Vendredi dernier (28 Mars 2K3), le GameBoy Advance SP est sorti chez nous.
Ceusses qui aiment Nintendo savent déjà tout ce qu'il y a à savoir: écran qui fait de la lumière, batteries qui chassent les piles, taille qui fait moins mal à la jambe quand on l'a en poche, casque audio qui se branche pas sans adaptateur, prix qui fait mal au porte-feuille. En tout cas, on sait pas ce que veulent dire les initiales “SP”.

Nintendo vient donc de mettre à jour une de ses consoles, chose qui ne lui ressemble pas du tout. En effet, à part le GBPocket qui fut une version 30% plus petite du GB classique, toutes leurs consoles n'ont connu qu'une version. C'est d'autant plus étrange quand on compare à Sega qui avait pondu une Master System 2, une MegaDrive 2 et un MegaCD 2 dans des raisons pratiquement esthétiques (à part le lecteur de carte en moins sur la MS2, la prise jack en moins sur la MD2, et le caddie en moins sur le MCD2). Microsoft et sony mettent régulièrement leurs consoles à jour, mais uniquement pour faire des économies de bout de chandelle.

Et un an après le GBA, voici le GBA SP, ou GBA 1.5. Bizarre. En regardant la bête de plus près, on a l'impression de voir un téléphone portable: connectique abondante et propriétaire, batteries, écran repliable, faible taille... Peut-être que Nintendo se décidera à concrétiser leur idée de relier un GB à un téléphone portable pour jouer online, chose prévue à l'origine pour le GB Color.

Pendant ce temps, chez les fabricants de téléphones portables... On fait des écrans couleurs, avec des croix directionnelles et des claviers numériques. On teste les débits, et on invente le i-mode qui va servir à reçevoir des emails et surfer sur RL.net. Si on s'appelle Nokia, on invente le N-Gage, téléphone portable au design pompé sur le GBA qui permet de jouer à 4 par liaison infrarouge, et sur des jeux Sega comme Sonic en plus.

Alors chez Nintendo, je crois qu'on doit un peu serrer les fesses. Car ils ont toujours eu le monopole des consoles portables; à chaque fois qu'on s'est frottés à eux, on a bouffé le parquet. La Game Gear? Trop de piles. Atomisée. La Lynx? Pas assez de jeux. Dégagée. Le BarCode Battler, qui ont même été vendus en France? Hahaha, même moi ça me fait rire que d'utiliser un bout de carton découpé dans un emballage de poisson pané Saupiquet pour récupérer des points de vie. La PC Engine GT? Trop cher, mon fils. Allez, dehors, c'est pas un terrain pour les très riches le monde des pocket. La NeoGeo Pocket, arrivée en 1999 avec SNK VS Capcom, King of Fighters R-2, Metal Slug, alors que le GB était mort, fini, foutu et se trouvait par piles de cinquante en occase? Nintendo a sorti les pokéconneries, et du jour au lendemain, le GameBoy était hype, merveilleux avec ses trois teintes de gris (plus le blanc, ça faisait 4 couleurs, yeah), et la NGPC inconnue.

Et là, monsieur Nintendo serre les fesses, en sortant une version revue et corrigée de son GBA fétiche. Parce que cette fois-ci, ceux qui s'attaquent à son hégémonie du portable ne sont pas seuls. Ils n'ont même pas de nom, en fait. Il s'agit de toute la nouvelle génération de téléphones portables, qui en plus de servir à reçevoir des messages cabalistiques du genre “Jtapel pa, jé pa forfé”, permettent de jouer. Autant dire que pas mal de djeunz vont se demander à quoi bon garder deux trucs gris et pliables dans leur poche si l'un d'entre eux peut remplacer l'autre.

Affaire à suivre, je dis.



(vous avez noté que tous les “gros” articles ont systématiquement un nom qui finit par “et les autres” ^^ ?)