(Oh wow, enfin un manwha sur l'éditotaku)

On le sait déjà, les coréens sont devenus les sous-traitants favoris de l'animation japonaise. A force de copier sur leurs voisins, il faut un oeil averti pour savoir à qu(o)i on a affaire. J'achète les deux premiers tomes d'Unbalance Unbalance sur les conseils d'Axel - et ce n'est qu'au moment de payer que je remarque que c'est édité chez Tokebi, l'éditeur ès manwhas au site pas à jour depuis des mois qui arrive à spoiler le principal twist du volume 2 dès le résumé en quatrième de couverture. Ah, et un manga coréen, ça s'appelle un manwha. Que ça se prononce mann-ha, avec expiration d'air sur le H. En tout cas, le dessin et la narration sont parfaitement clonés sur les japonais, pour sûr ; avec des pseudonymes nippons pour les auteurs et les persos, ça passerait comme une lettre à la poste.

Unbalance Unbalance est une énième histoire d'amour entre étudiant et prof, avec les triangles amoureux et les naïvetés coutumières fournies en série : élève machin aime mademoiselle truc, mais sa copine de classe bidule en pince pour lui, rincez et répétez. Ajoutez un truc pour se différencier de la concurrence, genre plusieurs profs - Happy Lesson - , la prof est une extraterrestre - Onegai Teacher - , la prof est une loli - Pani Poni Dash -, la prof est la soeur du perso principal - Evergreen, sujet du prochain article - , la prof est une girouette sérieusement atteinte d'un complexe d'Oedipe aggravé d'une tendance à se bourrer la gueule - le cas d'aujourd'hui, Unbalance Unbalance. Mais ça, on s'en tape. Si on arrive à passe outre la version francaise et ses fautes toutes les cinq pages mâtinées d'aberrations linguistiques (un examen "bi-semestriel", j'appelle ça un examen "trimestriel"), Unbalance Unbalance dispose d'un univers positivement terrifiant. Pour moi, tout du moins.

Ce qui va suivre est quelque peu tordu. Je vous demande votre attention.

Je vous ai déjà parlé de Charles Bukowski et de sa théorie sur les hommes - si vous avez la flemme de cliquer, il existe trois types d'hommes sur terre : les hommes à seins, à fesses, et à jambes. Ayant abordé la chose lors d'un article sur Oppai Slider, il va de soi que je suis dans la première catégorie. Or, dans Unbalance Unbalance, toutes les femmes ont des pastèques suffisamment généreuses pour résoudre à jamais la famine dans le monde. A ce point. Toutes. Même celles qui apparaissent pendant une seule case.
Vous vous souvenez de Gantz ? A toutes les pages, il y a des miches à rendre jaloux le syndicat des boulangers. Quoique ! Au milieu des pin-ups génétiquement gâtées, il restait Kojima, la lolita qui se rattrapait avec sa mâchoire, si vous me permettez l'expression. A l'instar de tous ces animes où il y a "la fille à gros seins de service", elle remplissait le quota inverse, celui de la planche à pain. Elle jouait un rôle essentiel : montrer que les petits seins existent dans le monde de Gantz, et qu'y avoir un doublé de ballons de basket n'est pas une évidence.

Un fantasme reste, par définition, hallucinatoire. On rêve de ce qu'on n'a pas. Autrefois, les hommes imaginaient un monde où il ferait jour en pleine nuit, où l'on pourrait communiquer avec le monde entier en une fraction de seconde, où la machine ferait le labeur de l'humain. A présent exaucés, ces désirs sont remplacés par d'autres chimères : la vie éternelle, le voyage vers l'espace démocratisé, le voyage dans le temps, que sais-je encore. A partir du moment où l'impossible devient possible, où la barre est placée plus haut, l'élite devient le standard, avant de devenir la base. On trouve normal d'avoir de la lumière en appyant sur un bouton, et les électriciens qui accomplissent ce petit miracle sont payés au smic.

(Vous savez, si l'éditotaku n'affiche pas le texte en colonne (comme sur les autres sites web) mais sur toute la largeur de votre écran, c'est pour mieux vous tromper sur la longueur des articles. En les voyant au même format qu'ailleurs sur le Web, vous réaliseriez que ces conneries peuvent parfois être très longues. J'espère que vous matez ce site en fenêtre maximisée, à super haute résolution, et de préférence sur un écran large.)

J'ose croire que vous voyez où je veux en venir. J'affectionne les demoiselles élevées à la crème normande et au beurre, et elles ne courent pas forcément les rues. Mais dans un monde où toutes les femmes auraient un bonnet D, que deviendrais-je ? Bon, à cet endroit du texte, il y avait une liste de possibilités, mais on va juste dire que je n'ose y penser, c'est moins choquant. Peut-être que faute de poitrines à mater, je regarderais ailleurs sur les femmes. Unbalance Unbalance décrit ainsi un monde atroce, où les beautés d'ici-bas ne sont qu'une crasseuse norme - difficile de les trouver sexy si elles n'ont plus rien de spécial. Ah, Raptor Jésus en Plastique sur la Croix en Chocolat, viens-moi en aide.

Unbalance Unbalance fout la trouille.



Le fil de cet article continue dans le texte suivant, qui aborde le manga Evergreen.