Tout se déroule à Polymanga, édition 2006. Range Murata y tient une séance de dédicaces : à ce titre, il emporte dans sa valise une cinquantaine de livrets, pour les vendre et les dédicacer sur le stand. Avant de quitter le Japon, l'organisateur (nippon) de la venue de Murata en Suisse reçoit une demande de Vincent Le Parc, qui s'occupe de leur accueil sur place. Il demande à ce que les japonais apportent avec eux 200 exemplaires d'un doujinshi de Murata, qu'il souhaite acheter pour les revendre à son propre titre sur le stand.

J'insiste sur le "à son propre titre". Vous vous souvenez de la boutique suisse, celle par laquelle tout a commencé ? En 2005, son patron a rappelé Vincent au Japon pour arranger la venue d'ABe, puis celle de Murata en 2006. Cependant, Vincent seul avait passé commande de ces 200 doujins, indépendamment de Polymanga et de la boutique suisse.

Là, M. Le Parc a expliqué lui-même d'où viennent ces doujins : c'est un artbook "spécial Polymanga", réalisé "à [sa] demande", et il couvre les "frais d'impression" qui s'élèvent à 120 000 yens. Dans cette affaire, "Wani-magazine n’a eu que le role d’imprimeur en fait, c’etait plus pratique pour tout le monde." Je précise que Wanimag' est l'éditeur habituel des oeuvres de Range Murata, qui selon M. Le Parc, s'est ici contenté d'imprimer des artbooks à sa demande.
Sauf qu'en fait, non. Ces affirmations ont toutes été démenties par Wani. Primo : ce n'est pas un artbook spécial Polymanga : il s'agit d'une oeuvre vendue 600 yens et éditée à 10 000 exemplaires pour le Comicket 70, dont 200 exemplaires ont été vendus à Vincent Le Parc. Wani est donc entièrement éditeur de cette oeuvre, et VLP n'est qu'un simple revendeur : les 120 000 yens de "frais d'impression" ne sont que le prix auquel il les a achetés à l'éditeur, sans ristourne, comme n'importe qui. Ah oui, mais c'est qu'il veut une preuve de mes affirmations, c'est vrai. Oh que vois-je dans mon ordinateur, un mail de l'éditeur en chef de Wanimagazine :



Ignorant les intentions de cette personne, je préfère garder le silence - cependant qu'il ait pu déclarer de son propre chef qu'il s'agit d'une édition spéciale "Plymanga 2006" [sic] est insatisfaisant (déplorable).

Notre compagnie l'ayant produit pour le komiket d'été, la responsabilité de l'organisation de l'événement pourrait être mise en question.

Tirage : 10000 pièces
Une seule édition

A partir de cela, nous ne souhaitons pas créer de troubles
(faire des histoires).
Basiquement, s'il paye, nous n'y accordons pas d'importance.


Ah, et pour les 120 000 yens : comme Vincent l'a lui-même avoué, il les doit toujours à l'éditeur. C'est ça, le "s"il paie, on en a rien à cirer", à la fin de leur mail. Evidemment, c'est une version diplomatique, puisque vous pouvez bien voir que les japonais n'apprécient vraiment pas ses agissements - ajoutez ma litanie sur les relations commerciales dégradées. Bref. Après Polymanga, il avait pris le maquis sans les rembourser ; c'est précisément cette somme qu'il rembourse à pas de fourmi, après que les éditeurs l'aient longtemps recherché.

Et donc, comment a-t-il pu engranger un million de yens lors de Polymanga 2006 ? Simple. Sur le stand des dédicaces, c'est lui qui s'occupait des ventes des articles : les 200 doujins qu'il vendait à son propre titre, et les 50 apportés par Murata pour son compte. Evidemment, pour les fans qui attendaient leur dédicace, il ne voyaient qu'un type derrière la caisse... Pas de différence. Ah si, une de taille : les articles étaient revendus à un prix hallucinant. Le doujin acheté 600 yens par Vincent était vendu 30 à 40 francs suisses (adjusté à l'époque, environ 3000 à 4000 yens). Quant à ce qui avait été apporté par Murata, les prix japonais oscillent entre 1300 et 2500 yens, alors je vous laisse imaginer le prix de revente choisi par Vincent, la différence retombant dans sa main... Attendez, c'est pas tout.

A la fin de l'évènement, il s'agissait donc de faire les comptes. Vincent devait rembourser 120 000 yens, et avait empoché un confortable bénéfice. Là, il a déjà un demi-million de yens dans le porte-feuille. Murata attendait de recevoir le prix de vente japonais de ses doujins, Vincent gardant là encore une jolie marge vu qu'il avait lui-même écrit les prix en francs suisses. Et voilà, il se fait - au bas mot - un million de yens au final. Gag bis : il a fallu que les japonais lui demandent de donner la part de Murata pour qu'il sorte, sous leurs yeux, les billets d'un porte-monnaie fort garni. Puis il a disparu sans rembourser les 120 000 yens, jusqu'à ce qu'il soit retrouvé, plus d'un an après les faits.



Mise à jour 3, juin 2008 : Six mois après cet article, Vincent Le Parc lit toujours ce site, et profite de l'article fêtant les six ans de l'éditotaku pour faire de nouvelles menaces.

Mise à jour, 7 janvier 2009 : Oh, cet article a un an, et Vincent Le Parc lit toujours cette colonne avec assiduité. Que s'est-il passé ? Il a profité de deux articles sans rapport pour discuter avec véhémence dans les commentaires. Il est classé "persona non grata" dans toutes les conventions françaises majeures, dont Japan Expo et Epitanime. Quand il rencontre des français qui lui rendent visite au Japon, il leur demande systématiquement s'ils savent quelque chose sur un certain raton-laveur, et il croit même avoir trouvé mon adresse et mon numéro de téléphone - en tout cas, il ne m'a pas appelé. En parlant de raton-laveur, il enrage après mon pseudonyme - alors qu'il est un utilisateur avéré de noms d'emprunt, et pas que sur le Net.

D'ailleurs, je ne vous ai pas dit comment j'ai appris qu'il utilisait plusieurs faux noms (Le Parc / Maltese / Martinez)... Il y a quelques années, il avait contacté un groupe de fansubbeurs pour leur proposer de bosser professionnellement pour des éditeurs japonais. C'est bien connu, quand on est passionné, on rêve d'être payé pour travailler sur ce qu'on aime. Le concept présenté par Vincent Le Parc était simple : assurer la sous-traitance de traductions pour des sociétés japonaises qui voudraient distribuer internationalement leurs produits, comme le fait Bandai en Europe avec Beez (B.E.E.Z. : Bandai Europe Entertainement Zone). Mais pour cela, il faut prouver aux sushis de quoi vous êtes capables ; ainsi, VLP demande à cette équipe de fansubs de réaliser un travail complet de traduction et d'édition vidéo sur quelques animes imposés dans un délai imparti. A eux de trouver les DVD japonais pour travailler dessus : on trouvait, pêle-mêle, du Gaoranger ou toute la première saison de Full Metal Alchemist, pour un délai d'une semaine sur 24 épisodes... et de lui envoyer le tout par courrier international au Japon (c'est à cette occasion qu'ils découvrirent ses différents pseudonymes). VLP demandera sans cesse de nouvelles preuves de leur compétence, et le petit manège durera un an pour plus d'une centaine d'épisodes. Quand M. Le Parc rencontrera ces fansubbeurs en France ou parlera d'eux à ses collaborateurs au Japon, il le fera toujours avec un comportement inqualifiable, en les insultant et en les décrédibilisant. Au final, rien ne sortira de cette histoire. Les fansubbeurs n'ont jamais obtenu le moindre dédommagement pour leur temps ou pour les envois postaux, et personne n'a jamais su ce que Vincent Le Parc a fait de leur travail.

Il se met à dauber sur des gens qui ont pris sa défense en publiant des photos intimes de ses anciens amis sur des forums publics. Il pense que j'ai déménagé raton-laveur.net de free.fr parce que j'avais peur de ses représailles. Il a même menacé de me dénoncer auprès de mon propriétaire et de mes parents pour possession illégale d'animes, alors que vous connaissez tous ma croisade perpétuelle face aux contrefaçons.

Dans les commentaires, vous pouvez trouver l'avis de nombreuses personnes influentes ayant croisé son chemin (dont des journalistes, des responsables d'associations et de conventions, ou des gens ayant travaillé avec lui), et j'ai été contacté par l'ancien employeur suisse de VLP après qu'il soit tombé sur cet article - dont la boutique existe toujours et file sa quatorzième année d'existence. Seule rectification qu'il ait pu apporter : Vincent n'a pas ouvert la branche japonaise de sa compagnie, mais a repris le poste laissé vacant par le créateur de la boite nipponne. Cette dernière, avant son arrivée, avait une activité viable et cocasse : l'achat de licences et la traduction de mangas hentai, qui étaient utilisés en Europe dans des magazines de cul (genre "Pure Hentai", 132 pages à l'époque). Une fois Vincent Le Parc aux rennes, sa première action est... d'annuler ces contrats. Pourquoi ? On ne sait pas ; il a juste prétexté au pédégé suisse que c'était "pas bon pour l'image de marque". A la fin de leur collaboration, il parlera d'une nouvelle idée de son cru : créer une société de traduction et d'export spécialisée dans les doujinshis, pour les sortir en France. Pour concrétiser cela, il emprunte à la branche suisse un million de yens. Sauf qu'après cela, Vincent Le Parc disparaît dans la nature. Et pour cause : il aura utilisé ces sous pour financer son déménagement dont nous parlions plus haut et qui lui a permis d'échapper aux créanciers japonais, dont l'éditeur de Range Murata. Faut dire qu'il a l'habitude : à l'époque de Made In Japan, il avait tapé dans la caisse de l'association pour s'offrir un téléphone portable.

Et n'allez pas croire que je vous parle de ses actions genre deux mois après le texte avant qu'il passe le reste de l'année à se taire, hein; il a été présent ici pendant tout 2008. Pas plus tard qu'il y a deux semaines, il était encore là. Vous vous souvenez plus haut quand j'écris que Japan Expo ne veut même plus le voir ? Evidemment, la SEFA (société organisatrice de la JE) travaille toute l'année pour avoir des relations de travail. Lors du dernier Comiket, elle avait des représentants aguerris - français et japonais - qui travaillaient sur le quartier international de la convention pour présenter leurs activités. Mais Vincent Le Parc a eu vent de cela via une de ses connaissances (dont le nom est cité dans l'article), et a cru bon de nous raconter cela à sa sauce mensongère, prétendant que les gens de SEFA ("raclure") bossaient "en se tapant l'incruste" et en "distribuant des tracts non-officiels", avant de "se faire éjecter". Evidemment, tout cela est faux. En cette fin d'année 2008, Vincent Le Parc décida donc de s'en prendre à Japan Expo. Bon courage, joyeux Noël et bonne année.