Etat d'esprit second. Le cerveau a la consistance d'un morceau de bois, pas un seul mot ne s'écrit à l'écran, même pas pour s'excuser du mutisme mental. Ca pense à peine et ça ne sort pas du tout. On prend bien sagement son paracétamol, mais ça ne change rien. On met ça sur le dos de la chaleur, et on ne peut pas appeler ça des vacances. Désolé pour le silence.



La subtilité. Vous connaissez ? Quand on s'en sert bien, ça peut devenir le plus gros point fort d'un anime ou d'un manga. Tenez, prenez le studio Clamp : leurs oeuvres font un carton à chaque âge parce qu'ils sont subtils. Okay, tous les mecs y sont gays comme des pinsons (et/ou pédos), les femmes y sont aussi lesbiennes que des limaces, mais ce n'est pas évident au premier abord. Un "adulescent" (purée, que je nourris une relation compliquée avec ce mot) feuilletant les mangas Clampesques se mettra à crier "OMG LESB HOT ACTION" à chaque page, un garçon prépubère se contentera d'interrogations innocentes plus ou moins déplacées avec ses contacts sur MSN Messenger, et une gamine de dix ans sera accro à la chasse aux Clow Cards de Sakura. Les merveilles des différents niveaux de lecture de la bande dessinée japonaise cartonnent aux sous-entendus subtils.

Sauf que pas mal de studios n'en ont rien à cirer. Au contraire, même : ils interprètent cette "subtilité" comme la manifestation d'auteurs qui ne vont pas au bout des choses. Ils se disent, ces machins de lopettes marchent déjà du tonnerre, alors on va faire pareil mais en boostant tous les paramètres de 500 %, et on tient un carton assuré. Exemple pratique : prenez Chobits et son héroïne mutique sans défense et au passé inconnu. Boostez la libido des personnages secondaires, "gonflez" le physique de l'héroïne, fringuez-la avec un collier de soumission SM, et vous obtenez DearS. Alternative : la même chose mais avec tous les personnages féminins assoiffés de sang : résultat, Elfen Lied.
Allez, encore une fois, je vois que ce petit jeu vous amuse. Prenez CardCaptor Sakura, remplacez les sous-entendus yuri des héroïnes (âgées de dix ans) par une homosexualité sortie du placard, ajoutez du furry, de la nudité et une violence trop graphique pour correspondre aux plus jeunes audiences. Vous l'avez deviné, on obtient Magical Lyrical Nanoha. La liste est virtuellement infinie.

Un dernier pour la route : prenez Cowboy Bebop - le meilleur anime de ce côté de la galaxie -, remplacez les héros ultra-cools et décontractés par des gars sans peur et sans brioche, augmentez le quota gonzesses, ajoutez une forte dose du fantasme moé à la mode (les maids), et vous obtenez Coyote Ragtime Show. Essayez de poser ça sous forme d'équation, vous verrez que c'est une recette scientifiquement infaillible - même si au passage, la subtilité de l'oeuvre originale est partie aux chiottes. Au fond, est-ce un problème ? Les auteurs n'ont pas voulu faire dans la finesse, et en ont fort justement profité pour faire dans le grandiloquent, le grandguignolesque, le grand-n'importe-quoi... Et ça marche. Ils s'offrent même le luxe d'un premier épisode à la Big Trouble in Little China de John Carpenter, où les personnages principaux sont vus d'un point de vue extérieur. Pour le reste, c'est à base de win et c'est techniquement nickel... Et le héros est joué par Akio Otsuka, qui est décidément bien à la mode ces derniers temps. Enfin bon, si vous avez déjà lu le manga Black Lagoon (et donc, que l'adaptation animée ne vous intéresse pas) et que vous recherchez un anime blindé d'aventures pas très philosophiques, c'est un très bon morceau.



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