C'est confirmé : Nintendo nous tient tous par les gonades. Même vous, mesdames et mesdemoiselles. Le gros radin prolétaro-radin que je suis attendait sagement que la baisse de prix de la DS "dans le reste du monde" soit répercutée en Europe, pour le plaisir d'acheter une console en occase et pour encore moins cher. Ca y est : depuis aujourd'hui, la DS passe de 150 € à 130 € sans jeu (et ça fait quelques mois que la démo de Metroid Prime Hunters a dégagé de la boîte : assurez-vous de l'avoir si vous achetez une console usagée). Enfin, je dis "aujourd'hui", mais tous les magasins ont changé leurs étiquettes il y a deux jours. Allez hop, on va chercher sa DS de seconde main, on l'allume pour bien vérifier que les pixels sont pas morts, on vérifie qu'elle ne soit pas trop rayée sur le capot et on prend une poignée de jeux en occase. Mission accomplie.

Tu parles.

Comme déjà précisé en ouverture de ce billet, le plombier italo-japonais nous tient par les bijoux de famille, et il n'hésite pas à serrer la poigne pour s'assurer qu'on achète du neuf. Ils ont leur système foireux de catalogue d'étoiles pour motiver les troupes, par exemple. Ou alors ils alignent leurs opérations avec un sadisme qui tient de la vente forcée. Non, sérieusement : repousser Warioware Twisted en Europe à février 2006, garder Kirby's Canvas Curve pour plus tard, réorganiser tout le planning des sorties à Nowel depuis que Twilight Princess ne sera pas sous le sapin, c'est vraiment finaud mais ô combien douloureux pour les joueurs. A l'inverse, Nintendo est peut-être le seul éditeur qui ne concentre pas toutes ses sorties à la fin de l'année et s'assure qu'on dégaine nos cartes bancaires tout le long de l'année... Opérations, alignées, donc. Là, je parle de la sortie des Nintendogs et de très jolies teintes pour la console : Rose et Bleu. Etrangement, ce n'est pas le Bleu japonais, ni le Bleu Turquoise également en vente au pays du Soleil Jouant... Enfin bon, on s'en fout. 150 € la nouvelle teinte avec une dose de clébards dans la boîte. Ces derniers, rappelons-le, ayant chopé une note parfaite dans Famitsu. Le tout évidemment accompagné d'une campagne publicitaire particulièrement massive ; ils ont même un vrai-faux blog - au texte identique quel que soit le langage, ça c'est de l'écriture spontanée.

Par les couilles, je vous dis.

A force de lire l'éditotaku, vous devez déjà avoir compris que j'ai tendance à tout intellectualiser, à trop réfléchir. Ca permet de garder la mécanique en action pour s'assurer qu'on ne s'endort pas devant TF1, mais purée, ce que ça peut être chiant et qu'est-ce qu'on perd comme cheveux. Là, j'ai clairement une partie de moi qui tient à envoyer tout le reste à travers la fenêtre parce qu'il veut jouer à un Tamagotchi glorifié. Sans être aussi sexiste que GMail, qu'en pensent les Fragdolls ? Ah oui, elles ne jouent qu'à des jeux Ubi (leur système de blog n'ayant pas de lien vers chaque article, je vous résume leur humeur actuelle si vous lisez ce texte avec du retard : elles sont toutes à fond dans Rainbow Six Lockdown et Far Cry Instincts). Qu'en pense Gia ? Ah oui, GameOne l'a virée. Qu'en pense Gamefan ? Ah, après avoir bataillé depuis des mois pour reçevoir un exemplaire du magazine dans lequel j'écris, le patron s'est décidé à me l'envoyer dans une enveloppe en papier kraft avec mon adresse postale préfacée de sa main par "Le grand et géniale (sic) Raton-Laveur", et je n'ai pas eu le coeur de l'ouvrir pour lire la critique du jeu. Jeu ? Comme à chaque fois qu'un titre dépourvu de fin ou de niveaux sort, on pourrait relancer le débat de savoir s'il s'agit vraiment d'un "jeu vidéo", sauf qu'après avoir essayé le si "alternatif" Fahrenheit, j'ai épuisé mon vocabulaire savant en la matière. En bref, la démo résume tout : 3 minutes de gameplay présentant le système de "Quick Time Events" et de chemins différents, 3 minutes uniquement vendues comme un concept innovant alors que ces idées ont déjà été faites avant (Shenmue) et mieux (Resident Evil 4, Star Wars Knights Of The Old Republic). Comme je le disais il y a cinq ans dans un jeu de mots particulièrement foireux : Fahrenheit, c'est du réchauffé.
Hein ? Ah ouais, Nintendogs. Lors de la conférence de presse pré-E3 2005 de Nintendo, Tina Hunt (une présentatrice de la chaîne US de jeux vidéo G4TV, soit l'équivalent vidéoludico-intellectuel de Julie sur GameOne) faisait une démo du jeu - acte mettant évidemment en doute son intégrité journalistique. La meilleure scène de cette représentation a hélas été omise par le caméraman de Nintendo, mais suffisamment de vidéo-amateurs l'ont filmée pour nous : Shigeru Miyamoto la rejoint sur scène pour montrer le mode réseau du jeu, et son chien (évidemment nommé Mario et à la casquette correspondante vissée sur les oreilles) se met à monter (à sec) celui de la demoiselle. D'après Kotaku, ce n'était pas prévu et les chiens ne s'étaient jamais comportés ainsi lors des répétitions ; mais l'équivalent du Seigneur Notre Dieu en matière de jeux vidéo n'a même pas été décontenancé. Dans la langue anglaise, il a poliment proposé à la présentatrice (qui n'en menait pas large) de lui apprendre "de nouveaux tours" en le suivant "backstage". En attendant Nintencats, qui ne saurait tarder. Et Nintengirls, dont la jaquette a (judicieusement) déjà fait 15 fois le tour du Net.

Et puis merde, il se fait tard et j'arrive plus à me relire avec tous ces liens hypertexte. J'achète le jeu et la console qui va avec dès ce week-end. Alors c'est bon Mario, tu peux retirer tes mains de mon slip pendant au moins cinq minutes, non ?