C'est la saison qui veut ça : les gens semblent être à court d'idées en ce mois de septembre. Il fait froid et les cerveaux s'assèchent : les magazines mettent les mêmes bouilles sur leurs couvertures, Kanpai-Net est en panne sèche, Pipomantis en est réduit à se prostituer sur son blog. Et la nouvelle formule de Push-Start me rappelle qu'un jour, j'ai cru bon d'écrire : "Quand je vois une fille en train de lire dans le bus, j'ai tendance à avoir une érection" (ce que je ne désavoue pas).

Et pendant ce temps, le supplément Ecrans qui a accompagné Libé pendant l'été est devenu un site web. Les articles qui y sont parus sont repostés sur le site, ce dont on ne se plaindra pas.

Que peut-on dire sur Advent Rising sans paraître méchant ? C'est un jeu vidéo qui a coûté un peu trop cher à l'éditeur Majesco, qui s'est retrouvé mal à l'aise face à ses actionnaires quand ce jeu et Psychonauts se sont commercialement plantés. C'est un titre taillé pour être le premier épisode d'une trilogie, qui semble avoir encore moins de chances de se concrétiser que le dernier chapitre de Shenmue. Ca tourne avec le moteur d'Unreal Tournament, ça fait parfois ramer la Xbox, et c'est un jeu d'action à la troisième personne. L'histoire, assez soignée pour le genre, narre l'épopée d'une humanité détruite lors d'un conflit entre deux races extra-terrestres, toutes deux découvertes à quelques heures d'intervalle (!). Ca pompe pas mal sur Halo et Star Wars : on pilote des véhicules et des tourelles, on a des pouvoirs de télékinésie, des passages scriptés à mort... et des scènes cinématiques qui puent le petit budget, où le "caméraman" bouge clairement sa caméra à la souris et au clavier, exactement comme quand vous ou moi êtes en train d'arpenter en mode spectateur une carte d'Unreal Tournament 2004. C'est pas trop moche, pas trop innovant, clairement taillé par une équipe qui s'est surestimée (ou qui a été dirigée par quelques mégalomanes), pas trop chiant, mais assez quelconque une fois qu'on fait abstraction des ambitions du produit. Canard PC lui avait collé un 4/10 dans la tête.

Je crois que je suis en train de virer méchaphile : quand je vois un jeu vidéo avec des gros robots sur la boîte, j'achète sans me poser de questions. La faute à Steel Battalion, sans doute : le mental doit se dire, c'est bon, t'as déjà foutu 200 € dans un jeu avec des Mechs qui se mettent sur la gueule, tu devrais pas avoir à reculer devant un autre titre bien moins cher. Du coup, je tombe parfois sur un produit fort sympathique malgré des défauts bien présents, sur des purs moments de plaisir, et sur quelques fruits pourris. Là, je crois bien que c'est le dernier cas de figure avec Gun Griffon : Allied Strike, de Tecmo. Les mechs ont la possibilité de voler pendant quelques instants, mais trottent et flottent dans les airs avec la même grâce qu'une dinde. En fait, on jurerait que toute l'animation a été basée sur la démarche des héroïnes de Chicken Run, tant c'est indigne d'un bon gros robot des familles. Techniquement, c'est une insulte graphique à la Xbox, c'est chiant à jouer, et cette animation blasphématoire empêche d'y croire un seul instant. C'est pas nouveau, mais je le confirme : les gros robots font vendre. Peut-être encore plus que les ninjas, mais c'est pas sûr.

Et ce week-end, c'est Guild Wars Nightfall pour tous.