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Au secours ! Je suis enfermé dans le serveur Web qui héberge ce site débile. Prévenez mes collègues chez Free !

Jeux vidéo

16 août 2003

Humour de geek

Comme ce tableau disparaîtra du Web au fil des mises à jour, autant le reproduire ici: il indique les reboots des serveurs de windowsupdate.com et l'OS utilisé dessus. Du 21 janvier au 14 août:
Windows Server 2003 (207.46.134.94)

Du 14 au 15 août (tout juste une journée!):
Windows Server 2003 207.46.134.93)

Et du 15 août à ??? :
Linux (213.161.82.37)

Petit rappel: le msblast (qui continue à se promener et qui a été abordé à la téloche et dans les journaux) est programmé pour
flooder windowsupdate.com . D'ailleurs, c'est peut-être linux qui fait tourner le nom de domaine, mais il ne répond pas... En bref, Microsoft serre les fesses bien fort et espère ne pas perdre trop de plumes dans cette histoire.

En tout cas, ça me fait bien marrer.

15 août 2003

Blague du jour

“Duke Nukem Forever est repoussé!”

12 août 2003

Vous utilisez Windows 2000, XP ou 2003?

Alors hop: clic droit sur la barre des tâches, onglet “Processus”: si vous avez un msblast.exe dans la liste, faites-vous plaisir. Cette saloperie a contaminé ma bécane, donc je suis pas en train de vous faire faire suivre une chaîne de mails. Les gens qui font suivre des chaînes de mails méritent de mourir.


EDIT: Ma voisine (celle qui est jolie, pas la vieille toute fripée) a elle aussi chopé ce virus. Pourtant, ma voisine, à part du MSN Messenger et du WWW, elle fait pas grand chose de son ordi. Mais comme elle aussi est abonnée chez Free (et donc, que son adresse IP est proche de la mienne), ça sent la diffusion par scan d'IPs...
Accessoirement, à la vitesse à laquelle ce truc se promène, je ne serais pas étonné de voir les médias en parler. Sauf que vulgariser les failles du système RPC de Windows, c'est quand même autre chose que de dire “ouais, ça s'appelle iloveyou et ça affecte tous ceux qui ont Outlook”. Bah.


EDIT (combo x2): Si même Slashdot le met à sa une, parlant même de “masse critique atteinte”, vous savez que c'est sérieux.

11 août 2003

Ouh les gros menteurs

Il y a quelques années, à l'époque où la N64 se vendait encore, Nintendo avait sorti un catalogue pour sa console dans les magasins Score Games. Et ils avaient cru malin de mettre la taille des jeux: on voyait ainsi un gros “256 Mo!” accolé à Ocarina of Time, par exemple.
Sauf que c'était la taille en mégabits et non en mo; il fallait diviser par 8 pour avoir la “véritable” taille du jeu. Et du coup, Zelda paraissait tout de suite moins impressionnant aux yeux des joueurs de Neo Geo avec ses 32 Mo... J'en profite pour rappeler que les Mo sont utilisés pour des tailles de stockage alors que les Mb ne servent qu'à mesurer des taux de transfert.

La raison à cette bourde ridicule? Une “coquille”, me répondrait sans doute la Pravda de chez Mario - on appuie sur un o au lieu du b sur le clavier, ce genre d'erreur arrive souvent, n'est-ce pas? C'était d'autant plus stupide que Nintendo laisse les arguments technologiques à d'autres pour se concentrer sur les jeux. Alors est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi Nintendo continue à mentir ainsi à ses joueurs? Ici, Metroid Fusion (8Mo) annoncé comme faisant 64Mo! Et TOUS les autres jeux GBA sont traités de la même façon!

10 août 2003

Deepuu Fearuuu

Je viens de me rendre compte que je vous ai parlé de Deep Fear, un jeu Saturn méconnu (comme 99% de ses frangins) sans même en raconter sur lui. Corrigeons cela...

C'est un BioHazard(Resident Evil)-like. On vous lâche dans un monde peuplé de monstres tentaculaires causés par un virus mutant, de cartes magnétiques qui ouvrent des portes et de flingues à utiliser lesdits monstres. Rien de spécial, mhhh? Mais voilà le point qui tue: l'aventure se déroule dans une base sous-marine, pas loin d'un submersible armé d'ogives nucléaires. Et voilà que vous pensez au film Abyss. Pour pimenter le tout, vous avez un gros nombre écrit en haut à droite de l'écran. Ce n'est pas votre énergie, ce n'est pas votre stock de munitions... C'est l'oxygène restant dans la salle où vous êtes, histoire de ne pas stagner. Et oui. Alors si vous n'aimez pas les monstres, vous avez Resident Evil. Si vous n'aimez pas les ambiances claustro, les problèmes de respiration et les monstres, vous avez Deep Fear.

Le jeu (2 CD) est sorti peu après RE auprès d'un public restreint: pas de diffusion US et très peu d'exemplaires EUR. Tout comme pas mal de jeux Saturn, d'ailleurs - qui a dit Panzer Dragoon Saga? La musique est signée Kenji Kawai, le même qui a fait la bande-son de Blue Seed ou Ghost In The Shell.
Deep Fear assume sans complexe son héritage BioHazardesque: les mêmes questions à la con (“voulez-vous monter à l'échelle? Oui/Non”, “Vous êtes en train de saigner comme un porc et vous allez mourir, voulez-vous prendre ce medikit? Oui/Non”...), votre capitaine se nomme Clansy (une “faute de frappe” dans certains dialogues l'appelle même Clancy!), et le gameplay se résume à “trouver clé, ouvrir porte”. Il n'empêche qu'on adhère vraiment à son histoire, ses personnages, et que les menus ajouts au système de jeu de la saga Capcom me font passer un bon moment.

Lire la suite...

08 août 2003

now playing

Super Mario Sunshine (GC)
Panzer Dragoon Orta (XB)
Deep Fear (Sat)
The King of Fighters 2002 (DC)

04 août 2003

Trillian 2.0

Décidément, c'est la semaine. Reçu un mail m'annonçant que j'étais invité à bêta-tester Trillian Pro 2.0, la suite de Trillian 1.0. Hop, download et install.
Premières impressions: c'est pas le même bond en avant que le passage de la 0.74 freeware à la 1.0 payante. Les améliorations sont majoritairement des ajouts à la demande des utilisateurs, donc des petites choses par-ci par-là (à part l'ajout de l'Unicode qui était jusqu'ici l'apanage de gaim: si vous ne pouvez pas vous offrir Trillian Pro, c'est le messenger de choix). La 1.0 était déjà bien au-delà de ce dont j'avais besoin, donc je n'ai rien à lui reprocher pour le moment: ça reste le meilleur messenger du marché, point barre.

02 août 2003

Vietcong

Quake-like pour PC (Site Web)

Ca sort de chez Illusion Softworks, les gens très gentils qui ont fait le très bon Mafia - un GTA 3 avec un scénario de qualité - avant ça.
Scénario: avec un nom pareil, ça coule de source: on casse du vietnamien dans la jungle. Un peu comme Soldier of Fortune 2 (excellent jeu, au passage. Dites donc, aujourd'hui je suis généreux avec les compliments...), mais avec le côté historico-provocateur du conflit américain. Je vais être sincère: cette guerre me semble trop récente dans les esprits ricains pour qu'ils en fassent quelque chose de bon, surtout avec leur habitude de transformer un échec en victoire (vous avez vu le film de propagande “Appolo 13”, nan? Et Forrest Gump, vous avez aimé le passage au Vietnam?). Il y a quelques années, j'avais été écoeuré par le mod Nam pour Duke3D, et pas seulement parce que c'était une bouse immonde.
Quand on joue à Vietcong, ça transpire vraiment, l'argument marketing à peine voilé: “cette fois-ci, on va gagner cette guerre!” Peu importe que les américains tombaient comme des mouches durant cette guerre, si vous perdez un de vos compagnons durant le combat, c'est Mission Failed dans la tête. C'est aussi comme ça dans les autres jeux, mais quand vous êtes sur le terrain, en train de parler dans la radio à votre QG pour annoncer fièrement “zéro pertes dans notre équipe!”, c'est risible.

Parlons donc du jeu. Techniquement, c'est le Pterodon Engine, moteur propriétaire qui est au niveau d'Unreal Tournament (le premier, pas le 2003). Peu d'effets spéciaux (en fait, j'ai rien vu de spécial), ça tourne tout à fait correctement sur ma bécane mais ça reste un peu sommaire. Au niveau sonore, je note quand même que les samples et voix auraient pu être un peu mieux traités, parce que ça crachote un peu.
Le gameplay est vraiment proche d'America's Army: shift pour s'accroupir et ctrl pour se coucher, on lâche ses armes pour en prendre d'autres sur les cadavres en les récupérant soi-même au sol... Pas original, mais efficace.

Le jeu se déroule sous forme de missions où vous êtes généralement accompagné: médecin, guide, radio - également un mitrailleur si vous avez de la chance - vous collent donc aux basques dans la jungle. Parlons de ces équipiers.
Le guide ne vous guide pas du tout: il passe 99% du temps à vous suivre. Vous lui dites de vous indiquer le prochain waypoint? Il va faire trois pas flemmards dans la direction à prendre avant de retourner derrière vous. Si ses actions ne sont pas scriptées dans la pierre (et c'est le cas dans très peu d'endroits), il vous est aussi utile qu'un chiropracteur.
Pour le médecin, il peut vous guérir à volonté, mais votre jauge totale d'énergie diminue à chaque intervention. Si vous vous faites soigner systématiquement pour le plus petit bobo, vous vous retrouverez vite avec une jauge d'énergie ridicule pour finir la mission. Mais voilà, il vous suit comme une ombre et vous guérit automatiquement: donc vous vous retrouvez forcément avec une barre d'énergie toute petite qui se vide après une balle dans la jambe. Génial. Mais une fois, je l'ai vu littéralement ressusciter mon mitrailleur qui avait UNE JAMBE EN MOINS parce qu'il était resté sous un bombardement (au moins, j'ai frôlé le game over).
Le mitrailleur est le plus rigolo: il tire dans le tas, peut recharger autant qu'il veut et semble sortir ses munitions de son cul. En plus, il a un vocabulaire que je n'avais pas entendu depuis Kingpin (et encore, je crois que c'est la première fois que l'on entend “cocksucker” dans un jeu vidéo non-cochon).
Le point le plus négatif du jeu, c'est sans aucun doute la Stupidité Artificielle de vos coéquipiers. Et encore, elle n'a rien d'artificielle parce qu'ils sont vraiment très cons. Vous pouvez leur donner des ordres aussi basiques qu'à votre chien, comme “Attaque”, “Recule”, “Donne la papatte”. Enfin, non, ils ne sont même pas foutus de vous donner la papatte.
Là où ça devient risible, c'est qu'on s'aperçoit vite que le level design a été élaboré spécifiquement pour que les bots s'y retrouvent: tout tunnel étroit a plusieurs issues, parce qu'il est IMPOSSIBLE de les faire reculer. Si vous vous retrouvez dans un couloir un peu étroit ou dans une petite pièce, vous êtes bon pour recharger votre sauvegarde. Tous les chemins du niveau sont tracés à la règle, et le moindre obstacle de décor (pour donner l'impression qu'on est dans la jungle vietnamienne et pas dans une pièce avec des murs texturés de feuillages, parce que vous êtes vraiment dans une représentation cubiste d'une végétation, comme dans les zoos), tel un tronc d'arbre ou un buisson, plongeront vos coéquipiers dans un dédale de réflexion. Et ils pourront rester plantés là, vous obligeant à finir la mission tout seul. Vous avez vu Rambo 2, vous vous souvenez des pièges fabriqués avec une grenade et une ficelle tendue? Quand vous en croisez dans le jeu, impossible de les désamorçer (comme dans SOF2), vous devez sauter par-dessus. Ca, vos bots ne savent pas le faire, et ils resteront bloqués par le piège.
Enfin, quand je dis que vous devez finir la mission tout seul, je parle un peu vite, puisque les coéquipiers peuvent se téléporter. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où je suis sur un long chemin, abandonné par mes soldats, pour les voir sortir de derrière un arbre DIX METRES DEVANT MOI! Si vous êtes nerveux, hop, une bastos dans la tête de vos copains et paf, on relance sa sauvegarde. Si vous êtes au moment où le jeu devait déclencher une attaque de vietnamiens vingt mètres plus loin, vos copains se font dessouder sous vos yeux.

C'est vraiment dommage, car le jeu est sympathique. Enfin, les trois premières missions sont sympas: excursion dans un village (où votre régiment va distribuer du riz et vacciner les enfants, god bless america!), attaque de votre camp en pleine nuit (les soldats se coinçent tout seuls dans les tranchées et sautent comme des champignons pour en sortir sans y arriver, alors que même une motocrotte de la ville de Paris pourrait le faire), et promenade en forêt pour détruire des tanks qui n'existent pas.
Après ça, c'est Norg qui prend les commandes: vous devez inspecter (tout accroupi et tout seul) un dédale de galleries souterraines sans fin et sans fun. C'est long, chiant, on croise un viet toutes les dix minutes et on parle dans son talkie toutes les dix secondes. Car je ne vous l'ai pas dit! Pour faire avancer l'histoire, vous avez une icône de radio qui s'affiche en bas à gauche quand vous devez dire quelque chose d'important à votre QG. A ce moment-là, vous devez utiliser le soldat qui porte la CiBi ou votre talkie-walkie si vous êtes seul.
S'ensuivent un blabla aussi passionnant qu'un discours de Louis XIV, en moins intelligible: “-Ouais, on est au milieu de la forêt, on a tué des faces de citron, et heu, c'est tout. QG, à vous. -Poulet, ici QG, reçu 7 sur 5. Continuez à suivre les murs du niveau en faisant semblant d'être dans une jungle et quand vous tuez des viets, ne vous arrêtez pas de dire des insultes comme ”Dans votre cul, sales communistes“, c'est l'argument de vente principal de ce jeu. Terminé”. Et bien sûr, vous devez vous taper ça à chaque caprice des scénaristes - avant et après chaque combat, quand vous trouvez un paquet de Twix vide par terre ou parce que le héros se fait chier.

La mission suivante, c'est celle qui m'a fait désinstaller le jeu: vous devez attaquer un village de nuit. Quand je dis “de nuit”, ça veut dire “dans le noir le plus total parce que le jeu veut ça, et faire exploser la luminosité et la correction Gamma ne sert à rien”. C'est censé donner une ambiance, et ça y arrive! Durant les dix premières secondes du niveau, on se dit que c'est super réaliste et original de ne même pas voir son équipier qui est à dix centimètres, de suivre le guide pour connaître le chemin (pour une fois, son chemin est scripté!), de regarder sur le radar pour trouver ce foutu guide parce qu'on ne peut pas le voir à cause de ce noir d'encre. Ouais, parce qu'il y a un radar (pas précis pour un sou et qui a une portée ridicule) à la Counter-Strike, mais il n'affiche que les équipiers, et parfois, les ennemis. Sans blague: de temps en temps, on voit un point rouge, et 90% du temps, y'a rien.

Puis, à la onzième seconde, une rafale vous traverse la tête. Alors que les mots “Mission échouée” apparaissent, la caméra tourne autour du vietnamien qui vous a tué; mais vous ne le voyez pas, parce que vraiment, il fait trop noir. Y'a des jours où je me demande pourquoi on fait tourner nos jeux avec 16,8 millions de couleurs si c'est pour avoir droit à ça.

31 juillet 2003

J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle

Je commence par la bonne: Le film Tomb Raider 2 est en train de se viander au box-office. Ce qui est drôle, c'est que les grosses huiles de la Paramount disent que c'est pas leur faute mais celle de Eidos parce qu'Angel of Darkness est toupourri.

Au passage, la Character Battle de GameFaqs d'aujourd'hui oppose Zelda à Lara: la princesse est en train de bouffer miss Wonderbra avec 65% des suffrages.

La mauvaise: j'avais dit qu'après la gamelle d'Angel of Darkness, je ne pensais pas qu'on reverrait Lara. J'ai surestimé l'intelligence d'Eidos. Ils sont arrivés dans les studios de Core Design, ont pris tous les documents de valeur (par exemple, les cartouches de Chuck Rock MegaDrive) et les figurines en carton, ont violé les femmes et passé à tabac les hommes avant de foutre le feu.
Puis ils sont allés chez Crystal Dynamics, les développeurs de la saga Legacy of Kain (et aussi de Gex et Pandemonium, mais ça personne s'en souvient parce que c'était pas top). Et ils leur ont dit qu'ils s'occuperaient du prochain épisode de Lara parce que Core Design était en congé maladie. Notez que la version officielle est bien marrante (“The game is expected to benefit from the launch of the Tomb Raider film sequel, 'The Cradle of Life'”... ben voyons. Chacun compte sur l'autre en fait!).
Imaginez ces pauvres types en train de développer Legacy of Kain: Defiance apprenant qu'ils étaient en charge de réanimer un cadavre à moitié bouffé par les rats. Imaginez-les en train de réaliser que Tomb Raider est à l'origine de la déchéance de Core Design, excellent studio de l'époque des 16 bits (Premiere sur Amiga, raaaah), et que la malédiction vient de changer de main. Ils doivent être en train de se dire que s'ils ratent leur coup, ils vont eux aussi se faire transférer tous leurs studios sur Mars.
Tsss. Eidos aurait pu refiler ce boulet à IO Interactive...

30 juillet 2003

Tablette et Souris sont dans un bateau

Alors, c'est bien une tablette graphique? Ca peut vraiment replacer une souris? Ca peut vraiment faire tout et rien, comme le dit monsieur Marketing?


Il faut dire ce qui est, c'est un accessoire qui est quand même loin d'être populaire, limité aux dessinateurs. Pourtant, on a les configs qu'il faut... On a des killer-sound-cards même si on ne fait que jouer et écouter des MP3, on a des interfaces RAID et SCSCI dignes de monteurs vidéo alors qu'on remplit nos disques durs d'animes, et des résolutions d'écran bonnes pour les infographistes alors qu'on cherche juste à voir le pixel du cheveu du sniper qui dépasse pour le décapiter au rail-gun. Sans parler des scanners et des imprimantes complètement démocratisés et omniprésents: qui se sert vraiment de leurs résolutions élevées et de toutes leurs possibilités, au lieu d'en faire une photocopieuse évoluée?
Ca fait réfléchir, mmmhhh? Beaucoup d'entre nous ont des ordinateurs capables de faire tout et rien, et pourtant nous ne faisons pas grand chose avec. Exploitez votre ordinateur, tudieu!


La tablette graphique, donc. Qu'est-ce que ça donne quand on a été élevé à la souris, à l'exception du sacro-saint crayon optique du TO8-D?
Présentation rapide du matos (je ne pense pas que beaucoup de gens ont pu s'amuser avec ce genre de gadget, alors autant expliquer): c'est toujours à interface USB et requiert un driver (pour gérer les niveaux de pression du stylet: sinon, Windows le détecte comme un vulgaire mulot). Le stylo pèse entre 10 et 15g selon les modèles, est toujours sans fil, alimenté par une pile (autonomie de 20000h!) ou pas (ceux de chez Wacom sont auto-alimentés). Il y a généralement deux boutons sur le corps: chez Wacom, il y en a un sur le côté et un en guise de gomme; la mienne a un bouton double (pression en haut ou en bas). Ils émulent évidemment les boutons milieu et droit d'une souris, la mine faisant le clic gauche.
La tablette en elle-même a une surface active au format A6 (de 50 à 100€ selon la marque) ou A5 (100€ et plus), ainsi qu'un support à stylo pour ne pas le perdre. La zone de dessin est recouverte d'une épaisse feuille de plastique transparent: en la soulevant, on peut coincer un dessin pour le retracer (on appelle ça un underlay).
L'idée est sympa, mais pas parfaite: supposons que vous ayez une photo qui corresponde à la zone. Vous ouvrez votre Paintbrush favori et commencez à tout retracer... Mais voilà, surface active = surface de l'écran. Donc, ce qui est à l'angle droit de la tablette, et donc de votre document, correspond à l'emplacement de la croix qui ferme le programme, ou l'angle inférieur gauche est le Menu Démarrer... Pas cool.
Au final, retracer un document par underlaying est infaisable. En fait, les vrais artistes scannent leurs crayonnés avant de les retracer sur écran, ignorant complètement l'underlay.

J'ai parlé des marques, alors disons-le platement: il y a Wacom et il y a les autres (Taïwan). Ils tiennent le marché et font les évolutions de matos avant les autres: pensez à Creative Labs pour le marché des cartes sons, c'est pareil. Leurs tablettes coûtent deux fois plus cher que les autres, et je ne pense pas qu'on paie juste pour la marque (contrairement à Creative Labs, niark niark...)

En remplacement de la souris pour l'utilisation de l'ordi de tous les jours, premier truc amusant: le curseur se téléporte. Vous mettez le crayon en bas à gauche, puis vous le soulevez hors de la zone pour le replacer en haut à droite: pouf, le curseur disparaît et y réapparait, à l'opposé des surfaces tactiles des portables où le curseur fait un loooong voyage.
Comment on se sert du stylo: en lui faisant survoler la tablette (maximum O,5cm... Ca demande de l'habitude), c'est comme promener la souris. Faites-lui toucher la surface et ça compte comme un clic.
Alors, ça donne quoi pour se promener dans le disque dur, surfer sur le Net ou piloter Winamp? C'est plus lent que la souris. Déjà, il n'y a plus de roulette. C'est évident: alors que vous poussez le mulot du bout des doigts pour lui faire parcourir tout l'écran, vous devez promener vos radius, cubitus et autres ossements du bras pour bouger le stylo. Et à moins de se faire greffer des ressorts de rappel dans le bras, le curseur tremble inévitablement quand la surface est du A6 et que l'écran fait 1280*1024 pixels. C'est filtré par le driver, mais je ne suis pas confiant au point de lui confier mes manipulations de fichiers...

Pour la manipulation vidéo, je n'ai pas essayé en profondeur mais les opérations classiques sont un plaisir. Hop, on attrape une scène, hop on la déplace, chtac on rajoute une transition, pif on encode. C'est pareil avec la souris, mais c'est amusant au stylo. Vous avez vu Minority Report? C'était cool de voir Tom Cruzz frimer avec son interface manipulée par gants, repompée sur celle du Cobaye, nan? Une souris aurait fait le boulot aussi vite, mais c'est plus claaasse de le voir gesticuler sur fond de musique classique. Là, c'est pareil. Et je vous l'accorde, ça ne justifie pas un achat.

Maintenant, le beau morceau: les JEUX VIDEO! Ca marche parfaitement avec DirectInput et donc avec tous vos jeux. Mon modèle a même un driver DOS. Evidemment, la sensibilité à la pression est inutile et on se retrouve avec une souris évoluée.
Pour les quake-like, laissez tomber. Ces jeux remarquent la différence de position du mulot par rapport à son emplacement précédent pour savoir où tourner la tête. Forcément, un stylo est mobile: résultat, le perso fait comme Wonder-Woman en tournant à toute vitesse et en regardant le ciel. Vu de l'extérieur, ça fait penser à FlashDance.
Pour les jeux de stratégie, j'ai tenté une mission du GLA (Command & Conquer Generals). Et c'est super: on sélectionne immédiatement les unités, leur cible, on balance des ordres sans avoir à promener la souris dans tous les coins, puisque la main est toujours en mouvement. On téléporte le curseur des ordres aux unités, on scrolle l'écran sans se rater, bref, c'est plaisir. Je n'y confierais pas une partie importante, mais l'essai est concluant.
Pour les RPG ou jeux d'aventure (Baldur's Gate, Diablo...), je n'ai pas essayé, mais comme ces jeux se pilotent à la façon d'un eu de stratégie, ça doit être sympa.

Enfin, pour le dessin et l'écriture. Je le dis tout de suite, pour écrire, c'est vraiment pas ça. Je pense que c'est à cause de ma tablette, toute taïwanaise qu'elle est, car la capture des mouvements n'est pas assez rapide. En effet, il n'y a clairement pas de processeur à l'intérieur pour décharger le pécé (les Wacom en ont sans doute): quand on touche la surface, le gestionnaire de tâches fait un bond à 100% d'utilisation du processeur... Même si ce n'est pas du “vrai” 100%: Winamp continue à lire son MP3 sans broncher et le reste des logiciels ne sont pas ralentis. Mais ça se traduit par un très léger retard du mouvement du stylo sur l'écran. Et quand on écrit, à moins de se ralentir, c'est un carnage: ne pensez même pas à faire votre signature!

Pour le dessin, il faut trouver sa position: une souris connaît le haut de l'écran, son “Nord”, selon le sens dans lequel vous la tenez: si quelqu'un arrive derrière votre moniteur et prend votre souris, il la retourne et peut s'en servir normalement. La tablette représentant votre écran, elle doit être alignée avec votre façon de tenir le stylo si vous voulez être bien placé sur l'écran (écrivez-vous dans les lignes si vous tenez une feuille de papier de travers?). Pour le dessin d'hier, j'ai réalisé cela en voulant faire des rayures alignées et bien placées sur la queue.
Mais pour le dessin en soi, c'est parfait. Le principal avantage (et ma principale raison pour avoir cet accessoire!) sur la souris étant quand on veut retracer son crayonné: le mouvement est bien plus naturel avec le stylo. Ce n'est pas le remplacement parfait d'un vrai stylo, mais je pense que c'est à cause de la qualité, hummm, “taïwanaise” de mon modèle.

En conclusion? Une Wacom premier prix vaut 55€. C'est le prix d'une très bonne souris. Et contrairement à ce que Wacom veut nous faire penser, une tablette graphique n'est vraiment utile qu'aux dessinateurs. On peut s'en servir pour deux-trois autres trucs (retouche vidéo, quelques catégories de jeux vidéo, et à la limite, du surf sur le Net) qu'après de l'entraînement, et c'est inutilisable pour d'autres choses (exploration intensive du disque dur, jouer à des Dating Sim... Nan, je déconne pour les Dating Sim).
Si vous avez un scanner et une imprimante, une tablette graphique est ce qu'il vous faut pour vraiment profiter de la retouche photo, du dessin et du CG: je suis persuadé que ces périphériques prennent la poussière parce qu'ils sont sous-exploités par la faute de la souris: impossible de correctement travailler de l'image avec un mulot. Ressortez les softs vendus avec vos périphériques, installez Pixia et vous êtes lancé(e). Et au prix que ça coûte maintenant, ça fera un très beau cadeau à un gratteur(se) de votre entourage... Si vous ne vous intéressez pas à ces utilisations de votre ordi (même pas pour le fun, comme moi^^), passez votre chemin.

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