Le studio Treasure doit être enfermé dans une sorte de bulle temporelle, coincés dans une époque où les 32-bits règnaient sur la Terre. Et coincée, ma cartouche de Gunstar Future Heroes semblait également l'être, tant elle n'a pas quitté le port GBA de ma DS depuis Noël dernier. En fait, j'aimerais avoir un Gameboy Player uniquement pour ce jeu, tant ses pixels si détaillés semblent presque étriqués sur un écran de console portable.
En 2003, Astro le petit robot fêtait son quarantième anniversaire, avec un nouvel anime et deux jeux vidéo, pour ps2 et GBA. Ce n'est un secret pour personne, le machin en 3D sur console de salon est une horreur. Mais là, celui sur portable, c'est encore meilleur que Gunstar Future Heroes. C'est beau, soigné, rapide, digne de l'action d'un Probotector/Contra. Ca contient quelques concepts de gameplay du XXIème siècle (vies illimitées, sauvegarde automatique après chaque tableau...) dans un jeu qui semble avoir appartenu au meilleur d'une 16-bits. Même les sentiments sont identiques : on en chie sur un passage qu'on se retape 30 fois, et quand on y arrive, on s'exclame que finalement, c'était faciiileuh. On a connu ces jeux, et on se demande pourtant : est-ce que ce n'est pas un peu difficile pour un produit principalement créé pour des gosses ? Tu parles : quand on avait leur âge, est-ce que nous n'étions pas meilleurs gamers que nous le sommes à présent ? Sérieusement, vous avez tous ressenti cette grosse douleur dans les fesses en tentant de revenir à présent sur des jeux que vous torchiez avec une main dans le dos 15 ans plus tôt.
Astroboy Omega Factor est déjà un excellent jeu, mais ça tient de l'exploit quand on parle d'une licence ; il n'est pas peu commun de voir le nombre de bouses pondues par Bandai ou EA, persuadés que ça se vendra grâce au seul logo sur la jaquette. Mais en plus, Astroboy OF est un excellent produit licencié : il y a du Astroboy correspondant à l'anime de 2003, mais également plein de références aux versions précédentes... et aux autres mangas et animes d'Osamu Tezuka. Ils ont trouvé le moyen de coller le Roi Léo dans un boss fight, c'est dire. Et surtout, ça colle incroyablement aux nombreux messages de l'oeuvre originale ; les personnages, les histoires, les réactions, même la traduction sont fidèles à la saga mouvementée du premier anime de la télé nipponne (une bonne tranche de sa création est racontée là-dedans). Astro est un héros, mais c'est mélancolique, plein de rebondissements, et même si les petits sprites et les courtes scènes de papotages ne font pas passer beaucoup de scénario, on est vraiment dans Tetsuwan Atom jusqu'au cou. Ca marche vraiment à fond : ce petit jeu vidéo est étrange, tant il est d'une excellence inattendue sur tous les points, même sur ceux sur lequel on ne l'attendait pas.