Jeu vidéo sur Xbox, made in Sega (équipe Smilebit, qui a aussi fait Jet Set Radio), édité par Infogrames.

Les critiques disent de ce jeu qu'il est trop dur. Bah. A chaque fois que je lis ce genre de plainte envers un jeu de nos jours, je hausse vaguement les épaules, en me rappelant un temps lointain où quand on disait que la difficulté était trop élevée, c'est que vraiment, il y avait un problème.
L'add-on “Oh no! More Lemmings”, ou le Batman Megadrive basé sur le dessin animé, Dick Tracy sur MD aussi, j'en passe et des meilleures. A l'époque, les jeux vidéo étaient bien plus difficiles, et encore, je parle même pas des 8-bits. Et encore! Quand j'avais eu King Quest 5, je trouvais ce jeu INJOUABLE tellement il était dur! Et en ouvrant un Tilt Microloisirs de l'époque, qu'est-ce que je lis dans la critique ? “Trop facile” !
Dans mon récent article sur les nouvelles consoles, je disais que c'est à partir de la PSX que les jeux sont devenus très faciles...Sans blague, regardez les mioches de 10 ans actuels , ceux qui ont grandi en jouant à Crash Bandicoot. Mettez-les devant un Mario Advance sur GBA, (Mario Advance 1= Mario 2, Mario Advance 2= Mario World, Mario Advance 3= Yoshi's Island): je vous garantis qu'ils se feront laminer, alors qu'à leur âge, on torchait ces jeux avec une main dans le dos. Je sais, je sais, on va encore me traiter de vieux réac'.

Retour à Gun Valkyrie, soi-disant trop difficile... C'est un jeu d'action/bourrinage à la troisième personne, où, équipé d'un jetpack, on explose des myriades d'insectes. Oui, un peu comme dans Serious Sam, du style “j'en ai 30 qui sont à l'écran, ça ralentit pas mais je commence quand même à paniquer”. J'insiste sur le jetpack, qui permet vraiment de s'amuser à sauter dans tous les sens à la Rocket Knight Adventures. Le maniement en est primordial pour la survie, est facile à comprendre mais demande vraiment de l'entraînement avant de pouvoir en tirer parti un minimum (je tripote toujours!). La maniabilité n'est pas évidente au premier abord, d'ailleurs. C'est dans un sens, un des points intéressants du jeu: il demande un vrai training pour être utilisé à fond, et le gameplay ne vous laissera bien souvent survivre que si vous le prouvez. A la grande époque des jeux vidéo, c'était comme ça et c'est bon de le ressentir dans un produit récent.
Graphismes bôs mais pas magnifiques, musique bonne sans plus, menus qui semblent faits en Flash, histoire racontée par des pages de texte à lire entre les missions... L'ensemble du jeu dégage une impression de petit budget, chose confirmée quand on apprend qu'il fut développé avec seulement quelques membres de Smilebit car tout le monde bossait sur JSRF.

Maintenant, cette fameuse histoire de difficulté! Je le dis tout de suite, non, le jeu n'est pas si dur que ça. Ce qui le rend difficile, ce sont les objectifs de mission que je trouve plus chiants à réaliser que difficiles. Par exemple, quand on vous dit “détruire tous les ennemis”, le jeu dit bien tous. Résultat, on se retrouve à passer 30 minutes sur une map à alterner entre le jeu et la carte-radar pour trouver et tuer chaque insecte, chaque nid, chaque moucheron. Et franchement, c'est lourd. Ce n'est pas une tâche inhumaine de difficulté, c'est juste lourdingue. Ensuite, pour pimenter, on vous demande de tout détruire dans un délai précis... Alors là, vous rentrez dans le tas et forcément, vous mourrez assez vite. Ou encore, on vous demande de juste démolir un type précis d'insecte, vous vous concentrez à fond dessus, et ce sont les autres bestioles qui vous font la peau!

En bref: Gun Valkyrie n'est pas un chef-d'oeuvre. C'est un bon shoot'em'up qui dégage une ambiance de jeu 16-bits avec la technologie actuelle, mais dont le gameplay - excellent lors des scènes d'action - est miné par des objectifs de mission perfectionnistes. Or, ce genre de “nettoyage de fond” demandé presque systématiquement dans ce jeu, on le réserve généralement aux niveaux bonus dans les autres jeux... C'est sans aucun doute cela qui donne aux autres critiques cette impression de difficulté inhumaine. Personnellement, ça me donne juste une impression d'ennui, pas inhumaine, mais quand même un peu présente.