Eternal Darkness (GameCube)
On en a parlé récemment et indirectement, à cause de la sortie de MGS Twin Snakes (pondue par les canadiens de Silicon Knights, auteurs d'ED). Techniquement rien de génial (sorti aux débuts de la console, originalement prévu pour N64, et tiendrait largement sur une Dreamcast), on peut à présent le trouver une quinzaine d'euros, mais... Eh bien, en version courte, c'est tout simplement le deuxième jeu GameCube que je m'achète; le premier était fourni avec la console, ça remonte à un an et c'était Zelda. Masskot - qui poste parfois ici - m'avait prêté Mario Sunshine, Metroid Prime et autres incontournables, mais aucun jeu ne semblait justifier l'échange “argent contre le droit de figurer sur l'étagère”. Mon Cube devenait une sorte de running joke, obtenant le titre peu enviable de “boîte à Zelda”, à l'instar de ma PSX1, “la machine à DDR”.
En version longue, quand on joue à Eternal Darkness, on réalise qu'il n'y a rien d'étonnant à ce que ces gars-là aient hérité du portage de Metal Gear Solid. Hideo Kojima a toujours eu pour habitude de considérer le gameplay de ses jeux comme étant véritablement une extension du joueur: la console et le moniteur devenant partie intégrantes du média proprement dit, au lieu de n'être que simples fournisseurs techniques d'images et de sons. Le combat contre Psycho Mantis, Boktai, l'utilisation du pistolet dans la version MegaCD de Snatcher (poussant à garder une main sur le flingue en cas de mauvaise rencontre)... Eternal Darkness est fortement inspiré des écrits de Poe ou Lovecraft, la gestion de la folie des personnages rappelle le JDR papier de l'Appel de Cthulhu, une jauge de santé mentale étant présente. Au fur et à mesure qu'elle descend, le personnage pète un câble et commence à hurler ou à halluciner; là où ça devient grandiose, c'est que certains effets de son délire affectent carrément le joueur, par des moyens dignes de Kojima. Passez une heure avec ce titre et vous y aurez droit.

Unreal Tournament 2004 (PC)
Oui, ce jeu a longuement été abordé ici avant même qu'il ne sorte, et rien à faire, c'est toujours aussi bon. Parce qu'elles seraient suspectées de faire planter le master server, les statistiques sont toujours HS; je ne suis pas du genre compétitif, mais ce service a pour avantage d'indiquer combien d'heures de ma vie dénuée de sens sont utilisées à faire des pancakes avec le Manta. Donc, pas de stats, et c'est le seul défaut que je peux trouver à ce jeu. A en croire les critiques, ce n'est pas parce que c'est un UTfanboy qui vous parle: personne ne semble y trouver de points négatifs. Basiquement, c'est comme pour un Virtua Fighter ou un Total Annihilation: il y a tellement de choses sur le disque que chaque centime investi dedans vous est rendu au centuple. Et si vous en avez marre de l'ambiance sci-fi, il y a des mods pour tout le monde, sans parler des outils fournis pour s'amuser créativement.

Rez (Dreamcast)
Au secours! Ce jeu revient toujours dans la Dreamcast alors qu'il est là depuis plus de deux ans!

Syberia (Xbox et PC)
Microïds finissant ses stocks avec le peu de vie qu'il leur reste (mais Syberia 2 arrivera comme prévu), la version PC se trouve à 10€ en neuf (ou 15€ avec l'Amerzone, l'autre jeu de Benoît Sokal) contre 50€ pour la Xbox. Comme c'est donc signé Sokal, ça reste beau commme un dieu... Et surtout bien plus jouable et compréhensible que Myst, Schizm ou Zork, trois exemples de titres qui me sont toujours passés des années-lumières au-dessus du crâne. Syberia reste un jeu d'aventure très calme, contemplatif et reposé, où l'on croise rarement âme qui vive.

Kabuki Quantum Fighter (NES)
Nom de Dieu, que ce jeu est dur.

Warlock (Megadrive)
Acheté sur les 5€ qui me restaient après l'achat d'Eternal Darkness et sur un vague souvenir d'un test dans un Player One qui était plutôt positif. C'est un jeu de plate-formes standard, que je crois basé sur un film lui-même basé sur un comic ou un truc dans le genre. Sympa, et le rythme, loin d'être épileptique, s'offre même le luxe de quelques énigmes.

The King of Fighters 2003 (Arcade)
Bah quoi? Playmore a beau “coréaniser” le design de ses personnages, le système de jeu... Non. Normalement devrait suivre le genre de texte générique sur l'évolution du gameplay, des combos et que KOF99 reste mon favori. Tout le monde fait ça, alors il faut laisser sortir un cri, à propos des designs de SNK qui ressemblent de plus en plus à un mauvais manhwa (mais y en aurait-il seulement des bons^^?)
Mai Shiranui, oh Mai, amour de ma prime jeunesse, découverte de ma puberté à travers ton passage dans la douche au détour d'un article dans Player One sur l'OAV 3 Fatal Fury, personnage favori de tout SNK (avec Fio de Metal Slug)... Tu fus même le seul perso auquel je me suis adapté, apprenant furies et combos, au lieu de prendre un autre dont le style de combat me convenait mieux. C'est à cause de toi que j'ai le réflexe de toujours prendre un avatar féminin dans les jeux de baston. A côté de toi, Chun Li ou Kasumi, c'est de la gnognotte. Alors depuis que les coréens de Playmore ont mis la main à la pâte, pourquoi est-ce que tu as lentement commencé à dégénérer? Voilà à quoi tu ressembles à présent, comparé au temps de nos 16-bits. Qui a dit que les héros de jeux vidéo ne vieillissent pas? Qui a dit que les collections de vieux jeux vidéo n'ont pas de sens autre que nostalgique? Que la technologie avançant, ces derniers ne sont pas “vieille école” ou “davantage concentrés sur le jeu”, mais tout simplement obsolètes? Je vous le dis, tout ça c'est des conneries. Gardez vos vieilles consoles et vos vieux jeux, aimez-les et jouez-y.