W00t! Call of Duty rocks da house!

C'est le nouveau jeu des auteurs des Medal of Honor, qui ont quitté les méchants gens d'Electronic Arts - qui les forçaient à presser la licence MoH comme un citron en sortant add-on sur add-on - pour Activision. Résultat, un jeu qui est tout pareil que Medal, mais en tout mieux partout.
La campagne solo est un plaisir de chaque instant. Vous vous souvenez du débarquement allié dans MoH, où on faisait pipi dans sa culotte tellement c'était cinématique et jouable? Tout CoD est comme ça. On retrouve les coéquipiers dirigés par script et par IA, les petites scènes éparpillées sur le champ de bataille, les objectifs secondaires ajoutés à la dernière minute... Vous vous souvenez de cet article où je crachais sur ces jeux qui vous sanctionnent si vous ne faites pas ce que les auteurs veulent? Ces gens devraient jouer à ça. Vos coéquipiers peuvent se faire farcir aux pruneaux et vous ne verrez jamais de game over. L'action ne vous prend jamais par la main et le jeu vous mène par le bout du nez sans qu'on s'en rende compte. Cinématique est vraiment le mot: c'est soigné, la musique symphonique est grandiose, on s'y croit, et les p'tits gars Infinity Ward doivent avoir une collection de DVD impressionnante. Par exemple, toute la campagne soviétique est la version vidéoludique d'Enemy At The Gates: l'arrivée sur le champ de bataille sans arme? Check. La mission dans les égoûts avec passage à la surface grouillante de snipers? Check. Baston sur la place rouge? Tout est là - il ne manque que Rachel Weisz.
Si j'avais eu le temps de rédiger l'article, j'aurais aimé le poster hier - pour commémorer le 11 Novembre. C'est vrai que ça peut sembler crade: mettre un jeu et une vraie guerre dans la même phrase... D'ailleurs, si on suit ce train de pensée jusqu'au bout, on aurait tous notre carte de membre chez familles de france. Seulement voilà: aussi incroyable que cela puisse paraître, les auteurs ont pris conscience de la gravité du sujet, et l'ont traité avec respect. A chaque mort, vous avez droit à une citation (on y trouve Churchill, Staline, Voltaire...) qui rappelle à la réalité. Faire un jeu réaliste, historiquement correct, beau, fun à souhait: y-at-il un meilleur moyen d'aborder un sujet, aussi délicat soit-il? On est à l'opposé de certaines bouses comme qui font l'apologie d'un massacre.

Alors, qu'est-ce qui cloche? Dans un monde de perfection, les (rares) défauts ressortent un peu. On ne peut ouvrir aucune porte, l'interactivité avec les décors est au zéro absolu, certaines textures sont un peu nazes, et le facteur recherche est complètement sacrifié face à l'action (si on vous dit de trouver quelqu'un, sa position est immédiatement indiquée sur la boussole: trop facile!). Call of Duty reste donc un quake-like des familles, où l'on ne vous demandera jamais quelque chose de plus intellectuel que tirer sur tout ce qui est fasciste. On s'en fout: CoD fait ça très bien. Le plaisir de jeu est omniprésent, l'immersion est impressionnante et ça ne demande pas la dernière carte graphique à la mode pour être sexy. Perfect!