J'arrêterai jamais de le répéter : avant d'être "artistique" ou "culturel", l'industrie du manga et de la japanime est bel et bien une industrie. Dans le genre bien capitalistique et rouleau-compresseur, qui laisse des gens sur le carreau. Tenez, par exemple : vous vous souvenez de cette fille aux cheveux roses qui jouait Akari dans l'anime To Heart, qui est responsable de l'explosion du genre harem anime ? La dernière fois qu'on l'a vue, elle suçait des bananes dans Girls Bravo... Quelle déchéance. Certains persos s'en sortent mieux, comme la demoiselle qui faisait Rei Ayanami : son "rôle de composition" est à l'origine du stéréotype "fille tellement mystérieuse et taciturne qu'elle vire au légitime tronchage". Ainsi, elle a enchaîné les rôles dans ce registre, tel un Claude Piéplu auquel les producteurs lui demandaient de faire du Shadok ou un Mark Hamill verrouillé sur Luke Skywalker. Dernièrement, on l'a vue interpréter Yuki Nagato.
Mais d'ailleurs, la rouquine qui faisait Asuka dans Eva, qu'est-ce qu'elle est devenue ? Même si les (filles surexcitées en permanence dans leur mauvaise semaine mais avec un bon fond - pensez Naru Narusegawa) sont à présent légion, on ne l'a plus beaucoup revue. D'aucuns disent que son rôle dans Neon Genesis Evangelion l'aurait particulièrement éprouvée et qu'elle serait partie en congé sabbatique. Mais voilà, j'ai une bonne nouvelle pour ses fans : elle joue le rôle principal dans Muteki Kanban Musume et elle pète le feu.

Le titre est grosso merdo traduisible par le titre de ce texte : dans les quartiers commerciaux, ces jeunes et jolies filles descendantes du gérant d'un magasin, qui justifient à elles seules qu'on fasse un tour dans leur échoppe. Un peu comme les manekineko, mais sans le chat. Ou comme des hommes-sandwich, mais sans l'homme. Donc là, on a deux kanban musume aux boutiques l'une en face de l'autre. Oui, ça chie des bulles. Mais surtout, c'est hilarant. Pardon : HILARANT. C'est plus drôle que Bobobo, encore plus déjanté que Pani Poni Dash, et c'est pas loin de Puni Puni Poemi. C'est même pas parodique (à part pour l'intro qui est un coup de pied dans les noisettes de Gundam Seed) ou axé second degré, c'est simplement marrant, et ça s'assume.

(Batman, nous entrons dans une zone de hors-sujet)
C'est pas comme ces productions connes comme des balais qui croient tromper leur monde avec un vernis de pseudo-sentimentalisme. Vous avez lu le tome 3 de Rozen Maiden, où le "personnage principal", hikkikomori en puissance entouré de poupées gothiques, est invité par ces dernières à oublier son passé où les gens le traitaient comme le loser qu'il est avant d'accepter sa vie présente ? Vous vous souvenez encore d'Elfen Lied, et des commentaires de fans de cette ignominie à la suite de cet article ? Si je parle de ça, c'est pour faire la différence entre une production "qui s'assume" et une autre qui essaie de cacher sa stupidité profonde. Que ce soit pour votre cousine de sept ans, son frangin deux fois plus vieux ou vous-même, Totally Spies, le Level One sur Game One, Rozen Maiden, les jeux vidéo sur GBA basés sur des films sont toujours des bouses sans nom ; il y a des trucs objectivement insultants à l'intelligence humaine, qu'on ne peut possiblement pas épargner en fin d'article avec un "ça plaira sûrement aux plus jeunes". A ceux qui écrivent encore ce genre de phrase pour un produit de divertissement : allez sucer une péniche. Quand j'étais gosse, je savais déjà faire la différence entre un bon et un mauvais jeu vidéo, alors n'essayez pas de refourguer la dernière bouse d'Ubi Soft ou Atari sur Nintendo DS en arguant que les juniors n'y verront que du feu. Ces horreurs ne trompent personne, même pas leurs créateurs qui tentent malgré tout de dissimuler leurs péchés avec la motivation d'un macaroni mal cuit.
Notez ça dans votre carnet : quand c'est con et que ça s'assume, glop glop. Exemple : une fille aveugle qui se fait opérer par (motherfucking) Black Jack, ressort de la salle d'op' avec la capacité de voir à travers la matière, et s'en sert pour sauver des vies avec l'aide d'infimières ninjas. Quand c'est con et que ça tente de le cacher, ça sent la merde et c'est pas glop. Exemple : Mai HiME et ses lesbiennes qui finissent comme un sentai après avoir tenté de faire pleurer la galerie. Assumé, pas assumé, y'a un monde entre les deux : ça aussi, je n'arrêterai jamais de le répéter... Mais pourtant, je me sens parfois un peu seul. Par exemple, pourquoi défoncer Black Lagoon en le taxant d'anime plein de filles à gros seins, de fusillades insensées et assourdissantes, quand on a précisément affaire à un anime 100 % "girls, guns and rock and roll" ? Pas assez intellectuel pour monsieur ? Je sais pas ce qui se passe en ce moment, mais les animes "pas sérieux" se font taper sur les doigts, à l'exception des bulldozers genre Keroro Gunsou. Et pendant ce temps, le studio Gonzo continue à sortir à la chaîne des animes ultra-formatés et dénués d'originalité et Origine se fait porter aux nues comme une production d'Hayao Miyazaki. Quelle industrie étrange que celle de la japanime.
(fin du hors sujet)

En plus, ça répond à des questions du genre "entre une rame de métro et un Shinkansen, qui gagne dans un face à face ?" et techniquement, les scènes d'action sont étonnamment soignées. Que du bonheur.