(big up à ceux qui ont fait leur rentrée. tonton raton est avec vous)

La police du karma vient de passer par là : la société SEEBD, qui abritait quatre éditeurs de mangasses (quatre !) vient de mettre la clé sous la porte : game over pour Kabuto (Patlabor, Black Lagoon et Sanctuary quand même), Akiko (pour les filles : des garçons qui jouent avec des barreaux de chaises), Saphira (si vous ne pigez pas le latin, ça veut dire que c'est pour les filles), et Tokebi, qu'on ne présente plus.

Accessoirement, ladite société s'est fait bouffer par Soleil avant de claquer. Le monde est plein de coïncidences.

Pour ceux qui ont la flemme de cliquer sur les liens ou qui arrivent une fois que ces sites auront disparu du Net, toutes ces maisons d'édition ont un site strictement identique, comme s'il s'agissait de différentes collections à l'intérieur d'un éditeur commun. Sauf que non ; officiellement, leur existence était séparée. Et un choix éditorial commun : énormément de merdes et de l'impression à la chaine. Le marché du mangasse en France est assez large pour tout le monde, - de nouveaux éditeurs arrivent encore dans les étagères - alors pourquoi avoir édité tant de bouses qui ne se sont tout simplement pas vendues, surtout sans un gramme de pub ? Economie de bouts de chandelle ? On peut tourner le problème dans tous les sens, mais il suffit de regarder le catalogue de ces éditeurs pour comprendre pourquoi ils se sont viandés.

Chez Kabuto, Sanctuary a l'air d'être victime d'une malédiction : il avait déjà été édité (partiellement) chez Glénat, qui avait stoppé la publication devant une thématique trop adulte (à l'instar de NaruTaru). 12 volumes vendus à l'unité ou en 3 coffrets : lisez tant qu'on les trouve encore.

Pour la postérité et l'ironie, reproduisons l'éditorial du site de Kabuto : "Patlabor et Daigo vont venir égayer votre mois de mai respectivement avec les volumes 18 et 15 de leurs aventures et pour les retardataires, il n'est pas trop tard pour découvrir ces deux séries à partir de leur premier volume !"

Saphira et Tokebi faisaient uniquement du manwha, respectivement pour les filles et pour les mecs. La seule série un tant soit peu successful de Tokebi était Yureka - un manwha (coréen donc) taillé pour une audience manga (japonaise) et importé ici (en France) ; tu parles d'un mélange des genres. Tokebi aura surtout accompli l'exploit de prouver que le manwha est uniformément mauvais et copié sur le voisin nippon. Dans le catalogue, on retiendra aussi le manga Archlord, basé sur le lolesque jeu vidéo. Cet éditeur français de trucs coréens était tout simplement seul sur son créneau, sans la moindre concurrence - ce n'est que récemment que Ki-Oon a commencé à publier KuroKami, mais là encore, c'est un produit coréen taillé pour les japonais, et dont Ki-Oon a négocié les droits par ces derniers (Square-Enix pour être précis). Les gars de Tokebi ont évidemment dû négocier des contacts et des traductions tout à fait différentes du reste du marché des bédés asiatiques, à l'instar de Xiao Pan pour la Chine. Sûrement que leur tâche ne fut pas simple, mais au final, on se demande presque s'ils n'ont pas tapé dans le kimchi parce que c'est moins cher que le sushi.

Putain mais t'as pas fini de franciser des memes débiles ?

Quant à Saphira et Akiko, peut-être que c'est parce que j'ai un chromosome Y, mais ces éditions resteront dans l'ombre où elles ont toujours été, surtout que les mâles dessinés font régulièrement des choses peu catholiques là où le soleil ne brille pas. En résumé : chopez Sanctuary, et priez pour que les derniers Black Lagoon et Patlabor sortent avant qu'ils ne mettent la clé sous la porte - mais si j'étais vous, je ne parierais pas ma chemise là-dessus. Pour le reste, p't'êt'ben que Soleil ninja-lootera le cadavre et récupèrera ce qui n'est pas trop moisi et vous aurez votre Patlabor 19 en même temps que votre deuxième enfant, ou p't'êt'ben que non. SEEBD : et rien de précieux ne fut perdu.