... c'est pas cher et c'est ma tournée, mesdames mesdemoiselles messieurs! Voici la ristourne que les auteurs d'Onegai Twins ont pu avoir en échange de leur suite à Onegai Teacher (s'il existait un Tanuki Award “Spécial anime de péteux”, c'est cette série qui l'aurait raflée. Mais elle a fait partie des nominés dans la section “pire shonen”, c'est déjà ça).

Vous n'avez pas vu Onegai Teacher? Vous avez de la chance. Mais pour profiter le plus possible de cet article, voici l'histoire en version courte: c'est un adolescent (dont le chara design est un rip de Kaworu Nagisa) qui rencontre une extra-terrestre avec de gros seins, venue sur Terre pour observer les moeurs sexuelles de ce peuple de pervers qu'est le Japon. Pour bien faire les choses, elle devient prof dans l'école du coin et s'unit sous les liens sacrés du mariage avec notre adolescent suscité. Au menu, des doses d'histoires d'amour bien sucrées et des quiproquos censés être hilarants pour le public cible - à savoir ceux qui ont un âge mental de 8 ans.

Onegai Twins, donc. Pour le scénario, c'est un spinoff de Teacher: deux ans après les histoires d'extra-terrestres à gros seins qui ont fait les gros titres des gros journaux, trois gosses se rendent dans le bled paumé qui a servi de décor à l'histoire précédente et qu'ils ont aperçu dans la presse. Pourquoi? Parce qu'ils sont orphelins et ont chacun une photo dans ce lieu avec leur bouille à l'âge de deux ans. Forcément, ils espèrent découvrir des choses sur leur famille biologique.
Là où ça coince, c'est que sur la photo, il n'y a que deux mioches, dont un mec. Laquelle des deux filles est sa soeur? Ou alors, sont-ils des triplés? C'est l'élément de l'histoire qui est censé vous tenir en haleine durant les 13 épisodes dont la diffusion a commencé le mois dernier au Japon. Yaaay.

Après avoir vu les trois épisodes déjà diffusés, voici le first look. Première chose, l'ambiance est largement moins loufoque que dans Teacher; c'est l'histoire qui veut ça, et qui permet quand même un peu moins d'égarements “WAFFy LOL il a le zizi tout dur parce qu'elle sort de la douche trop cool!” qui faisaient le fond de commerce de la première série. Ainsi, le perso principal (qui paie son loyer avec un job de programmeur dans un langage qui n'existe pas) arbore un côté “ouais je suis orphelin j'ai eu une vie de merde et j'ai un côté froid et énigmatique qui me rend irrésistible auprès des filles” (cf. Yuki dans Fruits Basket); la première “soeur” est un stéréotype de la Genki-girl, et la deuxième joue la “gomen-girl”. Et malgré l'idée-pilier d'Onegai Twins selon laquelle ils seraient jumeaux, ils ont clairement un âge différent. Les persos de la première saga sont réduits à de la figuration, quand ils n'ont pas carrément dégagé du casting.
On tombe donc dans la série ultra-classique, avec ses rebondissements prévus, son happy-end que l'on voit déjà arriver, son respect à la lettre des Lois des Animes (la règle 34 est respectée dans chaque épisode)... Bref, posez votre cerveau sur la table avant de regarder, il ne vous servira même pas. En témoignent les discussions régulières des trois protagonistes pour tenter de savoir s'ils sont jumeaux ou pas: d'après eux, le seul indice qui prouve leur lien de parenté est qu'ils ont tous trois des yeux bleus. Alors je sais que dans les animes, toute couleur est valable pour les yeux (pour les cheveux aussi, règle 31), mais le bleu quand même, c'est assez commun. Hey les trois Einstein, j'ai une idée pour vous: si vous jetiez un oeil à vos papiers d'identité et si vous compariez vos dates de naissance?

Techniquement, on prend les mêmes et on recommence: dessin super propre et teintes pastel, animation chiadée, opening de qualité (l'ending est bien meilleur que celui de Teacher), et les seiyuus qui ont pris du crack.
La principale différence étant celle qui fait le titre de cet article: partant d'Onegai Teacher où la plupart des filles étaient blindées au niveau poitrinaire, on tombe dans un lettrage des bonnets qui rejoindrait les premières lettres de l'alphabet (à l'exception de la vice-présidente du conseil des élèves, qui est sans surprise mon perso préféré). Ca semble être un détail, mais dans le cas de Mizuho-sensei, quand vous passez de ça à ça, on peut admettre sans se tromper que le boucher vous a vendu moins de viande que prévu.
Les auteurs semblent d'ailleurs réaliser le casse-tête que représente lier une histoire intimiste et du fan-service, et ils résolvent la chose de la pire façon possible; en faisant du fan-service entre les trois persos principaux. Autrement dit, leur relation est ambigüe puisqu'ils ne savent pas s'ils sont de la même famille ou pas, profitons-en. On tombe dans des scènes censées faire rire et qui sont tout juste atterrantes: “LOL elle sort de la douche et glisse et son entrejambe est sur la tête de sa soeur!” ou encore “ROTFL elle a fait un rêve où elle s'imaginait que si c'était pas son frère il lui toucherait le sein et elle se réveille à califourchon sur sa soeur et lui a fait un suçon qu'elle garde pendant tout l'épisode!”. Ca promet pour la suite.