(ou en français, Dokuro-chan, l'ange qui vous tabasse à mort, comme on l'a traduit sur #editotaku)

On dit que le Kama-sutra a été écrit par un vierge. J'ose croire que c'est vrai, parce que ça va tout à fait dans le sens du comportement moyen du jeune être humain en manque sexuel. Sans rentrer dans les détails des moeurs sexuelles ou de la fréquence des relations entre membres des otakus et membres du sexe opposé, contentons-nous de dire que le monde actuel a tendance à détraquer les esprits s'ils attendent trop avant de tirer un coup. Au fur et à mesure que le temps passe, le métrosexuel insatisfait développe un fétichisme pour ses pieds, le fan de science-fiction s'imagine perpétuellement enlevé par des amazones de l'autre bout de la galaxie, et l'otaku baisse l'âge limite des protagonistes apparaissant dans sa collection de doujinshis. Ne riez pas ; moi qui avais oublié pourquoi je ne consultais jamais les statistiques de r-l.net, je viens de m'en souvenir : actuellement, la requête la plus utilisée sur les moteurs de recherche pour arriver sur l'éditotaku est très largement "Uta Kata". Je hais l'Internet français. Non, sérieusement, regardez des sites comme AnimeKa : comme je suis dans l'incapacité de les consulter plus de 3 secondes sans que mon cerveau s'éteigne, je ne peux que penser - sans pouvoir hélas le vérifier - que le système de notation des séries propose aux visiteurs de mettre un 10/10 ou de changer de page.
Si on ajoute à ce formidable vivier de pervers pépères une éducation castratrice, on obtient l'obsédé moyen qui ce matin encore était en train de se caresser l'entrejambe juste à côté de vous dans cette rame de métro bondée. Evidemment, cette phrase ne s'applique qu'à ceux qui ne sont pas en vacances ; les autres, retournez bronzer sur la plage et ne vous demandez surtout pas qui est ce monsieur tout barbu de l'autre côté de la dune.

Machin truc Dokuro-chan commence donc comme n'importe quel autre anime d'écoliers, avec n'importe quelle autre histoire d'ange-venu-du-futur-et-qui-vit-dans-le-placard-gnagnagna. Puis le personnage principal se fait sauvagement assassiner par la demoiselle, ce qui n'empêche pas la somnolence de faire son office - on a déjà vu ça depuis longtemps dans Urusei Yatsura, au hasard. L'opening (dont la mélodie tend à vous violer par l'oreille gauche) commence et les pensées du premier paragraphe défilent en même temps que le générique gnagnantissime.
Le premier épisode commence alors sur un JT abordant coup sur coup la bosse de W Bush, les lunettes de Kim Jong-Il, Michael Jackson, et tiens, voilà qu'un perso dégaine justement le manga de Rumiko Takahashi. Roh, de l'humour pour les grands... Et ça continue pendant les deux épisodes de 10 minutes chacun dans le trip rendu célèbre par South Park : du dessin pour petits avec une déconne pour les grands. Il n'y a aucune morale et c'est tout aussi stupide que du Nabeshin dans ses grands jours (Excel Saga et surtout Puni Puni Poemi) ; on retrouve d'ailleurs les tics de ces animes conçus avec une dose léthale de substances illicites, comme les dialogues prononcés à tout berzingue et les motivations ou pouvoirs magiques absolument débiles (et kudos pour la référence aux OS-tans avec le nom de Sabato-chan). La deuxième fournée d'épisodes de cette OAV est du même tonneau : Dokuro-chan lit du Kafka, tout le monde est un pervers en puissance, et on aimerait presque voir le film qu'ils vont voir au cinéma. En bref, j'ai eu quelques fou-rires en regardant cet anime : conséquence logique, je vous le recommande. Voilà qui est fait.