Ah ouais, ça c'est une bouse. Evidemment, on ne l'achète plus de nos jours, non monsieur, on se procurait ce genre d'horreurs à l'époque. En l'occurence, c'est mon voisin qui me l'avait vendu, et d'aucuns pourraient penser que ce ne fut pas sa décision la plus éclairée considérant que j'ai passé les semaines suivantes à arroser son jardin en pleine nuit avec une eau filtrée avec grand soin par mes reins. Sauf que vous ne savez pas à quoi ressemble mon voisin, alors autant vous donner une idée : sa mère s'était fait accoucher durant le mois de décembre afin qu'il se retrouve à l'école plus tôt, et qu'il puisse ainsi "être en avance" sur ses petits copains. Joli calcul, au détail près qu'il redoubla dès qu'il était possible de redoubler, à savoir en CP. Donc finalement, peut-être que me refourguer Astérix sur Super Nintendo fut une de ses décisions les plus éclairées, quitte à me faire pisser sur ses rhododendrons en pleine obscurité. Et bon, quand il m'a fait essayer la cartouche avant que je crache 50 francs, il vanta l'écran du choix de langage au lancement du jeu, donc j'aurais bien dû me douter de quelque chose. Décision pas éclairée de ma part, en fait.

A l'époque, la télévision présentait les jeux vidéo comme des machins rendant fou, violent et épileptique. Quelle différence avec aujourd'hui, me demanderont les plus jeunes ? Facile : maintenant, ils vous rendent fou et violent. Pas épileptique. Je me souviens d'une émission sur M6 qui disait que l'épilepsie vidéoludique était tellement prise au sérieux que certains jeux contenaient maintenant des conseils pour inciter les joueurs à faire une pause. WTF, me diront les plus vieux, et ils ont raison - moi aussi je ne me souviens pas d'un seul titre contenant un quelconque conseil en-dehors des habituels avertissements. Et à l'écran de ce reportage, que voyait-on ? Motherfucking Astérix sur Super Nintendo, avec le héros à casque ailé au milieu de son village, manifestement lors d'un interlude entre deux niveaux, sous le texte "Et si on faisait une pause ?", rapidement suivi (puisque les gosses devaient défoncer la touche Start pour continuer à jouer) par "Pense-y quand même !" Sachant que le paragraphe-dans-la-notice-que-personne-ne-lit recommande un arrêt de 15 minutes par heure de jeu, on devrait tomber sur cette scène tragi-comique relativement vite... Sauf que je n'y ai jamais eu droit, et à ce jour, je suis incapable de vous dire si c'est parce que je ne suis pas allé assez loin ou tout simplement si c'est parce que je n'ai pas investi plus d'une heure dans cette cartouche.
Récemment, j'ai tenté Asterix The Great Escape sur Mega Drive : action vite incompréhensible qui rappelle pourquoi on lisait les notices à l'époque. Garric dit que le gameplay ressemble au Asterix NES (que je ne connais pas, mais j'ai essayé celui sur Atari 2600). En tout cas, le peu que j'ai pu essayer de ce titre est largement meilleur que la version SNES avait laissé entrevoir en son temps... Dire que cette bouse s'était bien vendue. Et dire qu'il y a encore des jeux Astérix qui sortent, et qui semblent bien faits en plus... Alors que maintenant, Astérix, tout le monde s'en fout, non ?