(Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi, Omake)

Voyons voyons... Toute cette semaine, j'ai visité le cas étrange des doublons dans les collections. Pourquoi racheter une seconde (ou une troisième) fois un truc qu'on a déjà ? Pour l'emporter avec soi ? Pour remplacer un import, même si ce dernier est de meilleure facture ? Par peur que le premier exemplaire ne nous pète dans les doigts ? Par oubli, peut-être ? Pour le donner à un tiers afin de partager votre plaisir ? Ou parce qu'une nouvelle (et meilleure ?) version vient de sortir ? Au fond, toute cette histoire peut se résumer à une appréciation - inconsidérée ? - pour une oeuvre particulière. Certains sociologues arguaient que le format DVD, plus "résistant" au temps et aux lectures multiples, pouvait s'apparenter au consommateur comme la réelle possession du film proprement dit, là où la VHS n'était qu'une copie de ce dernier. Mais on ne laisse pas son magnétoscope sous la télé, tout comme on ne laisse pas la Mega Drive à coté de la 82 cm.

Cependant, cette manie des versions multiples reste propre à cette pop-culture qui nous passionne tant. Un livre reste le même, qu'il soit au format poche ou relié-cartonné-marque-page-en-fil-doré. Rien ne ressemble plus à un album blanc des Beatles qu'une autre édition de l'album blanc des Beatles. Mais quand on parle de longs-métrages d'animation ou de jeux vidéo, panique ! Contenu différent d'une version à l'autre, image et son plus ou moins fidèles d'un éditeur à un autre, et ça ressort sans arrêt quand un nouveau format débarque. Pas besoin de râler sur les droits d'auteur qui ne tombent pas avant presque un siècle ; d'ici là, on ne saura même plus comment faire fonctionner la moindre cartouche qui aura survécu. Le fétichisme de la belle boite et des manuels avec les cartes pliées commence à devenir un luxe qu'on fait payer 10 € de plus dans une édition collector... Mettez ça sur le dos des "achats numériques" via téléchargement.

J'ai écrit plus haut que ces achats multiples, c'est quand même parce qu'on adore le bousin, peu importe le format. Tenez, l'exemple qui conclut cette semaine : Wing Commander IV - The Price of Freedom, qui doit être un de mes jeux favoris sur PC, toutes générations confondues. Voilà, c'est dit ; je ne pourrais faire un article à son sujet sans que ça vire au dossier. Je viens d'assembler un PC et de me faire chier avec l'autoexec.bat et le config.sys rien que pour y rejouer, c'est dire. Mais j'en ai un doublon juste parce que je l'aime, ce jeu. Peut-être pour le prêter, peut-être pour le garder dans un coffre-fort, peut-être en copie de sauvegarde (y'a 6 CD quand même !). Dans l'épisode 3 de Lucky Star, anime dont on reparlera prochainement dans cette colonne, Izumi, qui est une représentation du spectateur, explique tout ça à sa copine : est-ce qu'on ne doit pas avoir deux ou trois exemplaires d'un truc qu'on adore ? C'est pas ton cas ? Alors c'est parce que je suis un otaku.