Mais ça, vous le saviez déjà.

Il y a eu Casimir qui entra dans le loft.

Il y a eu Mario dans les jeux de basket-ball EA Games.

Il y a eu le film Street Fighter avec Jean-Claude Van Damme.

Et maintenant, il y a ça :



Chewie qui cède au côté obscur pour une psp "Slim & Lite" (original comme nom de redesign) avec une décalcomanie de Dark Ouador. Jack Tretton, PDG de sony, ne riait même pas ; il savourait le chaos de la Force.

Voyons voyons : un pèse-personnes pour Wii, un Metal Gear Solid 4 avec des soldats qui vomissent dans leurs cagoules, Meryl Silverburgh qui se marre et Raiden-ninja qui s'empale sur Vamp avec son propre katana (lourd sous-entendu sexuel yaoi inside), une exclu console sur ps3 "durant toute l'année" pour un Unreal Tournament 3 qui sort en novembre, Gears of War à la première personne = Killzone 2, Noël avec Mass Effect, Smash Bros Brawl et Super Mario Galaxy et 2008 avec Mario Kart, Resident Evil 5 et ma petite surprise perso, inFamous sur ps3. Les gros titres attendus n'ont rien eu d'impressionnant-à-tomber-par-terre, mais on a de quoi manger pour un bout de temps. Enfin, à part sur Wii, où le planning me semble toujours peuplé de titres se comptant sur les doigts de la main...

Ce qui arrive à Nintendo a quelque chose de paradoxal : pendant des décennies, le jeu vidéo a désespérément tenté de toucher le grand public (le vrai grand public, tous âges et sexes, pas le jeune mâle non-geek qui a découvert la playstation en 1995), cible ainsi considérée comme impossible à atteindre, saint Graal, tout ça. Nintendo y arrive, et réalise que contrairement aux hardcore gamers, le grand public est une audience captive qui n'a pas besoin d'un nouveau titre tous les mois et se contente d'un gadget à la con tous les six mois. Bref, une fois convaincu, il n'est pas bien difficile de le garder dans son giron, et surtout, il râle moins que ces joueurs-noyau-dur-jamais-contents. Project H.A.M.M.E.R. est repoussé à une date indéfinie pour être réorienté vers le grand public, et on porte rapidement des concepts de la DS vers la Wii comme Kawashima, Cooking Mama ou Trauma Center - ça coûte rien et on doit bien pouvoir tenir la télécommande comme un stylet.

L'autre qui essayait d'atteindre le mainstream, c'était Microsoft et ses puzzle games sur le Xbox Live Arcade. Sauf que la plate-forme de téléchargement, à l'origine inventée pour les joueurs occasionnels qui ne veulent pas raquer 60 € par jeu, est devenue la chasse gardée des passionnés. Le duo Wii60 est une réalité : faute de vrais jeux chez l'un et de trucs-pour-toute-la-famille sur l'autre, les deux machines se complémentent. Microsoft chouchoute ses fans, mais ne sait pas quoi faire pour le reste ; Viva Piñata s'est planté comme une merde, et ses titres orientés casual gamers, comme les jeux musicaux (Guitar Hero, Dance Dance Revolution, Rock Band) ou le machin de quiz avec sa manette en forme de buzzer, sont des imitations de sony. Enfin, l'initiative Games For Windows Live, qui devait réunir toutes les plate-formes possibles et imaginables, semble se limiter au PC et à la 360 ; après le plantage du Zune et le no man's land ludique des Pocket PC, on peut comprendre ce recul.

sony est détesté par pas mal de gens : les actionnaires (perd de l'argent), les joueurs (alliwantforxmasisapsp et arrogance), les journalistes (mensonges), le grand public (trop cher), les éditeurs (la 360 fait aussi bien et se vend mieux). Un redesign de la psp ? Pas trop tôt. Une baisse de prix de la ps3 ? Pas assez. Des exclus ? Limitées. sony en est réduit à faire comme à l'époque de la première playstation : tout parier sur les studios internes pour pondre de vraies killer-apps (Gran Turismo, Heavenly Sword, Killzone 2) et convaincre les éditeurs de lâcher Microsoft (qui contre GT avec PGR, Killzone avec Halo...). A part pour MGS4 qui s'accroche à son exclu et Final Fantasy XIII dont on n'a pas vu une seule image, c'est mal barré. Et voir Jack Tretton prendre sur scène la place de Kutaragi et Cie prouve combien l'entreprise a passé une année dégueulasse tant elle doit retrouver la confiance de, euh, tout le monde.