C'est peut-être une des raisons pour lesquelles je lis Libé: les jeux de mots pas piqués des vers. Page 8 de leur cahier d'été: leur "DVD du jour" est édité chez Eva Vidéo - Erotic Video Animation, un label de Kaze qui fait comme sa maison-mère: des traductions de merde avec peu d'épisode(s) par disque et sans bonus, le tout vendu à un prix délirant. Ca s'appelle "Les Pervers du Train" - "Chikan Densha" ("la ligne de train des pervers", quoi) en VO, adapté du jeu vidéo du même nom et du comportement correspondant. Pour me l'être farci (le jeu vidéo, pas le comportement), sachez que c'est du produit dans la moyenne de l'atelier Kaguya, sans plus.
Là où Libé fait fort, c'est en abordant un sujet que je n'osais toucher (et pourtant, ça va loin parfois!): la pédophilie latente et le fantasme qui l'accompagne dans ce genre de production. Le journaliste (Eric Loret; Olivier Séguret doit être en vacances) discute de l' "abîme métaphysique" - y'a pas à dire, j'aurais pas fait aussi bien - devant "la puissance de la fiction et du fantasme" quand on a vu "des Candy se faire mettre par le Petit Prince des Collines". Le tout part d'un de ces avertissements sur la jaquette selon lequel tout le monde est majeur dans l'anime - qui comme d'habitude, est un bon gros mensonge. Il conclut en plaisantant sur l'attente d'un "mouvement des législateurs", puisque nous autres (a)mateurs de hentai avons aussi peu de chances de se retrouver entre quatre murs que les lecteurs du Marquis de Sade. Ironie du sort, c'est le même journal qui avait dénoncé à sa une, il y a presque deux ans, l'interdiction à la vente de "Rose Bonbon", un bouquin porté sur l'amour des 'tits n'enfants... Entre ça et l'argumentation sur la légalité des animes non licenciés, on ne sera pas prêts d'oublier le jour où un bouffeur de hentai se retrouvera devant un tribunal.

Nota bene: comme jeu de mots avec "hentai" dedans, je propose "la maison hentai" - à prononçer de façon très française. Crotte, j'aurais dû le garder pour un autre article.