710).

Okay, je reformule la question : pourquoi les douanes sont passées sur les stands de jeunes créateurs ?

J'avais qualifié la question de "sujet épineux" dans les annotations de la carte de cette année - du coup, on ne peut pas dire que les jeunes créateurs n'étaient pas prévenus. Des fanzineurs expérimentés ont profité de l'occasion pour le rappeler : l'exploitation marchande d'une licence qui ne vous appartient pas, c'est mal. Si vous n'êtes pas dans le cadre d'une parodie, la loi française ne vous protègera pas.

Certes, il en est de même pour les amateurs, mais les "jeunes créateurs" sont casés juste à côté des professionnels, et certains desdits jeunes créateurs font carrément leur propre maison d'édition. Enfin, notez l'emphase sur créateurs ; Japan Expo le rappelle dans le contrat, et il n'est pas très sain de s'autoproclamer créateur si le stand ne contient que des produits inspirés de licences existantes.

Une des grandes différences entre un stand "amateur" et "jeune créateur" est la limitation du prix de chaque article : les amateurs sont limités à 12€ maximum, là où les jeunes créateurs peuvent vendre plus cher. Ainsi, Tsundereko ou Kawa-Soft migrent annuellement entre les deux zones, selon que leurs produits de l'année soient suffisamment qualitatifs ou non pour être vendus au-delà de cette limite. Du coup, certains "amateurs" qui n'avaient que des produits de fanzinat qu'ils souhaitaient vendre plus cher ont simplement pris un stand coté "jeunes créateurs" et ont donc été considérés par les douanes au même titre que n'importe quel stand professionel.

Cette action n'était-elle pas un peu excessive ?

Voici une toile faite par Manga Art, et voici l'oeuvre originale, elle-même un fanart par ailleurs. Basiquement, quand Manga Art pond une toile, cette dernière imite le style de l'auteur original. Dragon Ball est dessiné à la Toriyama, Fairy Tail à la Mashima, etc. De même, les badges et accessoires Pokémon sont en concurrence directe avec l'offre légale proposée par la Pokémon Company. Vous comprenez où je veux en venir : ces produits sont effectivement bien trop proches de l'élément original pour prétendre à la moindre créativité propre ; qu'ils soient produits par de petits indépendants ne change rien au problème.

Quand j'explique plus haut que ces stands ont été considérés par les douanes au même titre que n'importe quel professionel, je ne plaisante pas ; les douaniers ont opéré comme avec les revendeurs de chinoiseries en procédant à la rédaction d'un procès-verbal, saisie des produits, fichage pendant cinq ans dans leurs dossiers, etc. Evidemment, la réaction n'est pas la même ; là où le revendeur professionel de contrefaçons va se contenter de dissoudre sa société et reconstituer son stand en passant commande d'un conteneur en provenance de Shenzen, l'amateur qui voit partir ses encrages de Pikachu va piquer une crise de nerfs.

Pourquoi les douaniers sont-ils allés chez les jeunes créateurs alors qu'il y a une tonne de contrefaçons chinoises vendues par les professionels ?

Avant de commencer, précisons que les stands chinois ont effectivement été visités.

C'est la grande différence entre cette Japan Expo 2018 et les passages des douanes les années précédentes. Là où avant, les douaniers venaient d'eux-mêmes car ils savaient qu'il y avait du procès-verbal à saisir en masse à Japan Expo, ils ont ici été missionnés par les ayants droit. Autrement dit, les éditeurs ont spécifiquement demandé à la douane de se pointer pour saisir des contrefaçons précises de leurs produits.

En lisant entre les lignes, on peut faire un lien entre les différentes saisies : One Piece et Naruto étaient concernés le même jour par les mêmes saisies. Ils ne sont certes pas chez le même éditeur français (respectivement Glénat et Kana, représentés par Viz Media Europe) mais bien chez la même maison mère en son pays (Shueisha). Cette action à Japan Expo fut donc motivée par les japonais qui ont envoyé le même message à leurs différents représentants français en leur demandant de serrer la vis à ce moment précis.

L'autre grande différence : nous avons un nouvel acteur cette année, à savoir les sociétés de protection des droits d'auteur. Elles sont inconnues du grand public, alors accrochez-vous pour le prochain paragraphe.

Les ayants droit (les éditeurs français : Pika, Kana via Viz Media...) représentent les produits et intérêts des détenteurs japonais des licences (Shueisha, Kadokawa, Nintendo...), d'où "ayant droit". Quand un fansub ou un scantrad illégal pointe son nez pixellisé sur le territoire, il appartient donc aux ayants droit français d'agir afin de protéger leur propre intérêt et par extension, celui des détenteurs originaux. Sauf qu'envoyer les emails qui font peur, les mises en demeure, les avocats, les brigades de la mort qui défoncent la porte des scantradeurs à six heures du matin avec des grenades flash, ben les éditeurs, ils ont d'autres chats à fouetter. Alors ils font appel à ces sociétés de défense des droits d'auteur : des entreprises en charge de faire respecter le contrat signé ou négocier les apparitions sur les produits dérivés (Naruto sur les cahiers scolaires, les jouets dans les menus burgers et autres étrangetés).

L'action fut donc tripartite : les éditeurs français, une société de protection des droits d'auteur, et les douaniers. Les premiers ont appelé les seconds, qui ont missionné les troisièmes.

Corrolaire : pourquoi les sociétés de protection des droits d'auteur ont-elles demandé aux douanes de visiter les jeunes créateurs alors qu'il y a une tonne de contrefaçons chinoises vendues par les professionels ?

Parce qu'il est bien plus facile d'y repérer une contrefaçon. Vous n'êtes pas sans savoir que les contrefaçons chinoises sont difficiles à différencier des produits originaux. Par contre, en se pointant sur le stand d'un "jeune créateur" qui a dessiné Pikachu, on sait immédiatement 1) qu'il n'a aucune autorisation, et 2) que le produit n'est pas officiel. La société de protection des droits d'auteur a également tout intérêt à faire dresser un maximum de procès verbaux afin de satisfaire leur client ; il est donc logique d'aligner ces stands à la chaine plutôt que de passer une journée à vider un seul stand rempli de contrefaçons chinoises. L'espace "jeunes créateurs" était donc tout à fait indiqué.

Seconde hypothèse : parce qu'ils ne savaient eux-même pas qu'ils avaient affaire à des amateurs. J'ai contacté la société qui a agi sur Japan Expo 2018, mais ils sont finalement restés lettre morte. Pour leur défense, recevoir un mail signé d'un crétin avec une peluche de raton laveur ne doit pas vraiment ensoleiller votre journée. 

J'ai entendu dire que / Il paraît que / On m'a dit...

Les légendes urbaines ont proliféré sur cet espace de Japan Expo ; ça sentait la trouille, et les légendes urbaines ont fleuri. Non, les douanes ne déchirent pas - et ne font pas déchirer - des originaux, car ils en ont besoin pour établir les procès verbaux (d'où le compte Flickr pointé en début d'article). Les contrefaçons sont certes détruites, mais en toute fin de chaine et pas en pleine saisie pendant une convention ! Non, les douaniers ne passent pas en pleine nuit : vous pourriez avoir l'autorisation d'un ayant droit, et ils ont besoin de vous pour dresser le procès verbal. Et ainsi de suite... Hélas, quand j'ai tenté de corriger les fausses informations, j'ai eu droit à des perles telles que "l'important, c'est que ça fasse du bruit". Le gag étant que pendant que les jeunes créateurs se faisaient choper par les douanes, les vrais escrocs détenteurs de contrefaçons pur jus ont planqué leurs pires pièces sous la table.

Je suis amateur, que faire pour ne pas avoir de problèmes ?

  • Revenir aux bases du fanzinat, autrement dit "fanzine" : si votre stand est rempli de porte-clés, sacs en tissu et autres goodies basés sur des licences existantes, vous produisez d'autant plus de produits concurrençant l'offre officielle. Restez dans la zone "amateurs" et n'allez pas chez les "jeunes créateurs" juste pour vendre des produits au delà de 12€ ! Par contre, si ces objets sont inspirés de vos propres histoires et personnages, tout baigne.
  • Peut-être lâcher les licences existantes pour créer vos univers à vous ? Un peu poussés par les circonstances, plusieurs artistes ont tenté cela avec succès pendant cette Japan Expo.
  • Ca va paraître un peu dingue, mais : contacter les ayants droit et demander la permission. Dans le milieu vidéoludique, de nombreux éditeurs et développeurs autorisent les YouTubeurs à monétiser les vidéos contenant leurs jeux. Par le passé, les fans français de la Mélancolie d'Haruhi Suzumiya ont travaillé main dans la main avec les différents ayants droit locaux pour aider à la promotion de l'anime, du manga et du roman. De même, l'activité du cercle amateur Monotype est connue de Type-Moon et ses ayants droit français. Gardez avec vous un papier justifiant de cette autorisation : les procès verbaux des douanes lors de Japan Expo citaient bien l'absence de justificatif comme motif de leur action. A l'inverse, si vous essuyez un refus à votre demande, dites-vous que vous venez d'éviter bien des problèmes sur votre prochain stand ! Par exemple, j'ai posé la question à Thomas Astruc (Miraculous, les aventures de Ladybug et Chat Noir) et il m'a répondu le plus clairement du monde
  • Eviter les plus grosses licences : dessiner un énième Evoli ou Naruto, c'est donner le bâton pour se faire battre. Les artistes américains ont carrément établi leur propre liste des licences à éviter. J'ai cité les cas Type-Moon ou Haruhi Suzumiya pour montrer que les produits de niche enchantent tout le monde : les quelques fans sont ravis car les produits dérivés officiels sont rares ou inexistants chez nous, les éditeurs sont aidés dans leur promo sur la portion moins connue de leur catalogue, et les amateurs trouvent leur public au lieu de se cannibaliser mutuellement autour des trois mêmes licences. Dans ta face, principe de Pareto ! Vous pouvez pousser cette logique encore plus loin en vous basant sur des licences qui n'ont pas d'éditeur français...

Je suis organisateur de convention, que faire pour ne pas avoir de problèmes ?

  • Relisez le contrat que vous faites signer aux exposants qui vous rendent visite. C'est bien beau d'invoquer une phrase type "si les douanes passent sur votre stand, c'est votre faute et pas la nôtre", mais en tant qu'organisateur, votre responsabilité peut être engagée. La loi protège le droit à la parodie ; rappelez-le afin d'avoir une définition communément acceptée de l'activité de fanzinat. Cela évitera les produits trop proches des originaux comme évoqués plus haut, et rappellera qu'un minimum de créativité est attendu de la part de vos exposants.
  • Faute de pouvoir accueillir tout le monde par manque de place, vous faites déjà un filtrage au moment où vous recevez les demandes d'exposants : si vous voyez un amateur qui n'a que des produits dérivés à proposer, réfléchissez-y à deux fois.
  • Méthode utilisée chez les américains et quelques conventions européennes : la liste noire. Vous tenez compte des interdictions des uns (le cas Miraculous déjà indiqué), des saisies des autres (les Naruto, One Piece, Pokémon pendant Japan Expo 2018) et vous demandez aux exposants dans votre contrat de n'apporter aucun produit inspiré par ces licences. Cela demande un travail de veille assez conséquent et imparfait : rien ne garantit qu'un ayant droit décide de changer d'avis ou d'ajouter de nouveaux titres dans ses intouchables. Si vous êtes un petit évènement, rien ne garantit que les éditeurs répondront à vos coups de fil. Bref, c'est difficile et imparfait, mais c'est un garde-fou non négligeable.

Je détiens une licence faisant l'objet de produits dérivés dans le milieu amateur, que faire pour ne pas avoir de problèmes ?

  • S'il s'agit de votre propre licence (par exemple, vous êtes créateur d'une bande dessinée française) et que vous vous éditez vous-même : communiquez clairement votre autorisation ou votre refus. Mettez l'information ou les conditions sur votre site ou dans votre oeuvre (dans la page des copyrights, manuel d'utilisation...).
  • S'il s'agit de votre propre licence et que vous avez un éditeur : communiquez clairement votre autorisation ou votre refus à votre éditeur, car c'est à ce dernier qu'il appartient de défendre votre bout de gras. Si vous êtes d'accord pour que les fans s'inspirent de votre oeuvre, cela évitera que votre éditeur menace inutilement ces derniers, au risque d'endommager votre réputation. Et si vous n'êtes pas d'accord, cela vous évitera d'avoir à gérer cela par vous-même. Il est également possible que votre éditeur ne soit pas de votre avis ; si vous êtes OK, il est susceptible de ne pas l'être, car il doit bien défendre son investissement dans votre travail...
  • Si vous êtes éditeur d'une oeuvre tierce : c'est le cas rencontré à Japan Expo, où les ayants droit français ont été conviés par les producteurs japonais à dégainer les avocats. Sauf que personne n'était au courant de cette action : ni les fans exposants qui se sont fait saisir leurs produits, ni les organisateurs qui n'ont pas pu prévenir lesdits fans de laisser leurs dessins de Pikachu à la maison, ni les visiteurs qui se sont retrouvés bien paumés.

L'article du Parisien indique que les saisies de contrefaçons à Japan Expo sont en baisse. Qu'en penses-tu ?

Le papier se termine avec un raisonnement par l'absurde : "parce que moins d'articles sont saisis, cela signifie qu'il y a moins de contrefaçons". Les années précédentes, les douanes passaient sur des stands professionnels qui disposaient donc d'un inventaire très important de produits mis en vente ; un seul stand pouvait taper à plusieurs milliers d'articles. Or, la politique de 2018 fut de cibler les jeunes amateurs, qui n'ont généralement pas plus d'une dizaine d'exemplaires d'un même produit - quand ce dernier n'est pas unique, comme le cas des encrages Manga Art précédemment cités. En ciblant donc des "artisans" plutôt que des "industriels" de la contrefaçon, forcément qu'il y aura un nombre moins élevé d'objets saisis ! Pour la curiosité, vous trouverez ici des statistiques plus précises sur les stands présents à Japan Expo 2017.

Et pour Japan Expo 2019, ça s'annonce comment ?

A l'heure où j'écris ces lignes (3h du matin), la SEFA ne fournit qu'un "plan global" fort succint, où l'on peut quand même voir que les "jeunes professionnels" sont parqués dans des "villages passion". Je doute que la nuance changera quoi que ce soit pour qui que ce soit ; les ayants droit y voient des zones qui font quand même partie d'un "village pro" - donc tenu aux mêmes règles du respect des droits d'auteur - et les passionnés y verront aussi un coté "fan" - car la passion fait vivre, c'est bien connu. M'est avis que les sociétés de protection des droits d'auteur devraient plutôt arpenter le Hall 6 pour éviter de nouveaux psychodrames, mais ils restent malgré tout dans leur bon droit.

01 juillet 2018

Japan Expo 2018 - Carte édition 10ème anniversaire

Hall 5

Hall 6

MISE A JOUR: La version interactive est ici : https://www.raton-laveur.net/je2018/ (rappel: Un moteur de recherche est intégré pour trouver ou identifier le stand de votre choix et si vous appuyez sur un stand, son nom s'affiche en haut. Une fois chargée, la carte reste dans la mémoire cache de votre appareil - pas besoin de réseau ! Même si vous n'avez pas de réseau 4G une fois au Parc des Expositions de Villepinte, vous y aurez accès)

Dix-huit ans que raton-laveur.net existe, seize ans que l'éditotaku existe, et voilà, dix ans de cartes Japan Expo retaillées pour pointer les contrefaçons et vous guider vers les coins oubliés de la plus grande convention d'Europe dédiée aux gens mal rasés.

Annotations et Zeitgeist

  • Sorti de nulle part et annoncé tout autant, Shigesato Itoi se pointe pour une conférence (samedi 16h, scène Nezumi).
  • Je l'ai indiqué sur la carte mais je le répète : si vous ratez une dédicace ou une rencontre avec un invité, ne vous fiez pas uniquement au planning de Japan Expo avant d'assumer que les carottes sont cuites et allez voir le stand de l'éditeur qui lui a payé son ticket d'avion. Ainsi, chaque stand a son propre planning non listé sur le calendrier de la convention où vous aurez une seconde chance ! Consultez absolument leurs réseaux sociaux : le producteur de Monster Hunter sur le stand Nintendo, une bonne part du village Japon (Hall 5, J218) et j'en passe.
  • Koch Media (Hall 6, E652), dont le nom ne parle pas forcément aux néophytes, abrite ce qui était précédemment un composé de stands Deep Silver, Atlus, Sega, NiS America et j'en passe. Dans un grand jeu d'Hippo-Gloutons comme l'industrie vidéoludique en a le secret, Deep Silver était un éditeur allemand de jeux vidéo (les séries Saints Row, Homefront, Metro arrivaient en Europe par leur truchement) qui s'est fait bouffer par son distributeur, Koch Media, ce dernier amenant également la plupart de vos éditions collector en boutique. Pendant ce temps, Nordic Games, un distributeur autrichien (SpellForce, Aquanox et d'autres titres dont la seule trace subsiste dans nos petits coeurs et sur Gog.com) s'est offert la marque de THQ à la faillite de ce dernier, à la manière d'un Infogrames qui portait la peau d'Atari. Dans le dernier round, THQ Nordic a mangé Koch Media et s'est fait plein de sous grâce à ce rachat. Tout ça pour vous dire que sur ce même stand, vous allez trouver du Yakuza de chez Sega (avec en invités, le game designer et le doubleur du perso principal - j'écris ça de façon détachée, mais je me suis farci tous les épisodes depuis le début de la série en 2005), du Nippon Ichi (le Prinny en chef, dood !) ou du SNK (Yasuyuki Oda, déjà venu à Japan Expo 2016).
  • Le pire stand de Japan Expo : Draw My Pad (Hall 5, E212), qui exemplifie la méthode à la mode pour se faire des thunes quand on ne sait rien faire de ses dix doigts. L'an dernier, j'avais abordé l'arnaque des stands à pochettes surprises, les loot boxes de la vie réelle. Vous n'êtes pas sans savoir que nombre de gens peu scrupuleux sur les Amazon/Etsy/PriceMinister se content de relister des produits achetés à bas prix sur Alibaba, Taobao et autres sites en direct de la Chine, non sans prélever leur dîme au passage. Les coques de téléphones portables, les peluches contrefaites, stickers ou tapis de souris personnalisés ; vous passez commande, ils achètent eux-mêmes au pays du petit livre rouge et vous n'y voyez que du feu. On appelle ça du dropshipping, et il est par ailleurs illégal en France de vendre un produit qu'on n'a pas soi-même en stock. Draw My Pad, sous prétexte de proposer des manettes de jeu vidéo personnalisées, se contente d'acheter un pad Xbox en occase à 30€ et une coque Star Wars contrefaite à 7€, revisser  l'électronique de l'un dans l'autre et vous vendre le résultat - fort cocasse au demeurant quand on parle de Pokémon sur une Dual Shock - à une centaine d'euros. Contrefaçons et forte marge sur le dos des gogos, la recette d'escroc à la sauce soja.
  • Ce qui amène à un autre sujet plus épineux car il s'agit de gens de bonne volonté : les amateurs qui proposent "leur" copie d'un produit officiel. Passant outre la protection liée au droit à la parodie, recopier paresseusement le logo de l'Attaque des Titans sur un mug (Hall 6, S170) ou celui d'Assassin's Creed derrière son propre design de porte-clés (Hall 6, Q666) c'est hors-jeu.
  • No-Xice est de retour ! Hall 6, N705.
  • Mention spéciale au stand Dansleau (Hall 5, N131), qui est un distributeur officiel sous licence de produits... Denver le Dernier Dinosaure.
  • Les auteurs japonais de doujinshi continuent à venir à Japan Expo, mais emportent rarement un traducteur avec eux ; dégainez la méthode Assimil si vous visitez SunameriDrill (Hall 6, N626) ou PythonKid (Hall 6, N633). Ou mieux, apportez-leur des gourmandises bien de chez nous pour leur donner envie de revenir.
  • Le saviez-vous ? La Terre étant majoritairement recouverte d'océans, peu de pays ont un antipode qui ne tombe pas littéralement à l'eau. Cependant, la France tombe en Nouvelle-Zélande ; en tant que fromage-qui-pue, vous ne pouvez pas voyager plus loin que le pays des kiwis. Avant de m'y rendre, j'ai laissé une Mega Drive avec Sonic & Knuckles plaquée contre le sol. Une fois sur place, j'ai planté ma cartouche de Sonic 3 dans le sol, combinant ainsi notre planète dans la plus grande Sega Tower de tous les temps. Tout ça pour vous parler des stands Super Gifts (Hall 5, M129 et HAll 6, E705), venus d'Australie. Et ces fous ont enduré un voyage quasi-antipodal pour nous vendre des cosplays chinois de Sailor Moon...
  • (la carte continue à être mise à jour - pensez à faire tourner vos suggestions si vous avez des stands à recommander, y compris le vôtre !)

03 juillet 2017

Japan Expo 2017 - Remaster HD de la carte

Hall 5 (japanime)

Hall 6 (jeux vidéo)

Version interactive : depuis votre tablette ou smartphone, allez sur http://www.raton-laveur.net/je2017/. Un moteur de recherche est intégré pour trouver ou identifier le stand de votre choix. Une fois chargée, la carte reste dans la mémoire cache de votre appareil - pas besoin de réseau ! Même si vous n'avez pas de réseau 4G une fois au Parc des Expositions de Villepinte, vous y aurez accès. Merci Keul !

Voici neuf ans que la carte officielle de Japan Expo a droit à une seconde couche de peinture : les stands vendant des produits de qualité et ceux à éviter, les conseils pour ne pas tomber dans un hachoir à viande et de l'humour de mauvais goût. J'espère évidemment vous croiser dans les allées - et si ce n'est pas le cas, que ces informations vous soient utiles.

Pour les nouveaux visiteurs : les stands cools et à éviter représentent non seulement ceux vendant des produits officiels ou des contrefaçons (d'après la liste compulsée par Nady, qui en explique la méthodologie sur son site), mais également ceux que je vous recommande ou non. Les endroits à ne pas rater, les conférences intéressantes, les gens sympathiques rencontrés au fil des années... Là où la liste de Nady se veut objective, cette carte se veut bien à la maison - et ce, jusqu'aux curiosités comme les applications radio avec des mascottes oenologiques (Hall 5, stand E224).

Annotations
- Certains stands habitués ont fini par lever le camp. Geekmemore et ses rencontres plus ou moins arrangées selon la fréquentation n'est plus, et personne ne les pleurera.
- Japan's Doors a également décidé de rester à la maison. Pas de secret, le gérant de ce stand connu pour ses produits rares et autres doujinshi cochons s'est épanché dans ce podcast (spoiler : je suis dedans) sur le risque financier pesant sur tout professionnel se pointant à Japan Expo. En version courte, les coûts engagés et la concurrence souvent déloyale des voisins font que bien des sociétés jouent à quitte ou double par le simple fait de s'y pointer.
- Mais alors, où trouver des produits pour grandes personnes vaccinées ? Le stand Anime-Store continue à vendre son label cochon Hot-Manga débuté l'an dernier. La proximité de la date de sortie de certains DVD laisse deviner qu'ils seront en vente sur leur stand, dont Pure Mail.
- Finesse de langage : Bandai Namco Games - les jeux vidéo - n'est pas là, mais Bandai Entertainment - les dessins animés - est bien présent. Dragon Ball, One Piece et Sailor Moon : oui, mais Dragon Ball FighterZ, Little Nightmares ou Tales Of : non.
- A l'inverse, nous avons des revenants : Good Smile Company , qui avait fait l'impasse l'an dernier au profit d'une boutique temporaire à Paris pendant Japan Expo 2016, prend cette année un stand, minuscule au demeurant. De même, Ankama, que l'on ne voyait plus depuis qu'ils ont leur Ankama Convention, prend un stand de taille fort modeste.
- Autre curiosité, le stand JAMRA/CODA, lobby nippon des ayant-droits arpentant les conventions du monde entier pour rappeler que le fansub et les contrefaçons sont l'oeuvre du Malin, reviennent louer un lopin de terre. Ils ont également droit à leur propre conférence. Ne vous attendez pas à voir des brigades organisant des feux de joie alimentés de peluches contrefaites dans la cour extérieure du hall 5 ; ils semblent se limiter à une mission d'information.
- Comme je reste convaincu qu'avoir son propre logo est un privilège payant auprès des organisateurs, j'ai pris la peine d'étiqueter les stands éditeurs. D'après mes recherches, ceci vous aidera à retrouver votre chemin 24,82% plus rapidement que sur la carte officielle.
- Le stand Cerevo, vu l'an dernier avec une réplique à 800€ du Dominator de Psycho-Pass, est maintenant intégré au stand C134, une exposition dédiée à Ghost In The Shell organisée par All The Anime. Ils y proposeront une miniature complètement folle des Tachikoma.
- J'en viens d'ailleurs à un point noir de la carte officielle cette année : c'est un vrai boxon. Le stand C134 abordé juste avant ? Il n'est pas listé, et All The Anime le croyait en B134. De nombreux stands sur la carte ne sont d'ailleurs listés nulle part. Personne n'est à l'abri d'une faute de frappe ou d'un retard, mais je n'avais pas remarqué autant d'erreurs les années passées.
- Si vous êtes venu en 2016, vous ne serez pas dépaysé : beaucoup de stands et d'agencements n'ont guère changé d'une année sur l'autre. On ne change certes pas une recette gagnante, mais l'optimisation des derniers espaces laissés vacants montre bien que Japan Expo cherche à passer le plateau du nombre de visiteurs coincé à 250 000 depuis quelques années... Mais est-ce que ça n'en fait pas la seconde plus grosse convention d'animation japonaise derrière le Comiket ?
- Parmi les stands de contrefaçons et autres escroqueries, une nouvelle mode est à l'affiche : les pochettes surprises et autres "box" mystérieuses. Pour un billet, vous recevez un paquet supposé contenir toutes sortes de gadgets dont la valeur est évidemment supérieure au montant de votre achat. Inévitablement, tous les paquets sont identiques et contiennent les mêmes cochonneries : badges, porte-clés et autres bibelots sans valeur. En 2016, les douanes françaises ont d'ailleurs pris leur temps sur une de ces boutiques - stand qui a le culot de revenir cette année ! La variante de la "box" par abonnement ou par correspondance est du même acabit ; des invendus achetés en gros et refourgués aux gogos trop contents d'en faire la promo avec force hashtags et selfies. Nady a d'aileurs classé Wootbox en stand à éviter depuis que ces derniers lui ont confirmé que leurs "Wootshirts" sont évidemment dénués de la moindre licence officielle.
- Coté évènements, je vous ai pondu une sélection des conférences notables, mais j'attire votre attention sur Masao Maruyama, déjà venu en 2012 et 2014 et dont les conférences valent le détour. Pour le reste, la portion "Anime 100" organisée par les compagnies japonaises est riche en invités intéressants pour la minorité de vieillards que nous sommes ; tout ceci est résumé dans les bordures de la carte.

 

02 juillet 2016

Japan Expo 2016 - La Carte Remasterisée

JapanExpo2016-Hall5mini.png
 

Halls 4 et 5 : éditeurs, exposants japonais, jeunes créateurs et associations

JapanExpo2016-Hall6mini.png
 

Hall 6 : jeux vidéo, revendeurs et amateurs

Version Interactive : visitez http://raton-laveur.net/je2016/ depuis votre téléphone/smartphone ; vous pouvez ensuite chercher un stand via la recherche ou cliquer sur un stand pour avoir son nom. La carte reste dans le cache, vous n'avez donc pas besoin d'avoir accès à Internet une fois à Japan Expo pour en profiter. Merci Keul qui a codé tout ça !

Au cas où vous n'auriez pas vu les éditions précédentes de ce plan : j'essaie de vous guider dans cette gigantesque convention qu'est Japan Expo en remixant le plan officiel pour y signaler où se trouvent les stands officiels (Hall 5, stand B146) ou intéressants (Hall 5, stand M205) et ceux qui proposent des contrefaçons et autres fourberies. Ce qu'il faut savoir, ce qu'il ne faut pas rater (Hall 6, stand A616) et ce qu'il faut éviter (Hall 6, stand B619), le tout bien évidemment saupoudré d'un humour dans l'air du temps.

L'an dernier, Nady avait épluché la quasi-totalité des stands et est de retour cette année. Basiquement, elle a fait le fond et j'ai fait la forme de cette carte. Vous pouvez d'ailleurs consulter ses recherches et télécharger la liste des stands sur son site - merci Nady !

Vous savez comment utiliser ces fichiers : mettez-les en mémoire de votre tablette, smartphone ou Palm Pilot et amusez-vous bien.

Annotations

 

Voilà - bien évidemment, vous pouvez indiquer des erreurs ou suggérer des ajouts via les commentaires. Au plaisir de vous croiser dans les allées et merci de votre fidélité !

28 juin 2015

Japan Expo 2015 - La carte premium

il s'est écoulé 3 ans et 363 jours depuis le 30 juin 2011

Kept you waiting, huh ?Halls 4 et 5 : éditeurs, exposants japonais, espaces mode et arts martiaux

Jouez à SplatoonHall 6 : jeux vidéo, revendeurs et amateurs

Comme pour les éditions précédentes, cette carte modifiée de Japan Expo 2015 est un épluchage en règle des exposants pour séparer le bon grain de l'ivraie ; les gens sympathiques et vendeurs de produits originaux d'un coté, les gens antipathiques et revendeurs de contrefaçons de l'autre. Le tri a été opéré par Nady et je me suis chargé de transposer le tout sur la carte originale avec Paint.Net en ajoutant des blagues débiles. Comme toujours, cliquez sur les miniatures pour obtenir de gros fichiers que vous pouvez envoyer sur votre tablette/téléphone/PS Vita.

J'ai envisagé des solutions pour une carte plus active, de type page HTML5 ou application pour téléphone qui afficherait annotations et conseils sur la carte, mais c'est impossible à réaliser dans le temps imparti entre la publication de la carte officielle et l'évènement lui-même.

Miracle ! En même pas deux jours, Keul a pondu une page web complète avec recherche des stands, localisation, classement et numéro ! Vous pouvez aussi la charger une seule fois dans votre téléphone ou tablette et elle restera en cache, même si vous n'avez pas de réseau pendant Japan Expo ! Merci Keul, qui vous fait ses notes de version dans les commentaires !

http://raton-laveur.net/je2015/ : carte en version Web

Quoi de neuf sous le soleil, qui devrait taper à plus de 30° cette année ?

  • Le stand visité l'an dernier par les douanes n'est pas revenu, la grande majorité des boutiques indépendantes (susceptibles d'héberger des produits douteux) a été migrée vers le Hall 6, loin du Hall 5 réservé aux ayant-droits et clients japonais. Par le passé, le Hall 6 était partagé entre revendeurs à gauche et éditeurs à droite, ces derniers ayant donc une vue panoramique sur les faussaires de leurs propres produits. En 2013, Japan Expo avait envoyé un mail aux exposants pour leur rappeler d'être sages, pour le résultat qu'on sait.
  • Corollaire sur la contrefaçon - vous savez que ce sujet me tient à coeur. Un responsable d'Epitanime, convention attentive sur le sujet, avait résumé le sujet par "la nature a horreur du vide". Ces produits remplissent un espace laissé par les japonais qui proposent des produits trop chers, trop difficiles à trouver, ou qui ne proposent tout simplement rien du tout. Par le passé, il était impossible de se procurer certaines séries sans passer par un DVD aux sous-titres en mandarin, des bandes-son sans logo SM Records ou la moindre peluche sans yeux qui louchent ; au fur et à mesure que l'offre légale s'étend, ces cochonneries disparaissent. Le Toulouse Game Show m'avait expliqué qu'en ne prenant que des vendeurs du sud de la France qui proposent de l'officiel, on ne remplirait pas le quart de leur superficie, il en est de même pour la Japan Expo à l'échelle de l'Europe. Si ces escrocs comprennent qu'ils ne sont pas les bienvenus (par le truchement des exposants officiels qui ont une offre décente, des douanes qui saisissent leur stock, des visiteurs qui les boycottent), ils n'ont plus qu'à partir ou s'adapter. Cette carte vise évidemment ce but.
  • Pas mal d'exposants habituels sont portés disparus : Sony qui préfère mettre le paquet en Europe sur Gamescom et Paris Games Week, AOJI, Animeland... Le seuil de tolérance sur le prix du mètre carré aurait-il été atteint ?
  • Absence amusante : FreeLUG, l'assos des fans français de LEGO, laisse place aux nanoblocks japonais. Je note aussi avec un plaisir non dissimulé la disparition de Japan Mag, alias Made In Japan, qui m'aura consacré une page entière, rien que ça. A l'heure actuelle, ils semblent avoir un peu de mal avec leur comptabilité.
  • Autre absence notable : pas de nouvelle Japan Expo USA. L'édition de 2014 n'a pas atteint ses objectifs, et de mauvaises langues ont même affirmé que le cinquième jour de la Japan Expo 2014 parisienne avait pour seul but de renflouer les caisses après le lourd investissement de 2013. Que ce soit à Marseille ou en Californie, la SEFA a pour habitude d'exporter une recette francilienne qui n'est pas toujours compatible avec les sensibilités locales. Par exemple, les sudistes français ne paient pas leur mètre carré au même prix que la capitale, et les américains ont un peu de mal avec le concept "toute sortie est définitive".
  • La Japan Expo 2014 sera donc la seule édition sur cinq jours, vu que nous repassons sur un planning de jeudi à dimanche. Les visiteurs ont fini au bout du rouleau, et les exposants professionnels ont eu du mal à justifier de travailler plus de 6 jours d'affilée.
  • Petit ajout à la carte que j'ai pu concrétiser cette année : un petit extrait des évènements les plus intéressants pour chaque salle est inclus sur leur emplacement avec date et horaire. Je n'ai pas indiqué les dédicaces notables, car ça n'intéresse qu'une minorité aguerrie qui n'a pas besoin de conseil.
  • Je reste persuadé que les stands qui ont eu droit à un logo sur la carte officielle (Square-Enix, Nintendo, Bandai) ont dû payer pour ce privilège. Du coup, c'est bibi qui s'est coltiné l'ajout des logos sur les autres stands des éditeurs - pas de jaloux !
  • D'ailleurs, certains logos étaient dans une résolution illisible (peut-être parce qu'on leur a refilé des visuels foireux, allez savoir) ; j'ai ajouté un pack de textures HD, par exemple sur les expositions Evangelion, Hiromu Arakawa et Shichiro Kobayashi.
  • Je parlais plus haut de la superficie démentielle de Japan Expo, qui laisse ainsi entrer quiconque paie son stand. Ainsi, entre contrefaçons et exposants qui n'ont parfois aucun rapport avec la thématique, l'évènement a parfois un goût de cour des miracles. Cette année, la palme revient à Odin Electronics, emplacement 5A-M90, qui revend... du matériel de sécurité ! Auraient-ils confondu Japan Expo et Eurosatory, salon consacré à l'armement qui a également lieu au Parc des Expositions de Villepinte ?
  • Autre stand curieux, Japanezoom.com (emplacement 5A-J111), site qui héberge des vidéos pour le moins ambigües. Gardant un souvenir ému de ma rencontre avec Nana Nanaumi sur son stand à Japan Expo 2009, je ne manquerai pas cet arrêt.

Comme toujours, vous pourrez me croiser dans les allées de la convention. Amusez-vous bien, pensez aux conseils écrits sur la carte et merci pour votre fidélité !

30 juin 2011

Japan Expo 2011 - La Mégacarte

Après l'hypercarte 2008, la powercarte 2009, l'ultracarte 2010 faite par Arez, tant de fidélité ne pouvait donner qu'une Mégacarte.

C'est pas ma faute.

 

Okay, j'admets, c'est ma faute.

La SEFA ayant cette année distribué l'agencement sous forme de PDF incomplets et de JPG sous-dimensionnés, nous avons dû bosser avec les moyens du bord - métaphore appropriée quand Arez m'a aidé depuis son Joli Bateau. Deux fichiers, donc : japanime d'un coté, jeux vidéo de l'autre.

Quoi de neuf cette année, pendant que nous avons épluché chaque exposant pour trouver ceux qui sont à visiter et ceux à éviter ? Dans nos recherches, nous avons hélas remarqué que la contrefaçon est encore très présente : toujours aux mêmes endroits (en bas à gauche), rendant les affiches des organisateurs appelant à la bienveillance des visiteurs toujours plus décevantes. Nous avons aussi remarqué la présence de gens qu'on se demande franchement ce qu'ils foutent là, comme l'opticien Paris Miki, orienté vers les gens qui ont plus d'argent sur le nez que sur votre CCP. Mettez ça dans votre smartphone et croisez-moi dans les allées pour me parler de gâteaux.

 

Pendant ce temps : Arez, Poshu et moi tenons depuis quelques mois un podcast hebdomadaire sur les jeux vidéo, et je pense qu'il a trouvé son rythme de croisière. Il est disponible sur le Joli Bateau, sur iTunes, et il est diffusé toutes les deux semaines le vendredi et le dimanche sur Radio Tsumugi.

30 avril 2011

Tonkam

Il y a un an pile, la boutique Tonkam fermait. Evènement typique de vieux con, à classer dans la case "The times, they are a-changin'". Personne n'en avait vraiment parlé sur le moment, hors des forums de vieux cons cités plus haut ; à peine une news sur Mangavore signée Sebkun, attaché de presse chez Tonkam, contenant une petite interview de Sébastien Moricard, directeur de la com' chez Tonkam. Les gens achètent leurs mangasses dans d'autres boutiques qui ont repris le moule de Tonkam ; ceux qui veulent des DVD/Blu-Ray attendent les réductions pendant les conventions ou passent sur Amazon ; ceux qui veulent des goodies non contrefaits les trouvent sur le Net, et ceux qui se font sucrer vont ailleurs. Les autres téléchargent et ne voient aucun mal à cela.

Ceci dit, ce n'est pas un manque de fréquentation qui est à l'origine de la fermeture - plutôt l'éternelle question des loyers parisiens. Pour autant, l'échoppe avait plus l'air d'un musée qu'autre chose, tant les produits exposés tenaient de la collection un peu rétro, avec beaucoup de productions extraites de l'âge d'or de la boutique dans les années 90. Le lieu avait un fort caractère historique (relaté ici), et les gens présents lors du dernier jour d'ouverture étaient plus là pour l'hommage que pour profiter des soldes de clôture. Les invendus réapparurent ensuite sur un stand discret Tonkam-Boutique à Japan Expo 2010, bien loin de celui de Tonkam-Editions.

En parlant des éditions Tonkam, j'avais abordé il y a quelques temps le revirement de ces derniers après avoir été échaudés par la censure. Au milieu des années 90, ils s'étaient retrouvés interdits d'exposition pour un manga ecchi d'U-Jin, et avaient tenté bec et ongles de défendre leur liberté d'édition. Au milieu des années 2000, ils censuraient largement, discrètement et stupidement un autre manga ecchi du même U-Jin.

Je vous ai fait un petit florilège des clichés pris ce jour-là. Gwegz était présent pour filmer un peu, mais il a perdu la bande - dommage, vous auriez entendu les patrons passer La Dernière Séance d'Eddy Mitchell en mettant les gens dehors. Il m'a demandé quel était mon souvenir lié à ce lieu ; j'ai répondu que lorsque j'étais entré pour la première fois, il y avait des étagères en bois, des murs en bois... et que pour mon dernier passage, ils placardaient l'endroit, probablement avec du bois.

Cet article n'a pas vraiment de but, si ce n'est de servir de mémoire pour la boutique Tonkam et ses efforts passés. Parfois, il est bon de se rappeler ceux qui ont bien joué.

 

Mise à jour : j'avais confondu Sébastien Agogué et Sébastien Moricard, tous deux chez le marketing de Tonkam - corrigé.

03 mars 2011

Droit de réponse de Gameblog.fr

(en réponse à cet article. Ayant reçu un fichier Word, j'ai tenté de conserver autant que faire se peut la mise en page originale.)
 
 

A l'évidence, de l'avis de la Rédaction de Gameblog.fr, chacun a le droit de critiquer et de ne pas se reconnaître dans la ligne éditoriale que nous avons choisie. Il est tout à fait normal de l'exprimer, ce n'est pas ce qui motive ce droit de réponse.

Mais la critique est une chose, les erreurs factuelles et la diffamation en sont d'autres, et après que notre journaliste Julien Chièze a passé plus de deux heures au téléphone avec l'auteur, si quelques infimes corrections factuelles ont bien eu lieu, elles sont loin d'être exhaustives, malgré de notre côté des explications beaucoup plus amples et précises. Comme il n'est pas dans notre nature de porter l'affaire au-delà de ce cadre, nous nous contenterons donc d'apporter par ce droit de réponse les très nombreux éléments que l'auteur n'a pas ajoutés ou corrigés. Par avance, nous nous excusons de la longueur de ce droit de réponse, mais elle est à la mesure de la quantité d'amalgames et d'erreurs commises par l'auteur.

D'abord, Julien Chièze a créé une auto-entreprise pour séparer, justement, ses activités non journalistiques et l'entité Gameblog.fr de manière nette. Quant à la "requête si surprenante qu'elle a fait rire jusqu'aux journalistes du Monde" ; il s'agit plutôt d'une seule journaliste, qui se trompait, lorsqu'elle a formulé ce commentaire, parce qu'elle ignorait que cette requête a bien fait l'objet d'une rétribution (d'ailleurs, l'illustrateur continue de travailler pour Gameblog contre rémunération). Par ailleurs, si Raton-Laveur avait fait l'effort de mieux enquêter à ce sujet, il aurait découvert sans peine que ces éléments ont été postés bien avant qu'ils ne soient rappelés ici (http://www.gameblog.fr/blogs/JulienC/p_23791_logo-spootnix-le-vainqueur).

Paris Games Week

  • Si une barre Windows Media Player est apparue pendant la présentation, ce n'est en aucun cas parce que celle-ci n'était pas en temps réel. C'est un incident lié au fait que plusieurs appareils étaient reliés au même écran par commodité, et qu'une commutation éclair a eu lieu par erreur. La démo était bien en temps réel et des plantages publics en témoignent. Dans le texte original (que vous pouvez visionner ici : http://www.gameblog.fr/EditotakuGameblog_post_original.pdf), Raton parle de "fiasco" et de "mascarade" ; ceux qui ont assisté à cette avant-première semblent majoritairement de l'avis inverse, et ravis d'avoir pu y assister. Bref, les problèmes de ce point sont, après correction, nuls et non avenus.

Heavy Rain :

  • Des publicités pour le jeu sont bien apparues sur le site autour de sa sortie. Il se trouve en effet que les publicitaires préfèrent acheter de la publicité autour de la sortie du produit qu'elles concernent : c'est souvent plus efficace, et c'est le cas pour tous les jeux qui sortent. C'est aussi le cas pour les magazines papier, les autres sites internet, la télévision, pour toutes les industries et dans tous les cas de figure. Par ailleurs, la publicité de Gameblog est gérée par une régie externe, Free Zone, c'est à dire une société différente dans laquelle ni la société Gameblog ni ses membres n'ont de parts, et qui commercialise ces espaces de manière indépendante, ainsi que ceux de nombreux autres sites.
  • Le blog de David Cage a été mis en place après un reportage chez Quantic Dream, au cours duquel nous avons proposé à David Cage ce Blog VIP. Il se trouve que le contenu des posts a été écrit en français à la base, puis traduit en anglais pour IGN, il a donc accepté de les partager dans leur forme originale avec les lecteurs de Gameblog. Bien entendu, aucune transaction financière, dans un sens ou dans l'autre, n'a eu lieu.
  • La tenue des Blogs VIP de Gameblog appartient à leurs propriétaires, qui y postent ce qu'ils veulent. La rédaction n'a découvert qu'après coup que les images choisies par David Cage pour illustrer son post sur la soirée de lancement du jeu étaient celles de Jeuxactu. Nous ne nous sommes pas faits "choper" puisque nous ne le savions pas nous-mêmes. Nous les avons contactés aussitôt, ils ont accepté qu'elles soient ainsi utilisées. Nous avons rajouté la note sous chacune des photos, avec un lien vers Jeuxactu ; rien de "timide" dans cette ajout, visible en de multiples endroits. Rappelons au passage que ces photos sont tout de même celles d'une soirée organisée par David Cage et Quantic Dream à l'occasion de la sortie de leur jeu, et sur laquelle ils figurent – ils ont donc des droits les concernant.
  • Nous ne nous excuserons pas d'avoir aimé le jeu suffisamment pour lui mettre 5/5. C'est parce que nous avons aimé ce que nous connaissions à l'époque du jeu que nous avons tenu à la mise en place d'un Blog VIP, et non l'inverse. Par ailleurs, il n'est pas rare que des jeux soient sanctionnés d'un 5/5 sur Gameblog, une telle appréciation ne représentant pas par ailleurs dans notre système une quelconque perfection (http://www.gameblog.fr/news_20492_les-tests-de-gameblog-evoluent).
  • Gamekult et toute autre publication a tout à fait le droit, fort heureusement, de ne pas être du même avis que nous. Raton Laveur fait ici un raccourci et un amalgame graves ; Julien Chièze, et la Rédaction, comprennent en effet que Sony ait souhaité ne pas faire de publicité sur Gamekult après que le site a exprimé une opinion tiède sur le jeu et uniquement cela, pas le reste de l'incident entre ces deux parties, pas la liste noire. Ne pas acheter de publicité est une chose, couper les relations en est une autre. C'est d'ailleurs précisément ce que Julien Chièze dit dans cette même interview de Console Syndrome (parlant du blacklistage de Sony) : "ça me choque. Gamekult a tout à fait la liberté de ne pas aimer Heavy Rain et de le dire. C’est la base du journalisme". De plus, la phrase de Raton "Donc, la gestion de la publicité liée au rédactionnel c'est normal" n'a rien d'autre à faire ici qu'entretenir l'amalgame et la confusion. Il n'y a pas de "gestion liée au rédactionnel de la publicité" là-dedans ! Aucune contradiction avec ce que nous avons exprimé, simplement un annonceur qui choisit de ne pas annoncer sur une publication qui n'a pas aimé son produit. Raton Laveur oublie purement et simplement de citer ce qui concerne le reste de l'incident, hors retrait de la publicité.
  • Raton écrit : "Dans cette même interview, il critique Gamekult" ; c'est faux.

    À aucun moment Julien Chièze ne critique le choix de Gamekult de communiquer sur ce litige en public dans l'interview accordée à Console Syndrome : il explique. Citons : "Quand Sony appelle Gamekult et qu’ils s’expliquent entre eux, ça reste dans la sphère privée" en effet, lorsque les deux parties sont au téléphone à ce sujet, cela concerne la sphère privée (c'est un fait, le coup de fil n'étant pas alors retransmis sur tous les téléscripteurs mondiaux). "Mais si plus tard, tu vois des traces de cette discussion sur Twitter ou autre, ça déborde dans le domaine public". Encore une fois ce n'est qu'énoncer un fait. "Je comprends alors que Sony puisse se braquer et que cela ait envenimé les choses" : fin du passage incriminé par Raton. Où Julien Chièze a-t-il critiqué Gamekult ? Ils sont libres de gérer leurs conflits comme ils l'entendent, et en l'occurrence, nous n'avons pas l'audace, contrairement à Raton, de prétendre connaître tous les tenants et aboutissants du dit conflit pour y apporter un jugement plus prononcé.
  • "les rédacteurs travaillent communément sur le rédactionnel d'IG Magazine" ; c'est faux.

    Dans quelques cas bien particuliers les deux rédactions ont échangé des contenus, mais IG Magazine dispose de ses propres équipes rédactionnelles. Nous n'assurons pas le contenu du magazine, pas plus que nous ne le décidons.
  • "les pubs sur le site sont majoritairement tournées vers le jeu vidéo, semblant oublier que le public du site a également besoin d'autres loisirs, de s'habiller ou de manger ;" Encore une fois, ce sont les publicitaires qui décident d'annoncer sur Gameblog, et non Gameblog quoi choisit les publicités qu'il diffuse. Il se trouve que ces publicitaires préfèrent acheter de la publicité sur les médias qui parlent de leur catégorie de produits, car il se trouve que les lecteurs de ces médias s'y intéressent. C'est souvent plus efficace. C'est encore une fois Free Zone qui commercialise les espaces publicitaires de Gameblog, sans intervention de la part de la Rédaction. Par ailleurs, Gameblog a déjà eu des publicités pour des pizzas, du poker en ligne, des fournisseurs d'accès à Internet, de la téléphonie mobile, du e-commerce, etc. Nous serions ravis de pouvoir ajouter les pantalons et les auberges de jeunesse à cette liste, mais… c'est du ressort de Free Zone, notre régie de pub externe (et surtout des annonceurs en question).
  • "Ce dilemme est impossible à résoudre, et cela a bien été démontré aux USA par GameSpot" ; GameSpot a une régie interne, et mène sa barque comme il l'entend. Notre régie est externe. Gameblog n'a jamais modifié de note ni licencié de collaborateur pour des questions publicitaires et ne le fera jamais. Nous ne savons même pas toujours quelles sont les publicités que nous aurons d'une semaine sur l'autre, et les découvrons lorsqu'elles sont imprimées sur les pages, parfois pour un jeu que nous avons mal noté… sur la page même du test.

 Chasse à l'audimat :

  • Les citations de sources : Gameblog cite systématiquement d'autres sources, quotidiennement, soit par "-Via-" (exemple : http://www.gameblog.fr/news_21095_gdc-2011-shenmue-3-sega-enfin-prêt) en fin de news, soit directement et nommément dans les corps de textes, et ce qu'ils soient anglo-saxons (http://www.gameblog.fr/news_20015_playstation-phone-les-specificites-techniques), japonais (http://www.gameblog.fr/news_20817_le-developpement-de-la-ps4-suspendu), français (exemple http://www.gameblog.fr/news_20007_top-20-des-ventes-de-jeux-video-en-france-en-2010) ou même papier (http://www.gameblog.fr/news_20942_the-last-guardian-le-plein-d-infos). Par ailleurs, certains de nos confrères sont bien moins systématiques que Gameblog sur ce point (notamment dans le cas de sources françaises), chacun pourra l'observer de lui-même.
  • Les sources d'information sont multiples, et nombreuses sont celles qui parviennent à plusieurs publications en même temps. Par exemple toutes les rédactions reçoivent des communiqués de presse identiques et au même moment. Ce qui ne veut pas dire qu'elles les traiteront en même temps. Lorsque nous postons une info de source officielle par exemple, ce n'est pas parce que d'autres l'ont posté avant que nous devons les citer.
  • Quand Raton écrit : "une news (signée Julien Chièze) intitulée "Bioshock 2, des putains de sodomites partout" avec pour sous-titre "Les développeurs sont-ils allés trop loin ?" ", Raton-Laveur a enlevé des guillemets, semant la confusion en attribuant ces propos au journaliste qui écrit la news. En réalité, le véritable titre de la news est : "BioShock 2 : "des putains de sodomites partout" ", c'est à dire une citation extraite des dialogues du jeu. Lorsqu'on rétablit cet élément, la thèse de Raton n'est plus illustrée que par un exemple erroné, donc non recevable. On peut, nous aussi, légitimement poser la question : pourquoi avoir retiré ces guillemets ?
  • La Wi Hi-Fi : d'abord, la news est au conditionnel, et taggée "Rumeurs". De même son texte fait usage de conditionnel et de pincettes. Par ailleurs, la source nous ayant révélé ce nom de code et le cœur de l'information (Nintendo envisageant de présenter quelque chose sur sa prochaine console de salon à l'E3 2010) est la même que celle qui nous a permis de révéler en exclusivité mondiale que Mizuguchi allait ouvrir la conférence Ubisoft, qu'il y annoncera un successeur de Rez, qu'il s'appellera Child of Eden, informations qui se sont toutes révélées exactes (http://www.gameblog.fr/news_16004_e3-10-child-of-eden-le-prochain-mizuguchi). Parfois, des plans changent à quelques heures même d'une conférence. C'est même très courant à l'E3 où les conférences s'enchaînent à quelques heures les unes des autres. Nous avions choisi de révéler cette information également, celle-ci ne s'est malheureusement pas concrétisée. Elle n'en demeurait pas moins, au moment de sa publication, tout à fait valable et sourcée.

Star System :

  • Raton écrit : "Vous devez le voir à la quantité de sources citées : en écrivant cet article, j'ai quand même fait mes devoirs." Il ne suffit pas de mettre des liens, et de faire des citations tronquées pour "avoir fait ses devoirs", comme l'illustre le présent Droit de Réponse. Faire vraiment bien ses devoirs l'aurait empêché de prêter de fausses intentions, de poster des faits erronés.
  • Le blog des rédacteurs, le blog de La Rédaction, et le blog de ses proches collaborateurs comme Cyril Drevet sont des pans tout à fait différents du fil d'actualité, qui agglomère news, articles, vidéos, dossiers, podcasts, etc. publiés par le site. Ils sont d'ailleurs désormais séparés en Home. En tant que blogs, ils sont personnels et ne relèvent pas de la ligne éditoriale du site. La Rédaction dans son ensemble considère ainsi que chacun est libre d'exprimer un point de vue tout à fait personnel dans ces espaces (tant qu'il respecte la Loi, bien sûr).

Nous avons aussi lu les commentaires. À l'intérieur, il y a encore beaucoup de faits affirmés sur les vies ou les parcours qui sont factuellement faux, mais nous avons déjà été bien longs. Nous ne reviendrons pas à chaque fois sur ce genre de diffamations, ou les qu'en dira-t-on.

Ce n'est pas la première fois que nous faisons l'objet de telles attaques, et ce ne sera probablement pas la dernière non plus, vu l'audience atteinte aujourd'hui par Gameblog et sa place grandissante dans le paysage des sites traitant de jeu vidéo. Tant qu'il s'agit d'opinions, elles ne nous posent aucun problème, nous savons ce qu'est notre ligne éditoriale, ses spécificités, et vers où nous désirons l'emmener. Et ce choix nous appartient. Libre à chacun de l'apprécier ou non.

N'oublions pas non plus que le jeu vidéo est un divertissement, que Gameblog traite son actualité de manière diverse. Sérieusement avec des dossiers de fond, interviews, articles divers, news factuelles, parfois plus légèrement dans ses à-côtés comme les blogs, ou ailleurs, le tout saupoudré de bonne humeur.

Et maintenant, on va manger des gâteaux.

Julo, JulienC, Trazom et RaHaN

02 mars 2011

Gameblog (avec mise à jour)

Personne ne fait confiance aux critiques de jeux sur Micromania.fr. "Critique" au sens large, vu que seuls les journalistes totaux écrivent ainsi - les autres parlent de "test" - en considérant qu'on ne teste pas un livre ou un film. Personne ne fait confiance à Micromania.fr pour l'impartialité de leur critique, puisque chacun sait que Micromania nous vend ces mêmes jeux. Si un client hésite à acheter un produit et tombe sur leur test négatif, il garde son argent... pas très commercial. Même chose, mais à l'envers : jeuxvideo.fr, site de news et de critiques/tests, vous propose de lancer votre propre boutique franchisée jeuxvideo.fr. Là encore, quel intérêt jeuxvideo.fr aurait à descendre un jeu qu'une boutique jeuxvideo.fr est susceptible de nous vendre ? Depuis, le site a été revendu à M6, mais les boutiques profitent toujours de cette ambiguïté... Et jeuxvideo.com, dans les poches d'Ubi Soft et d'une agence de communication ?

 

Crise de confiance

Janvier 2011 : et là, c'est le drame : Julien Chièze, co-fondateur de Gameblog.fr, a annoncé en janvier dernier qu'il lance sa propre agence de com', précisément spécialisée dans le jeu vidéo, tout en continuant à gérer le site. L'annonce n'étant pas assez ubuesque en soi, M. Chièze en profitait pour lancer un concours auprès de ses lecteurs pour qu'ils lui conçoivent le logo de sa boite - une requête si surprenante qu'elle a fait rire jusqu'aux journalistes du Monde. Serais-je un oiseau de mauvaise augure, un méchant raton-laveur aigri qui prévoit le pire alors que ladite agence n'existe pas encore ? Voici quelques faits d'armes :

  • Paris Games Week (à peine deux mois avant l'annonce de la création de l'agence de com'), stand Square-Enix : j'assiste à une présentation de Deus Ex Human Revolution. Avant de voir le jeu, Julien Chièze arrive et se présente en citant Gameblog. Il joue rapidement le rôle du Monsieur Loyal, nous demandant de ne pas prendre de photos ou de filmer. Il s'éclipse, la présentation commence. Nous voyons une vidéo de gameplay datant de l'E3, avec une barre de défilement Windows Media Player qui apparaît un court instant par inadvertance. De l'aveu de Julien Chièze, la démo est instable et plante lors de plusieurs sessions. A la fin , le même revient comme une fleur et nous félicite pour avoir assisté à une avant-première exceptionnelle. Il m'a confirmé avoir touché une rémunération pour cette prestation.
  • Heavy Rain : le traitement de ce jeu par Gameblog a fait couler beaucoup d'encre : des publicités directement sur le site, suivies du blog officiel de David Cage, réalisateur du jeu, qui postera le même publi-rédactionnel en anglais sur IGN. Blog loin d'être au-dessus de tout soupçon, vu que les photos de la soirée de lancement du jeu seront purement et simplement volées sur JeuxActu (et même découpées pour virer le logo !) ; après s'être fait choper, ils ont timidement ajouté un copyright, mais les clichés incriminés restent en ligne. Et de la part d'un blog officiel, ne pas avoir des photos sa propre soirée pour son propre jeu, n'est-ce pas ridicule ? Revenons à Gameblog et à son traitement du jeu : la critique postée après ce battage médiatique couronne le jeu et lui met la note maximale de 5/5.
  • Heavy Rain, corollaire : Lors d'un podcast de Gameblog (merci à Reguen pour l'avoir retrouvé), la rédaction répond à ces suspicions en arguant que "la publicité est séparée du rédactionnel" (36ème minute). Pendant ce temps, Gamekult avait mal noté le jeu et Sony avait réagi en mettant le site sur liste noire. Interrogé sur ce sujet, Julien Chièze "comprend" le comportement de Sony. Donc, la gestion de la publicité liée au rédactionnel, c'est normal... mais un peu contradictoire avec ce qui a été affirmé dans le podcast ! Dans cette même interview, il critique Gamekult rendant public le comportement de Sony, jugeant que ces pressions tiennent de la "sphère privée". Et dans la même réponse, il déplore un manque de solidarité entre les sites français !
  • Le groupe Ankama, qui développe des jeux, édite des livres, produit des dessins animés, a investi dans Nolife et Gameblog. A l'heure actuelle, quand vous passez dans les locaux de Nolife (mais ils vont bientôt déménager), vous avez l'équipe de Gameblog qui officie à l'étage du dessus, et les rédacteurs travaillent communément sur le rédactionnel d'IG Magazine. Donc, quand Nolife a lancé l'an dernier une offre d'abonnement afin de "soutenir la chaîne", Gameblog a pu observer de près... Depuis quelques mois, Gameblog propose une offre Premium, afin de "soutenir le site". Entre autres avantages, la publicité disparaît du site. Dans le cas d'un traitement publicitaire comme Heavy Rain, que verrait le visiteur Premium ? En lisant un site épuré de toute publicité pour le jeu et une critique abordant une note maximale, l'utilisateur payant serait-il vraiment gagnant ? Car hélas, le conflit est possible et présent sur Gameblog : les pubs sur le site sont majoritairement tournées vers le jeu vidéo, semblant oublier que le public du site a également besoin d'autres loisirs, de s'habiller ou de manger ; à l'inverse, Nolife passe des pubs pour des pantalons ou des auberges japonaises...  Ce dilemme est impossible à résoudre, et cela a bien été démontré aux USA par GameSpot qui, après avoir viré un rédacteur en chef qui avait descendu Kane & Lynch alors que le site était couvert de ses pubs, a perdu bien des abonnés qui pensaient payer pour une impartialité fort illusoire. Est-ce vraiment correct d'empocher l'argent des publicitaires d'une main pour faire de la promo auprès des visiteurs, tout en promettant une critique impartiale et à l'abri des publicitaires avec l'argent des visiteurs dans l'autre main ?

A la lumière de ce comportement passé, on voit bien que Gameblog tient trop souvent du publi-rédactionnel. Ironie de l'histoire : au siècle dernier, les magazines papier Joystick et Joypad étaient édités par Hachette. Quand ils furent revendus aux éditions Future (depuis devenues Yellow Media), les membres des rédactions étaient partis pour créer Canard PC, Gaming (attention, lien vers un article que j'ai écrit en 2004) puis Gameblog. Précisément pour ne pas être réduits à écrire des pubs... et c'est ce que Gameblog est en train de devenir.

 

Chasse à l'audimat

Sur Direct8, chaîne de télé du groupe Bolloré (l'émission télé Gameblog passe sur DirectStar), il y a Jean-Marc Morandini. Le présentateur de la trash TV des années 90, celui qui s'est recyclé en pseudo-analyste du PAF, celui qui court après le buzz permanent, et dont les plagiats, dérapages et autres mensonges lui valent une rubrique dédiée chez @rrêt sur Images. Le buzz, ça passe aussi par des éléments de langage, faut que ça clique et qu'on sorte le pop-corn.

Prenons une information anodine et voyons son traitement. 5 décembre 2008 : OriginalSoundVersion.com note une ressemblance entre le thème de Robo dans Chrono Trigger et le célèbre "Never Gonna Give You Up" de Rick Astley, et arrive à contacter le compositeur pour lui demander si c'est volontaire (réponse : non). Le même jour, l'info est reprise par Kotaku, qui cite la source et ne fait pas de sensationnalisme. Elle arrive en France le 9 décembre via Génération-NT, citation de source, pas de pop-corn. Et le 18 décembre - une éternité plus tard pour un site de news - Gameblog, sous la plume de Julien Chièze, sort "Chrono Trigger, le plagiat qui fait mal". Morceaux choisis : "A vous de vous forger votre propre opinion. Mais autant vous dire que j'ai perso une petite idée. Oui, ça ne peut être que de la magie pure tellement ça tombe parfaitement en rythme ! [...] La vidéo ayant été supprimée (!!!) voici une nouvelle adresse non exportable où vous pourrez découvrir cet incroyable plagiat." Et le pire : aucune source n'est citée. Dans une interview, Julien Chièze déplore l'état d'esprit français où personne ne cite les sources ou exclus des autres sites, là où les anglo-saxons observent un cercle vertueux... "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" ?

Car le buzz, les articles racoleurs, ça clique, et le clic, ça rapporte. Quand vous visitez un site web, vous entrez dans les statistiques du "visiteur unique" et des "pages vues": combien de personnes viennent sur le site, et combien de pages vous matez. Ce qui correspond à combien de personnes verront les publicités, et combien chaque personne verra de pub, chaque nouvelle page contenant son lot de bannières. C'est d'ailleurs pour ça que le moindre article qui fait plus de trois paragraphes est séparé en plusieurs pages... Les annonceurs, les éditeurs de jeux et autres décideurs, ces deux indicateurs, ils en mangent au petit-déjeuner. Souvenez-vous des boutiques jeuxvideo.fr en début d'article : le nombre de visiteurs sur le site est le premier argument utilisé pour vous convaincre d'investir dans la franchise. Or, quand vous voyez un lien qui ressemble à "gameblog.fr/blogs/redac/p_24259_la-ngp-est-arrivee-a-la-redaction-les-photos", forcément, vous cliquez... et vous vous faites troller avec un Julien Chièze qui tient un carton imprimé. Pour expliquer le troll, une explication foireuse du "nous voulions nous rendre compte par nous même la place qu'elle prenait." Ou une news (signée Julien Chièze) intitulée "Bioshock 2, des putains de sodomites partout" avec pour sous-titre "Les développeurs sont-ils allés trop loin ?" ; que dire des journalistes qui écrivent ainsi... Mais vous avez cliqué, vous avez vu les publicités - et même si vous utilisez AdBlock, vous êtes entrés dans les statistiques qu'ils présenteront pour leur prochaine campagne de publicité. Est-ce que le site vous a menti ? Oui.

Sans parler des articles objectivement mauvais : catalogué comme "Dossier", taggé "Réflexion" et "Humour" (on vient de le voir, le tag "humour" autorise beaucoup de choses), un article sur les rayons de jeux vidéo dans les supermarchés, bourré de lieux communs, de stéréotypes et d'affirmations mensongères. Et j'en sais quelque chose, puisqu'il cite un magasin que je connais... C'est d'autant plus dommage qu'il y a de vraies choses à dire sur les lieux de vente non spécialisés !

Gameblog peut se draper dans l'argument de l'humour, reste que sa réputation - déjà entachée par la crise de confiance expliquée plus haut - n'en sort pas grandie. Mais c'est assumé : Julien Chièze admet lui-même, que ces news que les lecteurs "qualifient de racolages, [...] en taux de clics, [...] en visibilité, [...] elles cartonnent. Systématiquement." Mais dans ce cas, il reste possible de voir que le mensonge est volontaire, car ce n'est pas toujours le cas ; quand Gameblog a annoncé une Wii Hi-Fi présentée à l'E3 2010 (article signé Julien Chièze) puis ne s'est jamais excusé pour cet énorme intox (repris par les sites américains), était-ce un bidonnage volontaire pour gonfler ses statistiques, ou était-ce l'authentique erreur d'une source ("informations en provenance de développeurs") ? Comment le savoir ? Du Morandini en version jeu vidéo, du Kotaku en français, purement et simplement, du mauvais journalisme ; c'est ce que Gameblog est en train de devenir.

 

Star System

Vous devez le voir à la quantité de sources citées : en écrivant cet article, j'ai quand même fait mes devoirs. En cherchant ces news bidon, ces conflits d'intérêt et autres interviews contradictoires, le pseudo JulienC revient sans cesse. Je n'attaque pas sa personne ; il accepte d'ailleurs de se mettre en avant, pourvu qu'il puisse "véhiculer une bonne image du jeu vidéo et faire parler de Gameblog". Le site était fondé sur cette promesse de grandes signatures de l'époque Joypad ou Player One ; forcément que le Star System est fourni en série. Là où ça devient douteux, c'est quand ça donne droit à de longues vidéos autofellatrices où l'on parle d'un jeu sorti depuis des mois dans le reste du monde tout en jouant très mal, des articles de blogs où l'on veut mobiliser ses lecteurs pour attaquer ses détracteurs avec des phrases aussi hallucinantes que "lorsque vous tombez [...] sur ce genre de personnages, [...] pourrissez-les [...]avec, je le répète, le respect des idées de chacun", et des lettres ouvertes pour se poser en parangon de vertu. 

Le blog de Cyril "Crevette" Drevet fut mon moment personnel où j'ai réalisé que le Père Noël n'existe pas. Cette signature vénérée qui critiquait des jeux vidéo alors que j'apprenais mes tables de multiplication, et qui vingt ans plus tard, sans éditeur ou secrétaire de rédaction, écrit avec plus de fautes de français qu'un participant de télé-réalité et trolle comme un fan de Star Trek.

Ces lettres ouvertes, signées "Julien Chièze & la rédaction de Gameblog.fr", elles sont pile poil dans le crédo cité plus haut. En tant que lettres ouvertes, elles sont largement reproduites ailleurs et font donc "parler de Gameblog", surtout quand elles sont adressées à Michel Denisot et finissent par "A votre disposition si vous souhaitez prolonger le débat" ou à Nadine Morano avec "Nous nous tiendrons bien évidemment à votre disposition si vous souhaitez prolonger le débat". On peut aussi copier-coller les lettres ouvertes des copains qui appellent à... "un Grenelle « santé et jeu vidéo »". Quant à "véhiculer une bonne image du jeu vidéo", c'est facile, il suffit de s'indigner. Mais comment reprocher au gouvernement de faire un amalgame entre jeu vidéo et pornographie alors que le blog officiel d'un membre de l'équipe est bourré de nanas à poil, sans le moindre avertissement ou filtrage ? Comment prétendre que "le jeu vidéo est en train de passer à l'âge adulte" tout en faisant de l'humour puéril sur les seins de Lara Croft que l'on peut déchiqueter pour en faire une chaise douillette ? Que donne ce mélange des genres auprès des gens ciblés par ces lettres ? Est-ce que Gameblog et le jeu vidéo en sortent vraiment grandis ? De la pipolisation et de la tartufferie à la petite semaine pour faire parler de lui, c'est ce que Gameblog est en train de devenir.

 

C'est ce que Gameblog est en train de devenir

Julien Chièze n'a jamais caché que pour faire tourner un site pareil, il y a des impératifs financiers à respecter. Ankama a investi des sous et aimerait bien en revoir la couleur. Or, avec l'argent que l'on va chercher chez des intérêts contradictoires (des publicitaires qui veulent une presse aux ordres et des lecteurs qui veulent de l'indépendance), ça n'aide pas à la crédibilité - voir la première partie de cet article. Crédibilité d'autant plus entachée quand on raconte de grosses bêtises pour faire de l'audience - seconde partie. Et ni l'un ni l'autre ne s'améliorent quand on tape dans un culte douteux de la personnalité - troisième partie... A un moment de son existence, on dirait que Gameblog est tombé sur Kotaku et y a vu son modèle spirituel ; la chasse au buzz et à la rumeur, une écriture douteuse et démago, la soumission face aux éditeurs et aux annonceurs, et un zeste de cul. En arriver là pour garder la tête hors de l'eau, vraiment ? Avoir quitté les éditions Yellow Media, trop lisses et corporatistes, pour glisser vers un mauvais tabloïd ?

Je n'écris pas un article en appelant au boycott de Gameblog ou en arguant qu'il n'y a plus rien à sauver. Mais l'annonce en début d'année d'attacher une agence de com' à un site d'information est tellement significative de l'état actuel du navire qu'il me fallait pondre ce texte. De même, je n'ai pas arrêté de réécrire mes tournures de phrase pour ne pas être pris pour un méchant aigri comme je le mets au début... Il n'est jamais trop tard pour un peu de transparence ou de rigueur journalistique, surtout quand on est un des plus gros sites français en la matière.

 

Pendant ce temps : Ecoutez Radio Tsumugi. Je suis venu pour les aider à atteindre leur quota d'audimat, je reste pour la qualité de la playlist. Et Keul a ajouté un widget Twitter dans la barre de menu, pour ceux qui ne lisent pas encore le site via RSS - hey, il faut encore passer ici pour mettre des commentaires !

 

 Mise à jour du 3 Mars 2011 : J'ai été contacté par Gameblog qui souhaitait corriger plusieurs éléments dans l'article. Le texte a été modifié, et voici la liste des changements :

  • La démo de Deus Ex Human Revolution n'était en vidéo que pour l'intro, le reste étant en temps réel. Julien Chièze m'a affirmé que Square-Enix n'a donc pas truqué la présentation ; le code utilisé était très instable et causait de nombreux plantages. Ce passage contenait également une interrogation ouverte, demandant s'il avait mis sa réputation en avant "par altruisme ou par intérêt mercantile" ; comme il m'a également affirmé avoir été rémunéré pour cette présentation, cette question est remplacée par une affirmation.
  • Le blog "bourré de nanas à poil" n'est pas celui d'un rédacteur, mais d'un membre de l'équipe (le webmaster) qui rédige parfois quelques critiques sur Gameblog (par exemple, celle de Dragon Age : Origins).
  • Julien Chièze n'est pas le "boss" de Gameblog, mais le co-fondateur.
  • Les lettres ouvertes ne sont pas "toujours" signées "Julien Chièze & la rédaction de Gameblog.fr".

Je présente bien évidemment mes excuses aux parties intéressées pour ces erreurs factuelles.

Une autre modification a été apportée à un élément de langage, concernant le concours lancé auprès des lecteurs pour concevoir un logo, une requête que je qualifiais de "burnée" ; ce mot qui a choqué Julien Chièze a été remplacé par "surprenante". De plus, il rappelle que le gagnant a été rémunéré. Enfin, il souhaite apporter une réponse au commentaire n°55 de Chonko, concernant l'iPad qui lui a été offert par un lecteur : il s'agit vraiment d'un cadeau très généreux fait par un lecteur très discret, et non celui d'Apple ou d'un intérêt privé. J'ai aussi tenu compte du commentaire n°48 de Mapple pour certaines citations sorties de leur contexte.

La conversation avec Julien Chièze a ensuite tourné sur mes inquiétudes personnelles envers le site, aussi bien sur la tonalité que sur les mélanges de genres. Pour tout ceci, un droit de réponse m'a été promis de la part de la rédaction de Gameblog, que je publierai bien évidemment.

Mise à jour du 3 Mars 2011 à 20h30 : Droit de réponse publié. Il sera également présent demain sur Gameblog.fr.

Mise à jour du 4 Mars 2011 : On parle de cet article et des réactions sur la quotidienne de Gameradio.fr (42ème minute).

30 janvier 2011

Anamnesis

Cette colonne aborde volontiers le monde merveilleux des visual novels... Quand l'occasion se présente. Ces romans digitaux, qualifiés de jeux vidéo puisqu'ils permettent de décider du déroulement de l'histoire via des choix multiples, à la manière d'un livre dont vous êtes le héros. Vous pouvez trouver sur l'éditotaku des articles sur des visual novels pour adultes, des traductions françaises, des tutoriaux, des présentations...

Certains, comme le sanglot des cigales, ne laissent aucun choix et racontent l'histoire avec l'aide du multimédia : musique, images, sons, voix... On les qualifie alors de kinetic novels. Mais j'écris ça juste pour faire plaisir aux crétins pointilleux qui flinguent la motivation en postant un commentaire acerbe descendant tout l'article pour un détail au coin d'une phrase. Et comme je vais parler de ce qui est possiblement le premier visual novel français, je les vois venir, me sortant un obscur projet de qualité douteuse juste pour me contredire. 

Est-il encore besoin d'indiquer que cet éditorial est subjectif ? Le jeu abordé aujourd'hui, Anamnesis, est une création du studio No-Xice, des amis de longue date (dont la visite est toujours conseillée) avec icône flottant dans la barre de favoris sur votre gauche... Et dont un des membres, Torog, a écrit ici-même une présentation de Jojo's Bizarre Adventure et un article fascinant sur le monde merveilleux des fanzines en conventions. Le même Torog qui a pondu le scénario d'Anamnesis, un jeu qui a occupé les sept No-Xiciens pendant toute l'année 2010. 

Pour la technologie, rien de magique, ils ont pris Ren'Py pour garantir une compatibilité Windows/Mac/Linux. Torog a écrit les textes, les dessinateurs de l'équipe ont fait l'ensemble des (300) postures de personnages et des artworks, les arrière-plans étant des photos retouchées à la manière d'Higurashi. Ils se sont également offerts le luxe d'une bande sonore originale ; pour rappel, bien des projets amateurs comparables chez les japonais se contentent du silence (le joueur a bien un iTunes qui tourne en permanence sur son ordi, donc pourquoi se fatiguer) ou de musiques libres de droits.

Notez le "chez les japonais" de la phrase précédente. Qu'en est-il des fromages-qui-puent ? Devant la facilité de développement (peu de code à écrire, des moteurs de jeu tout prêts, pas de 3D et peu de 2D à fournir, pas d'animation, musique et sons en option), de nombreux projets sont régulièrement annoncés... et aucun de sérieux semble n'avoir abouti. En dehors des produits commerciaux genre Phoenix Wright ou Hotel Dusk: Room 215, s'entend ; même si je ne renie pas leur existence, ils restent anecdotiques chez nous face à ce qu'on trouve sur les étalages nippons.

Et qu'on ne me dise pas qu'il n'y a pas d'audience chez nous pour ces jeux, tant je suis persuadé que l'on est dans un cercle vicieux "pas de produits, donc pas de public / pas de public, donc pas de produits".

Historiquement, je pense à datingsim.com du studio Tanuki, qui hébergeait il y a longtemps un jeu en flash assez amusant, mais plus une simulation de drague (dating simulation) qu'une véritable histoire digitale. Même en demandant à l'équipe de traduction Kawasoft ou en fouillant sur des bases de données, on ne trouve rien de bien folichon qui n'ait déjà été cité plus haut. Si vous trouvez mieux, éclairez-moi dans les commentaires.

Cependant, la traduction en français de visual novels semble tout de même moins déserte que le domaine de la création. Même si là encore, beaucoup de projets n'ont jamais abouti, on peut évidemment citer les VF de Saya No Uta (*), Narcissu et True Remembrance en téléchargements gratuits, Higurashi où PbSaffran, le traducteur, a poussé le vice jusqu'à obtenir une certification PEGI (*)... Les trois derniers cas sont d'autant plus notables qu'ils ont eu l'honneur d'une diffusion officielle et physique, avec disque, boîte, jaquette et tout le toutim. Sinon, la quasi-totalité des traductions se limitent à des patchs bien souvent officieux - voire réalisés dans le dos des auteurs originaux dans le cas d’œuvres commerciales - que l'on applique par-dessus une version japonaise achetée sur DLsite... dans le meilleur des cas. 

Ainsi donc, Anamnesis semble être le premier véritable visual novel réalisé en français. Etant issu d'une équipe de fanzine, il s'agit donc d'un doujin work bien de chez nous, vendu en convention avec son CD et sa jaquette pour une dizaine d'euros. Il sortira la semaine prochaine pour Paris Manga, et sera mis à jour avec le retour des premiers joueurs pour les évènements suivants. Et comme j'ai eu l'occasion d'y jouer en avance, je peux vous écrire cet article.

Here comes Justice !

Le scénario a le mérite d'être original, vu qu'il ne s'agit pas d'une énième histoire d'amour comme on en trouve si souvent dans les VN. Un otaque et son pote partent à Paris pour la plus grosse convention européenne de japanime, le Japan Market, dont les lieux et plannings sont amplement inspirés de la Japan Expo. On a donc droit à une massive parodie des phénomènes vécus, narrés et filmés par vous et moi, des free hugs aux cosplayeurs bizarres en passant par les dédicaces, les files d'attente, les conférences d'invités... Comme un des deux personnages est "vierge" de cet univers, les descriptions sont suffisamment détaillées pour qu'on se trouve presque face à une sorte de simulateur de convention, l'odeur de transpiration en moins, tout en lâchant des références à tout bout de champ pour les plus cultivés. Et comme le jeu n'est disponible qu'en conv', les auteurs savent que leur lectorat connaîtra suffisamment ce monde pour ne pas être complètement largué. Malin. 

Autoréférentiel

L'histoire évolue ensuite en ajoutant des éléments fantastiques, sur l'axe assez novateur pour un VN que d'ajouter des éléments d'imaginaire dans la réalité, dans un lieu précisément dédié à l'irréel. On se retrouve par exemple avec des personnages médiévaux qui se relatent leurs souvenirs de guerre au milieu de visiteurs qui prennent leurs récits pour un spectacle de cosplay... La seconde moitié du jeu se concentre sur le scénario et met un peu de côté l'humour omniprésent au début. Même si No-Xice avait un peu conscience d'être le premier studio à créer sérieusement un VN francophone, l'équipe ne s'est pas limitée à une histoire bateau pour le simple fait d'être bêtement "preums" ; on a affaire à un sacré pavé et une vraie chronique à raconter. En prenant des notes et mon temps, alors qu'on m'avait présenté quatre à cinq heures de jeu pour boucler l'aventure, j'en ai eu pour douze heures. 

AutoréférAxel ?

Cependant, il y a quelques longueurs au bout du chemin. Même si on ne sent pas une intention délibérée de délayer la sauce, le cinquième acte (sur six) contient deux flashbacks, l'un étant étant carrément trop long et l'autre non seulement inutile, mais même carrément douteux. Obtenir les six fins ne demande pas de recommencer le jeu du début, puisque toutes les décisions sont prises lors d'une conclusion que l'on peut aisément recommencer - un arbre des décisions est même débloqué en bonus si on sèche face aux différents choix. Autre idée innovante : un sondage est mis en place pour voter sur Internet en faveur de sa fin préférée afin d'aider les auteurs à écrire une éventuelle suite... Manque de pot pour moi, aucune fin ne m'a vraiment plu parmi les six - pas même la fin yaoi

Mais grâce à la flexibilité du projet, créé par une équipe prête à corriger un produit qui vient tout juste de sortir du four, les quelques longueurs ou fautes de français seront aisément amendées lors des prochaines révisions. Au final, Anamnesis est une production de qualité, sérieuse et imposante dans le milieu du fanzinat français, et une étape importante dans le domaine des visual novels francophones. La preuve tangible et physique qu'un tel projet est possible, qui devrait ainsi motiver ceux qui planchent sur un jeu similaire à le terminer. Non seulement pour qu'il ne reste pas un objet unique en la matière, mais aussi pour qu'on y joue ; ce n'est pas pour rien que j'ai commencé cet article en rappelant combien il y a un public pour les visual novels en français. Public qui va certes se repaître d'Anamnesis, mais qui quelques heures plus tard, en aura recraché les noyaux et demandera autre chose. Pourvu qu'on l'entende.

Mise à jour : démo d'Anamnesis pour Windows, Mac et Linux.

 

Pendant ce temps : session IRC ce soir, comme chaque dimanche à 21 heures ! #editotaku@irc.nanami.fr , comme toujours. Et en joyeux bonus, Torog, le chef de projet, scénariste et écrivain d'Anamnesis, sera là pour répondre à vos questions sur le jeu avant la mise en vente la semaine prochaine à Paris Manga.

08 janvier 2011

Arcade Street

L'année 2011 commence bien : une salle d'arcade fr 200 m² vient d'ouvrir la semaine dernière, en plein Paris, à une seule rue du célèbre boulevard Voltaire. Arcade Street est gérée par deux gars passionnés qui ont importé tous les jeux qu'on aime, et les plus récents : Super Street Fighter IV, les crossovers Capcom VS. SNK et Marvel, du Fatal Fury, du Third Strike, Tekken 6, et tout un étage avec des shumps Cave, Metal Slug, et même une borne DDR. The King of Fighters XIII (absolument phénoménal soit dit en passant) arrivera le mois prochain.

Je vous ai dit que la quasi-totalité des machines sont à 50 centimes ? Pas cher et pas de jetons.

Dit comme ça, en lâchant les noms de tous les jeux importants de l'arcade et à un endroit aussi symbolique, ça tient de l'équation bizarre. Après tout, même si La Tête Dans Les Nuages n'est qu'un pâle reflet de sa gloire passée, elle a quand même de très beaux restes. Sauf qu'il suffit de regarder autour de soi quand on s'y rend pour se sentir déplacé - des enfants, des pistes de bowling, un site web pareil, on se croirait dans les étages familiaux d'un game center japonais, alors on cherche malgré soi la salle des grandes personnes

Et c'est vraiment l'ambiance de cette salle, les filles nues et moches en moins : que des joueurs ravis d'être là, avec un sourire d'une oreille à l'autre, une bonne ambiance et une effervescence dans un lieu autrement agencé qu'un sous-sol de 15m². Même les graffitis sur les murs sont chiadés. Tout ceci est tellement surnaturel que j'ai sorti la caméra jeudi soir, un peu de montage et hop, vous savez à quoi ressemble votre nouveau point de chute :

Sans même s'en rendre compte, Arez, qui était venu visiter la salle avec nous, a collé son nom en troisième place de Dodonpachi. DamDam, de passage, lui prend sa place. Alors Arez, forcément, reprend son podium, comme un boss - le sommet étant tenu par Radigo. Le genre de scène qui rappelle la différence entre la maison et la salle, entre la télé et le stade national, entre la main et le génital. En plus, ça rime.

Pendant ce temps : session IRC demain soir à 21 heures, #editotaku@irc.nanami.fr - ramenez vos jeux de baston et vos comptes Xbox/PSN, on peut toujours s'entraîner entre amis.

05 janvier 2011

Arriety - Le Petit Monde des Chapardeurs

J'ai toujours considéré l'absence d'adversité dans l'histoire de Mon Voisin Totoro comme une des grandes raisons de son succès. Ne partez pas, je reformule ; dans ce long-métrage, il n'y a pas de méchant, d'élément perturbateur, de conflit. Pas de quête initiatique non plus. C'est l'histoire de deux gamines qui amènent un épi de maïs à leur mère hospitalisée, point. Aidez-moi sur ce coup-là, mais je crois que c'est un peu une exception, qui a donc contribué à son universelle réussite. Tout ce que Totoro fait, c'est créer une ambiance, ramener le spectateur vers ses souvenirs d'enfance. "Universelle réussite", puisqu'il n'y a aucun repère temporel ou géographique : les enfants se baignent comme des japonais, mais vivent dans une maison occidentale. C'est à peine si l'on aperçoit un antédiluvien téléphone, qui s'avère d'ailleurs inutile dans l'histoire. Autrement dit, occidentaux comme orientaux, jeunes comme anciens arrivent à broder leur propre vécu sur le canevas du studio Ghibli. En plus, tout le monde aime les chats.

Arriety reprend cette recette d'une petite histoire sans grande importance narrée dans un lieu hors du temps et de l'espace ; là encore, c'est à peine si l'on voit passer un téléphone portable, et on a encore une maison européenne habitée par des gens qui lisent des livres avec des caractères bizarres sur les pages. Et pour compléter la perte de repères, la  musique (superbe) a été confiée à une bretonne (rousse). Un gamin au cœur un peu fatigué qui part se reposer à la campagne chez une gentille mamie, et qui trompe l'ennui en regardant passer des êtres liliputiens qui viennent chaparder un morceau de sucre ou un mouchoir en papier.

Toute la première moitié du film fait planer le spectateur dans cette bulle décrite dans le premier paragraphe, un exemple de ce qui rend les productions Ghibli particulières. D'ailleurs, on a même un dialogue de cinq minutes spécial écolo, greffé un peu maladroitement sur le récit et probablement posé là pour faire plaisir à Hayao Miyazaki - s'il ne l'a pas casé lui-même vu qu'il a supervisé le projet. Insérez ici une courte diatribe sur l'absence de véritable succession aux fondateurs du studio, déjà démontrée par Terremer.

Puis paf, seconde moitié du film, où la production se rappelle que le film est adapté d'un récit anglais qu'il va bien falloir narrer. La bulle Ghibli éclate et tout part en couille. Quand vous serez dans la salle, dès que vous voyez un corbeau, vous saurez que vous avez atteint ce point de non-retour où vous allez serrer les dents pendant le reste de la projection. Car soudainement, la gentille mémé devient une mégère sadique, qui poussera le vice jusqu'à verrouiller le jeune garçon dans sa chambre. Les sages chapardeurs deviennent nuisibles, le monde extérieur se rappelle à notre bon souvenir, et il y a même un raton laveur avec des yeux sanguinaires. Tout cela d'un coup, sans trop savoir pourquoi. Shrek cessait d'être drôle au moment précis où la princesse Fiona était sauvée, Arriety cesse d'être onirique avec la même exactitude, le même moment où tout fout le camp.

Paragraphe en italique sur le semi-hors-sujet : le "fan abuse". Terme d'internaute qui désigne à présent l'exploitation commerciale abusive d'une licence ou d'un personnage, mais qui avait originellement été inventé pour qualifier la destinée de la pauvre Asuka dans The End of Evangelion, où les fans de la rouquine avaient reçu un violent coup de pied dans les gonades signé Gainax. A présent, je parle de "Pixar abuse", puisque ça leur arrive parfois de jeter un peu trop d'adversité à la gueule de leurs héros, au point que mon cerveau déconnecte. Dans Monstres et Cie, bannir Sully et Bob, okay. Les faire sauter au-dessus du vide entre des portails interdimensionnels en protégeant une enfant et poursuivis par un ennemi doté de tentacules, pas okay. Dans Là-Haut, un enfant et un vieillard poursuivis par des chiens, okay. Par des chiens en avions de chasse alors qu'ils sont suspendus au-dessus du vide, pas okay. Tout ce paragraphe pour dire qu'après une première moitié de film aussi planante, Arriety maltraite ses spectateurs en montrant un enfant cardiaque emprisonné et qui en est réduit à passer par la fenêtre, donc ouais, c'est qualifiable par "au-dessus du vide". Pixar abuse droit devant, capitaine, la suite du film s'annonce choquante.

Exelen s'était sentie déprimée et mélancolique après la projection, mais ce n'est pas du tout mon cas. Pour toutes les raisons exposées plus haut, qui m'ont plus laissé désenchanté qu'autre chose. Mais aussi parce que je suis allé voir le film en avant-première (sortie nationale la semaine prochaine) avec la Brigade SOS, en présence du réalisateur Hiromasa Yonebayashi et de la compositrice Cécile Corbel. Certains haruhistes n'ont pas su respecter l'artiste en voyant que cette dernière a eu l'outrecuidance d'interpréter le thème d'Arriety sans avoir rameuté un orchestre entier dans le cinéma et donc osé faire du play-back, ce qui est assez regrettable - les insultes, pas le playback. Cependant, ce fut l'occasion d'entendre le réalisateur observer, au-delà de la supervision, l'omniprésence de Miyazaki sur l'ensemble du projet, M. Yonebayashi s'auto-réduisant presque à un réalisateur technique de ses volontés. Ainsi, dans son mode de production, Arriety se rapproche davantage du Royaume des Chats (autre film pondu par une équipe "novice", s'il en est, dans le studio) que de Ponyo, qui tient du grand délire Miyazakien, débridé au sens le plus pur du terme - il a fait ce qu'il voulait et il s'est bien foutu de savoir si le résultat serait regardable/rentable/compréhensible.

Bonus : durant cette même avant-première, un crétin avec une peluche a posé une question débile au réalisateur - ou comment une porte fermée à clé s'ouvre magiquement 20 minutes plus tard.

Pendant ce temps : raton-laveur.net existe depuis plus de dix ans.

04 décembre 2010

Scott Pilgrim VS. The World

Le saviez-vous ? Les studios d'animation japonaise pissent le sang, et les emmerdes de Gonzo ne sont que la partie immergée de l'iceberg. Une des grandes raisons de cet état de fait : le gros des productions actuelles se résume à du brossage d'otaque dans le sens du poil (pubien). Entre Nanoha, mignonne mahou shojo pour enfants devenue au fil des saisons de la chair à nekketsu à transformations dénudées pour le pervers du dimanche et ma petite sœur est une tsundere otaku, cette fin de décennie fait peur. Et que dire des quelques séries qui ratissaient un peu plus largement qui finissent par rediffuser huit fois le même épisode pour faire zapper le public ? Je reviendrai (peut-être) sur cette crise une autre fois, vu que ce n'est pas vraiment le sujet de cet article, mais je tenais juste à indiquer qu'en ces temps incertains, l'animation japonaise a décidé de se replier sur son noyau dur en attendant/espérant que la tempête passe. Et du coup, elle ne produit plus que des love letters moé-moé à ses fans - et à leurs porte-monnaies.

Scott Pilgrim VS. The World est la version américaine de ce phénomène nippon : une déclaration d'amour aux collectionneurs de cartouches Mega Drive, aux guitaristes désœuvrés qui portent des T-shirts délavés avec un champignon 1-Up, aux demi-vies qui se sentent marginales alors qu'elles sont tristement communes. Et à leurs fantasmes féminins - déjà portés aux nues par Kick Ass - de la p'tite asiat' lycéenne (en uniforme) à la scene girl. Comme qui dirait : à leurs ordinateurs, à leurs femmes, et à ceux qui les montent.

C'est un peu la raison derrière la sortie confidentielle du film, six mois après les USA : les producteurs s'attendaient à voir une comédie sentimentale bourrée de références à des gadgets qui ont bercé l'enfance des grands enfants (allitération) actuels... et ils se retrouvent avec un long-métrage visuellement bandant, mais uniquement  compréhensible par une minorité qui n'a pas revendu sa Super Nintendo et ressent un rush d'endorphine en débloquant un succès sur Xbox 360. Il faut voir le groupe de Scott invoquer un sasquatch de Metal Slug 3 par le seul pouvoir du rock.

Et c'est là que je réalise qu'il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter, tant ce film se résume ainsi : la team de Shaun of the Dead et Hot Fuzz, légitimée par un gros budget, trolle Universal en pondant une belle carte de remerciement aux nerds à qui ils doivent leur réussite, et lesdits nerds garderont ladite carte sur leur étagère à Blu-Ray pour mieux la faire partager pendant les années à venir. Un film qui fera vibrer peu de gens, mais qui les fera vibrer longtemps. Verdict : attendez les soirées de visionnages entre potes, car elles seront mémorables... Ceci dit, les salles sont déjà tellement vides que vous pouvez dès maintenant y reproduire cette ambiance ; ne vous gênez pas.

27 novembre 2010

Etat d'espèce

Une grosse année de changements.

L'état des animes et mangas : les japonais persistent et signent dans leur processus de virer les intermédiaires entre leurs poches et l'argent des fans. Après Bandai et son antenne européenne Beez, Kaze se fait bouffer par les sushis, et Square est sur les starting blocks pour lancer son offre de mangasses en ligne, composée de titres déjà disponibles en papier chez Ki-oon ou Kurokawa. Le simulcast d'animes est devenu la norme, et toute licence maintenant signée inclut forcément une clause pour le garantir. Une marche peut-être forcée pour répondre au fansub, mais qui bénéficie à tout le monde...

De même, Kana /Dargaud lance Izneo, et j'ai été surpris par l'enthousiasme d'Alain Kahn (Pika) qui croit dur comme fer en l'iPad pour faire la nique au scantrad. Initiée autant pour limiter certains déboires que pour maximiser les marges, cette démarche revêt pour l'acheteur final (nous) un certain avantage dans le gain de temps ; ça traîne moins, quoi. Par contre, j'ai toujours cru que la distance et la présence de fromages-qui-puent dans la chaîne apportait un certain filtrage, aujourd'hui en voie de disparition : en clair, la moindre bouse infâme nipponne débarque direct chez nous, là où elle serait restée à la frontière il y a quelques années. Quoique ; la pléiade de nouveaux éditeurs affamés de contenus contribue depuis un moment à inonder des étagères déjà pleines avec des horreurs dont les autres ne voulaient pas.

Ce qui amène à un autre changement récent : l'initiative de la Fnac avec ses rayons "manga", des espaces hybrides où se mélangent livres, DVD, figurines et parasites qui n'achètent rien, est maintenant devenue une norme que d'autres enseignes cherchent à imiter. Car ces bédés et DVD ne sont pas comme les autres, faut les parquer séparément avec leur lot de squatteurs - je ne sais même pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose.

 

L'état des jeux vidéo : le pluriel "jeux vidéos" est en voie d'acceptation massive, et c'est triste. Pour le reste, doit-on encore agiter la peur du grand méchant casual ? Il y a quelques années, Nintendo avait ressorti son GameCube avec une nouvelle manette et une peinture blanche, avec le succès qu'on sait ; Microsoft et Sony ont fait la même chose, avec des consoles slim dotées de nouvelles interfaces copiées sur le voisin. Et d'un coup, c'est reparti comme en 2006, avec des jaquettes différentes qui vont foutre le bordel dans nos collections, la même technologie revendue 300€ sous le sapin 2010, et encore du ping-pong/bowling. Sérieusement ? Ca parle de crise économique pour justifier le retard de la prochaine génération tout en trouvantdes webcams à 150€ et des ruptures de stock partout pour une tablette Apple à 500€ ?

Mention spéciale 2010 jeux vidéo(s) à Square-Enix, qui passe une année de merde mais qui semble quand même un peu le chercher. Entre un Final Fantasy XIII que je découvre suite à son passage flash à 20€ à peine six mois plus tard, un Final Fantasy XIV détrônant All Points Bulletin au top du plus beau gadin massivement multijoueur, un Front Mission Evolved déjà oublié, y'a pas à dire, ils se démènent. Pas de violence gratuite dans mes propos, tant je crois qu'ils le cherchent un peu, par exemple en sous-traitant FFXIV aux chinois. Anecdote toute fraîche d'un récent salon de jeux vidéo(s), lors de la démo de Deux Ex Human Revolution (prologuée par un Julien Chièze qui sait fort bien parler la bouche pleine) : le démonstrateur quitte son bureau pendant la présentation, Dual Shock en main, pour jouer sur le grand écran, et accessoirement prouver que c'est du temps réel. Le jeu plante lamentablement et ils finissent par s'excuser. Pas grave, me dis-je, retournant à la séance suivante pour voir ce que le crash m'avait fait manquer. Sauf que pendant la démo, le même démonstrateur effleure son ordinateur, révélant sur le grand écran une magnifique barre de progression Windows Media Player. Du temps réel fort bidonné, qu'ils sont arrivés à faire planter à la séance précédente.

 

L'état des conventions : les USA voyant leurs évènements fragmentés entre côtes Est et Ouest, c'est pas demain qu'ils dépasseront les entrées d'une Japan Expo fort centralisée sur le vieux continent et décidément plus gros évènement waponais hors Japon. Epitanime reste orienté hardcore avec des invités qui font du hentai pour arrondir leurs fins de mois, Paris Manga reste premier sur les contrefaçons, bref, rien de nouveau sous les cocotiers pour les otaques. Encore une spéciale dédicace du fail, cette fois avec Lovin' Japan : en discutant à la fin de l'évènement avec le grand manitou, je lui demande s'il y aura une seconde année. Réponse un peu tarabiscotée. Je reformule : "en bref, ça dépend si les huissiers viendront ou pas saisir votre grille-pain et votre chat". Il se met à rire pendant une seconde, devient silencieux et fait la moue avant de réaliser que je dis peut-être vrai. Ce n'est pas forcément mon genre de frapper quelqu'un à terre, mais quand on invite Yoshitoshi ABe pour lui faire dédicacer un T-Shirt et l'offrir devant ses yeux effarés à une foire d'empoigne dans le public à celui qui criera le plus fort ou quand on essaie de gonfler les entrées en faisant rentrer les jeunes à capuches qui volent les stands, c'est peut-être qu'il reste quelques trucs à apprendre.

Tout ce que je vous raconte sur les convs a déjà été balancé dans un podcast Epitanime jamais diffusé. Blâmez-les.

Côté jeux vidéo, par contre, y'a eu du changement : en l'espace d'une année, le Festival du Jeu Vidéo (organisé par la GamesFed) et le Micromania Game Show se sont fait retirer tous les éditeurs, sommés par leur syndicat, le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs, de participer à l'évènement maison, le Paris Games Week, lancé le même week-end que celui de Micromania. Le FJV retomba sur ses pattes en n'invitant que des constructeurs de matériel PC et des indépendants, amis le public s'est senti dupé - à juste titre. Le MGS a été réduit à une seule journée après le PGW, greffé à ce dernier pour en récupérer les stands. Sauf que le Paris Games Week était en fait un PlayStation Games Week, organisé par un SELL dirigé par M. Fornay, ex-président de Sony France. C'est bien simple : il n'y en avait que pour eux, et les autres éditeurs présents étaient surtout là pour aider à payer la facture. Le tout étant plus qu'enrobé dans une très forte couche de suffisance et d'immaturité, et on ne peut que s'inquiéter pour une industrie représentée par pareil syndicat.

L'état de moi :

Au moins, la PS3 a une place, mais hey il joue à Rayman

L'éditotaku n'est pas là pour raconter ma vie, mais je peux quand même vous expliquer ce silence, même si la raison n'a rien d'original. Depuis plus de douze ans que j'entretiens un coin de web, ce dernier m'a accompagné alors que la vie réelle bougeait beaucoup. Un peu trop cette année, il faut croire ; et de toute façon, je n'ai pas vraiment eu accès au Net pendant la plus grosse partie de l'année. Il y a peut-être quelque chose de providentiel à ce que la Freebox soit arrivée hier, pile-poil pour cet article, un an jour pour jour depuis le précédent. Celles et ceux qui faisaient les conventions peuvent cependant toujours voir la peluche, preuve qu'elle n'est pas au placard. Et pour cause, vous pouvez voir que je n'ai ni placard, ni bureau, ni plein d'autres trucs importants, comme un siège - j'ai mal aux fesses. Et je tape tout ça sur un TypeMatrix (offert par Keul), et je n'ai pas l'habitude - aussi saurez-vous pardonner un article que je juge trop court et dépourvu de liens. Laissez-moi me meubler un peu et rattraper mon retard ; mais après vous avoir tant fait poireauter, je ne peux que vous remercier pour votre fidélité.

 

L'état d'IRC : hey, ça pète toujours autant la forme ! Dimanche soir, 21 heures, #editotaku@irc.nanami.fr, dood !

27 novembre 2009

Album photo de vacances

Cet été, j'ai lu des magazines que je n'avais jamais ouverts.

Et écrit dans des magazines que je ne lis plus.

J'ai vu des horreurs que je n'aurais pu imaginer. 

Et des Gashapons officiels de oh bordel qu'est-ce qui se passe pourquoi pourquoi

J'ai reçu des lettres de menaces. 

Porté des vêtements à caractère fétichiste.

GameOne a diffusé l'épisode de Naruto dont j'avais traduit la version manga en 2006.

Je suis allé au Festival du Jeu Vidéo, où je n'aurais jamais risqué un orteil. En journée presse, qui plus est. Stand Ubi Soft, démonstration du jeu vidéo Avatar : on attend le designer québécois qui a plus de 30 minutes de retard, occupé à faire une interview. On nous fournit des lunettes 3D, parce que le jeu va être présenté sur un Panasonic de 2 mètres de diagonale et en troidé. La Xbox 360 rame comme pas permis à cause du dédoublement des images pour ce gimmick, et ça ne marche pas avec mes yeux. Je louche sur le personnage qui traverse les fougères comme ça se faisait sur les 32-bits. Le présentateur présente le monde de Cameron comme entièrement nouveau et créé de zéro, "une première depuis Star Wars il y a 30 ans. Le cinéma n'a créé aucun univers inédit depuis des décennies." Mon copilote ne peut s'empêcher de me demander bien fort s'il n'est pas en train de se foutre de nous.

J'ai rencontré des lecteurs de l'éditotaku qui avaient des peluches étranges. 

Et des stars. Quand je lui ai donné la peluche pour faire une photo, il a fait le pitre avec. Et quand je suis parti, j'ai dû lui demander de me la rendre. J'étais le seul de toute la file d'attente à ne pas lui avoir demandé de dédicacer son manga.

Pareil à Chibi Japan Expo 2009, sur laquelle je reviendrai plus en détail. Pbsaffran, gentil lecteur et traducteur professionnel (si vous avez une console Nintendo, vous avez forcément joué à un jeu francisé par ses soins) a lancé la version française des deux premiers chapitres de Higurashi No Naku Koro Ni, ou plutôt, Le Sanglot des Cigales. Glop glop : il a été spontanément aidé dans la gestion de son stand par plein de lecteurs de ce site. Pas glop pas glop : comme il a voulu bien faire les choses, il a poussé le vice jusqu'à demander une notation d'âge PEGI, la norme européenne. L'organisme a d'abord refusé, arguant qu'une visual novel où l'on ne fait que lire du texte, ce n'est pas du jeu vidéo. Ils ont cependant accepté d'évaluer les deux ou trois mini-jeux que l'on débloque après avoir terminé un chapitre, et ainsi octroyé à ce jeu, dont l'adaptation animée m'avait traumatisé, la recommandation d'âge de 7 ans et plus. Ca ne s'invente pas.

 

Et ce week-end, les gentils lecteurs de ce site ne chôment pas. Vous trouverez ainsi Mereck (vous savez, le mec qui s'est travesti en soubrette que j'avais violé l'été dernier) et Kohaque à Japan Touch à Lyon en train de faire une conférence sur les visual novels, et une autre sur les doujinshi (jeux, manga, disques, tout le toutim. Samedi à 13 heures et dimanche à midi). Quant à moi, vous me trouverez avec Ninjigen et quelques autres au Toulouse Game Show.

EDIT DE KEUL : Changement de serveur IRC pour #editotaku. Il est maintenant hébergé sur irc.nanami.fr Les liens dans le menu à gauche ont été corrigés.

14 novembre 2009

Une matinée chez Lego

Anecdote : à Noël dernier, j'ai hésité entre une Xbox 360 et un Lego Mindstorms. Puis Axel Terizaki a menacé de m'envoyer des soubrettes tueuses si la moindre brique en plastique se trouverait sous le sapin. Authentique ! 

En même temps, ce ne serait pas la première fois qu'on me verrait en train de jouer avec des Lego.


J'explique rapidement pour ceux qui ne connaissent pas : la gamme Mindstorms est le fantasme de quelques ingénieurs fous, genre Lego Technic sous acides. Au lieu du pupitre de programmation d'antan, on se retrouve (pour 300€) avec un petit terminal connecté à quelques moteurs et des capteurs de son, de lumière, de contact, voire de gravité ou de transpondeurs RFID. La seconde génération de ce bousin embarque un processeur ARM7 et une connectique USB2 et Bluetooth, rien que ça : on peut programmer avec le soft fourni, ou y envoyer du code en à peu près n'importe quel langage, surtout que le système est open source.

Après avoir contacté Lego pour me renseigner un peu sur cette gamme, j'ai reçu une invitation pour leur journée presse. Forcément, j'y suis allé avec une liste typique de questions-que-je-me-suis-toujours-posé sur les briques en plastique, vu que j'ai grandi entre les trains Lego, le pupitre de programmation (prémice des Mindstorms) et la cultissime voiture Technic avec boite à 4 vitesses, suspension intégrale, phares escamotables, moteur V8, suspension à courroie fonctionnelle et j'en passe

Et le pire, c'est que j'ai toujours toutes ces merveilles.

Une grosse partie de la showroom de Lego France est évidemment consacrée aux classiques : la ville, les pirates, les voitures. Ca tape pour 40% de leur chiffres d'affaires rien qu'avec Lego City, ses casernes de pompiers, ses maisonnettes et ses agriculteurs. Du bonhomme Lego à tous les étages, du jouet unisexe pour geeks en devenir. J'ai été assez surpris quand ils m'ont dit que sur le baromètre des marques pour enfants, Lego est cinquième, derrière un Playmobil en troisième ; en même temps, cette dernière marque a davantage de produits axés filles. D'ailleurs, pourquoi il n'y a pas de maisons de poupées pour demoiselles chez Lego ? Réponse du tac au tac : on a essayé il y a quelques années avec la gamme Belville, mais ça s'est largement planté en France (à présent réduite à quelques accessoires pas très briqués, genre set de table ou éponge de bain), alors que ça cartonne en Europe Centrale. Pour l'année 2008-2009, les fillettes qui doutent de leur sexualité devront se contenter d'une boîte de briques roses.

Par ailleurs, les gens de Lego étaient vraiment adorables avec l'otaque de service que je suis. Le défilé de journalistes de cette journée était massivement composé de presse généraliste ou pour enfants, entre Femme Actuelle et Astrapi, et les attachées sortaient leur litanie millimétrée sur la gamme Star Wars et les Duplo. Et c'étaient les mêmes employés qui répondaient à toutes mes questions sur les modèles épuisés, les vidéos virales (oui, ils ont vu 8-bit Trip et se tiennent au courant des agissements des fans) et autres demandes de sponsorings étranges qu'ils reçoivent. Par exemple, ils se font un point d'honneur de refuser tout partenariat avec l'agroalimentaire, pour ne pas être assimilé à de la malbouffe et pour ne pas refaire des bonbons Lego, échec épique s'il y en a. Oh, et leur licence Ferrari expire bientôt, donc si vous avez besoin de briques rouges, dépêchez-vous - par contre, Lamborghini reste.

Et pour anticiper les questions sur les vieux modèles : lego.com contient une base de données avec les manuels d'instruction en PDF de toutes les boites sorties depuis 2002, et ils éditent un catalogue contenant toutes les boites sorties depuis 1950. Si vous cherchez les manuels d'un vieux modèle de votre enfance, de nombreux sites ont scanné les notices et listé le contenu de chaque boite afin que vous puissiez commander les pièces manquantes sur la boutique en ligne. A moins de vouloir le carton, pas besoin de se ruiner sur eBay... Il est possible de commander n'importe quelle brique à l'unité, et il y a même un logiciel Windows et Mac pour tester la faisabilité de son idée avant d'en commander les pièces - voire d'imprimer la boite de son propre modèle. Sérieusement.

Ceci dit, on sent bien un changement de mentalité chez Lego par rapport à quand-on-était-petits : il y a tout simplement moins de choses à construire pour chaque modèle, diablement simplifié face à ce que nous avons connu. Les bases de soldats, anciennement composées de grandes saynètes dignes d'un opéra, se réduisent maintenant à une tour et une petite prison ; le principe "en pièce de théâtre" est recyclé pour faire l'école de Poudlard pour Lego Harry Potter ou le Royaume du Crâne de Cristal pour Lego Indiana Jones. Ces gammes cinématographiques, très limitées dans le temps, ont un certain succès qui entraine des produits dérivés (les jeux vidéo Lego), alors qu'elles sont elles-mêmes dérivées... Et personnellement, j'ai du mal à digérer les Lego Batman sortis à l'occasion de Dark Knight, film bien noir et vraiment pas pour les enfants attirés par Lego. Ce changement de mentalité, donc, va dans le sens de "construire son jouet", tant les ingénieurs de la marque semblent davantage réfléchir à la jouabilité du produit terminé plutôt qu'au plaisir de construction. C'est d'une évidence absolue dans certaines gammes comme les Bionicle, où chaque figurine comprend carrément un compteur de points de vie et des règles de jeu similaires à ce qu'on trouve sur les figurines HeroClix, alors que la figurine la plus complexe se construit en moins d'une demi-heure. Du coup, on se surprend à examiner les photos sur les boites pour observer le nombre de pièces ou les éléments "en un seul morceau", comme les coques de navires.

Autre grosse modification sur la vénérée gamme Technic : les plots sur le haut des briques sont en voie de disparition ! Les briques trouées qui faisaient Technic sont remplacées par des barres, pas toujours percées et dépourvues de bosses. On se retrouve avec des looks très lisses et pas du tout Lego. Pourquoi concurrencer l'apparence d'un Meccano mort et enterré ? Le robot Mindstorms, taillé dans le même plastique, ne donne même pas l'impression d'être en provenance du Danemark. Finalement, une bonne partie de l'esprit Technic tel que je le concevais (plein de modèles avec un minimum de pièces, utiliser les briques de manière originale, faire des modèles sortant de l'éternelle mécanique automobile) se retrouve dans une gamme nommée Creator, qui utilise les briques "classiques" et où chaque boite contient des instructions pour trois modèles différents. Il y a même une boite qui permet de pondre un dragon occidental, oriental ou un ogre, le tout avec des briques lumineuses !

Et enfin, le gros mindfuck qui arrive au début de l'année prochaine : les jeux de société Lego. J'ai raté la présentation, alors excusez le visuel extrait du dossier de presse. Il va y avoir une dizaine de boites, mais le concept reste le même : des règles originales (pas de Monopoly Lego ou de Puissance 4, quoi), le plateau de jeu à construire et la customisation. Par exemple, avec ce labyrinthe du Minotaure, une fois construit, on commence sa partie, et on peut remettre le plateau dans la boite en carton pour continuer plus tard, vu que les pièces Lego sont embriquées. Libre aux joueurs de changer le labyrinthe pour varier les parties ou d'inventer de nouvelles règles. Même le dé est une brique Lego modifiable ! 

Au final, je suis reparti comme chaque journaliste invité, avec un calendrier de l'Avent sous le bras. Ils m'ont également prêté le seul exemplaire presse du Mindstorm photographié en haut de ce texte, ramené du Danemark rien que pour mes yeux. Lors de la dernière Japan Expo, Kohaque m'a offert une boite Technic (neuve !) vintage de 1997, et Senna m'a offert une Creator toute récente et arachnophobique. La rechute était prévisible, et j'ai craqué pour une Forteresse des Trolls. Hélas, un des bonshommes avait une main cassée ! Je contacte le support technique Lego, qui annonce m'envoyer une pièce de rechange sous trois semaines, sans justifier d'une preuve d'achat ou quoi que ce soit. Cinq jours plus tard, elle arrive dans mon courrier, accompagnée d'une lettre d'excuses. Franchement, entre les jeux vidéo, la japanime et un semblant de vie réelle, avais-je besoin de retomber dans les briques en plastique ?

 

Pendant ce temps : ce week-end, à Nancy, c'est Anim'Est, "comme Epitanime mais à l'Est de Paris". Je ne pourrai pas y être, mais il y aura des copains et un espace hentai avec des cosplays licencieux, des projections qui vont bien et des animations du même tonneau. Vraiment.

Grand Tournoi des Seifuku : maintenant que les éliminatoires sont terminés, les matchs ont commencé. L'uniforme de Nogizaka Haruka No Himitsu, assez conservateur, peu de fioritures (nonobstant des boutons pour une robe s'ouvrant comme une chemise), s'oppose à la couture assez originale et pleine de petits détails de Bible Black (jupe couverte d'une salopette, choix distingué de coloris contrasté noir-blanc sur robe rouge). Le second match : la première saison de Nanoha avec une grande robe blanche enfantine face aux coloris pastel (peu commun) surligné de lignes claires, seul détail distinctif d'une coupe somme toute classique de Happiness. Dans les deux matchs, nous avons indéniablement une ligne classique/original, alors que je pensais que cette démarcation aurait disparu pendant les éliminatoires. Le résultat de ces premiers "combats" permettra-t-il de se faire une idée sur le look, déjà vu ou innovant, du futur vainqueur ?

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