Avec une bonne quinzaine de jours de retard, je suis tombé sur la bande-annonce de Sin City (14 Mo, QuickTime). Une moitié d'entre vous (moyenne établie par mon chat qui s'appelle Totoro) sont en train de dire: "c'est quoi Sin City? Aucune raison de regarder cette vidéo!" et je leur réponds qu'on y voit Jessica Alba - de Dark Angel, vous savez, le brouillon de James Cameron pour GUNNM - en train de faire un strip-tease. Ladite moitié rejoindra ainsi les autres dans un saignement de nez abondant.
Vous vos souvenez du très bon Hellboy, exemple de comic plus obscur que les autres car n'étant pas édité par Marvel ou DC? Le genre à ne pas être adapté au cinoche et qui déclenche une joie internationale parmi un peuple tout aussi obscur quand ça arrive, parce que joie, c'était bien fait en plus (Spawn n'a pas eu cette chance, mais ça fait un moment que le comic est naze). Ben voilà, Sin City, c'est bien parti pour être pareil - surtout que Frank Miller met directement les mains à la pâte du projet. La bande dessinée sur r-l.net se lisant majoritairement de droite à gauche, une présentation s'impose. C'est signé Frank Miller, le grand monsieur qui a fait beaucoup de Daredevil et ressuscité Batman avec Dark Knight Returns, un pavé responsable à lui seul des films (Tim Burton a généreusement pioché dedans) et du retour de la Batmania - que voulez-vous, j'ai même apprécié Batman Beyond! Sin City est une de ses oeuvres les plus récentes; il a aussi pondu 300, un album sur la bataille des Thermopyles (on trouve d'ailleurs une référence à ce dernier dans Le Grand Carnage, le troisième Sin City qui va être dans le film!). Sin City, c'est un ensemble d'histoires indépendantes (mais il y a des clins d'oeil d'un tome à l'autre) se déroulant dans la ville éponyme, c'est dessiné en noir et blanc, sans trames, par purs aplats. Impossible de faire plus brut. C'est une valeur sûre de la bédé américaine et la meilleure façon de se convaincre que les comics ne sont pas que des aventures de patriotes stéroïdés protégeant la liberté, l'indépendance, et tous les sous-entendus possibles et imaginables des bienfaits de la culture occidentale. Si vous ne devez en lire qu'un seul, prenez "Cet Enfant de Salaud", unanimement considéré comme le meilleur. Et c'est Bruce Willis qui en jouera le rôle principal. Sur les 7 histoires, 3 seront adaptées dans ce film, les autres devraient suivre si tout se passe bien.