Scénario: Objectif Princesse 

Mario: Princesse Toadstool (ou Peach, ça dépend des pays) emprisonnée par Bowser. Mario et Luigi, votre mission, si vous l'acceptez, sera de la secourir. 

Mickey Mouse - Castle Of Illusion: Minnie emprisonnée par sorcière Mizrabel. Mickey, votre mission, si vous l'acceptez, sera de la secourir. 

Night Trap: gonzesses prises en otage par des vampires high-tech. Votre mission, blablabla... 

Ghouls'n'Ghosts: Princesse gnagnagna. Arthur, toi la sauver. 

Rocket Knight Adventures: Princesse kidnappée, Sparkster la sauver. 

Prince Of Persia 1, 2, 3D: "Princ. fem. Sexy. en détres. chrch. héros et + si affin. Urg. Email:..." (lu dans les petites annonces de la Gazette des Héros). 

Shinobi, The Revenge Of Shinobi, Shadow Dancer: Princesse au secours. Héros sauver. 

 

Il me suffit de regarder mes boîtes de jeux pour trouver des exemples à la pelle. Surtout vers les débuts. Grosso modo, les scénaristes n'existaient pas. Les joueuses non plus. On faisait un jeu dont le but était basiquement d'aller du point A au point B. Le point A est le "Start New Game", le point B est inexorablement une princesse ou un monde à sauver. Nos NES, Megadrive, Amiga et consorts en étaient pleins, nos caisses de jeux aussi. L'imagination de ces écrivains d'histoires se limitaient à leurs hormones et à celles de joueurs, se souvenant tous des livres à images que nous lisait Maman. Et paradoxalement, c'était le bon temps. Les princesses de haute renommée pratiquaient toutes le Kidnapping, sport extrême s'il en est. 

Et l'on trouve de temps à autres des jeux dits "poubelle génération", pardon, "nouvelle génération", qui osent encore nous resservir cela. Il y eut Mario 64, il y a Mario Advance, qui pousse le vice jusqu'à nous ressortir le même jeu, ni plus ni moins. Ou les Final Fantasy: tôt ou tard, dans vos 70 heures de jeu passées à lire (écouter pour FF10)des dialogues de sourds et à monter le niveau de vos persos, vous en arrivez à organiser une opération de sauvegarde de la gonzesse du héros. Au moins, Max Payne court après sa femme morte, voulant venger sa mort: mais en restant basique, le but du jeu reste l'âme sœur de Max. Il semblerait donc qu'il subsiste encore des jeux vidéo qui coûtent les yeux de la tête à leurs producteurs et qui n'ont pas les moyens de se payer un scénariste. 

Alors il y a les nouvelles princesses, celles qu'on ne sauve plus. Lara Croft, évidemment. Dixie Kong. Tanya dans Command & Conquer. Claire Redfield et Jill Valentine. Chun-Li, Cammy, Mai Shiranui, Blue Mary et toutes celles qui en prennent dans la tête pour notre plaisir. Et qui ont le mérite d'avoir été créées par des gens qui ont compris que le joueur préfère passer tout le jeu à mater une fille plutôt que de l'entrapercevoir 15 secondes dans le générique de fin. 

 

Mais je garde le meilleur pour la fin. C'est un scan d'une publicité, pour un jeu que certains d'entre vous ont connu. C'était Leander, sur Amiga et Atari ST, jeu de plate-formes par Psygnosis qui était arrivé à faire une ambiance manga très cool (surtout avec l'intro) à une époque où la Japanime était réservée aux initiés. Je vous laisse admirer: 

Pub Leander, 238 ko seulement, un grand jpeg bien détaillé !

Et vous vous en doutiez: le scénario écrit dans le manuel du jeu final, celui vendu avec les 3 disquettes 720 ko, ben c'était "toi héros, toi sauver princesse". Quelle surprise. Que c'était bien essayé. Et combien de joueurs ont acheté le jeu en se disant que ça y est, on avait un jeu avec un scénario DIFFÉRENT. La note en bas de la page montrait déjà que le service marketing bossait chez Psygnosis, même si l'adresse pour les contacter était au Royaume-Uni (et ils faisaient de la pub dans la presse française, bravo !). Cela montrait aussi que l'on ne risquait pas de se faire d'illusions sur le scénario final. Et le fait que Psygnosis se "réserve le droit de modifier" cette histoire prouvait aussi qu'ils se couvraient contre des procès, même si ces derniers étaient inexistants à l'époque, surtout pour des motifs aussi futiles que ça; de nos jours, les avocats se frottent les mains avec de telles publicités mensongères. Comme on dit, c'était le bon temps.

 

Raton-Laveur, "Stéphane Bern a toutes les princesses qu'il veut dans les jeux vidéo".

 

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