Vous vous doutez bien que je n'ai absolument rien à cirer du foot, mais en tant qu'otaque mal dégraissé, je ne peux qu'être hilare devant la piteuse performance des japonais. Je parle contre l'Australie, hein, le truc qui a eu lieu au début de la semaine. J'ai essayé d'en discuter avec des vendeurs de jeux vidéo qui étaient en train de s'amuser sur Winning Eleven 10, mais ils m'ont dit qu'ils ne s'intéressaient pas au football - tu parles d'une boucle métaphysique. Bon, ces japonais, donc : yay on a marqué après 20 minutes, les membres de 2ch, 4chan et tous les autres BBS débiles sont en train d'avoir des étincelles qui leur sortent du cul, Dieu est grand. Le match se déroule peinard. 84ème minute (il y en a 90, souvenez-vous du générique d'Olive et Tom), les australiens égalisent. Bah tant pis, on aura un nul. 89ème minute, les kangourous en collent un deuxième. Meh. Les arbitres ajoutent 2 minutes supplémentaires, pour le fun - et hop, les japonais s'en bouffent un troisième. Roland Courbis (entraîneur de Marseille) a dit qu'avec 15 minutes de plus, ils en auraient mangé huit autres.

Devrais-je citer ma source, ou protéger son amour-propre derrière l'anonymat ? Scandale : Eva Vidéo, le label de DVD hentai de chez Kaze, vend depuis quelques années un truc qui s'appelle "La Fille du 20 Heures" - 21:00 Newscaster Miki Katsuragi pour la VO - , narrant les errements sexuels d'une présentatrice télé et datant de 2001. Passons sur l'édition DVD classique pour du Kaze : deux épisodes sur un disque, et le dernier sur un "volume 2" vendu séparément et au même prix (20 ou 25 €). Pour ceux qui ont vu l'interlude du reportage à l'Epitanime 2006 (timecode : 28 minutes), on voit qu'ils ont sorti depuis "La Fille du 21 Heures". Tiens, une suite ? Ben non, y'en a pas eu au Japon - et pour cause, vu comment ça se termine... En fait, il s'agit strictement du même anime. Réédition ? Faut croire, sauf que "21 heures" n'est pas listé sur leur site, contrairement à "20 heures", toujours trouvable dans pas mal d'échoppes. Bah, la confusion faisant croire à une continuation ne peut que les aider à vendre quelques disques de plus.

C'est officiel, Tetsuya Tsutsui est grand. Après le magistral Duds Hunt, ses deux nouveaux titres, Reset et Manhole, avaient eu droit à l'Epitanime à une petite avance dans leur distribution sur le territoire. L'an dernier, Duds Hunt était ZE manga à lire : one shot (un seul volume), dynamique, sans temps mort, au style ignorant volontiers les décors pour accélérer encore plus la lecture, il s'agissait carrément d'un storyboard sur mesure pour qu'un réalisateur américain en fasse un film aussi expéditif qu'un coup de poing. Manque de pot, les ricains ont préféré s'intéresser à Kite (vous savez, mon anime hentai préféré), qui aura droit à une version live action US - ça va sentir la repompe de Nikita.
Cette année, ZE manga à lire, c'est Reset. Tout comme son prédécesseur, un seul tome incroyablement bien senti. L'homme s'est trouvé des assistants, alors on peut s'arrêter sur les décors. L'histoire est somme toute classique : encore un de ces jeux vidéo si réalistes que ses joueurs en oublient la réalité. Duds Hunt était un jeu réel basé sur un monde virtuel, Reset est un jeu virtuel basé sur le monde réel.
Sauf que cette fois, on y croit : après tout, j'ose croire que pas mal de lecteurs de l'éditotaku se sont eux aussi amusés à modéliser leur quartier/école/travail dans l'éditeur de niveaux de leur jeu préféré. On observe ce petit monde de gamers d'un point de vue très détaché (une jeune femme bien newbie accompagnée d'un connaisseur), et son analyse ou sa moralité sont distillés avec une finesse rarement atteinte. C'est subtil, on voit que l'auteur a fait ses devoirs de documentation (on y explique les mods ou la notion de level design), et ça pète quand il faut. En plus, le style graphique finit de convaincre que (je le répète) Tetsuya Tsutsui est grand. Achat obligatoire.