Le Shonen Collec' de ce mois-ci inaugure la nouvelle série de Ken "Love Hina" Akamatsu, prenant la place de l'incompréhensible King of Bandits Jing. Ca s'appelle Magister Negi Magi, as known as Negi Ma et c'est à éviter comme la peste.

Dès les premières pages, on sent la bible de création: Love Hina puissance 1000, et les ressemblances n'ont pas échappé aux fans. Akamatsu avait dû commencer LH sans trop y croire, pensant que sa série finirait dans les esprits comme classée "fan service facile" ou "moe moe power". Apparemment, c'était surestimer l'âge mental moyen du milieu; Love Hina a fini comme série culte auprès d'un grand nombre de fans qui avaient manifestement vu bien peu de choses dans leur vie. Ne vous y trompez pas, j'ai passé un très bon moment devant les aventures de Keitaro et Naru; c'est juste que si on doit vénérer une série, ce n'est sûrement pas celle-là.
Negi Ma continue donc exactement les mêmes canons que son grand frère, enflés à l'excès: écolières, tramages massifs, situations expliquées par l'omnipotence de Moe Moe Man ou l'omniprésence du "tout est possible tant qu'on croit en ses rêves". Mouais, y compris le fait d'avoir dix ans et de devenir prof d'anglais dans une école de filles tout en étant magicien stagiaire. Chpaf, le scénar' a été résumé en une phrase! Ca commence donc avec le petit Negi, habillé en Harry Potter avec turlututu-chapeau-pointu qui est envoyé dans notre monde et croisant un clone de Narusegawa (cheveux longs, amoureuse de son prof, violente, vous voyez le tableau); elle sera d'ailleurs le seul perso à trouver bizarre qu'un gamin soit enseignant. Dans les deux pages qui suivent son arrivée, toutes les filles sont amoureuses de lui, la classe étant fourrée de références à la Japanime (*). Ajoutez les panty shots à tous les étages (dès les premières pages, Negi éternue dans un bus et toutes les jupes se soulèvent!), et bienvenue à Contrivance Plot Land. Sérieusement, si je n'avais pas lu ça avec Groove Salad en fond sonore, les pages auraient déjà été déchirées.

Une OAV est sortie le mois dernier au Japon sur ce manga, dont on sait déjà qu'il ne marchera que parce qu'il y a écrit Akamatsu dessus. Du coup, je m'interroge quelque peu sur le fonctionnement des éditions Pika: ils organisent un sondage permanent pour savoir ce qui plaît ou pas dans Shonen Collection. Si ça marche, ça reste, sinon ça dégage. Il y a également la question "quelle est la série que vous aimeriez voir dans SC?", à laquelle je réponds inlassablement "Read or Die". Devrait-on comprendre que les gens ont demandé à avoir Negi Ma? Ou l'ont-ils intégrée parce qu'ils ont les droits français sur Akamatsu, à l'identique de leurs contrats pour Fujisawa (GTO, Young GTO, Rose Hip Rose)? Cette logique doit bien coûter cher après tout: acquérir la licence d'une série qui risque de se faire virer, faut oser. Alors les prises de risque sont réduites au max: ce mois-ci, 70 pages de Negi Ma, qui se finissent de façon moins douloureuse pour le lectorat de plus de 15 ans. Le dossier de ce mois-ci est composé de quelques dessins de préproduction de Negi Ma - accompagné d'un commentaire de Pika faisant remarquer que ce n'est pas une coïncidence si ce manga arrive au moment où le dernier volume de Love Hina débarque dans les librairies... Ca ne m'empêchera pas de lui coller un zéro pointé dans mon vote mensuel.



(*) Une petite blonde qui s'appelle Ku-Fei, faisant penser à Kaolla Suu; Tchao Linshen apprécie les arts martiaux et est le portrait craché de Lin dans CardCaptor Sakura; une fille inscrite au club manga et à la bibliothèque qui ressemble à Yomiko Readman; il y en a manifestement une qui a deux "cornes" faisant penser aux cyborgs genre Serio de To Heart; une autre s'appelle Miyazaki et un prof Takahata... Cherchez les autres références!