Mon coup de coeur de ce début de saison fait un carton plein avec ce deuxième épisode. Où le générique d'intro de Kujibiki Unbalance laisse place à un nouveau morceau (on voit du Guilty Gear!), où notre groupe d'étude de la culture visuelle moderne va faire les magasins, et où l'on parle de hentai. Me faire hurler de rire à 4 heures du matin est un exploit qui n'avait pas eu lieu depuis Excel Saga et sa petite soeur Puni Puni Poemi; d'ailleurs, n'oubliez pas d'être devant votre télé lundi à 18h.

Genshiken tient la balance parfaite entre réalisme (qui donne un incroyable ton de déjà vu aux situations présentées) et dramatisation (qui en fait un anime de qualité). Un exemple assez représentatif est le personnage de Kohsaka: un stéréotype que je surnomme machinalement "le commercial". Je ne parle pas des marchands de tapis qui polluent toute industrie du loisir, mais de ces otakus qui font (ou ont fait) des études de commerce ou de communication. Essayez de me suivre dans ce que je vais raconter, c'est un peu tordu.

Pensez à ces gens-là. On leur enseigne comment vendre quelque chose ou quelqu'un. Généralement, on leur explique qu'il faut toujours commencer par se vendre auprès du client ou de son patron. A cet effet, ils sont dressés comme des petits soldats à faire des gestes simples: se raser, se coiffer, s'habiller correctement, rester zen dans des situations critiques (chapitre un: "le client mécontent"), autrement dit comment être séduisants. Un enseignement qui sert au-delà du boulot, puisqu'il est généralement utile pour avoir une relation sexuelle... et qui échappe bien souvent aux otakus. Evidemment, ces études ont lieu à l' "adulescence", un âge où un fan formé depuis l'enfance a déjà choisi si ses posters de Masamune Shirow vont rester sur les murs ou si non, c'est bon, j'ai passé l'âge de ces conneries.
Donc, un otaku, ça ne fait généralement pas attention à la manière de s'habiller ou la longueur des poils de menton - et ne parlons pas de ce qui touche au sexe (jeu de mots involontaire). Vous voyez où je veux en venir? Ces gens qui sont déjà atteints, qui ont déjà emmagasiné des jeux vidéo, des VHS et tout le reste, que se passe-t-il quand ils partent en école de commerce? Ils mutent. Une fusion du meilleur des deux mondes: ils peuvent évoluer parmi les civils sans que ces derniers se doutent de quoi que ce soit, et ils peuvent aller dans une convention sans qu'on les prenne pour des n00bs. Ils peuvent être les ambassadeurs des animes sans se forcer, faisant partie de façon presque inconsciente de cet effort de guerre pour effacer l'image Club Dorothée qui colle encore à notre passion. Si la prochaine génération sera élevée avec des DVDthèques Ghibli et non Disney, ce sera grâce à eux - d'autant plus qu'ils le feront sur leurs propres gosses, puisque leur capital séduction leur permet de se reproduire. Voilà, ainsi sont ces gens qui appartiennent à la classe de personnage "otaku", sous-classe "commercial": ceux à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession et qui ont pourtant des piles de mangas pour adultes dans leurs étagères.

Le personnage de Kohsaka dans Genshiken est une version animée de cette espèce: il a donc un côté incroyablement naïf pour donner un ressort comique. Il a un visage d'ange mais est excellent aux jeux vidéo, sa copine est un ersatz de fille-qu'on-a-connu-tout-petit mais qui n'arrive pas à réaliser la lourde tâche qui l'attend. Comme la première fois, c'est narré de façon hilarante mais c'est aussi frappant de scènes vécues; la bande-annonce du prochain épisode nous promet une visite dans les conventions, et ça va pas être triste.