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/r/ un peu de /h/ Ristar plz

07 janvier 2009

C'est les soldes

Neuf à 10€ chez Micromonio et consorts.

 

Pendant ce temps : joyeux anniversaire, Vincent Le Parc. Le gros article écrit il y a un an pile poil reçoit une mise à jour assez conséquente en fin de texte. Pour éviter de fragmenter les commentaires entre ce billet et l'autre, ils sont verrouillés ici.

13 novembre 2008

Tokyo!

Voyons voyons... C'est quand la dernière fois qu'on a parlé d'un film à sketches dans cette colonne ? C'était pas pour Getting Any de Takeshi Kitano ? Je crois, ouais. Tokyo! est donc un ensemble de trois moyen-métrages réalisés par deux français et un coréen dans la capitale nipponne : Michel "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" Gondry, Leos "je suis un écorché par l'humanité alors c'est ma première réalisation depuis Pola X qui s'est tapé la honte à Cannes il y a dix ans" et Bong "zyva, fais-moi croire que toi aussi t'as vu The Host" Joon-Ho.On va faire un paragraphe par sketch, ça sera plus simple.

Michel Gondry avec "Interior Design" (interviewé par Arte, qui participe à la prod' du film - autre interview par Mad, bourrée de révélations sur l'histoire). Basé sur une bédé ricaine qui se déroule à New York, ici adapté chez les sushis avec un certain charme. Je me souviens de Sofia Coppola qui avait dit de son Lost In Translation que le Japon n'était qu'un prétexte de terra incognita, un endroit où ses deux personnages n'auraient personne et nulle part où se raccrocher. Bref, que ça aurait pu être filmé n'importe où, pourvu qu'on se sente paumé. Donc là, ouais, c'est pareil. Notez combien le scénario d'Interior Design est passe-partout, oublieux du lieu de tournage : l'histoire d'un couple qui cherche à se loger dans la capitale, du point de vue de la copine qui se démène pour un mec qui l'ignore. Carrément sympa, d'autant que ça sort du Japon "carte postale", entre petites rues sales et plans hallucinants : quand tu vois la fourrière automobile de Tokyo, tu tombes la mâchoire, point barre.

Leos Carax avec Merde. Lui aussi clame haut et fort que son histoire aurait pu se situer n'importe où et qu'accessoirement, il n'a rien à cirer du Japon. Une sorte de lutin trashy dénommé Merde (en français dans le texte, pensez-vous) vit dans les égoûts de Tokyo et en sort régulièrement pour bouffer des fleurs et du fric. Mellorine (à force de mettre des liens vers GameUp, je me suis tiré une balle dans le pied : ce site m'a grillé dans le classement Wikio) me fait remarquer qu'il est joué par Denis Lavant, qui a déjà tenu un rôle identique dans le clip de "Rabbit In Your Headlights" par U.N.K.L.E., clip que l'on peut aisément surnommer "Merde en Angleterre" tant le synopsis est proche. Perso, ça m'a laissé un peu froid. Serait-ce l'effet de rareté qui a séduit la presse ? La seule bobine de Carax depuis 1999 est unanimement encensée par la critique, qui y voit le meilleur élément de Tokyo!. Il y a l'obligatoire "nuit à Tokyo avec ses néons et ses écrans géants", mais c'est pour mieux la détruire, mon enfant. Car une chose est sûre, Merde est l'apogée de la Gaule visitant le Japon : le sale gnome aux cheveux roux et aux ongles rabougris qui erre en grognant dans les rues immaculées devant des japonais effarés, le même énergumène qui dit ensuite aux nippons qu'il les hait parce que "leurs yeux ressemblent à des sexes de femmes", le gaijin ignorant qui finit par être soutenu par ce peuple propret et politiquement correct, ça vaut mille reportages de M6 sur les waponais. Gag : c'est là qu'on se dit que le pseudo-otaque moyen, celui qui adore la J-Music dont il ne comprend pas un mot, qui a une énorme "collection" d'animes en fansubs et qui porte des oreilles de chat en public, il quitte la salle, offensé devant une telle insulte au peuple sushi. Sauf que ce même wapounet, tu le colles devant le même synopsis sous forme d'anime produit par Mad House ou Clamp, je te parie mes burnes sur la table qu'il reste jusqu'au bout, qu'il hurle au génie et qu'il en demande une deuxième saison. Carax assume au moins son appartenance aux nouveaux "enfants terribles du cinéma français" que les médias avaient collé à la fin des années 90 aux Dupontel, Kounen et autres Kassovitz. Même que dans Dobermann, un perso se torchait le cul avec des pages de Télérama et des Cahiers du Cinéma, yo. Bonus : Carax a rajouté à sa participation un "Hymne à Merde" diffusé sur le Net, dont les scènes semblent avoir été filmées pour l'occasion (peut-être coupées des 30 minutes qu'on voit à l'écran).

Bong Joon-Ho avec Shaking Tokyo. Vous avez déjà vu un film coréen qui ne soit pas lisse et sans aspérités ? Moi non plus. Et c'est pas maintenant que ça va changer, tant Shaking Tokyo semble vouloir réconcilier le public international qui aura tenu le coup pendant les deux productions des fromages-qui-puent. Au moins, le scénar' est un tant soit peu original : un hikkikomori a sa livreuse de pizzas qui fait un malaise chez lui. Non, il n'en profite même pas pour satisfaire ses bas instincts. Donc certes, le résultat est bien plus convenu que les deux gros délires frenchies, mais la production est incroyablement soignée. Le perso principal n'est pas sorti de son appart' depuis dix ans, et l'image retranscrit parfaitement ça : le moindre détail de la piaule est hallucinant, de la collection des rouleaux de papier-cul aux livres lus depuis tout ce temps. On se dit que comme l'hikkikomorisme limite le film à ce huis-clos, c'est logique qu'ils aient tant investi dans ce petit espace... sauf que la seconde partie finit de surprendre. Mon préféré des trois. 

Au final ? Sans faillir, ça sera dans quelques mois sur Arte, mais il y a encore quelques salles qui le passent. A voir pour se changer l'esprit des blockbusters de Noël, surtout que Quantum of Solace est assez moyen et qu'Arte a besoin d'audience.


Pendant ce temps : depuis une semaine, si vous avez CanalSat ou TPS, vous pouvez mater NHK World sur le canal 447. Non, pas d'animes, mais des doublages anglais sur la plupart des programmes et assez de kanji et d'effets spéciaux façon années 80 pour vous griller quelques neurones. Ah, et si vous faites partie de ces gens qui viennent de commencer un blog d'otaque motivé par la [caps lock]passion[/caps lock], essayez de jeter un oeil sur ces quelques conseils (si vous tiquez sur celui à propos du rythme de parution de vos articles, félicitations, vous êtes une grosse pute) ou postez un commentaire pour m'apprendre l'existence de votre site, ça serait cool. 

24 juin 2008

Six ans

Depuis hier, l'éditotaku a six ans.

raton-laveur.net, né en décembre 2000, va sur sa huitième année.

Il s'est passé quoi depuis l'an dernier ? On a eu Nolife. Une énième menace de faire boucler le site. Un vrai clan de joueurs sur TF2. Les annotations en italique entre les paragraphes. Le support technique français du studio Illusion. Et une grosse baisse de la fréquence d'écriture, je sais.

Ne dites pas que je ne vous avais pas prévenu pour cela. L'article du cinquième anniversaire relatait combien l'éditotaku avait fini par bouffer bien d'autres choses dans mon existence, et qu'il fallait que je relativise un peu. Pazu (webmaster d'animint, site créé en 1996) vient de fêter la première année de Sama, son aggrégateur de blogs d'animes, et il en profite pour noter combien ces gens sont finalement peu nombreux. Et ce, malgré l'incroyable popularité de la japanime en France... Le rapport entre "spectateurs" et "acteurs" est impressionnant.

Je peux difficilement m'auto-proclamer "acteur", moi qui ne suis qu'un couillon avec un compte free. Mais c'est une des raisons qui m'ont poussé à créer ce site : je lisais, jouais et matais tellement de choses, comment contribuer en retour à ces passions ? Certains font des fansubs et des scantrads, parce que ça leur permet de faire découvrir à un public plus large des choses qu'ils aiment. Ca tombe majoritairement dans un public complètement passif qui se contente parfois de télécharger sans même acheter le moindre manga, mais peu importe. D'autres apprennent à programmer, modéliser ou entrer dans le métier des jeux vidéo. Ils se font taper dans les noisettes en faisant le job qu'ils rêvaient, mais là encore, peu importe. Puis il y a les couillons dans mon genre, ceux qui se contentent d'observer tout ce beau monde en comptant les points. Propager la bonne parole sur les oeuvres qui valent le coup d'être découvertes, et taper sur les doigts des mal élevés.

Est-ce que tout cela sert à quelque chose ? En soi, je ne crée pas grand chose. Je ne fais que pointer du doigt vers un truc cool ou une connerie, pour vous faire partager ou vous avertir. Qu'est-ce que j'y gagne ? Libé ou Nolife me font visiter leurs locaux, et à Epitanime, on m'offre une Game Gear pour remplacer la mienne ou de jolis dessins. En tout cas, faute de pub, l'éditotaku ne paie pas mes pots de Nutella, ça pour sûr. Est-ce que l'éditotaku, ça marche ? Ca, c'est comme le reste de la blogosphère française : je n'en sais rien. A part quand je vous croise en vrai, parce que là, on se fait à chaque fois un super gueuleton. Au moins, l'édito est assez connu pour qu'à chaque fois que le nom apparaît sur un forum, il y a toujours quelqu'un pour le critiquer (et parfois, y'a même un lecteur pour le défendre).

Est-ce que j'ai l'air d'un vieux con en écrivant tout cela ? Mes excuses. Les sites de news ou de critiques d'animes et de jeux vidéo vous épargnent les états d'âme de leurs rédacteurs, et je ne me le permets que parce que 1) c'est l'anniversaire, donc on peut radoter en vieillissant, et 2) au fond, tout ceci reste un site web perso. Et contrairement aux autres sites (toujours tenus par une équipe alors qu'un blog est souvent tenu par une seule personne), vos commentaires ne sont pas relégués à un forum qui ne sera pas lu par le lecteur lambda. Etre personel sans tomber dans le nombrilisme, être fidèle au lectorat pour qu'il vous le rende, avoir quelque chose d'intéressant à ajouter dans ce monde de brutes... Peut-être que c'est pour cela qu'il y a si peu de blogs d'otaques.

Merci à vous d'être toujours là après ce texte, et par extension, toujours là après tout ce temps.

Merci de votre fidélité.

L'éditotaku va reprendre une activité normale, mais juste le temps de laisser passer Japan Expo, vu que vous devez tous être en train de préparer votre voyage. Nan, je n'y vais pas. Après cela, on fera le Quartier Libre pour fêter cet anniversaire. Et ensuite, on y retourne pour un an de plus.


Mise à jour : Vincent Le Parc est dans les commentaires pour participer à la fête d'anniversaire !

07 janvier 2008

Japanim-Sud, Vincent le Parc et le reste (avec mise à jour)

Avec l'impressionnante quantité de japanime disponible en France, nombreux sont ceux qui oublient que le Japon est toujours à l'autre bout du monde. Un pays complètement différent, au langage encore plus complexe que le nôtre, et avec des règles de business particulières. Ce n'est pas toujours facile d'importer tout ce que nous regardons, lisons et jouons. Le temps passe, mais la télé remplit encore son quota de reportages à la con, et on tombe régulièrement sur la "mode manga" et autres "japan maniacs", comme si tout cela n'était pas présent sous nos latitudes depuis trente ans. Car devant la télé, il y a régulièrement un esprit commercial qui voit là une manne d'argent et qui fera sa boutique pourrie ou partira au Japon en se prenant pour le roi du pétrole, y honorant l'excellente réputation du gaijin parfaitement con et irrespectueux. C'est difficile d'obtenir tel DVD ou tel contrat quand les japonais se rappellent de l'affaire Goldorak ou se font arnaquer lors d'une convention sur notre continent. Comme partout, il y a des brebis galeuses dans le milieu.

L'histoire que je vais vous raconter a commencé avec un paragraphe dans mon dossier de l'Epitanime 2004 (page du dimanche), continué avec quelques phrases dans celui de l'Epitanime 2005, et pourtant, ça ne se termine que maintenant. Je parle de ma petite enquête sur Japanim-Sud, la convention de, euh, japanime, dans, euh, le sud. De la France, s'entend. Certes, des évènements pareils qui sont annoncés mais n'apparaissent jamais, il y en a quinze à la douzaine, à l'image de leurs organisateurs, réunis en associations loi 1901 pour donner un vernis de légitimité sociale à leur otakisme. Sauf que là, non ; c'était financé par une société multinationale avec les moyens d'y arriver, mais qui avait chargé la mauvaise personne de s'en occuper.

Je vous préviens, ça va pas être joli

Ca commence donc en Suisse, avec une petite boutique de japanime comme nous en connaissons tous. Epris d'expansion, le patron ne veut plus se limiter à la revente de produits, mais carrément à leur import. Et pour illustrer ces échanges avec le Japon, créer un évènement où ils pourraient ainsi fournir eux-mêmes articles et invités. Pour s'occuper de tout ça, ledit patron trouve un certain Vincent Le Parc. Qui part au Japon tisser des relations, et y crée une société au nom de la boutique originelle. Ca se déroule plutôt bien, puisqu'ils ont aidé à la venue de Mai Yamane (chanteuse, entre autres, des génériques de fin de Cowboy Bebop) au Cartoonist 2002. Le temps passant, les ambitions grandissent ; il devient question de créer également un service de traduction d'animes, permettant ainsi aux éditeurs japonais de vendre leur came en territoire francophone sans passer par d'autres collaborateurs locaux. Et encore cette idée de faire une convention pour démontrer tout ça...

Pause. C'est qui, ce Vincent Le Parc ? Mes traces les plus anciennes remontent aux années 90. Etat des lieux de l'époque : pas d'internet, des fansubs clandestins créés sur Amiga et distribués sur VHS, et une boutique parisienne, Tonkam. Player One et Consoles+ y nourrissaient leurs pages, peu de gens râlaient devant la richesse de l'offre au Club Dorothée. Qui censurait à la hache, mais hey, on avait des mercredis matins longs de quatre heures entre Saint Seiya, City Hunter, Dragon Ball Z et j'en passe. AnimeLand était un fanzine, et les gens influents de l'époque tenaient sur une table de restaurant. Littéralement, d'ailleurs : chaque samedi, une ou deux petites associations de passionnés organisaient des gueuletons à Paris, où se retrouvaient ceux qui fonderaient plus tard Kaze ou Japan Vibes. Le boui-boui qui faisait office de lieu de rencontre s'appelait le Tenshi Bar, et l'association la plus importante à l'époque s'appelait Otaku New Wave. Qui deviendra Jade, organisatrice d'une certaine Japan Expo, qui eut lieu en 2000 à l'école d'informatique Epita. Avant que Jade se tire avec le nom pour créer sa propre convention, pendant que les étudiants d'Epita continueront cet évènement sous le nom d'Epitanime.
La seconde association s'appelait Made In Japan, précisément créée par ledit Vincent Le Parc. Ses membres allaient au Tenshi Bar et passaient quelques VHS. Il y rencontrera une japonaise, qu'il épousera avant de partir au Japon, et avant de se faire embaucher pour créer un évènement dans le sud de la France. Vous me suivez ? Fin de la pause, on continue.

En 2004, un bureau francais est ajouté aux vitrines suisse et japonaise. En fait de bureau, il s'agit juste d'un pied-à-terre pour remplir le carnet d'adresses, dirigé par le président d'une association de promotion des sentai/tokusatsu et un staff de même pas dix personnes (en comparaison, il faut plus d'une centaine de personnes pour qu'Epitanime puisse exister). Mais il faut bien comprendre qu'ils ont toutes les chances de réussir : les conventions dans le sud sont anecdotiques au mieux, ils ont des moyens financiers plus conséquents qu'une bête association de fans, et des contacts au Japon. Mi-2004, ils hésitent entre trois lieux pour l'évènement : Toulon, Montpellier et Marseille. Toulon, en raison du passif Cartoonist, bien sûr, mais qui risque de causer quelques problèmes avec la municipalité, justement échaudée par cette expérience. Marseille est ensuite écartée puisque le Cartoonist a sorti des affiches y annonçant sa renaissance (pour le résultat qu'on sait). Fin 2004, ce petit monde sera viré par Vincent, qui garde les carnets d'adresse et le boulot déjà fait auprès des salons. Pour cette année de travail, le gars à la tête de cet office francais empochera 150€. Voilà pour Japanim-Sud, qui même si elle n'a jamais existé, aura probablement contribué à faire passer les otaques pour une bande de comiques auprès de quelques offices municipaux.

Pendant tout ce temps, Vincent Le Parc n'a jamais quitté le Japon, continuant à y traîner ses guêtres. Il croise le chemin de talentueux fanzineurs francais, que vous connaissez peut-être. Indice : ils ont fait l'affiche des Japan Expo 2001 et 2004 ainsi que la couverture de Game Fan 3. Talentueux au point que la Shueisha, la célèbre maison d'édition japonaise, leur demandera de faire les illustrations d'un roman. Mais voilà, les p'tits francais ne lisent pas assez le sushi pour piger l'histoire ; Vincent se propose pour traduire la chose, sauf que le résultat sera bâclé et livré en retard. Et pour cause : malgré ses années passées sur l'archipel, lui-même parle japonais comme une vache espagnole, et il avait engagé un nègre pour faire la traduction. Les dessins livrés aux japonais seront régulièrement refusés, le projet prendra du retard, mais sortira finalement dans la souffrance. Même si un second tome est prévu, il reste dans les limbes... Encore un exemple où les francais passent pour des rigolos, ce qui ne manque pas de faciliter la tâche au prochain à passer dans les bureaux nippons. Je pense que vous commencez à voir la ligne directrice de ce texte.

Après avoir lâché l'affaire Japanim-Sud, il part se faire employer dans d'autres boites nipponnes, dont un éditeur d'art-books. Indice : si vous aimez Range Murata ou Yoshitoshi ABe, vous avez un de leurs ouvrages sur votre étagère. Le même ABe qui est passé à Epitanime 2007 et à Polymanga 2005 en Suisse... et c'est justement lors de ce dernier évènement qu'on retrouve Vincent. Engagé par la boutique suisse présentée en début de texte, il fait venir ABe. Puis à Polymanga 2006, toujours sous l'égide du magasin suisse, c'est Range Murata qui est invité. Vincent vend des artbooks de Murata : il remplit sa tâche... avant de disparaître avec la caisse, soit un million de yens (voir mise à jour en fin de texte). Le genre d'incident qui n'a pas facilité la venue d'ABe (qui travaille régulièrement avec Murata) à Epitanime 2007, vous en conviendrez.

Et ensuite ? Fin 2006, il ressort des brumes pour annoncer que Japanim-Sud est toujours d'actualité. Puis on en arrive à aujourd'hui... Il bosse à Akihabara, le célèbre quartier de Tokyo, dans une célèbre chaîne de magasins d'informatique au logo tout bleu. Pour vous dire combien le monde est petit, Vincent connait l'adorable Sébastien Jarry, ce dernier enchaînant les baitos dans les restaurants ou les boutiques entre quelques passages à la radio ou à la télé. Mais même s'il est recherché par pas mal de gens à qui il doit de l'argent (dont sa belle-famille japonaise), il ne se cache pas vraiment. Quand l'éditeur des artbooks le retrouve et lui demande l'argent disparu en Suisse, ce dernier finit par accepter de rembourser à pas de fourmi, prétextant une mauvaise situation financière. Sauf qu'il y a deux petits éléments qui ne rassurent pas. Primo, ses emplois sont systématiquement des "baitos", des jobs à la journée sans contrat de travail, d'où il peut s'envoler sans crier gare. Secundo, il a récemment déménagé - et croyez-moi, un déménagement au Japon, ça coûte très cher.

Mais lors du dernier week-end de décembre 2007, c'était le Comiket 73... Et qui était en train de se promener sur les stands de mangakas et designers réputés ? Vincent Le Parc. Et vous voulez savoir le mot le plus fin de l'histoire, celui qui m'a fait lâcher mon stylo pendant que je faisais mes recherches ? "Vincent Le Parc" n'est qu'un nom d'emprunt. L'impétrant s'appelle en fait Vincent Maltese, mais il a même utilisé le nom de Vincent Martinez. Vous vous souvenez de l'intro de cet article, où j'écris que pour chaque brebis galeuse, la diplomatie des otakus prend du plomb dans l'aile ? Je ne me sens aucunement investi d'une mission de nettoyage, mais à la lumière des agissements de certains, il y a des jours où l'on doit fermement rouler un magazine et donner un bon coup sec. Ce que je fais.



Mise à jour : Depuis la publication de cet article (qui a été repéré par Nonoche, merci !), de nombreuses personnes ayant bossé avec M. Le Parc ont réagi dans les commentaires. On trouve des gens qui ont participé à la fondation de Japan Vibes, qui bossent chez Mandarake, qui ont traduit nombre de mangas que vous avez dans votre bibliothèque ou organisé des conventions... Et c'est unanime : les informations de ce texte y sont confirmées, beaucoup ajoutant leur propre expérience avec le monsieur. Même JPopTrash est passé pour admettre que le portrait du fan mythomane était basé sur Vincent Le Parc. Puis Vincent en personne est venu, a fait quelques réponses, puis m'a lancé un ultimatum, exigeant que j'en dise plus sur mes sources, sous peine de plainte et tout le reste. En particulier, il tenait à savoir d'où je tenais le chiffre d'un million de yens, somme que j'attribue à la caisse de Polymanga avec laquelle il se serait envolé. Gag : il ajoute lui-même qu'il n'a pas une dette d'un million de yens, mais de 120 000 yens, avouant ainsi lui-même qu'il a effectivement "oublié" de rembourser de l'argent à un éditeur. En-dessous, j'explique par le menu cet élément de l'article. Ah oui, et j'en profite pour montrer qu'il a menti à plusieurs reprises dans ses explications.

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