En ce moment, Canal+ passe deux films avec l'acteur hong-kongais dedans. Enfin, “acteur”, c'est façon de parler: dans ses films HK ou US, Jet Li a toujours eu des talents dramatiques équivalents à ceux de ma montre Flik Flak.
On a donc droit à The One, navet américain sponsorisé par MTV s'il en est, et Fist of Legend, film HK très très cool. Lors d'une soirée consacrée, on a vraiment l'impression que Canal Plus a enchaîné les deux films pour montrer - à ceux qui l'ignorent encore - combien les américains peuvent flinguer un concept quand ils le veulent.

A chaque fois qu'un hong-kongais est célèbre chez lui, les ricains le recrutent. Jackie Chan, John Woo, Ang Lee, Tsui Hark, ou plus récemment Stephen Chow (Shaolin Soccer!). Ils ont le budget, et... c'est à peu près tout ce qu'ils ont. Ils sont persuadés que mettre des effets spéciaux kikoutt cher, c'est bien. Les chinois se limitent à l'utilisation des câbles, les ricains y vont à grands coups d'images de synthèse et de boum et de bam et de trucages tape-à-l'oeil. En quoi ça me gène?
Pour eux, Jet Li paraît plus puissant quand il soulève deux motos. Jackie Chan paraît plus fort s'il joue un pauvre type rendu surpuissant par un smoking. Ils ne réalisent pas qu'avec une station Silicon Graphics, même mon poisson rouge peut faire ça. Les compétences pures en arts martiaux sont inutiles et les célébrités hong-kongaises ne servent plus qu'à accoler leur nom à consonnance orientale à un film bien occidental.

C'est vraiment inutile et ça fait des productions insipides, produites au kilomètre. Okay, les chinois eux aussi le font à la chaîne, mais au moins ça assure: Fist of Legend est également produit par Jet Li, profitant de sa notoriété personnelle pour rendre le film possible. Une fois récupérés par les USA, ils se retrouvent à jouer les faire-valoir (L'Arme Fatale 4, Rush Hour, Rome Must Die...) alors qu'ils avaient tout ce qui leur fallait chez eux. Tout ça pour un gros chécos avec plein de zéros. Triste, non?