Prologue: Jeudi 28 Mai et vendredi 29 Mai

Et oui, cette année, raton-laveur.net avait accès backstage pour mieux découvrir l'envers du décor! Sur place avant tout le monde et jusqu'à lundi soir, Epitanime 2004, go!

N.B: Ces infos sont évidemment à prendre pour ce qu'elles sont: l'envers du décor. le making of, la convention comme seuls les organisateurs l'ont vécue. A la façon des livres où vous êtes le héros, si vous voulez jouer le rôle d'un(e) visiteur(teuse), passez à la page suivante.

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Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, Epitanime se déroule à l'E.P.I.T.A (sans blague?) et cela signifie Ecole pour l'Informatique et les Technologies Avancées. Tout ça pour dire que les organisateurs n'ont pas à louer leurs locaux, mais doivent composer avec le fait que tout se déroule dans une école... Et évidemment, des cours avaient lieu durant la mise en place de la convention. La scène dans la cour était déjà installée et les salles de projection (dans des classes ou des amphithéâtres) semblaient prêtes. Mais le forum des exposants, accueillant dans le sous-sol d'un des bâtiments vendeurs pros et amateurs, était loin d'être prêt. En temps normal, ça ressemble à un parking avec des terrains de sport tracés au sol et des locaux de chantier pour héberger les associations. Il fallait donc mettre des tentures pour faire des murs artificiels, et mettre de la moquette partout... Une trentaine de personnes se relayèrent pendant ces deux jours pour mener cette tâche à bien: plus de 2500 m² à recouvrir avec du scotch double-face pour pas qu'on se prenne les pieds dans le tapis, sans parler des tables et des exposants qui installent leur stand. Ces derniers arrivèrent vendredi. Konci, New City Games (venus de Lyon) et Akata (éditions Delcourt) furent les premiers à débarquer; mention spéciale à NCG qui fit deux gigantesques murs de posters hauts de 4 mètres. Pendant que la convention était lancée vendredi soir, les autres professionnels passèrent la nuit à s'installer, aidés par les organisateurs... qui ramenaient également des tables supplémentaires des locaux d'Epita 2 à Villejuif.

Des réponses, des réponses!

Pendant ce temps, j'ai pu faire quelques interviews autour des grandes questions - qui auraient de toute façon atterri sur le Net: 1) Pourquoi pas de grand écran? 2) Pourquoi pas de fansubs durant les nocturnes? 3) Et la vente d'articles pirates, sujet sur lequel je gueule chaque année? Et pas à n'importe qui: Seiyar et Neuro, respectivement responsable de la convention et président d'Epitanime!
1) L'écran géant sur la scène fut apparemment le serpent de mer de cette année. La société qui le louait a fait faillite, et le meilleur prix trouvé tournait autour du double. Une autre solution consistait en un projecteur de jour; seulement, ce genre d'engin diffuse une lumière si forte que ceux qui regardent le faisceau deviennent des légumes comme dans Men In Black - ou virent carrément aveugles. Il faut une structure spéciale pour orienter l'appareil sans risque pour le public, dont l'achat devient donc obligatoire en plus de la machine et dont le prix atteint des sommets (en pratique, la solution tape dans les 13000 eurobrouzoufs). Après avoir retourné la situation en long, en large et en travers, l'idée d'un écran passa finalement à la trappe.
Question corollaire: quand on a pas à louer ses locaux, ses chaises ou son matériel de projection, qu'est-ce qui coûte cher? En fait, il n'y a pas une grosse dépense, mais plein de petits trucs qui grèvent le budget: par exemple, la Croix Rouge et les agents de sécurité dont les salaires sont doublés le lundi de Pentecôte (férié!), ou la location de véhicules pour transporter le matériel.
2) Pour l'absence de fansubs, le problème est à prendre dans le sens inverse: les éditeurs ne fournissaient pas assez d'exclus pour remplir un planning de trois jours et trois nuits non-stop. En témoignent Dybex et Kaze qui avaient recyclé leurs projections d'Epita 2002 à l'Epita 2003... Et les "officiels" restaient frileux à l'idée de travailler main dans la main avec une convention qui passe des fansubs: cercle vicieux! Il fallait faire les choses dans les règles de l'art cette fois-ci, surtout que de nouveaux éditeurs (Mabell et Beez) venaient d'arriver sur le marché. Seiyar a d'ailleurs dit que la première question de Mabell était: "vous utilisez toujours des fansubs?"
IDP, l'éditeur d'oldies, fut le premier à répondre présent, en proposant un planning pour les trois nocturnes. L'équipe organisatrice d'alors signa tout de suite; d'autres éditeurs se présentèrent par la suite, et eurent droit aux journées. Du coup, pas besoin de fansub!
3) Le matos dit HK (pour Hong-Kong; made in taïwan!), autrement dit pirate, est toujours un sujet un peu tabou pour les magasins, mais également toujours illégal. Si je fais un ramdam permanent dessus, c'est parce que les fans doivent savoir la vérité sur le sujet... et parce que ça met les conventions en danger. Qu'un magasin fasse sa merde dans son coin et se fasse visiter par les flics, c'est son problème; qu'il le fasse sur une conv' et mette l'existence de cette dernière en danger en est un autre. Cette année, la poire a été coupée en deux: un article nouvellement ajouté dans le contrat signé par les professionnels stipule qu'en cas de matos illégal, ils se font soit expulser, soit sont seuls responsables, soit les deux. Neuro a tenu à préciser qu'ils seraient également vigilants sur tout ce qui est hentai: la loi prévoit un affichage à plus d'1m70, Epitanime prévoyait d'en interdire l'exposition.

C'est également Neuro qui lâcha une info surprenante: l'édition 2003 avait été très douloureuse pour le budget de l'association, et il n'y aurait même pas dû y avoir de convention cette année. Finalement, le risque fut pris de se lancer cette année même avec un budget faible pour mieux rebondir en 2005. Epitanime 2004, année de retour aux sources, de transition ou de la dernière chance? Ma réponse (j'ai pas la prétention d'écrire "la" réponse^^) se trouve dans ce dossier.

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