Vous vous souvenez de Raiden dans Metal Gear Solid 2 - Sons of Liberty (*) ? Impersonnel, anonyme, qui s'était entraîné à sa mission avec une simulation en réalité virtuelle des évènements du premier Metal Gear Solid, et qui admirait Solid Snake. Accessoirement, c'était un connard fini qui tabassait sa copine et était unanimement haï par les joueurs. Sauf que mine de rien, Raiden n'était qu'une métaphore du joueur, vous, moi, devant l'écran. Peut-être qu'Hideo Kojima n'avait pas une grande estime pour nous (et je doute que son opinion ait beaucoup changé) , mais le fait est là : quand on insulte Raiden, on s'insulte soi-même.

Mais je maintiens que c'est un connard fini.



Dans Lucky Star, Konata n'existe pas. Ce n'est pas un personnage, mais juste un miroir du téléspectateur. Si vous éclatez de rire devant les références, si vous vous levez pour chanter les génériques de fin et reconnaissez les doubleuses, si vous ne ratez pas une occasion de refaire la chorégraphie de l'intro, bref, si vous êtes un otaku, vous êtes Konata. Ou Konata est vous, en fait. Ou un truc comme ça. Les comic strips originaux paraissent quand même dans des magazines de jeux vidéo, vous devez bien vous reconnaitre dans ce public... Sinon, c'est simple : ne regardez pas Lucky Star, ça va vous bourrer le mou après deux minutes - mais ça, nombreux sont celles et ceux qui se sont jetés sur la série "par la team de Haruhi Suzumiya !" avant de tomber de haut. Non, ce n'est pas un chef-d'oeuvre, loin de là. A la manière du (génial) Full Metal Panic! Fumoffu avant Full Metal Panic! The Second Raid, cet anime est une grosse séance de déconne, un morceau de détente pour le studio Kyoto Animation, avant d'entamer la prochaine saison d'Haruhi.



Konata, donc. Quand il faut éclater tout le monde aux jeux vidéo, chanter un générique d'anime ou jouer à un jeu pour adultes, Konata est dans la place - elle imagine même ses copines dans certains scénarios du cru, nom d'une pipe. Et quand un personnage fait un truc moé, c'est elle qui le pointe à ses copines, comme si nous n'étions pas en train de faire la même remarque de notre coté de l'écran ! Observez son regard de connivence permanente avec le spectateur et son sourire imitant parfaitement le smiley " :3 " ; Konata est un double virtuel de l'otaque moyen. Aimer Konata, c'est s'aimer soi-même.



(*) Oui, j'adore toujours autant les titres à rallonge.