Dans l'épisode de GTO qui est passé aujourd'hui sur Canal+, Onizuka et son gang de motards (oui je sais, on dit "Bosozoku") portent un foulard avec un svastika dessus - symbole ô combien mésestimé en Occident. Je craignais de la part de Canal + ou de Kaze qu'ils réduisent la focale des plans, qu'ils les passent au Flame (station Silicon Graphics utilisée par le Vrai Journal de Karl Zéro pour les trucages vidéo), au carrément aux lance-flammes, voire l'épisode entier. Ils n'ont rien fait de tout cela: tu parles d'une version clean - et gardez le doublage plus que moyen hors de cette constatation, Canal + Numérique laisse le choix entre VO sous-titrée et VF. Dans un volume récent de Naruto édité chez Kana, il y avait une grosse note de traduction renvoyant à une page entière à la fin du volume pour mettre les choses au point. Forcément qu'au format TV, c'était pas possible. Et on ne risque pas de compter sur le chimpanzé de laboratoire récupéré sur GameOne qui fait office de présentateur pour dire quelques mots avant de lancer l'épisode. Situation épineuse, quoi qu'on en dise: C+ et Kaze ont-ils eu la bonne attitude? Faut-il diffuser une oeuvre absolument inchangée au risque de heurter certaines sensibilités, ou "adapter" au risque de dénaturer?

J'espère que je n'écris pas un article dans le calme avant la tempête. J'espère que demain matin, je ne vais pas écouter France Info pour apprendre qu'une association puritaine/familiale/religieuse/amitié-entre-les-peuples/politique/choisissez-un-groupuscule ne va pas prendre la mouche en faisant une énième méprise et demander l'arrêt de la diffusion. J'espère que depuis Familles de France, Télérama ou le Club Dorothée, la Japanime en France a traîné son lot de casseroles pour qu'on la laisse tranquille, surtout quand elle est à nouveau diffusée à un horaire de grande écoute et en version non massacrée, quoi qu'en dise FRA. J'espère que tout ce qu'on a fait depuis des années ne va pas partir en fumée à cause d'une poignée d'incultes pas foutus de comprendre quelque chose à un ésotérisme récupéré malgré lui par les nazis.
Serrons les fesses, comme on dit.