(rien à voir avec le reste de l'article, mais OMG quand même : Opera devient gratuit !)

J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : d'après Ubi Soft, l'Europe (et la France en particulier, soyons chauvins) n'est pas la cinquième roue du carrosse en or massif de l'industrie vidéoludique - ce qui est plutôt rassurant sachant que contrairement à Infogrames / Atari, ils n'ont donc pas complètement oublié qu'ils étaient français. En fait, nous sommes la troisième roue, puisqu'après les USA et l'Angleterre, c'est ici qu'Ubi cherche ses FragDolls. Vous ne connaissez pas ? Vous avez de la chance. Enfin, vous en aviez, puisque vous allez le découvrir ici, à moins de partir avant de lire la suite. Quittez ce site. Vite, quittez ce site, bordel ! Voici votre dernier lien avant 6685 caractères mal alignés, alors cliquez et fuyez !

Ubi Soft a créé un clan de demoiselles qui jouent à des jeux. Stupeur et tremblements. Un clan, ça joue principalement sur PC et sur console à des FPS ou des RTS. Or, qu'est-ce qu'Ubi a dans son catalogue pour ces catégories ? Du Tom Clancy (le trio Rainbow Six - Ghost Recon - Splinter Cell) et Far Cry dans les jeux de shoot, plus la licence Might and Magic ou The Settlers en matière de stratégie. Je veux pas être méchant, mais en stratégie temps réel, face à Act of War, Warcraft 3 et le reste des mastodontes du genre, l'offre de l'éditeur est risible et peu jouée sur le Net. Quant à la sélection à la première personne, je ne prends pas trop de risques en avançant que les licences Tom Clancy sont probablement les jeux les plus non-féminins du marché.
Evidemment, Ubi ne fait pas ce clan par philanthropisme en faveur des femmes dans les jeux vidéo. Leur mission est claire : être un agent marketing pour l'éditeur. Le résultat est déjà parfaitement visible avec leurs équivalents américain et britannique, chacune de ces demoiselles possédant un blog. Exemple : quand elles racontent que tout le monde joue dans leur famille, avec une maman qui les appelle à 1 heure du mat' pour aller sur GameFaqs ou qu'elles n'ont pas supporté World of Warcraft plus de 30 minutes et n'ont jamais tenté Final Fantasy (deux jeux non édités par Ubi), mon radar à sycophantes vire au rouge. Primo : personne, et marquez bien mes mots, personne, ne lâche WoW avant au moins le niveau 15. Le début du jeu est une merveille de game design, universellement aimable. Secundo : si vous n'avez jamais touché à un FF de votre vie, sans même vous faire un avis sur une saga qui se vend à des millions d'exemplaires dans le monde, permettez-moi de mettre en doute tout ce que vous pourriez dire et faire en tant que joueur - ou joueuse. Tertio : si je vous vois sagement alignées devant et pas sur des tapis Dance Dance Revolution, je me mets à penser que le photographe a fait preuve d'une politesse pudique envers vos compétences à ce jeu.

Nom d'un chien, même l'annonce pour la team française est écrite comme si elle suppliait qu'on la parodie. "Etre flexible et disponible" ? "Véhiculer une image positive via une excellente présentation physique" ? Même en m'installant sur une cuvette de chiottes en plein air dans un champ de vaches en Auvergne avec un pot de Nutella sur les genoux et un Zapper NES pour seuls compagnons, je ne pourrais pas rédiger un truc pareil. Laissez tomber toutes ces conneries ! Les filles qui lisent l'éditotaku et qui passent le dimanche soir sur le canal IRC feraient à elles seules un clan en béton armé : de Midori qui explique que le micro de Mario Party 6 marche parfaitement même si on rajoute des gros mots ("avance, connard", "à droite, trouduc") à Eolia qui a découvert cette colonne via son forum Final Fantasy favori en passant par Momoko qui adore WarioWare et Laura qui est venue me dire bonjour à l'Epitanime, on les a déjà, nos joueuses ! Pourquoi est-ce que les filles représentant les jeux vidéo doivent ressembler aux stéréotypes ridicules véhiculés dans les jeux vidéo ? Et notez bien que c'est quelqu'un qui écrit des critiques sur des jeux de cul qui vous dit ça, hein... Messieurs du marketing, vous qui ne pouvez même pas vous retenir de penser avec votre entrejambe lorsqu'on vous refile une liasse de billets pour faire une campagne de publicité ciblée vers les joueuses, je vais vous refiler une idée. Si vous tenez à prouver que les filles ont leur place parmi les mâles de 15-25 ans (vieillissant vers la démographique des 19-30 ans) qui constituent le gros de la cible que vous avez constituée et qui ne suffit plus pour payer vos voitures de luxe, c'est simple : traitez-les à l'égal des mecs. Est-ce que les clans de joueurs masculins font un blog ? Non : ils font des vidéos de leurs exploits, partagent leurs astuces et leurs configs de touches. Est-ce qu'ils sont tous bodybuildés ? Non, et ils n'ont pas tous 20 kilos de surpoids ou un épiderme si acnéïque qu'il fait penser à la tectonique des plaques (mais parfois, qu'est-ce que c'est rigolo de voir leurs gueules d'amour). Au lieu de montrer "vos" filles en train de sourire connement dans un T-Shirt trop serré, faites-les participer à un Level One sur la chaîne de la honte pour qu'on puisse voir ce qu'elles valent vraiment. Okay, elles sont disponibles sur le XboxLive, mais comme Masskot me l'a sussuré dans l'oreille, rien ne dit que ce n'est pas leur mec qui tient la manette pendant qu'elles sont préposées au casque-micro. Si elles sont tenues de ne pas parler de leur vie sentimentale, c'est parce que trop de joueurs oublient la vraie méthode pour sortir avec une joueuse - que je vais vous dévoiler tout de suite.
Ah ouais, je suis généreux aujourd'hui, et c'est une exclu raton-laveur.net, gentlemen. Donc, si vous voulez sortir avec une joueuse et que vous avez réalisé que toutes celles qui le sont naturellement ont déjà une bague au doigt... faites-en une vous-même. Achetez une deuxième boîte de Guild Wars, une deuxième Nintendo DS, remplacez le film du soir par une session de Resident Evil 4 (un jeu tout aussi génial qu'on soit joueur ou spectateur). Profitez de son plus infime souvenir de jeux vidéo et cultivez-le comme une pousse fragile abandonnée au fond du jardin : elle a joué à Super Mario Bros. sur la NES de son grand frère quand elle était gamine ? Ressortez la cartouche et commencez en partant de là. Au fait, ça marche aussi avec les animes... Ne me dites pas merci, c'est tout naturel.

La maturité sexuelle des jeux vidéo (de chaque côté de l'écran, hein), on se demande franchement si quelqu'un cherche à l'atteindre : c'est comme si le jeu vidéo n'était pas pressé de grandir et préférait rester avec ses revues porno planquées sous le lit. Peut-être qu'il suffit de lui laisser le temps... J'ai récemment vu le dernier épisode de la saison 3 de Six Feet Under avec le commentaire audio d'Alan Ball, créateur de la série. Lors d'une scène où Ruth, la mère de famille, est simplement allongée dans son lit en pleine nuit et discutant avec son amant, Ball explique qu'il tenait juste à montrer qu'un couple dans le plumard n'est pas forcément en train d'avoir une relation sexuelle. Cette dernière étant, d'après lui, toujours représentée au cinéma et à la télé de deux façons possibles : soit il s'agit d'un acte tellement torride qu'il est à la limite du film X, soit c'est tourné en dérision avec un angle comique. Comment croire que l'International Game Developpers Association demande déjà à ce que le sexe soit justement représenté dans les jeux vidéo alors qu'il ne l'est toujours pas dans des médias vieux d'un siècle ?