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Tiens, encore un anime sur la vie quotidienne de lycéennes en fleur. Sensei No Ojikan avait ouvert les vannes, puis Azumanga Daioh s'y était engouffré et avait recueilli tous les suffrages - et maintenant, les resucées nous semblent bien tristes. Sauf qu'il faut toujours compter sur la Japanime pour faire de la surenchère. Lorsque les producteurs d'animes vont boire un verre ensemble, c'est toujours le même tournoi de tailles de zizis : "- ah, ton projet est un space opera ? Et ben le mien sera un space opera basé sur un jeu vidéo hentai ! - alors dans ce cas, le mien aura que des filles à gros seins ! - ben le mien il aura des tournois de karaoke !". Résultat, on se retrouve quelques mois plus tard avec Soul Link, Divergence Eve et Gundam Seed Destiny. Ainsi, Girls High est un Azumanga Daioh avec plus de fan service que ta mère. Statuons : Azumanga Daioh est un modèle. J'explique.

Il y a dix ans, To Heart avait inventé le canevas de tous les harem animes : un mec entouré de cinq filles, avec une intello, une sportive, une timide, une geisha, et une élue avec laquelle il finira ses jours. Tous les harem-shonen ont sagement utilisé cette même rengaine (Happy Lesson restant l'exemple du résultat totalement dénué d'intérêt tellement il manquait d'inspiration), même si les producteurs ont continué leurs concours de bites, par exemple en multipliant le nombre de filles (Tenshi No Shippo avec 12 femelles, Hanaukyo Maids avec une centaine, etc). D'autres ont tenté de faire preuve d'un peu d'originalité : on a ainsi pu obtenir la parodie du genre (Love Hina) ou ceux qui en ont profité pour nous raconter une jolie histoire (le studio Key avec Kanon ou surtout Air). De même, Azumanga Daioh est clairement le modèle par excellence pour le genre "tranches de vie de lycéennes", avec un casting tout prêt : l'intello, la sportive, la timide...

Girls High suit donc les deux règles énoncées ci-dessus : primo, il calque un modèle existant sans trop se casser le cul (jusqu'à son titre on ne peut plus bateau), et secundo, il surenchérit sur ledit modèle. En pratique, Girls High mise tout sur le fan service, au point qu'il n'y a plus grand chose à dire - ou à voir - en-dehors de toutes ces culottes. Mais au moins, c'est bien fait : ma condition de déchet de la société m'est d'ailleurs revenue en pleine face quand j'ai reconnu sans trop de mal le trait du vénérable Yasuomi Umetsu, le génial auteur hentai de Mezzo Forte / Mezzo DSA ou du fabuleux Kite. Pas trop dur à voir quand même : le personnage principal est le clone de Sawa (l'héroïne de Kite) avec une coiffure différente. Purée, que je suis content de revoir son trait (il a même réalisé le générique de fin et c'est un festival) ! Bref, le ton à l'écran est nettement ecchi, totalement assumé et avec un véritable maître aux commandes.

J'avais parlé il y a quelques temps de faire une "échelle du fanserv" sur laquelle les animes seraient notés selon leur taux de culottes et autres boing-boing - et il appartiendrait au lecteur de juger s'il préfère voir une production avec une note de 10 (max fanserv) ou 0. Là, on tape quand même assez haut à cette évaluation.
Mais quand on retire à Girls High son fan service, il ne reste vraiment rien. Les gags sont déjà vus ou aussi prévisibles que le pendule d'une horloge, les personnalités des demoiselles sont épaisses comme du papier à cigarette, et même Yukino Satsuki (ma seiyuu préférée depuis Megumi Hayashibara et Mitsuishi Kotono, c'est dire), d'habitude pleine d'énergie, est en pilotage automatique. Creux.