C'est l'histoire d'un petit bonhomme rigolo et mignon, devenu la mascotte d'un éditeur de jeux vidéo. Tellement rigolo et mignon qu'on a même fait des logiciels éducatifs pour le CP avec sa bouille dessus.
Puis le troisième épisode de ses aventures sort. Et les personnages qu'on y croisent vous disent d'entrée des phrases enfantines telles que “qu'est-ce que tu fous?” ou “non, je déconne”.

Rayman 3 rate complètement sa cible. Ils ont voulu le rendre “plus adulte”, qu'ils disent: de sa voix de cartoon dans Rayman 2, il passe au doubleur de Trunks adulte dans DragonBall Z. Vous passez tout le début du jeu accompagné d'un moucheron énervant et criard au possible dont les dialogues ont été écrits par Wayne et Garth: tout son humour consiste à vous rappeler que vous jouez un jeu vidéo et que vous n'êtes pas en train de passer un petit moment de féérie dans le monde de Rayman. Au menu: “OUAIS LA CINEMATIQUE EST TERMINEE ALORS C'EST A TOI DE JOUER!”, “MAIS QU'EST-CE QU'ILS ONT FUME LES DEVELOPPEURS?”, “ON ME DIT QUELQUE CHOSE DANS MON OREILLETTE, C'EST LES AUTEURS DU JEU QUI S'EXCUSENT POUR UN TUTORIAL AUSSI CHIANT!”. J'ai l'impression d'entendre un gosse de douze ans, aussi bien dans l'intonation que dans la qualité de l'humour... Sauf que si c'était mon gosse qui faisait ça, je vous garantis qu'il reviendrait un soir de l'école en trouvant toutes ses affaires entassées dans un carton au bout de l'allée.

Ubi Soft avait la chance d'avoir une mascotte pour enfants, un public touché par peu de jeux: à part Mario ou Sonic, il n'y en a pas beaucoup. Sauf que Sonic a pu vieillir en prenant un air plus branché sans passer pour un voyou, ce qui est le cas de Rayman... Pourquoi l'avoir fait partir du monde des enfants, là où il y a peu de héros et beaucoup de parts de marché à conquérir, pour l'envoyer vers les ados, submergés de personnages de pacotille et de consoles Plantation 2? Le fait est simple: tous les parents qui ont nourri leurs gosses de moins de 10 ans avec du Rayman ne risquent pas de mettre le dernier opus dans leurs mains potelées.
Michel Ancel, le créateur original du héros sans bras et sans jambes, n'a pas participé au troisième épisode et se consacre au projet BGE. Il n'y est donc pour rien dans le relookage complètement foireux de son personnage... Mais quand même, à sa place, je serais pas content. Vous allez dire que même à la mienne, je fais la gueule, mais vous voyez ce que je veux dire.

Mhhh? Et le jeu proprement dit dans tout ça? Rien de spécial. Le gameplay me fait penser à un dérivé de Tonic Trouble, la caméra est complètement foireuse, et la version PC est atroce. Dans le Focus du jeu diffusé sur GameOne, l'équipe a dit avoir consacré une équipe pour chaque version du jeu, afin qu'elle tire avantage de chaque support. Laissez-moi vous dire que quand on doit utiliser les touches fléchées sur un clavier à l'écran pour entrer son nom au lieu de pouvoir le taper sur le vrai clavier posé devant tout PC, c'est un mensonge gros comme le nez à Rayman.