(épisodes précédents du Tiers-Beta : Face of Mankind, Shadowbane, PlanetSide, Neocron)

Ah, Ryzom. Celui-là, j'en avais rapidement parlé il y a plus de deux ans et demi (une éternité à l'échelle du Net - on se fait vieux), au détour d'un article où je faisais remarquer avec dégoût qu'on y tuait des ratons laveurs. Vous savez, l'animal. C'est mignon comme tout, hein, mais la première fois qu'on en voit un, c'est bien plus gros qu'on le croirait, de la taille d'un chien moyen en fait.
Ryzom (anciennement The Saga of Ryzom) est un RPG sorti avant WoW, lors d'une époque que les historiens du MMORPG ont décidé de qualifier "l'avant-WoW". Replaçons-nous dans le contexte politico-économique, comme dirait un politicien du siècle dernier (Michel Rocard) : fidèle à son habitude, Blizzard est en retard sur la livraison de WoW. Du coup, plein de jeux massivement multijoueurs en profitent pour (espérer de) peupler le creux de la vague formé par EverQuest qui commence à se dépeupler et WoW qui n'arrive pas. [ D'ailleurs, nous vivons une période de quelques mois qu'on appellera "l'avant-BC", où des MMO fleurissent pour profiter de l'hémorragie de WoWeux qui lâchent le jeu; lassés d'attendre Burning Crusade ; dire qu'il y en a qui paient sur eBay jusqu'à 400 € pour s'offrir ce privilège débile. ] Je vous gâche le suspense : c'est City of Heroes qui a alors remporté le pompon, tant les joueurs se sont laissés tenter aux collants de super-héros (note : si cet article est posté en retard, c'est parce que j'ai maté Forever Red en boucle - au moins, dans les remakes US de séries sentai, ils n'essaient pas de se travestir pour sauver leurs potes). Bien sûr, nous étions naïfs ; certains se mettaient même à penser que CoH était tellement cool qu'ils ne le quitteraient pas une fois que WoW serait là. Ben voyons.
Un autre challenger était donc Ryzom, dans un univers ni médiéval (avec des châteaux) ni cyberpunk (avec des nanomachins), juste fantastique - depuis la sortie de WoW, Dieu sait combien il est impossible de tenter un univers qui puisse être qualifié de médiéval-fantastique, ou d'un seul de ces mots. Français, orienté sur des activités pacifiques (on n'y parle pas de guerrier mais de chasseur), avec un encéphalogramme posé sur la communauté de joueurs pour exaucer leurs souhaits, et des développeurs amoureux de l'open source. Hein ? Ben oui : alors que les jeux vidéo sont de véritables coffres forts du code, le studio Nevrax utilisait des outils libres et redistribuait ses améliorations à ces derniers. Le jeu lui-même n'était pas ouvert, mais la politique de la maison faisait sa fierté. A l'époque, j'avais participé à la beta, la vraie, qui faisait généreusement ramer ma bécane de gamer. De tous points, Ryzom était original : design un peu freak, craft à tous les étages, sans parler de Ryzom Ring, l'addon récemment sorti, dont la principale nouveauté est d'ajouter un éditeur de monde, pour que chacun puisse devenir Maître de Jeu sur son pré carré. Les mauvaises langues diront qu'à la manière du créateur de missions de Face of Mankind, il s'agit d'une manière un peu cheap d'ajouter plein de contenu avec l'aide des joueurs, sans que les développeurs originaux aient à bouger le petit doigt... et elles n'auraient pas tort, tant Ryzom est fatigué - j'en parle au passé, quand même. Mais il est toujours ouvert, et il est possible d'accéder librement à une "newbie zone", pour une durée illimitée. Allez, qu'est-ce qu'on attend ? Allons jouer tout de suite !



Euh, pas tout de suite, finalement. Je vais aller me refaire un peu de café. Ah zut, j'avais oublié que je ne bois pas de café.



Haruhi bénisse Free ADSL : le temps que je finisse Turtles in Time pour la milliardième fois en quinze ans, le jeu avait fini de se mettre à jour. Bref, voici l'interface quand on débarque dans Ryzom : phylactères masqués par les menus, fenêtres géantes, options à tout-va... Et on parle de la zone tutorial, hein. Est-ce qu'un jeu complexe doit avoir une interface complexe ? Ryzom répond oui. EVE-Online répond non. Anarchy Online répond avec une interface pour chimpanzé sous neurotoxines. Mais entre nous, je crois qu'on s'en tape. Le plus important, c'est de savoir si on violente toujours des animaux de bas niveau qui ressemblent à des ratons laveurs.




Ben oui. Leur museau est bizarre, quand même, avec la colerette et les grosses narines, ça me fait penser à, euh, regardons-les de face...



... "Minus, est-ce que tu penses à ce que je pense ?"

Non, sérieusement, on s'en fout. Ryzom Ring a été le dernier sursaut, fort divertissant pour les deux ou trois maîtres de jeu en herbe qui n'ont pas encore attrapé un guide pour pondre sa propre quête dans Neverwinter Nights ou Vampire The Masquerade. Le fondateur de Nevrax a quitté les lieux quand les difficultés financières de Ryzom mettaient en danger sa "liberté artistique" pour fonder Mekensleep, où bosse un autre raton. Bien sûr, avec les mêmes idéaux, l'open source, l'attachement au joueur, la vision alternative du design, tout ça. On attend encore de voir si ça fait un jeu, parce que Ryzom, c'est quand même assez chiant.



Dimanche soir, c'est la session IRC ! Ca commence comme d'habitude à 21 heures, ou alors cette fois, à 22 heures si vous n'avez pas encore remonté vos pendules. Et vos montres. Et vos consoles de jeux vidéo. Et vos magnétoscopo-graveurs à disques durs. Et votre four micro-ondes. Purée, quelle corvée. Ensuite, connectez-vous sur #editotaku@irc.worldnet.net, ou tapez votre pseudo dans la case à gauche, dans le menu. On parlera de ce qu'on a fait durant la 49ème heure de ce week-end. Ou de hentai, mais seulement après minuit. Ou une heure du matin, c'est selon. Ou si vous n'avancez pas votre montre et qu'elle indique minuit, lâchez un message du genre "c'est la hentai hour !" et je vous ferai aveuglément confiance et ça commencera à 23 heures et on mettra ça sur le dos de la force du temps.