C'est officiel : Capcom a décidé d'euthanasier Steel Battalion : Line of Contact, le jeu XboxLive-only pour nantis qui cherchent à "compenser" grâce à leur gros joystick. Vous entendez la complainte de ces joueurs ? Non ? C'est normal, tout le monde s'en fout.
Souvenez-vous : SB LOC s'était tapé le Tanuki Award 2004 du pire jeu de l'année pour la pure et simple raison qu'il était un freesbee à 60 €. Impossible de trouver des joueurs (parce qu'il était tout simplement impossible de trouver le jeu), six mois d'attente pour un patch offrant un moteur réseau acceptable, remise à zéro des comptes en raison d'un bug permettant de dupliquer l'inventaire... Même si la partie offline avait été un succès, Capcom avait soigneusement chié la partie online et la mise sur le marché de Line of Contact, produit au concept somme toute génial.

On les comprend : ça leur fait un gros serveur dans leurs bureaux qui sert un peu à rien et qui pourrait être rempli de films pour adultes. En effet, les fonctionnalités de base sur le XboxLive sont hébergées par Microsoft, et les trucs plus spéciaux (genre les stats ou les profils de personnages dans Phantasy Star Online) sont sous la responsabilité des éditeurs ; autrement dit, Capcom est seul responsable de cette décision. Trois joueurs râlent, Capcom rappelle qu'ils ne font que couper le mode "Campagne" (avec sa guerre à grande échelle) et qu'il est toujours possible d'organiser normalement des parties simples en Free Mission Mode (à la façon d'un réseau classique). Mieux : après avoir tiré la prise, tous les Mechs et terrains seront déverrouillés. Encore mieux : la coupure ayant lieu à la fin du mois, je vais enfin pouvoir trouver des joueurs ! Ca va y aller tous les soirs ; j'aurais pu m'y mettre dès l'annonce officielle, mais j'étais trop occupé à faire des séances de cyber-sexe sur MSN Messenger. Capcom fait de son mieux pour limiter la casse ; honnêtement, on a connu bien pire comme interruption de service...

Est-ce l'occasion de relancer le sempiternel sujet sur la probable et future absence totale de vieux jeux, de gros pixels, d'abandonwares parmi les jeux online ? Quand on a un service dépendant d'une plus grande entité (comme un serveur, une antenne de télévision ou un dealer de drogue), on est dépendant de la livraison de cette dernière. C'est une évidence pour les jeux massivement multijoueurs, mais au fur et à mesure que les "achats de contenu digital" se généralisent, c'est un destin qui attend les autres catégories vidéoludiques... Comment jouera-t-on à Half-Life 2 le jour où Valve décidera de couper Steam ? Nintendo proposera son catalogue de jeux NES, SNES et N64 via Internet sur la Revolution, mais pendant combien de temps ? Qui tiendra le plus longtemps, nos vieilles cartouches toutes rouillées et nos disques tout rayés, ou un service de téléchargement ?