Avant de commencer cet article, laissons filtrer une exclamation :

YAY UN ARTICLE SUR UN ANIME CA FAIT UN MOIS QU'ON EN AVAIT PAS EU

Bref. Où en étais-je ? Ah oui, Soukou No Strain est tellement pourri que je ne sais même pas par quoi commencer... autant essayer avec le commencement. Mais de quel début parler ? Celui de la série, qui explose tous les records de stéréotypes à la minute, ou du générique de début, qui est, avec son copain le générique de fin, parmi les plus mauvais jamais entendus ? Le cas de la musique est d'autant plus désolant que les thèmes musicaux (ou BGM, background music) sont la seule chose à sauver de cet anime. Pour le reste, c'est un fiasco.
Scénario : une gamine qui suit son frère adoré à la guerre. Adolescente et quasi-émoulue de l'académie des pilotes de gros robots qui se mettent sur la gueule, elle assiste à un massacre perpétré par son frangin qui kidnappe une gamine génétiquement modifiée. Et oui ma grande, il est lolicon et t'es devenue trop vieille pour lui. La miss vire alors emo-gothico-Ayanamo-rebelle, genre "je dis plus un mot de la série pour faire ténébreuse et parce que ma seiyuu est payée à la ligne".
Mais il y a le truc qui tue, celui qui fait qu'on passe du domaine du mauvais à celui du profondément minable : la "conscience culturelle". On justifie une inspiration lointaine avec tel auteur ou telle oeuvre du XIXème siècle pour épater la gallerie et permettre au scénariste de frimer entre deux petits fours dans une soirée mondaine. Le dernier exemple en date est le très gore et très nul Elfen Lied avec ses nichons dessinés à la Klimt, ou comment donner une "conscience culturelle" à l'ultraviolence greffée sur un clone dégénéré de Chobits - oui, je pensais à DearS en écrivant "clone dégénéré de Chobits", comment vous avez deviné ? Ainsi, Soukou No Strain se veut une adaptation S-F de... La Petite Princesse de Frances Hodgson Burnett, oeuvre que nous connaissons tous sous son adaptation animée Princesse Sarah. Sarah Crewe devient Sara Werec, falsifiant son nom en Cruz quand son frère tourne mal, et la poupée Emily devient EMLY, une intelligence artificielle lookée en "Rozen Maiden rencontre KOS-MOS de XenoSaga". Ah je vous avais prévenu, c'est du lourd. Sara se fait donc maltraiter par les méchantes pilotes du vaisseau et rencontre de gentilles filles qui voudront l'aider, blablabla avalanche de stéréotypes et de situations qu'on anticipe 4 épisodes à l'avance. Et quand je dis que j'anticipe ce qui va se passer, ça en dit long - vu que je suis généralement le dernier à piger les indices dans les animes ; le héros amoureux de machin ou le pilote de l'Eva-04 et toutes les autres surprises lourdement suggérées, je les vois jamais venir. Et là, j'y arrive (*). Bref, c'est mou, prévisible et dépourvu d'inventivité - ça pompe même des designs sur Matrix, c'est dire.

L'autre gros truc qui tue Strain, c'est son rythme émotionnel quasi-schizophrène, qui maltraite presque le spectateur. Exemple au début du second épisode, qui s'ouvre sur un Mecha accidenté : musique stressante, une infirmière qu'on lui donne pas douze ans ouvre le sas. Elle défait le casque du pilote, et du sang se met à couler à flots ; elle s'affole, la scène dure quelques secondes pour bien marquer les auditeurs, et on découvre soudain que le tout n'est qu'une simulation. Sans même laisser le temps de se remettre du "choc", l'épisode passe alors en mode comique avec musique du Cirque Pinder en fond sonore, présentant les deux mécanos du coin (avec un charisme aux antipodes de Toast-En-Poudre-Man) qui gueulent des ordres en choeur et donnent des leçons aux généraux, alors qu'à eux aussi, on ne leur donne pas douze ans. On passe du coq à l'âne, du moment de tendre émotion à la scène de douche mâtinée de mauvais fan service à quelques personnages qui se font déchiqueter façon Yoshiyuki "KILL THEM ALL" Tomino. Ca vire au perso jetable, à l'histoire prédécoupée, au design surfait avec des Mechs pompés sur Zone of the Enders et oh purée j'en ai marre d'écrire sur cette daube, je retourne jouer à Animal Crossing et Phantom Crash (*).