Je me suis décidé à regarder soigneusement et avec amour les trois premiers épisodes de la la série TV basée sur GITS, et c'est du bonheur en boîte. J'ai été un peu surpris que ça parle des aventures du Major Kusanagi et du reste de la section 9 _avant_ le film, moi qui m'attendais à une version animée de GITS 2; mais bon, son manga était très violent, alors ceci explique cela.
Tout est à la perfection dans cet anime: le dessin est incroyable, l'animation dépasse beaucoup de choses que l'on peut voir dans les productions pour la TV, la bande-son est de Yoko Kanno, bref techniquement c'est irréprochable. Et du point de vue de l'histoire, pareil: chaque épisode était fot en personnages, en émotions et en grands moments d'action. De la pure, je vous le dis. Ils se sont même offerts des références intelligentes au reste de la série (jeu PSX, mangas, et le film bien sûr !).

Et aussi, quel bonheur de revoir Mokoto... Il y a quelque chose de délicat, de soigné et de sophistiqué dans la façon de Masamune Shirow quand il parle des cyborgs. Quelque chose qui rend les autres oeuvres cultes en la matière presque fades (même Blade Runner, c'est vous dire jusqu'où je pousse). Outre les thèmes habituels et l'esthétique qu'il y met, il reste cet érotisme latent sur Mokoto Kusanagi, et que je n'appellerais pas fan service... Quoique. Quelques plans de l'épisode 2 sont quand même plaisants pour la rétine, mais je pense que ça va dans le sens de ce que je baragouine depuis le début de ce paragraphe.
La beauté de l'héroïne de Shirow n'est pas que physique; cela reste un cyborg après tout. Et pourtant, Kusanagi a une fanbase énorme, parfois composée de ces gens qui fantasment sur des robots (j'ai connu, mais je n'en fais pas partie ^^ . Voyez-les saliver devant la pochette du dernier album d'Aerosmith et vous vous sentirez normal), et qui lui doivent bien leur sortie du placard. Ces gens-là, leur obsession (dont j'ai encore oublié le nom) s'est quasiment banalisée quand GITS était sorti en salles, parce qu'ils n'avaient pas été les seuls à admirer Motoko. Autrement dit: il est déjà dingue d'éprouver des sentiments (quels qu'ils soient) pour des personnages en 2D. Ca l'est encore plus quand ils sont aussi des cyborgs. Et pourtant, Shirow y arrive toujours depuis plus de dix ans.

Il y en a qui croient que je prends mon cas (désespéré) pour une généralité. Revoyez le film ou regardez Stand Alone Complex, et vous comprendrez à votre tour.