Deux petits vieux sous un abribus :
- Mais si, puisque je te dis que la classe de Paladin est merdique ! A part les tankers, tu peux rien faire avec...
- Ah, pour les tanks, tu prends un Tauren ! Leurs avantages raciaux sont indéniables, surtout le stun !
- Par contre, on est d'accord sur les Gnomes : c'est nul.
(tous deux hochent lentement la tête)

Une ado plongée dans une conversation sur son téléphone portable. Je n'entends qu'une partie de la conversation :
- Gauche... Droite. Purée mais c'est pas compliqué merde, haut-bas-gauche-droite, t'as un son d'anneau et tu fais A et Start ! Tu appuies juste sur chaque direction sans toucher aux diagonales ! Mhhh, si on éteint pas la console, les émeraudes sont "enregistrées" et on peut refaire le bonus stage pour toutes les avoir et finir complètement le jeu. Oui, il l'avait publiée dans la rubrique courrier d'un Consoles+ et des gens lui avaient téléphoné parce qu'ils n'arrivaient pas à le faire ; c'était une autre époque !

Deux jeunes adultes :
- Ne me parle pas de Dragon Ball GT ! Pour moi, la saga de Toriyama s'arrête au volume 42, quand il fait ses adieux !
- Et pour moi, elle s'arrête au volume 35.
- Ah ? Pourquoi donc ?
- Parce qu'il y a la vraie fin. Toriyama, avec son Goku, son nuage volant et son bâton magique, n'était évidemment qu'une reprise de la légende bouddhiste. Or, cette dernière finissait en disant que Goku mourra face à un adversaire qu'il ne peut vaincre... Ce dernier étant évidemment Cell, battu par Gohan. Si tu relis la fin du volume 35, qu'est-ce que tu vois ? Son Goku se sacrifie, Son Gohan bat Cell, la paix est restaurée et Goku ne veut pas être ressuscité... et de retour dans le futur, Trunk bat Cell une fois pour toutes. A la dernière page de ce tome, on le voit rejoignant sa mère alors qu'il devient en quelque sorte le successeur de Goku et des autres, puisqu'il est déjà le dernier Z-Soldier. C'était une véritable fin ! Je crois même que lors de la prépublication nipponne, il y avait un autre message d'adieu, plus discret celui-là, de Toriyama... Mais tu connais déjà la suite : sa maison d'édition et la Toei, qui était derrière l'anime, tenait à ce qu'il ne tue pas la poule aux oeufs d'or, d'où l'arc supplémentaire de Boo. D'ailleurs, la qualité graphique se casse la gueule car c'est dessiné à 100 % par ses assistants.
- ... (son visage est depuis longtemps figé dans une indicible expression de surprise)

Plus loin, je découvre la V.Smile, sûrement la meilleure idée qu'il m'ait été donné de voir depuis la Sega Pico ; nom de nom, cet engin a un vrai stick arcade avec des boutons. D'ailleurs, c'est Winnie l'Ourson (une des stars de mon enfance avec Gaston Lagaffe, Tex Avery et Grendizer) qui parraine la console : il marche et se dandine en fredonnant et il rampe comme Solid Snake et oh la vache ce truc est génial. Si seulement je n'étais pas interdit de reproduction (sauf accord d'un comité d'éthique), j'aurais acheté cette console "pour plus tard". Je l'offre à un gamin de mon entourage et son avenir de gamer est garanti.

Un vendeur en train de discuter avec un client: "Dans Resident Evil 4, les touches sont trop bien gérées... Genre quand tu dois courir parce que t'as un rocher à tes trousses, tu bourrines A et c'est comme sur ton clavier parce que tu hurles devant ta télé. Et quand tu fuis, tu enfonces sur B et c'est comme si tu fuyais tous les zombies en disant 'Bééééééééé désolé les gars mais je vais pas m'attarder, j'ai un truc sur le feu qui sonne à la porte'. Et quand tu parles à ta télé, c'est soit parce que le jeu est trop bon, trop difficile ou trop mauvais. Là, on est clairement dans la première catégorie."

Un jeune adulte dans un magasin de vieux jeux. Il a des cheveux longs et il parle doucement mais avec conviction : "Je viens de commencer à bosser comme magasinier pour payer mes jeux vidéo. Toute la sainte journée, je plie des cartons, je remplis des liasses de paperasserie sur la moindre boîte de petits pois ajoutée sur les linéaires et je suis sous l'ordre d'abrutis. Ce boulot est tellement simple et répétitif qu'il s'imprime dans le crâne au point que j'en rêve toutes les nuits... je me force à me réveiller et à penser à autre chose, mais rien à faire et ça me pourrit mes nuits. J'ai réalisé que les jeux vidéo, ma passion depuis toujours, est en train de devenir un échappatoire à ce job pourri, comme tous ces gens qui rentrent crevés du travail pour s'avachir devant tf1. Et comme ça tourne sur une télévision, j'ai presque l'impression que les jeux vidéo vont devenir le nouveau médium d'abrutissement de la société de consommation - surtout qu'on doit payer cher pour s'en servir, contrairement aux programmes 'non interactifs' qui eux sont gratuits !"

Un gosse en train de convaincre son père - parti pour prendre un jeu à 15 € et faisant fi de la recommandation d'âge - d'acheter le GTA San Andreas à 40 € en occase :
- Mais si papa c'est cool ce jeu, tu peux voler des BMX !

S'il y a quelque chose à quoi je n'arrive pas à m'habituer, c'est bien de faire les soldes de jeux vidéo.