Vous vous souvenez du projet Hoshimi ? Non ? C'est normal. Il s'agissait d'un montage publicitaire orchestré par Microsoft, dans le but d'organiser la chasse aux cerveaux annuelle dans les étudiants du monde entier. A l'époque, j'avais parlé de ce truc, vous fournissant même les fichiers pour passer la première étape de qualifications et automatiquement empocher une licence Office 2003 (150 € quand même). Et comme le simple fait de s'inscrire en fournissant une carte d'étudiant vous donnait droit à une licence Visual Studio .net (2500 €), on ne peut pas dire qu'on perdait son temps.
Peu après, MS laisse accès à Office 2003 aux heureux gagnants, autrement dit ceux qui ne sont pas suffisamment débiles pour changer deux variables dans un code déjà fourni. Il s'agit d'une version américaine, mais ils promettent de fournir une version localisée à qui le demandera. Dont acte, puisque j'ai reçu la mienne dans la fière boîte cartonnée qui orne les étagères de la Fnac, le look alternatif et tout écrasé offert en bonus par les postiers. Bonne surprise : il y a un deuxième numéro de série, donc encore une licence gratuite.

Comme je n'ai strictement rien compris aux publicités avec les gens qui ont des têtes de dinosaure en plastique, j'ouvre le livret pour voir un peu ce qui change avec les versions de la poule aux oeufs d'or de Microsoft (d'après leur rapport financier annuel, la branche Office de la boîte a une rentabilité de plus de 80 % ; autrement dit, c'est une machine à imprimer les billets de banque). Et comme je passe mon temps à écrire, je vais directement à la page des nouveautés de Word. Quand je mets "la page", c'est au sens propre : les améliorations du traitement de texte (il y en a quatre !) tiennent sur une page de livret DVD, recto-verso. Ils doivent aller droit au but et citer les modifications les plus importantes, hein ? Jugez par vous-même avec cet extrait : "La fonction Publipostage choisit la formule de salutation appropriée au sexe du destinataire." Mon Dieu ! Ils ont fait une boucle "If sexe = M, print 'Monsieur', else print 'Madame, Mademoiselle', EndIf" (Le BASIC est dans la place !) et il leur a fallu attendre si longtemps pour en arriver à cette innovation ! Non, sérieusement : quand vous en arrivez à sortir des améliorations pareilles - au même titre que Quark se vantant d'avoir des calques et une fonction Undo dans Xpress 6.5 - , vous savez qu'OpenOffice grossit dangeureusement dans votre miroir. Honnêtement, la seule fonction intéressante que je trouve sympa est l'affichage Lecture ; à part ça, Word n'a pas bougé d'un iota depuis sa mouture '97. Ah non : il est moins gourmand en mémoire, une surprise agréable mais pas documentée (manquerait plus qu'ils nous vendent la mise à jour sous prétexte que la précédente était mal programmée ! ). Le seul argument que Microsoft ose utiliser pour convaincre les entreprises de débourser plus de 450 € par licence est la fonction SharePoint. Kézako ? En fait, c'est le CVS pour Office ; autrement dit, un serveur sur lequel les fichiers de l'entreprise sont stockés, et qui peuvent être simultanément édités par plusieurs personnes tout en gardant toujours la version la plus récente. Seulement, ces fonctionnalités de collaboration ne sont utilisables qu'avec un serveur Windows 2003 et les licences qui correspondent... Ben oui, une vache à lait en amène une autre. Restez sur OpenOffice !