A l'attention de ceux qui lisent le site par leur lecteur RSS : ce qui suit est couvert sur le site par une balise spoiler. Vous devriez peut-être faire demi-tour.
Il y a deux ans, dans la file d'attente des dédicaces de Yoshitoshi ABe à Epitaime 2007, j'avais aperçu un petit gars mince comme un clou et recroquevillé sur sa DS. Ni une ni deux, avec la subtilité d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, j'ai envahi son espace personnel pour constater qu'il jouait à une version importée d'Ouendan 2, à peine sorti au Japon. Je le congratule, et avec une petite voix, il dit qu'il me connaît. C'était Kyouray, celui dont
l'appel à la passion écrit quelques temps plus tard encouragerait tant de jeunes plumes à commencer leur petit coin de web. Le vieil adage est vrai :
sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien. Ou un raton laveur. A force de surfer, vous avez tous croisé sur un forum quelconque un flamboyant posteur de tirades pleines de verve. Le posteur avec un compteur de posts un peu trop élevé qui traite les novices avec dédain et s'enflamme pour la moindre cause - vous voyez le genre. Et quand, lors d'une rencontre réelle entre membres de la communauté, vous avez affaire à un anonyme timide et muet comme une carpe.
Forcément, quand on écrit un site comme l'éditotaku où l'on
cherche des noises aux mauvais fans, aux
escrocs à la petite semaine et aux
rédacteurs en chef du dimanche, il vaut mieux assumer. A fortiori, si on sort de chez soi, il faut s'attendre à tomber sur des détracteurs qui au mieux ne sont pas de votre avis, et au pire, auront envie de vous égorger. Autrement dit : si on joue un rôle, il faut le jouer jusqu'au bout. Si on écrit des articles sur des
ninjas à gros seins qui se font malmener par des tentacules, il ne faut pas s'étonner qu'on vous offre des
doujinshis du même tonneau. Et à l'inverse, les gens présents ne s'étonneront pas si vous
violez un mec déguisé en maid en portant
un masque de pony (
*).
Et si on croise par hasard le
rédacteur en chef de Made In Japan alors qu'on l'a trainé dans la boue
deux semaines plus tôt, on ne change pas de trottoir, mais on va le regarder dans les yeux et on lui pose les questions qui fâchent. Il aurait pu me
mordre, il aurait pu me ridiculiser, mais il n'en fut rien : il a honnêtement répondu à mes questions et a accepté de
poser pour la photo.
Que des gens sympathiques à Epitanime. Je l'ai déjà dit et je le répète à l'intention de tous ceux qui écrivent, parlent et propagent leur opinion : on a le public qu'on mérite. J'essaie d'être un peu exigeant envers mes textes et d'écrire décemment, et vous êtes tout aussi sévères et soignés quand vous me parlez, que ce soit dans les commentaires, le
Quartier Libre (prochaine édition à la fin du mois), vos propres sites web, ou en vrai.
Et vice-versa : comme mes lecteurs (c'est vous) sont
sympathiques, j'essaie de le leur rendre. A lire les résumés d'Epitanime sur Blogchan/Sama et
ailleurs,
vous ne passez pas non plus un mauvais moment en ma compagnie. Ou alors
vous passez des moments vraiment bizarres. Voir des
lecteurs traverser la France pour venir à Epitanime parce que j'ai écrit
un guide assez détaillé pour les convaincre de faire le chemin, croiser des gens qui me lisent depuis des années même s'ils n'ont jamais posté de commentaire,
monter sur scène après ses lecteurs sans avoir besoin de se présenter, c'est quand même agréable pour l'amour-propre.
Je tombe parfois sur des lecteurs qui me disent que l'éditotaku est connu, que machin a lu tel article ou que j'ai de l'influence dans le "milieu". Remarque, c'est vrai : les hauts faits des huit dernières années sont légion. Grâce à ce site, les éditions Soleil impriment Welcome to the NHK sur du papier un peu plus blanc, Made In Japan va faire non pas une mais deux excuses publiques, et les moteurs de recherche savent où orienter ceux qui se posent des questions sur Taimanin Asagi. Yay pour moi.
Désabusé ? Que nenni. Mais quand on passe toute l'année seul devant son ordi à écrire/photographier/filmer dans son coin, il est difficile de jauger une quelconque célébrité. Si je vais dans une convention sans la peluche, je suis aussi discret que Solid Snake. Alors, quand vous croisez une bonne centaine de personnes qui vient vous dire bonjour en l'espace d'un week-end, ça fait bizarre. Quand vous apprenez que vous avez des lecteurs chez Ankama, c'est étrange, mais quand ils vous demandent une dédicace, c'est carrément le monde à l'envers.
Quand
Nashi est venu
me poser quelques questions pour sa caméra, j'ai bien dit que l'éditotaku ne m'a jamais rapporté le moindre sou, mais nom d'un chien,
qu'est-ce que j'ai pu rencontrer comme gens formidables grâce à ce site. Et généreux, en plus.
Tout juste revenu du Japon, Axel m'a offert l'édition limitée de
Clannad -
Tomoyo After. Certains y voient une private joke, d'autres y voient une tentative de conversion au
tomoyisme. En plus du jeu, il y a un superbe livret et la bande-son dans un magnifique coffret.
De retour du pays aux tentacules avec le susnommé impétrant, Shikaze a ramené
les cinq (chers et rares) doujins de Mogudan sur Rei Ayanami. Ne cliquez pas sur le lien si vous êtes mineur.
Et ils étaient
accompagnés des pince-sans-rire Corsaire et DarkSoul, qui ont voulu faire rire avec ces pinces : des broches de Rei Ayanami. Sachant que je me coiffe avec une tondeuse depuis quelques mois, je vous laisse profiter de leur sens de l'humour.
Maxobiwan m'a aussi offert
Senko No Ronde et
Keul m'a même fabriqué un chargeur USB portable.
Shade, rédacteur en chef de Made In Japan, est venu me donner ça. Mais euh,
y'a un tiret à mon nom de plume, parce que raton laveur avec un espace, c'est l'animal. "
Oh, les fautes d'orthographe dans Made In Japan, tu sais comment ça se passe". Je n'ai pas su quoi répondre.
Mais le plus impressionnant reste
Scoonix, spécialement venu d'Allemagne pour présenter au peuple teutonique comment on fait les conventions de japanime par chez nous. En plus de parler un français exquis et d'offrir un ticket d'Epitanime à un lecteur de ce site, il a pondu pour son site web une grosse vidéo sur mes agissements et m'a offert ce superbe
dakimakura de Yoko (
Gurren Lagann). J'avais dit sur
IRC que si jamais je chopais
cette taie d'oreiller, des gens en noir viendraient me confisquer ma Carte d'Etre Humain. D'ailleurs, on frappe à la porte.
Vous aviez été prévenus que ce texte serait nombriliste, et c'est bien pour ça qu'il a autant trainé ; même après l'avoir réécrit une dizaine de fois, je n'en suis toujours pas satisfait et il est cinq heures du matin. L'éditotaku a perdu en spontanéité avec le temps, oh ça oui ma bonne dame, mais il fait de son mieux, ça pour sûr. Ca va sembler répétitif, mais c'est quand même grâce à vous que tout ceci existe encore. Comme je l'ai écrit plus haut, l'expression publique sur Internet est différente des autres médias parce qu'elle est réciproque : nombre d'entre vous s'y mettent après avoir observé mon cheminement, et vos avis me font avancer. Merci à vous. Tous les lecteurs que j'ai pu rencontrer à Epitanime m'ont vraiment touché par leur gentillesse et leur ferveur. Encore merci.
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