C'est officiel: à partir du mois prochain, Shonen Collection dégage de ma liste des courses.

C'était parti d'une excellente intention: pondre un mensuel de pré-publication de mangas avec un sondage pour ne garder que les fan favorites et sortant en librairies pour faciliter l'achat des anciens numéros (et éviter la paperasserie des magazines en kiosque). Dès le premier numéro, ça ratisse large dans les sous-genres du shonen: des mechas avec Turn-A Gundam, de l'humour avec Cyborg Kuro-chan, de la baston et des nanas avec Shonan Junai Gumi, du soigné avec Get Backers (quoi qu'on dise sur l'anime, le manga assure), et même de l'alternatif avec Fuli Culi. Le train est lancé, les sondages font leur office... et deux ans plus tard, nous avons: Shonan Junai Gumi, que le statut de "série fondatrice" rend intouchable (et les ventes de Shonen Collec', lancé en plein boom GTO, n'en ont pas pâti, bien au contraire); Psychic Academy, de la mièvrerie en boîte; Negi Ma, pareil mais en version lolicon; Air Gear, dont l'équation est aussi simple qu'efficace: Oh! Great + Jet Set Radio (love!); enfin, le dernier manga arrivé est Suzuka, dont le début oscille entre une relation amoureuse (ça me gêne pas) et une repompe de Maison Ikkoku (ça me dérange un peu plus). Sans parler des séries qui ont fait trois p'tits tours et pis s'en vont: Reservoir Chronicle Tsubasa (on se demande encore ce que ça foutait là, à part pour faire un bon coup de pub au catalogue Clamp que Pika a dû payer un paquet de lingots d'or), Boys Be (2nd Season uniquement, ils nous ont épargné les milliards de spinoffs), King of Bandits Jing et Rose Hip Rose, ainsi que les 4-koma Puppet Revolution et Pop Loft (qui va cependant laisser place à une autre série faite par deux petits frenchies).

Après le filon culotté (à tous les sens du terme) des étudiantes fragiles et des lycéennes fragiles, Ken Akamatsu creuse celui des collégiennes fragiles (s'il continue à rajeunir, on va devoir contacter la police des moeurs). Aki Katsu ne se lasse jamais de dessiner des comédies sentimentales merdiques où les gouttes de sueur sont plus nombreuses que dans dans l'anime SailorMoon et où les personnages ont deux visages possibles: "faciès d'enfant avec moue boudeuse" et "faciès d'enfant avec sourire lubrique dérangé". Boys Be, tranches de vie de jeunes tellement hormonés qu'on se demande comment ils arrivent à garder forme humaine, laisse place à Suzuka... Mais merde à la fin, les mangas "pour nous les hommes" (je fais référence au rasage, pas aux magazines gays) ne se résument pas à ça! Et les polars un peu recherchés comme Death Note? Et les mechas, innombrables et faisant partie intégrante du genre? Et les one-shots ou les séries courtes (ce fut d'ailleurs une excellente idée de publier Murikuri de Clamp fin 2003)? Mais à voir les votes plébiscitant Negi Ma, Reservoir Chronicle Tsubasa et Psychic Academy (respectivement 1er, 2ème et 4ème des suffrages, la 3ème place revenant à Rose Hip Rose, série actuellement dead by degrees), on est en droit de penser que les glaireux ont pris d'assaut Shonen Collection. Ou peut-être qu'au delà des sondages qui éliminent des séries, c'est juste le choix des nouveaux mangas (fait par Pika) qui est dangereusement réducteur...