Y'a des choses qui clochent, quand même : lorsque l'éditotaku parle de hentai, il se limite aux trucs atroces ou à ceux publiquement répréhensibles, du genre qu'on n'admettrait jamais publiquement avoir effleuré l'idée même de les regarder. Ou encore, ces jeux tarés qui occupent les gigaoctets les plus noirs du disque dur.

"Mais raton, je n'ai jamais maté de hentai." Quid du profane, de celui qui n'a jamais maté la moindre fesse en cellulo mais dénuée de cellulite ? Tout le monde n'a pas vu sa sexualité détraquée par les dernières pages des magazines Player One de notre enfance (ils se nourrissaient déjà chez Tonkam, les chacals). Que regarder sans se faire violer la cervelle ou être déçu par une amourette à peine ecchi ? En ce XXIème siècle, il y a de quoi commencer en douceur, sans avoir à se taper Urotsukidoji alors que la puberté commence à peine (ce qui fut la "norme" au début des années 90). On va pas faire une encyclopédie, juste un bon point de départ.

A ce stade de la rédaction, je crève d'envie de poster des images pour illustrer chaque titre présenté. Mais ce serait dangereux pour ceux qui lisent ce site depuis leur boulot, non ? Y'a assez de liens comme ça après tout...

Chez les éditeurs français, il n'y a hélas pas grand monde. En fait, il n'y a qu'EVA Vidéo (pour Erotic Video Animation), en fait un label de chez Kaze. Comme chez ce dernier, les DVD sont donc chéros, simples et contenant parfois quelques aberrations - "La Fille du 20 Heures" et "La Fille du 21 Heures", deux titres différents vendus séparément mais contenant le même anime, par exemple. Mais bon, ils ont Front Innocent dont le visionnage est obligatoire même chez les néophytes, alors ça ira pour cette fois, circulez monsieur - mais la prochaine fois, nous ne manquerons pas d'étudier votre situation monopolistique.

Cependant, il fut un temps reculé où d'autres éditeurs ont sorti quelques disques. Le label Banzai, par exemple, a diffusé un des joyaux du hentai que je recommande chaudement ici même : A Kite, sorti en France sous le nom de Nakite - Domination. Tanuki Award 2002 du meilleur anime H, écrit-storyboardé-réalisé par le génial Yasuomi Umetsu (qui a également pondu le bon générique de fin de l'oubliable Girls High), A Kite est une OAV de deux épisodes qui fait tout à 150 %. Parfois, sur #editotaku, on se dit que Kite n'est pas hentai, mais un anime d'action pour les grandes personnes. Car afin de faciliter la vente du titre, les scènes de sexe sont quasiment gratuites et formatées pour être aisément éjectées au montage. Demande expresse de la production, mais le résultat n'en est pas moins excellent, que ce soit au niveau du hentai ou de la qualité générale de Kite... Le scénario - qui tient sur un grain de riz - est un clone de Nikita, mais ça n'empêche pas les américains de préparer un remake en live action du titre. C'est violent, rapide, et représentatif de cette tendance propre à l'animation japonaise de déclencher l'apocalypse à partir d'un rien : tout peut exploser, une pièce de monnaie est une arme de destruction massive et ne faites pas chier la lycéenne aux jolies boucles d'oreille. Jouissif, même si encore une fois, c'est à réserver aux grands ; le sexe n'est pas forcément consentant et l'histoire pas très morale.

Chez le même auteur et du même tonneau, on peut trouver Mezzo Forte, édité en Zone 1 en deux éditions, intégrale et censurée. L'héroïne de Kite s'y offre un cameo, et le contenu est une copie de ce dernier anime : action bourrine à tous les étages, sexe ajouté en bonus, qualité de production excellente. Largement bonnard et excellente chair à Ouatex, mais un chouïa en deçà de Kite. A donné lieu à une adaptation animée en 13 épisodes de qualité inégale, aussi trouvable en Zone 1 (ne cliquez pas sur le lien ou vous risquez de saigner du nez).

Un autre gentil monsieur qui fait de bonnes choses cochonnes, c'est Teruaki Murakami. Il a commis des productions parmi les plus perverses qu'il m'ait été donné de voir, dont Shintaisou (alias Princess 69 en DVD Zone 1) et Kuro Ai (alias Dark Love en Z1 également), leur seule possession étant suffisante pour que la brigade des moeurs vous extrade sur Pluton. Mais comme je tiens à vous faire découvrir le ton graphique de ses réalisations, piochons dans les animes H plus légers qu'il a eu l'occasion de réaliser, comme Meiking, dispo en Z1 chez RightStuf. Ces derniers ont également le reste d'une série hentai nommée "Vanilla Series", qui comme son nom l'indique, tape dans le porno pas trop taré.

Pour continuer dans la tendance happy sex, avec des partenaires décomplexés et innocents, citons l'excellent Sex Friend, adapté du jeu vidéo éponyme. Non, ça n'a pas été importé, ce qui amène à se poser quelques questions quand des trucs vingt fois plus pervers sont distribués sous nos latitudes. En fait, les animes hentai sont rarement orientés vers du sexe tout gentil et tout mignon, le créneau étant réservé aux jeux vidéo pour adultes. Dans ces derniers, la relation entre les personnages et le joueur a le temps de s'établir, laissant paraître, au-delà de la relation sexuelle, un fort attachement aux demoiselles de pixels, tant les dialogues sont verbeux et les heures nombreuses avant de voir le moindre bout de fesse. Ainsi, le média animé, avec ses contraintes serrées (30 minutes l'épisode pour un budget énorme comparé à celui d'un dating sim) préfère taper dans le hardcore, le direct-dans-ta-face plein les mirettes, ce qui est loin d'être compatible avec une amourette romantique. Et quand ces jeux vidéo sont adaptés en animes, ils sont épurés pour une diffusion tous publics.

Bible Black : un incontournable, même si ça tape dans un registre bien plus sombre que les autres - c'est même carrément le moins "moralement acceptable" des titres abordés aujourd'hui. Mais c'est assez bien réalisé, les femmes y sont superbes et l'histoire se laisse mater entre les nombreuses scènes de galipettes ; on en a pour son argent, quoi.