Forcément que ça demande du courage, d'avouer qu'on trouve un jeu trop dur; la réponse forcément attendue étant “'spèce de louzair, t'es un mauvais stou”. Sauf que quand on arrive pas à passer le premier monde de Viewtiful Joe après deux bonnes heures, il y a un problème. Il vient de moi ou il vient du jeu, le problème?
Du coup, on n'ose par le dire, que le jeu il est trop dur. Oui, il y a un mode easy. Mais on touche pas à ces choses-là, on est une maison respectable. D'abord, parce que le mode “normal” mérite son nom: c'est le jeu tel que les auteurs l'ont voulu. Ils font les maps avec des ennemis ça et là, puis en retirent ou en enlèvent ensuite pour les niveaux de difficulté, ou changent la résistance des streums, etc... Mais la version originale, “normale”, c'est le mode éponyme. De plus, il y a énormément de jeux auxquels on ne rejouera pas (parce qu'on nous l'a prêté, parce qu'il n'a aucune replay value, parce qu'on en a déjà acheté un autre...), alors pourquoi se le faire en Easy? Je ne comprendrai jamais ceux qui essaient toujours un jeu pour la première fois dans ce mode. Ca me fait penser à Thief (Dark Project chez nous), où les trois niveaux se nomment “Normal”, “Difficile” et “Très Difficile”. Pourquoi ne pas les nommer selon le trio E/N/H? C'est carrément expliqué dans le fichier readme (vous voyez bien qu'il faut les lire^^): les auteurs ne trouvent pas le jeu “facile”, alors il n'y a pas raison de nommer le premier échelon ainsi. Simple comme bonjour.
Et puis bon: quand on est dans le bizness depuis presque 20 ans, one ne devrait même plus penser à fricoter avec le mode facile: un bibliothécaire ne lit pas de Reader's Digest, un motard ne prend pas de boîte automatique et un Jedi ne s'amuse pas avec un sabre laser à piles pour Padawan. Si on rejoue à un jeu déjà terminé, le mode Hard est là; quand au Very Hard, il ne sert généralement que pour les jeux simplistes ou pour ceux qui ont un jeu tous les ans, tenant à rentabiliser leur achat (on s'en servait quand même plus souvent à l'époque de notre enfance et des cartouches chéros, nan?).

Peut-être que les gars de la Viewtiful Team ont finalement rendu leur jeu suffisamment difficile pour le réserver à son public-niche: le gamer-platformer en 2D qui a bouffé du sentaï et des sauts à deux pixels près pendant son enfance. Mince, je rentre dans cette catégorie. Et c'est vrai que le jeu est franchement génial: graphiquement, il est irrésistible, la musique tape dans la rengaine entraînante de nos consoles d'antan, le gameplay est fendard et les persos ont tout bon. Mais pourquoi j'arrive pas à buter cette saleté d'éhélico?!

Forcément, cet article n'est en aucun cas un avis sur le jeu: c'est pas avec le premier niveau que je peux le juger. C'est plus un cri du coeur; même pour un coup de gueule, j'aurais eu la propreté de vous épargner mes moments d'impuissance, alors pour que je gueule contre un jeu treop dur, faut vraiment que ça vienne des tripes. Surtout qu'à part ça, le jeu est excellent... Bah. Adressé à des briscards, ce jeu est fait pour nous les vieux, élevés à l'Alien Street et au Xenon 2. Sûrement que les jeux vidéo actuels, de plus en plus faciles, m'ont un peu ramolli ces derniers temps. Ouais, le problème vient de moi finalement. Sans doute.



Ajoutés sur la liste au vieux barbu:
Hier: Rien. Le Père Noël a été capturé, on l'a tous vu. Est-ce que quelqu'un a pensé à l'impact de telles images sur nos chères têtes blondes, en pleine période de Nowel? Pourquoi continuer à être sages? Qui va s'occuper de nous le 25 décembre?
Aujourd'hui: “Des Construx, le Lego Rail modèle TGV, Super Probotector, QuackShot sur MegaDrive, la VHS de '100 000 guerriers de métal' (OAV 8 de DBZ), un abonnement à Pif Gadget”... Ah merde, c'est ma liste d'il y a dix ans. D'ailleurs, Papa Nowel ne m'avait pas apporté le TGV Lego; c'est sûrement pour d'autres cas de détournements de biens comme celui-là que les ricains ont fini par le coffrer.