Japanime
11 mars 2004
Kimi Ga Nozomu Eien
Par Raton-Laveur le 11 mars 2004, 21:53
Tiens, encore un anime tout public adapté d'un truc hentai (il y a quelques scènes de nudité, mais pas de quoi dégainer Popaul). Sauf que cette fois-ci, ce n'est pas l'histoire toute rose dégoulinant de bons sentiments et de situations téléphonées où tout le monde passe un bon moment après qu'une fille ait effleuré l'idée de se trancher les veines et justifier un scénario avant de ne pas le faire car nous vivons tous dans un monde merveilleux. Ca, ce sont les synopsis des dating sims livrés avec une seringue d'héroïne pour que le joueur-spectateur oublie sa vie pourrie. Ici, on est dans la deuxième catégorie de scénarios: une histoire déprimante où chaque perso se perd dans les bras d'un autre pour oublier sa condition et montrer au joueur-spectateur qu'il y a pire que lui, avant de terminer sur une leçon de vie et/ou une happy-end afin que tout ceci ne passe pas pour de la déprime gratuite. Après tout, beaucoup de joueurs restent des étudiants un peu paumés, qui se rattachent à ce genre de choses pour comprendre le monde qui les entoure, d'où les situations terriblement réalistes par moments.
Au cas où vous ne l'auriez pas compris: Kimi Ga Nozomu Eien ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Ca s'adresse à un public mûr qui ne regarde pas les animes uniquement pour s'évader un peu.
En fait, KGNE aurait très bien pu être un drama (série TV avec de vrais acteurs); s'il n'en a pas été ainsi, c'est parce que ses origines vidéoludiques lui interdisent un passage en live action sous peine d'être ridiculisé (allez, citez-moi un seul jeu vidéo qui ait passé le test!). Techniquement, rien de passionnant: dessin et animation moyens, musique qu'on oublie vite... à l'exception d'excellentes seiyuus qui font passer les sentiments. Avec son histoire, c'est d'ailleurs tout ce que KGNE a à nous offrir, et il le fait plutôt bien.
Ca commence comme n'importe quel scénario de la première catégorie (cf début de l'article): un mec, deux filles, triangle amoureux et déclarations d'amour sous le gros arbre du coin avec de gros rubans roses dans les cheveux.
Puis vlan, une des deux filles se mange une voiture à la fin du deuxième épisode. Admirez la métaphore du ruban rose sur un trottoir au milieu d'une flaque de sang.
A partir de là, on est dans la deuxième catégorie de scénario. Trois ans plus tard, le mec vit avec la fille toujours entière et l'autre émerge de son coma, se croyant toujours au temps où tout le monde portait des uniformes scolaires. Déchiré entre ces deux femmes, le personnage principal encaisse, obligé de vivre à la fois en adulte, au présent avec son amie, et jouant la comédie du passé pour son premier amour, cloué à l'hôpital et qu'une référence au temps qui s'est envolé pourrait terrasser.
Tout le thème de Kimi Ga... est là: cette “adulescence” où les flash-backs du temps de l'innocence, des examens et des parents se téléscopent avec la réalité de l'emploi, du logement et de la vie à deux. Trois attitudes: le héros ne veut pas grandir, une fille ne veut pas revenir en arrière et l'autre ne peut tout simplement pas rattraper le temps perdu. Les personnages sont vraiment crédibles et leurs comportements cohérents; il y a des larmes, du courage, de la lâcheté, et ça ne sonne pas creux. C'est romantique, dramatique, et on a plaisir à mater les quatorze épisodes.
Verdict? Kimi Ga Nozomu Eien n'est pas une série techniquement à la hauteur, mais se rattrape avec un scénario et un casting (des voix et des persos) de très bonne facture. Même si le déroulement de l'histoire m'a souvent poussé à enchaîner les épisodes, KGNE ne m'a jamais touché ou ému. C'est un joli conte, triste et mature, mais rien de plus que cela. Est-ce que je vous recommande de passer sept heures à le regarder? Non, mais vous savez que la sélection de cette colonne est darwinienne; alors si vous correspondez au profil du spectateur-cible dressé plus haut - autrement dit, vous avez vécu Saishuu Heiki Kanojo - vous passerez un bon moment devant cet anime. Les autres, vous pouvez retourner devant Kanon, figure de proue des scénarios de première catégorie^^.
09 mars 2004
Sur les fansubs
Par Raton-Laveur le 09 mars 2004, 22:10
De nos jours, les choses ont bien changé. Télérama a arrêté de cracher sur l'animation japonaise, Dorothée a pris sa retraite et le genre a gagné ses lettres de noblesse. Par là, j'entends que la place dans les rayonnages de la Fnac est devenue conséquente, que Disney a réalisé qu'il gagnerait plus d'argent en important le phénomène plutôt qu'en le combattant, qu'AnimeLand n'est plus le seul périodique sur le sujet ou que le côté marginal de tout cela s'est estompé, devenant partie intégrante de l'héritage de toute une génération. Il y a un instant, je parlais de l'espace occupé dans les magasins: en effet, nombreux sont ceux qui effacent leurs VHS pour s'acheter les DVD de Cat's Eyes, Sherlock Holmes ou des Samouraï Pizza Cats. Nom de Dieu, si même les Samouraï Fucking Pizza Cats ont droit à une résurrection DVD, c'est vraiment qu'on a passé une étape, non? A l'époque, si on voulait revoir une série aimée, on devait empiler les cassettes vidéo, sauter les pubs et supporter le Splitch-Splatch-Splotch-Vlan. Qualité d'image pourrie, traduction plus que moyenne dans le meilleur des cas, détérioration avec le temps. Maintenant, c'est DVD, produit relativement luxueux (surtout quand les originaux sont en 4:3 mono) pour symboliser qu'on est passés du dada d'enfant au passionné pour un bout de temps.
Le passionné bouffe du fansub, parce qu'il tient à être au courant des dernières diffusions ou tout simplement parce qu'il n'en a jamais assez vu. Et ce n'est plus la télé d'aujourd'hui qui pourra satisfaire ce mangavore, alors il va sur le Net. Chose amusante, le fansub de Saint Seiya Hades a quasiment servi d'activateur, comme un code secret pour remettre en service un agent secret dormant; vous avez tous vu la tête d'un ancien accro aux Chevaliers du Zodiaque apprenant que sa série a une suite à la sauce XXIème siècle, non^^?
D'aucuns s'inquiètent de l'omniprésence des subs, rippés, traduits, stylés, timés, encodés et diffusés en à peine quelques jours après la diffusion à la télé nipponne. Dit comme ça, on est en droit de s'inquiéter de la qualité du travail, non? En fait, même pas besoin de s'inquiéter: c'est du mauvais travail et on le sait. Un fansub reste une vidéo de 200 Mo à l'encodage destructif, traduit par des amateurs qui aiment bien les effets flashy sous Adobe Premiere et qui finira son existence sur un CD-R ou un DVD-R, support dont on connait bien les limites par rapport à un vrai DVD pressé.
Vous voyez la constante? Les fansubs sont les VHS modernes. Hier et aujourd'hui, il s'agit de supports enregistrés à la chaîne pour ceux qui n'en ont jamais assez, qui sont de mauvaise qualité, et qui confine à du gavage d'oie. Ben oui: dans les deux cas, le visionneur empile vite les VHS ou les DVD-R sans avoir le temps de tout regarder, et quand il mate quelque chose pris au sommet de la pile, c'est avec l'esprit distrait et par paquets de cinq heures. Frustré par l'image décolorée, le son en stéréo et le disque gravé qui s'use plus vite qu'on ne le croit, il finit bien par se payer un bô DVD. Et il devient d'autant plus exigeant sur la qualité d'image, de son et de valeur ajoutée, ce qui pousse les éditeurs à faire de beaux articles. Qui se vendent bien et prennent de la place dans les magasins. Et qui finissent par attirer le regard des néophytes.
07 mars 2004
ENFIN!
Par Raton-Laveur le 07 mars 2004, 21:24
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, faites une recherche sur le titre dans ce blog: vous comprendez vite qu'il s'agit d'une des meilleures choses qu'il nous ait été donné de voir depuis des années, et sans doute la meilleure OAV depuis Macross Plus (et depuis RoD, y'a Macross Zero^^). Le monde d'Hideyuki Kurata est sublime, le côté technique est irréprochable, c'est trois épisodes pleins comme des oeufs. On en voit tous les cinq ans, des merveilles de ce calibre. Nom de nom, j'adore tellement ça que j'ai fait des projections publiques pour le faire découvrir...
En une phrase: que vous lisiez cette colonne pour les jeux vidéo ou la Japanime, que vous soyez ici pour l'humour ou la franchise des écrits, vous devez, DEVEZ voir ça; ça fait partie des chefs d'oeuvre qui font aimer les animes à ceux qui ne connaissent pas. Achetez ce DVD. Sérieusement.
04 mars 2004
Hey, mais <i>je suis</i> sur cette photo!
Par Raton-Laveur le 04 mars 2004, 23:18
(merci à lcf^^!)
17 février 2004
Mezzo DSA: échangez votre baril de hentai contre deux barils de TV
Par Raton-Laveur le 17 février 2004, 00:21
Yay! La série TV basée sur l'OAV hentai en deux épisodes a commencé, et c'est tip-top. Evidemment, c'est sans les scènes cochonnes (faut dire que celles de l'OAV n'apportaient rien au scénario) mais la violence est restée. Et la violence selon Yasuomi Umetsu, c'est franchement jouissif. Dans le génial Kite, tout était fait à 150%: les scènes de baston étaient délirantes d'explosions, de coups de poing qui éclatent un mur, de chutes qui n'en finissent pas, de flingues surpuissants; les scènes de sexe étaient avec des mâles qui s'étaient fait greffer un coude, les femmes étaient sculpturales; l'animation et les cellulos étaient vifs et précis, l'histoire parfaite pour 60 minutes de folie, bref, Kite est du bonheur en barre.
Umetsu a ensuite réalisé, écrit, designé et storyboardé (il avait tenu les mêmes rôles pour Kite^^) Mezzo Forte, l'OAV qui a frôlé un tanuki award - parce que c'était très bon mais en-deçà de Kite, tout simplement. Et voilà qu'une suite de MF est annoncée pour le format TV...
C'est la mode, ces temps-ci: plein de produits hentai obtiennent une deuxième vie - avec une meilleure réputation celle-là - à la téloche: Shingetsudan Tsukihime, à l'origine un jeu porno pour PC pondu par des amateurs qui a un succès inattendu, a droit à 13 épisodes. Pareil pour Kimi ga Nozomu Eien. Popotan, jeu hentai de merde, se retrouve converti en anime de merde. Et la liste s'allonge...
Mince alors! Généralement, la réputation, ça fonctionne dans l'autre sens: on commence avec ses fringues, on devient célèbre, puis quand il y a une hémorragie de fans, on finit à poil sur papier glacé dans la presse à scandale. Je vous l'accorde, au Japon, les carrières sont souvent tellement courtes qu'elles commençent souvent directement à poil. C'est pratique, ça coûte moins cher au départ et c'est seulement si ça marche qu'on investit dans des fringues. Pour les animes, si les auteurs commençent par du “normal” puis font du hentai, on prend ça pour un aveu de faiblesse face au pognon. Alors la solution, aussi conne qu'elle soit, vient d'être trouvée: on fait l'inverse. L'héroïne apparaît aux fans à poil, puis obtient une existence honorable dans un deuxième temps. Comme de vraies idols.
Et Mezzo DSA dans tout ça? Ben je l'ai dit, c'est à regarder, qu'on ait connu l'OAV ou pas. C'est rapide, absolument incredible (dans le sens que les scènes d'action ne sont pas crédibles pour un sou, mais Bon Dieu, qu'elles sont bonnes!), et il y a même une grosse dose d'humour qu'on ne trouvait pas dans l'oeuvre originale. Et à mon avis, c'est pas demain qu'on verra ça officiellement chez nous...
12 février 2004
“C'est pas pour moi m'sieur, c'est pour ma petite soeur”
Par Raton-Laveur le 12 février 2004, 17:46
Sérieusement, c'est déjà assez dur d'acheter des mangas pour filles. Au Japon, les mâles évitent le rayon shojo comme s'il s'agissait d'une zone biologiquement contaminée et on ne pourrait même pas y trouver un cadavre de sexe masculin. On a donc de la chance, en Europe, d'avoir nos vaccins à jour et de pouvoir partir avec du Furuba ou du Saikano sans mourir dans d'atroces souffrances. Tout du moins, tant qu'on fait ça dans une librairie; ça ne marche pas dans les maisons de presse.
Je dis ça, parce qu'au cas où vous ne le sauriez pas, les magazines de prépublication de mangas semblent refaire leur apparition. Ils avaient disparu il y a sept ans avec Manga Player et Kaméha, les revoilà avec Shonen Collection (éditions Pika) ou Magnolia (Tonkam); et les éditions Kana préparent le leur. Pika évite les ennuis de la presse à parution régulière et se trouve en librairie, alors que Magnolia est situé dans les kiosques, bien planqué entre OK Podium, Too Much et Popstaracadémimagazine. Pourquoi l'acheter alors? Parce qu'il y a Kareshi Kanojo no Jijou dedans.
Je vous l'accorde: KareKano est suffisamment génial pour qu'on fasse des sacrifices, par exemple acheter tout un mensuel rien que pour lui. Mais il y a des limites, et cette dernière vient d'être franchie avec la couverture du deuxième numéro de Magnolia. Ils ont changé la couverture, qui n'est pas celle qu'on voit sur le site. A la place, on a droit à la photo d'un couple de mannequins récupérée dans un catalogue de stock photos au-dessus du titre en rose bonbon “Dossier Spécial Saint Valentin!” A défaut de vous pousser à vous interroger sur votre sexualité, c'est vraiment le genre de moment qui pousse à partir en courant. Ce que j'ai fait.
Je sais pas où Tonkam veut en venir. Dans l'édito du premier numéro, il est bien indiqué que les séries publiées dans Magnolia n'auront pas droit à une version tankoubon (volume relié). Les articles parlent de maquillage et de shopping, mais pas de la starac'. A quel public ça s'adresse? Aucune des filles que je connais et qui sont dans la Japanime lisent des magazines sur les fringues, et celles qui sont dans ce rayon ne s'intéressent pas aux mangas. En fait, à part les fillettes qui ont découvert l'animation par CardCaptor Sakura sur M6, je vois pas qui lirait les articles de Magnolia... Mais reste à savoir comment elles interprèteraient les séries yaoi qu'on trouve dedans (ça sent les mauvaises fanfics tout ça!). Et franchement, Tonkam étant un éditeur de mangas à plein temps, c'est à dire peuplé de gens qui traduisent, envoient à l'imprimerie puis chez les libraires, on peut se demander si quelqu'un a été engagé pour écrire la vingtaine de pages qui m'ont informé du retour de Namie Amuro sur la scène J-Pop (elle doit bien avoir la trentaine et elle a toujours le front aussi dégarni en plus d'un gosse maintenant, j'imagine la gueule des fans, huhuhu). Si le besoin me prend d'être au courant de ce genre de choses, j'ouvre Japan Vibes aux pages appropriées puis je m'insère des fourmis rouges dans les oreilles pour ne pas trop souffrir (faites vous-même le comparatif: Ayumi Hamasaki, avec les fourmis, c'est mieux que sans).
Nan, rien à faire, j'arrive pas à trouver un lectorat à Magnolia. Reste à savoir si ça veut dire qu'il n'y en a pas...
10 février 2004
Y'a de l'influence, non?
Par Raton-Laveur le 10 février 2004, 11:51
05 février 2004
Recyclage
Par Raton-Laveur le 05 février 2004, 20:49
Bref. Vous voyez où je veux en venir: la section Evangelion se limite, au moment où j'écris ces lignes, à deux malheureuses lignes. Le gros bouton “Modifier cette page” à gauche n'attend que de se faire cliquer, et c'est rigolo comme tout à utiliser. Et les infos de la FAQ n'attendent que de se faire lire amoureusement par des tas de gens qui iront plus loin qu'une pauvre page perso pourrie. Alors moi je dis, tout le monde est invité, laissez une marque, faites avancer l'humanité! Pour chaque article ajouté, vous aurez droit à un Petit Beurre à l'entrée du Purgatoire quand vous y arriverez après avoir voulu vérifier si le corps humain contenait seulement 4 à 6 litres de sang.
31 janvier 2004
La bonne nouvelle de la semaine
Par Raton-Laveur le 31 janvier 2004, 22:38
Dites monsieur disney, Lilo & Stitch a fait un flop, et pareil pour Hercule, Atlantis ou toutes vos productions “originales” depuis plus de cinq ans. Pixar vous lâche. Vous décidez de liquider votre animation traditionnelle. La seule chose qui va bientôt rester pour faire rentrer l'argent par brouettes entières, c'est vos droits sur la diffusion des Ghiblis. Ca fait du bien de se tirer non pas une balle, mais un chargeur entier dans le pied?
18 janvier 2004
Voleur de serviettes!
Par Raton-Laveur le 18 janvier 2004, 16:47
Déclic Images ne cesse de surprendre: ils arrivent à trouver des voix qui collent aux lèvres et aux persos, la traduction est fidèle, et les incrustations des textes FR (par exemple pour traduire les livres d'études de Keitaro) ne jure pas du tout.
Le casting tient la route, à l'exception de Shinobu et Suu, trop agées; ben ouais, avec la législation sur le travail des mineurs, on dirait qu'il n'y a que Disney qui s'offre des voix prépubères. L'autre défaut est assez classique aussi: le politiquement correct qui transforme le vol de sous-vêtements en vol de serviettes, ou Keitaro qui ne voit pas la couleur de la culotte de Narusegawa mais 36 chandelles après un Naru Punch.
La voix de la furie-rousse-pas-Asuka-voyons-l'autre est d'ailleurs assurée par Barbara Tissier (warning: site Web pourri), connue pour faire Cameron Diaz ou Wade de Sliders (il y a 20 ans, Princesse Sarah, c'était elle aussi). Elle pèche peut-être pour assurer le côté violent de Naru, mais ce n'est que le premier épisode.
En tout cas, c'est largement au-dessus de ce qu'on a l'habitude d'entendre! Bravo Déclic!
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