Ceux qui lisent ce site depuis quelques temps doivent encore avoir en mémoire l'article sur Shintaisou. Enfin, je me mets à leur place, parce que c'est pas demain que j'oublierai cet anime hentai ; pervers au-delà du supportable et incroyablement bien réalisé, c'est un véritable crash-test sur lequel beaucoup de consciences se sont explosées. Je dis "beaucoup", parce qu'allant contre tout sens moral et humain, des américains ont cru bon d'éditer ça chez eux, sous le titre de "Princess 69" - ça ne s'invente pas. Et puis, il était bien spécifié dans le texte que son but était de vous dissuader de le regarder, en vous informant de la manière la plus claire possible, afin que vous ne le regardiez pas après avoir téléchargé aveuglément quelques épisodes. Sauf qu'évidemment, je n'ai fait qu'attiser la curiosité de beaucoup et causé l'inverse de l'effet escompté... J'ai un message pour ceux qui ont regardé Shintaisou après m'avoir lu : bien fait pour votre gueule.

Petite parenthèse : si vous n'avez jamais vu d'animes hentai, faites-moi plaisir, commencez par Kite (Tanuki Award 2002 du meilleur H-anime).

Dimanche soir, j'ai appris lors de l'hebdomadaire session IRC que Shintaisou venait d'avoir une suite. Shock. J'ai pas dit grand-chose ce soir-là. Après une bonne nuit de sommeil, la conscience du travail bien fait et le sens de l'exhaustivité ont repris le dessus (???). J'ai regardé les deux épisodes de Shintaisou Shin, et contre toute attente... y'a rien de spécial.

En fait, cet anime est tellement quelconque qu'on est presque en droit de se demander quel est le rapport avec son odieux prédécesseur. Deux épisodes avec un seul personnage qui fait son come-back, et, tenez-vous bien, une histoire plutôt développée. Résumons Shintaisou, puisque le scénario y était tellement quelconque que je n'avais pas jugé utile de l'aborder à l'époque : dans un collège, une fille-à-papa recrutait un adipeux professeur de GRS pour utiliser quelques membres du club et les former au Yami No Shintaisou, la GRS des Ténèbres. Ca ressemble à un argument foireux pour justifier les multiples scènes hentai, n'est-ce pas ? C'était évidemment le cas : on ne voyait jamais le livre enseignant cette obscure pratique (on apprend pourquoi à la fin de Shintaisou Shin), et le scénario était tout à fait accessoire. N'empêche, lors des Jeux Olympiques d'Athènes, je n'ai pas pu regarder les épreuves de GRS avec l'esprit tranquille.
Maintenant, tout change : l'histoire suit le petit frère d'une des demoiselles de la première série, qui est manipulé par la même fille-à-papa pour "éduquer" une élève du club de gym et pour laquelle il aura bien entendu des sentiments amoureux. Toute l'histoire suit leur relation (et il y a pas mal de développement des personnages, mine de rien), et les scènes de sexe - pas toujours consentant - sont relativement normales. J'entends par là que nous sommes à des années-lumière du sado-masochisme détraqué de Shintaisou, et que finalement, Shintaisou Shin est dans la norme de la production hentai. Pareil pour la réalisation : c'est bien en-deçà du premier opus, sur tous les points.

Au final, on se demande presque ce qui a motivé la production de cette suite. D'habitude, une suite, ça doit faire mieux que l'original, plus gros, plus fort, plus whizz, non ? Ben là, non. A l'inverse, les H-animes qui ont depuis surpassé Shintaisou sur le critère de la perversion y sont arrivés en utilisant un character design plus réaliste et carré, causant un malaise encore plus accentué (oui, c'est à Bondage Game que je pense). Comme ils avaient déjà fait le pire avec le premier opus sur ce design, la production a décidé de se concentrer sur l'histoire et ce fameux Yami No Shintaisou. Sauf qu'on s'en fout. C'est comme si lors de ces films pornos avec le scénario "bonjour, je suis votre nouvelle voisine", on faisait une suite où on avait affaire à la belle-mère de la nouvelle voisine ! Enfin, les scènes hentai n'ont franchement rien d'original ou d'intentif. Je me répète, mais il faut bien ça pour que je l'intègre : Shintaisou Shin est tout à fait fade et normal. Shock.