En voilà un sujet qu'il est large, et qui rend le titre auto-prétentieux en subodorant que le sujet sera suffisamment abordé dans cet article.
Pour les retardataires, rapide résumé: au Japon, quand on vous donne un truc gratos, on dit que c'est "service". S'entend, service offert par la maison. Dans les animes, le petit quelque chose donné aux fans est une des offrandes les plus vieilles au monde: du sexe. Mais pas beaucoup, hein. Ainsi naquit la loi 34 des Animes ou les scènes de bain dans Love Hina. Etymologiquement, on ramène l'expression de "fan service" à Misato d'Evangelion, qui finissait chaque bande-annonce du prochain épisode en promettant plus de scènes osées: "servissu, servissuuu!", pour une fois judicieusement traduit dans la VF avec un "la semaine prochaine, j'enlève le bas!" Toujours est-il que quand je pensais faire des critiques d'animes en bonne et dûe forme, le fan service aurait eu une note à lui tout seul; variable dont le niveau faible ou élevé aurait enchanté ou révolté le lecteur de façon tout à fait subjective. Certains adorent, d'autres voient en ça la méthode de vente basique du publicitaire: du cul, du cul, du cul.

Et la ligne a fini par devenir trouble. Amazing Nurse Nanako ou Agent Aika restaient du "bon" côté, même si les angles de caméra licencieux devinrent légion. D'autres virèrent au porno soft: Hanaukyo Maids est champion incontesté. Enfin, d'autres séries n'eurent que ça comme argument de vente, et c'est là que la discussion fait débat: Mahoromatic, Hand Maid May/Mai, Negi Ma, et certains qui cherchent vraiment le baton pour se faire battre pousseraient jusqu'à citer tout Katsura. Mon grain de sel dans cette polémique: je considère qu'une fois le fan service enlevé, Labyrinth of Flames reste une hilarante parodie de samouraïs, et pas une coquille vide. En plus, la VOST FR est signée Olivier Hagué.

Y'en a qui lisent cet article et se demandent où est passée la dose de bile réglementaire pour chaque texte posté dans cet édito. Elle arrive.

C'était dit au début: le fan service est un sujet trop large pour être abordé ici. Et sûrement que la prose au-dessus sert d'intro à ce qui va suivre: un avis sur Hikari to Mizu no Daphne, ou le titre anglais officiel, Daphne In The Brilliant Blue. Oui, c'est une de ces choses dont je vous parle uniquement pour vous dire de ne pas y toucher.
Ca commence sur les chapeaux de roue: une étudiante émérite et orpheline qui tente d'entrer dans une prestigieuse agence gouvernementale se fait recaler et se retrouve ni une ni deux à la rue. Elle a 15 ans, c'est une cruche de dernier niveau et elle est plate comme une limande. Détail gratuit? Attendez la suite: elle rejoint une boîte privée qui a pour but de... euh... en fait, on sait pas. C'est comme un bureau de détectives privés, sauf que ses membres ont le sens de déduction aussi développé que celui d'un macaroni cuit et que leurs enquêtes vont de "retrouver un chat perdu" à "trouver un saboteur de voiture de course" en passant par le sempiternel "sac de fric volé". Absolument passionnant, surtout que chaque "aventure" vaut un épisode! Et surtout, le scénario a une sale tendance à tordre la réalité pour simplifier les choses: le saboteur hurle sa joie avant que la bombe n'explose, et les détectives tombent sur le voleur par le plus pur des hasards.
Mais là où Daphne... prend tout son sel, c'est justement avec le fan service: nos cinq enquêtrices ont une tenue bien spécifique pour leur travail. Notez qu'une des filles se promène normalement en débardeur et panta court, se retrouve ainsi dans un accoutrement encore plus ras-la-foufoune (et deux d'entre elles ont une sorte de serviette hygiénique pour seule couverture intime, charmant). Trop fort: là où les autres séries attendaient un malheureux coup de vent ou une vue en contre-plongée pour satisfaire les bas instincts du spectateur, Daphne invente les héroïnes déjà à poil! Et ça devient complètement surréaliste quand on voit les réactions des "civils" qu'elles croisent: personne n'est surpris ou ne cherche à les séduire... Le summum étant atteint quand on découvre l'utilité de ces tenues "spéciales". Car voyez-vous, tout élément vestimentaire osé est toujours justifié: regardez les compétences dans Final Fantasy X-2 changer avec les fringues ou les lunettes de G-On Riders procurer de super-pouvoirs à leurs porteuses (les lunettes sont sujettes à fantasmes au pays du Soleil Levant). Sauf que là, eh bien ça ne sert à rien. Nada, keud, zéro. Moi je dis, on peut pas aller plus haut que ça: elles sont encore plus dévêtues que dans certains animes officiellement patentés hentai, et ce sans autre raison que les réactions hormonales des téléspectateurs. Enfin, je dis ça en mettant un lien vers Lingerie Soldier Papillon Rose, alors que ce dernier est une parodie porno de Sailor Moon avec un chat qui arbore une capote rose bonbon au bout de la queue... Fan service animalier, qui dit mieux?