Cette image résume largement Trickster Online. C'est réalisé dans la plus fine 2D qu'on ait vu depuis très longtemps, au coté de quelques exceptions bastonnesques (Guilty Gear), vectorielles (la série des Paper Mario), indépendantes ou portables. Sérieusement, c'est magnifique : admirez le ballon de volley au premier plan, le panneau publicitaire à gauche, et le décor est à base de sprites très soignés comme ces palmiers. Bref, Maple Story peut aller se faire chez les Grecs. Mais, en bon jeu coréen, il se doit de copier sur ses voisins nippons : vous avez vu le pingouin bleu complètement pompé sur le Blue Rappy de Phantasy Star Online ?


Pour ceux qui sont intéressés par l'intitulé de la quête pour les CD HK


Et, en tant que produit asiatique flottant au milieu de ses petits camarades (nombre d'entre eux étant déjà passés dans le Tiers-Beta), son gameplay est un grindfest sans aucune innovation, copiant allègrement Ragnarok Online pour pas mal de choses. Alors, pourquoi ça marche ?



Comme on est quand même dans un Tiers-Beta, voici les écrans de création des personnages à l'époque de la version beta


Trickster Online est une excellente illustration du terme de "jeu vidéo". Vidéo, "voir" en latin. Ceux qui disent que les graphismes ne comptent pas dans un jeu sont à coté de la plaque - en atteste le succès des Dead or Alive et autres produits n'ayant que de jolis graphismes pour eux. Il est très attirant par son seul look (oui, comme Team Fortress 2). C'est une telle overdose de kawai-moé-sucré qu'on n'y survit pas sans une intraveineuse d'insuline, encore plus forte - et moins onéreuse ! - que Ragnarok Online.



C'est également une parfaite représentation du jeu vidéo en tant qu'échappatoire du monde réel ; aucune aggressivité (le PvP est limité au minimum syndical, consentant et à zones réservées), aucun méchant (le scénario : un concours grandeur nature organisé sur une île, les participants étant nommés "tricksters"), et aucun blabla. Là où les autres MMO ont des joueurs fort bavards sur les canaux de discussion, personne ne parle dans Trickster, même en groupe (comme dans Ragnarok, composer une équipe booste sensiblement les points d'expérience acquis). Glop glop : au moins, personne ne brise le RolePlay. Pas glop pas glop : ça prouve que chacun vit sa petite fantaisie dans son coin, et si ça se trouve, un autre joueur de votre groupe est sûrement en train de se caresser l'entrejambe en regardant votre personnage lapinesque. Mais comme vous aussi, vous ne dites rien, vous êtes en train d'oublier les guerres, les factures et Heavenly Sword. On peut même créer et décorer sa maisonnette, comme dans Animal Crossing !
En quelque sorte, c'est un trou à temps, où l'on investit quelques heures tous les jours, où il ne se passe rien, où l'on ne vous demande rien, et quand on en sort, rien n'a changé. Très bon pour accompagner les discussions audio que vous avez avec les copains, où l'on clique nonchalamment sur un monstre kawaii en parlant de la pluie et du beau temps. Comme n'importe quel MMO, oui, mais en bien plus mignon. Et c'est pour ça qu'on y revient.